L'Académie française, une brochette de traîtres ?

  • Auteur de la discussion Platax
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Si les Français étaient mauvais en français seulement, une réforme orthographique serait peut-être à propos. Mais vu qu'ils sont nuls dans toutes les langues qu'ils apprennent, c'est du côté de l'enseignement qu'il y a un problème.
 
Je ne trouve pas cela choquant que l'orthographe française soit une fois de plus revue. Car ce n'est pas la première fois, et j'ai l'impression que l'on n'a pas toujours conscience que l'usage aujourd'hui n'était pas celui d'hier. Ce n'est par exemple qu'au cours de le réforme de 1835 qu'on a décidé de conserver le T muet au pluriel. Avant, le pluriel d'enfant était enfans. Depuis 1935 seulement on met un trait d'union entre les mots composés comme grand-mère, avant il y avait une apostrophe (grand'mère). Et ces réformes ont été mineures comparées à celle de 1740 au cours de laquelle plus d'un quart des mots ont vu leur orthographe changé. L'idée étant à chaque fois de simplifier la langue. Ce n'est pas un phénomène nouveau lié à une baisse du niveau général. L'un des problèmes du français étant qu'au moment de son adoption par François Ier comme langue administrative officielle (ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539) il a été décidé que sa graphie ne serait pas phonétique mais étymologique. Ce qui l'a donc compliqué, car la Renaissance étant portée sur l'Antiquité, on a "latinisé" le français en faisant des emprunts au latin. Par exemple Doigt ne prenait pas de G alors, on l'y a mis juste pour se rappeler de Digitus. Et on l'a encore plus compliqué quand les latinistes de l'époque ont commis des erreurs, en se référant au mauvais terme latin, comme dans l'exemple de Poids, qui s'écrivait alors pois. On y a mis un D en se basant sur Pondus alors que notre mot découle de Pensum.
Pour en revenir à la réforme de 1990, elle est plus ou moins mise en oeuvre en Belgique ou en Suisse, ça n'a pas l'air de les avoir choqués. Je viens d'ailleurs de regarder certaines des règles proposées (qui ne sont que des conseils, il n'y a rien d'obligatoire, plusieurs orthographes pouvant donc cohabiter) et je me suis rendu compte que j'en appliquais déjà plusieurs sans m'en apercevoir. Par exemple, j'écris évènement, et non pas événement comme l'orthographe traditionnelle le requiert.
Il y a plein d'infos intéressantes sur le site de l'Académie Française.
Absolument d'accord!
Les anti-réforme ne réalisent en général pas que
1) cette volonté de "sanctuariser" et bloquer l'orthographe est en fait une mode très récente (2è partie du XXè siècle) qui n'a pas de précédent dans l'histoire de notre langue ni dans celle des autres langues européennes (mis à part le cas très particulier de l'islandais).
2) Nombre de graphies qu'on cherche à défendre ont en fait été introduites de manières totalement artificielles et "par en haut". Tu parles à juste titre de la Renaissance, mais il y a aussi, plus loin en arrière, les clercs des cours Carolingiennes qui se sont également "amusés" à rentrer au forceps dans notre langue des versions latinisées et savantes de termes qui existaient déjà dans le vernaculaire de l'époque (par ex. "sacrement" en plus de "serment", "ministère" en plus de "métier", "sécurité" en plus de "sureté", etc...)

Par ailleurs, il ont aussi cette vision un peu faussée d'une langue "idéale", originelle et riche qui se simplifierait et s’abâtardirait au fil du temps et des réformes, avec à chaque fois des "pertes" irrémédiables. Cette vision est à mon humble avis totalement biaisée, et elle ignore la manière dont évoluent les langues.
On pourrait par exemple dire que toutes les langues latines sont des simplifications et des abatardisations du latin, et que nous n'avons fait que régresser depuis Ciceron et Tite-Live. Mais c'est faux! Certes, certaines règles du latin sont passées à la trappe, en particulier les déclinaisons qui ont progressivement disparu du latin parlé aux IIIé, IVè et Vè siècle. Mais d'un autre côté, l'abandon de ces déclinaisons a introduit des subtilités et des complexifications qui n'existaient pas dans le latin originel, par exemple l'emploi de prépositions de lieu et de mouvement (dire "Eo ad Roma" au lieu de "Eo Romam"), ou bien encore des règles beaucoup plus strictes quant à l'ordre des mots dans la phrase, etc...
 
