Tiens, cela sent la fin du spectacle pour bientôt ....
Le dernier message de one_one vient de passer dans le triangle des bermudas du copy market ....
Allez un article pour reprendre le fil du post ... Bonne lecture ...
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Pékin cache le Nobel de la paix Liu Xiaobo aux Chinois
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Une personne brandit une pancarte qui réclame la libération du dissident chinois Liu Xiaobo, lors d'une manifestation le 8 octobre à Hongkong.
De facto retenue chez elle à Pékin, où elle ne peut ni répondre au téléphone ni recevoir de visite, Liu Xia, l'épouse de Liu Xiaobo, a été conduite, samedi 9 octobre, à la prison de Jinzhou, la petite ville du Liaoning où son mari, le nouveau Prix Nobel de la paix, purge une sentence de onze ans de prison pour incitation à la subversion.
Elle a pu s'entretenir avec son mari. Celui-ci avait été informé plus tôt dans la journée de l'obtention du Nobel par les officiels de l'établissement pénitencier. A son épouse, Liu Xiaobo a dit que le Nobel était dédié "aux esprits des morts" de Tiananmen. "Ils ont payé de leur vie pour mettre en oeuvre l'esprit de la paix, de la démocratie, de la liberté et de la non-violence", cite-t-elle dans un message transmis à l'un de ses proches, ajoutant qu'"en disant cela, Lui Xiaobo a pleuré".
L'annonce, vendredi 8 octobre, du prix Nobel de la paix, totalement censuré en Chine à l'exception des déclarations d'un porte-parole du ministère des affaires étrangères, selon lesquelles son attribution au "criminel" Liu Xiaobo revenait à une "profanation", a conduit les agents du Guobao, la sécurité d'Etat, à mener une vaste opération de neutralisation dans les milieux susceptibles de s'agiter.
Plusieurs rencontres entre amis, en hommage à Liu Xiaobo, annoncées parfois à l'avance sur Twitter, ont été entravées. Zhuo Duo, qui négocia avec Liu Xiaobo l'évacuation pacifique de la place Tiananmen, s'est vu convaincre d'annuler un déjeuner prévu dimanche avec plusieurs personnalités des milieux démocrates.
Lors d'un dîner vendredi soir au restaurant, l'intellectuelle Cui Weiping a été priée de rentrer chez elle par des responsables de son université. L'avocat Pu Zhiqiang, qui devait rencontrer dimanche soir le Monde dans un café proche de son domicile, a été empêché de s'y rendre. Il raconte dans un message sur Twitter : "Les agents du Guobao sont venus me demander de rester chez moi. Ils m'ont dit, vous savez bien, c'est comme ça que ça marche, nos chefs viendront vous parler. Je leur ai dit que leurs ennuis avec leurs chefs ne me concernaient pas. Et je leur ai demandé combien de temps ils avaient l'intention de cacher l'obtention du prix Nobel et de se comporter en gangsters."
Le blocage total des informations a tué, en Chine, l'effet d'annonce : l'information de l'attribution du Nobel à Liu Xiaobo se distille lentement, en différé, dans un silence d'autant plus retentissant que les médias chinois avaient consacré ces derniers jours des sections spéciales aux différentes catégories de Nobel. La reconnaissance internationale accordée au dissident emprisonné pourrait représenter toutefois une nouvelle étape pour un mouvement démocratique chinois de moins en moins timoré.
La hantise de Pékin, signale l'historien américain Perry Link, connu sa participation aux Archives de Tiananmen (Ed. du Félin, 2004), est de voir se dérouler en Chine une révolution "de couleur", à l'instar des mouvements qui ont fait basculer en douceur des régimes d'Europe de l'Est vers la démocratie, à la faveur de l'émergence de personnalités charismatiques.
Or, à l'inverse d'une Aung San Suu Kyi, d'un Nelson Mandela ou d'un Lech Walesa, à la tête de mouvements structurés, Liu Xiaobo est "un intellectuel en roue libre", sans organisation derrière lui. Mais, écrit Perry Link dans un essai publié par le Wall Street Journal, "en le récompensant du prix Nobel de la paix, le comité Nobel et le Parti communiste contribuent à leur insu à créer ce que les démocrates chinois et les dissidents ont le plus besoin : un leader auréolé d'une stature morale transcendante, autour duquel se rallier."
Article paru dans l'édition du 12.10.10.
Wu'er Kaixi Un des meneurs du Printemps de Pékin en 1989, vit en exil à Taïwan.
Gao Zhisheng Avocat dissident placé au secret. Condamné, fin 2009, à trois ans de prison avec sursis pour "subversion".
Huang Qi Militant des droits de l'homme, condamné fin 2009 à trois ans de prison pour "divulgation de secrets d'Etat" pour son soutien aux parents d'élèves morts lors du séisme de Sichuan en 2008.
Zhou Yongjun Ex-dirigeant du mouvement de Tiananmen, condamné à neuf ans de prison pour "tentative de fraude".
Hu Jia Militant des droits de l'homme condamné en avril 2008 à trois et demi de prison pour "subversion", il a reçu cette même année le prix Sakharov pour la liberté de pensée décerné par le Parlement européen.