Oui. Ce sont des véhicules hongkongais qui ont obtenu une plaque de transit, que seule la province de Canton délivre (plaque 港). Il y a un numerus clausus et elles coûtent une fortune sur le marché de gré à gré. Je ne crois pas que la démarche soit possible dans l'autre sens (économiquement cela ne ferait de toute façon aucun sens). Il y a donc effectivement des véhicules hongkongais en Chine, mais pas de véhicule chinois à Hong Kong.
En revanche, les échanges de permis sont très simples dans les deux sens.
Mais si mais si ... l'article date du 2o mars 2012 et le projet a abouti
HONG KONG Que les Chinois du continent aillent conduire ailleurs !
L'afflux de touristes chinois a déjà du mal à passer ; du coup, certains Hongkongais sont remontés contre un accord qui autorise les conducteurs de Chine populaire à se rendre au volant de leur voiture sur l'île.
Mille cinq cents manifestants appartenant à 22 organisations ont défilé en un rassemblement impressionnant jusqu'au nouveau siège du gouvernement de Hong Kong, le 19 février dernier, pour y déposer une pétition. Avec une seule et unique revendication : que le projet d'autoriser le passage en voiture particulière à des fins touristiques de la frontière entre la province [méridionale] du Guangdong et Hong Kong soit reporté sine die.
Ce projet mené à titre expérimental, assorti de quotas, puise ses racines dans l'accord-cadre de coopération signé en 2010 entre les autorités du Guangdong et celles de Hong Kong. En fait, il existait déjà le système des doubles plaques d'immatriculation valables à Hong Kong et au Guangdong, mais les conditions à remplir pour les obtenir étaient assez restrictives : le propriétaire du véhicule devait absolument être un haut fonctionnaire ou un homme d'affaires pouvant justifier d'investissements supérieurs à 400 000 dollars [300 000 euros] dans la province du Guangdong. De plus, il fallait six mois pour accomplir les formalités.
Avec le nouveau projet, à compter du 30 mars, n'importe quel Hongkongais, pourvu qu'il soit propriétaire d'un véhicule de moins de cinq places avec conduite à droite et dispose d'un permis de conduire valable en Chine et d'un laissez-passer pour le Guangdong, pourra en théorie demander l'autorisation de se rendre dans la province pour un séjour d'une durée maximale de sept jours. La délivrance d'autorisations sera limitée à cinquante par jour.
Sur le principe de la réciprocité, si les automobilistes hongkongais peuvent monter dans le Guangdong, cela veut dire que sous peu les Chinois de Chine populaire pourront descendre en voiture à Hong Kong. Or, c'est précisément ce que redoutent par-dessus tout les Hongkongais.
Ceux-ci sont surtout préoccupés par le fait que le code de la route n'est pas le même de part et d'autre de la frontière [héritage de la colonisation britannique, les Hongkongais circulent à gauche], et par les problèmes d'embouteillage et de pollution que ces mesures pourraient entraîner. C'est ce qui a poussé les organisations environnementales et les associations d'usagers des transports à se mobiliser en masse lors de ce rassemblement.
Cependant, le monde associatif n'est pas le seul à s'insurger contre le projet : les réactions les plus virulentes proviennent en fait de la population. Les groupes et fils de discussion d'opposants se sont multipliés sur les grands réseaux sociaux hongkongais.
"Comme je l'ai toujours dit, notre mouvement n'a pas de visées discriminatoires. Nous souhaitons seulement que les décideurs politiques respectent mieux l'espace hongkongais." Une des personnes à l'origine de la manifestation, le pasteur Chen Ka-leung, qui travaille comme bénévole à la Hong Kong Cycling Alliance (HKCAll, Union cycliste de Hong Kong), nous explique patiemment dans un chinois rudimentaire que cette manifestation se distingue des controverses antérieures avec la Chine continentale. "Nous n'avons jamais utilisé le mot 'criquet' dans nos slogans [référence à une publicité publiée en février dans un journal de Hong Kong, représentant un criquet géant - insecte ravageur - perché sur une montagne dominant la ville, censée dénoncer la menace que représente l'afflux de Chinois du continent]. D'ailleurs, personnellement, je pense que ce n'est pas forcément une mauvaise chose que les Chinoises de Chine populaire viennent accoucher à Hong Kong. Le seul problème est que si elles sont trop nombreuses, la Région autonome spéciale (RAS) ne pourra pas assumer cette charge."
La question des transports et de l'environnement urbain préoccupe aussi les citoyens de Hong Kong depuis longtemps. Les gaz d'échappement y sont considérés comme l'une des principales causes de la pollution atmosphérique. Selon Liu Su, directrice de la section Grande Chine au centre de recherches sur les politiques du groupe de réflexion hongkongais Civic Exchange, "cela fait plusieurs années que la population réclame une amélioration de la qualité de l'air, mais, jusqu'à présent, cette demande n'a jamais été traitée efficacement".
http://www.courrierinternational.co...hinois-du-continent-aillent-conduire-ailleurs
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