Dernière édition:
Je prends le train un peu en retard (décalage horaire oblige), mais je suis en total désaccord avec ton argument (sans compter les insultes gratuites).
Toutes les langues du monde évoluent, on n'a pas à le regretter ou l'approuver, c'est un fait. Une des rares exceptions (du moins dans les langues indo-européennes que je connais) étant le français, qui, chose assez étonnante, est resté assez figé depuis 200 ans. Cela est, en partie, justement dû à la présence de l'Académie française qui a quelque peu "congelé" la langue et arrêté son évolution naturelle.
Sans être un linguiste loin de là, je me suis pas mal intéressé à l'évolution des langues, et on peut constater rapidement à quel point l'orthographe française a été fluctuante et "permissive" dans le passé. Il suffit de reprendre certains textes du 17ème ou 18ème siècle pour voir à quel point l'orthographe d'un même mot pouvait varier. Il est aussi intéressant de constater que l'histoire de la langue française est ponctuée de réformes officieuses et officielles visant à simplifier ou du moins rationaliser l'écriture (comme par exemple la règle du "oi" qui est devenu "ai" quand il se prononçait "ai", l'accent circonflexe pour remplacer le "st", etc...), et que ça n'a jamais choqué aucun de nos ainés.
Et je ne parle même pas des autres langues, par exemple l'anglais et l'allemand, qui ont constamment évolué et changé (lis un texte allemand moderne et compare le à un texte de Goethe ou de Schiller, tu verras la différence), sans que cela empêche le monde anglo-saxon d'être, de très loin, celui à la vie académique la plus riche du monde, et sans que cela ait provoqué les crispations que l'on peut voir en France.

En fait, la vraie "nouveauté" de notre époque c'est justement de vouloir figer la langue, alors que jusqu'ici elle évoluait naturellement. Alors c'est sur que dans un monde idéal, l'évolution se ferait naturellement et par "en bas", mais étant donné notre société, la réforme "d'en haut" est quasiment la seule possibilité.

Maintenant, sur le détail, on peut sans doute discuter du bien fondé de certaines réformes proposées, c'est clair, mais sur le principe de l'évolution de la langue, je ne vois pas pourquoi notre époque devrait être celle où, d'un seul coup et pour la première fois dans l'histoire, on a figé une langue.
Peut-être, mais c'est la première fois dans l'histoire que la diffusion des langues peut se faire de façon aussi rapide (internet, radio, télé,...) et qu'elles sont exportées à l'international.
 
Peut-être, mais c'est la première fois dans l'histoire que la diffusion des langues peut se faire de façon aussi rapide (internet, radio, télé,...) et qu'elles sont exportées à l'international.
Oui, c'est vrai, mais ça n'empêche pas de réformer la langue et de la laisser évoluer, au contraire.
 
Oui, c'est vrai, mais ça n'empêche pas de réformer la langue et de la laisser évoluer, au contraire.
D'accord avec toi, mais la question est de comment tu la laisse évoluer: En suivant ce que les gens utilisent dans la rue? En laissant libre cours aux auteurs et en reprenant leurs variantes? En reprenant les fautes d'orthographes dans les journaux?

Après le terme simplification fait peur. Une vraie réforme pourquoi pas, ça veut aussi dire qu'on peut rajouter des possibilités à la langue.
 
Bon apres tout ce n'est pas mes oignons , ni ceux des miens que j'encourage a l'inverse a s'instruire plus que je ne le suis ( ce n'est pas bien complique en fait ) ! :D

Abandonnez nos traditions us et coutumes de ce qui a fait de notre nation la France une nation lumiere dans ces domaines . Tirez la chasse d'eau sur son histoire , sa richesse culturelle , son vocabulaire , sa stylistique , ainsi que sur nos auteurs , nos philosophes ou transcriptions des autres genies litteraires etrangers , car forcement ces œuvres et ouvrages n'auront plus aucun sens vu de la maniere dont ils ont ete rediges ou transcrits !
Que chacun se roule a foison dans sa fange intellectuelle a base de lol , sms et autres borborygmes !

Et comme toujours la vie fera la difference entre ceux qui sont recus partout , et ceux dont certains ne savent meme pas qu'ils existent ...

Ce n'est pas un commentaire amer , juste mon avis ! ;)
 
D'accord avec toi, mais la question est de comment tu la laisse évoluer: En suivant ce que les gens utilisent dans la rue? En laissant libre cours aux auteurs et en reprenant leurs variantes? En reprenant les fautes d'orthographes dans les journaux?

Après le terme simplification fait peur. Une vraie réforme pourquoi pas, ça veut aussi dire qu'on peut rajouter des possibilités à la langue.
Tu poses les bonnes questions je pense. Comme je le disais dans mon post, dans un monde idéal on laisserait la langue évoluer "naturellement", en avalisant au fur et à mesure les changements de fait. Mais vu la complexité de nos sociétés, j'ai bien peur qu'une réforme "par en haut" ne soit que la seule possible. Mais on peut discuter de ça c'est sur.

Et d'accord avec toi que le terme "simplification" est maladroit (voir mon autre post)
 
Dernière édition:
Les chinois ont bien simplifiés leur écriture...
Et puis la langue française a connu aussi des reformes orthographiques et grammaticales par le passé ...


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Bon apres tout ce n'est pas mes oignons , ni ceux des miens que j'encourage a l'inverse a s'instruire plus que je ne le suis ( ce n'est pas bien complique en fait ) ! :D

Abandonnez nos traditions us et coutumes de ce qui a fait de notre nation la France une nation lumiere dans ces domaines . Tirez la chasse d'eau sur son histoire , sa richesse culturelle , son vocabulaire , sa stylistique , ainsi que sur nos auteurs , nos philosophes ou transcriptions des autres genies litteraires etrangers , car forcement ces œuvres et ouvrages n'auront plus aucun sens vu de la maniere dont ils ont ete rediges ou transcrits !
Que chacun se roule a foison dans sa fange intellectuelle a base de lol , sms et autres borborygmes !

Et comme toujours la vie fera la difference entre ceux qui sont recus partout , et ceux dont certains ne savent meme pas qu'ils existent ...

Ce n'est pas un commentaire amer , juste mon avis ! ;)
Cher Lafoy, lis mon post ainsi que celui de @michaelS. Je t'assure que tu t'inquiètes pour rien. Je t'invite vraiment à te renseigner sur comment ont évolué les langues occidentales. La réforme actuelle contre laquelle tu t'arcboutes est une petite réformette bien timide par rapport aux réformes et évolutions passées de notre langue. La langue de Chrétien de Troyes était bien différente de celle Ronsard, qui avait elle même bien changé à l'époque de Molière, etc... Et cela n'empêche pas que ces auteurs sont, à l'évidence, des essentiels du panthéon de notre langue. Les changements ont toujours existé, et cela n'a jamais empêché ni la connaissance des génies littéraires ou philosophiques de notre passé, ni l'émergence de nouveaux génies.

EDIT: en étant un peu provoc', je dirais (pour reprendre tes termes) que la "tradition" et les "us et coutumes" de notre langue ce sont justement son évolution. C'est sa rigidification soudaine qui serait pour le coup un abandon de tradition et une nouveauté sans précédent.
 
Dernière édition:
Cher Lafoy, lis mon post ainsi que celui de @michaelS. Je t'assure que tu fais erreur. Je t'invite vraiment à te renseigner sur comment ont évolué les langues occidentales. La réforme actuelle contre laquelle tu t'arcboutes est une petite réformette bien timide par rapport aux réformes et évolution passées de notre langue. La langue de Chrétien de Troyes était bien différente de celle Ronsard, qui avait elle même ben changé à l'époque de Molière, etc... Et cela n'empêche pas que ces auteurs sont, à l'évidence, des essentiels du panthéon de notre langue. Les changements ont toujours existé, et cela n'a jamais empêché ni la connaissance des génies littéraires ou philosophiques de notre passé, ni l'émergence de nouveaux génies.
Bonsoir Mon Cher Phit

“Les technocrates ne vont guère au-delà du présent. Ils manquent de vision pour apprécier le passé et d'imagination pour voir l'avenir.”
Henri Mintzberg


C'est une phrase valable dans tout les domaines ...
...
 
Bonsoir Mon Cher Phit

“Les technocrates ne vont guère au-delà du présent. Ils manquent de vision pour apprécier le passé et d'imagination pour voir l'avenir.”
Henri Mintzberg


...
quel rapport avec le débat sur la langue?
 
quel rapport avec le débat sur la langue?
Nos technocrates choisissent la facilite , il est beaucoup plus facile d'abaisser un niveau que de faire evoluer une population vers un niveau superieur ! Un peu comme en montagne , il est beaucoup plus ardu d'atteindre les sommets , que d'en descendre par la voie la plus rapide et souvent fatale !
Quand je dit que ce n'est pas nos oignons , ce n'est pas tout a fait exact , car au moment de recruter ca le devient ! ;)
 
Bon, juste pour aider à mettre les choses en perspectives, et bien voir à quel point l'orthographe est une chose qui change et évolue, voici un petit extrait du "Dictionnaire Philosophique" de Voltaire dans son édition de 1765, ainsi que du "Mahomet "du même auteur . Regardez la graphie de "pétrir", de "âme", de "alarme" (avec 2 "l"), de "étendard" (avec un "t"), de "rempart" (avec un "a"), etc... Et on n'est pas au moyen-âge là, mais à quasiment l'époque de la Révolution, ce n'est pas si vieux:
ToleranceVarberg.jpgimg-5-small480.jpg
 
Bon, juste pour aider à mettre les choses en perspectives, et bien voir à quel point l'orthographe est une chose qui change et évolue, voici un petit extrait du "Dictionnaire Philosophique" de Voltaire dans son édition de 1765, ainsi que du "Mahomet "du même auteur . Regardez la graphie de "pétrir", de "âme", de "alarme" (avec 2 "l"), de "étendard" (avec un "t"), de "rempart" (avec un "a"), etc... Et on n'est pas au moyen-âge là, mais à quasiment l'époque de la Révolution.
Voir la pièce jointe 80333Voir la pièce jointe 80334
Bien sur
Mais quel etait le taux d’alphabetisation a cette epoque dans la population ? en % ?
Quand au moyen age , seuls les moines et rares erudits savaient lire et ecrire !
 
Bien sur
Mais quel etait le taux d’alphabetisation a cette epoque dans la population ? en % ?
Quand au moyen age , seuls les moines et rares erudits savaient lire et ecrire !
Cela dépend des régions, mais il me semble qu'à la veille de la Révolution, ce taux devait être d'environ 25-30% (en se basant sur les registres paroissiaux).
Mais je ne vois pas l'argument: en quoi le taux d'alphabétisation devrait freiner (ou accélérer) le rythme d'évolution d'une langue?
 
Cela dépend des régions, mais il me semble qu'à la veille de la Révolution, ce taux devait être d'environ 25-30% (en se basant sur les registres paroissiaux).
Mais je ne vois pas l'argument: en quoi le taux d'alphabétisation devrait freiner (ou accélérer) le rythme d'évolution d'une langue?
Ce qui etait necessaire il y a 2 ou 3 siecles vu la complexite des ecrits , n'est pas comparable avec les 99,02% d' alphabetisation de nos jours en France !
Le probleme est qu'il ne faut pas stigmatiser , et on tire vers le bas ...
 
Dernière édition:
Ce qui etait nessaire il y a 2 ou 3 siecles vu la complexite des ecrits , n'est pas comparable avec les 99,02% d' alphabetisation de nos jours en France !
Le probleme est qu'il ne faut pas stigmatiser , et on tire vers le bas ...
Mais les écrits n'étaient pas plus complexes il y a 2 ou 3 siècles! Et les évolutions de ces époques ne se sont pas vraiment faites par "nécessité", elle se sont juste faites, c'est tout.
Et le fait qu'il y ait 99% d'alphabétisation aujourd'hui n'est en rien un handicap à l'évolution d'une langue. Comme le souligne @Lyka, les moyens de communication actuels permettent une implémentation presque immédiate et universelle d'une réforme, qui permet de s'adresser rapidement au plus grand nombre.
J'ai beau tourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas ce qui justifierait que notre époque soit une telle exception en figeant une langue qui ne l'a jamais été dans le passé.
 
- le participe passé : il sera invariable dans le cas de laisser suivi d’un infinitif (exemple : elle s’est laissé mourir) ;

En quoi cette règle totalement conne simplifie-t-elle les choses ?
 
Dernière édition par un modérateur:
Mais les écrits n'étaient pas plus complexes il y a 2 ou 3 siècles! Et les évolutions de ces époques ne se sont pas vraiment faites par "nécessité", elle se sont juste faites, c'est tout.
Et le fait qu'il y ait 99% d'alphabétisation aujourd'hui n'est en rien un handicap à l'évolution d'une langue. Comme le souligne @Lyka, les moyens de communication actuels permettent une implémentation presque immédiate et universelle d'une réforme, qui permet de s'adresser rapidement au plus grand nombre.
J'ai beau tourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas ce qui justifierait que notre époque soit une telle exception en figeant une langue qui ne l'a jamais été dans le passé.
On ne va pas polemiquer toute la nuit sur ce fait ...
L'essentiel est que chacun y trouve son bonheur , mais vu que vous etes un professeur ou enseignant que je suppose de la vieille ecole , vous devez tout de meme avoir des sueurs froides et certaines aigreurs , voir doutes , quand vous tentez d'exercer ce devoir essentiel et primordial pour essayer de le faire rentrer ce savoir dans la tete cheres tetes blondes ! ;)
 
9. Accentuation des mots empruntés : on munit d’accents les mots de la liste suivante, empruntés à la langue latine ou à d’autres langues, lorsqu’ils n’ont pasvaleur de citation. (Voir Recommandations 4, 5, 7, 8, 9.)Mots d’origine latine
mémorandum. artéfact. critérium. déléatur. délirium trémens. désidérata. duodénum. exéat.exéquatur. facsimilé. jéjunum. linoléum. média. mémento. placébo. proscénium. référendum. satisfécit. sénior. sérapéum. spéculum. tépidarium. vadémécum. vélarium. vélum.

Tous ces accents, ça pique les yeux !