Brouillard sur Chongqing

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Peking
[h=2]Le meilleur flic de Chine voulait-il rejoindre l'Amérique?[/h]
08 Février 2012 Par Jordan Pouille



Le "monsieur propre" de Chongqing, célèbre pour avoir débarrassé cette mégapole de ses triades et autres gangsters a été mystérieusement "muté" il y a six jours. Hier soir, il aurait tenté de fuir son pays. Pékin nie, à moitié. Fiction ou réalité?


La chute de Wang Lijun passionne la toile chinoise. Comme le rapporte Tania Branigan, du Guardian, le consulat américain de Chengdu (un bunker en plein quartier commercial et à 270 kms de Chongqing) était hier soir inhabituellement encerclé de véhicules de police chinois. Sur Weibo, le Twitter chinois, les folles rumeurs se bousculent. On y raconte que la voiture d'un officiel, surement celle de Wang Lijun, était garée devant... Les autorités américaines affirment ne pas avoir demandé cette présence policière massive qui s'en est suivie.

La suite est digne d'un film hollywoodien, du genre "Attrape moi si tu peux" de Steven Spielberg.


Boxun, un site sulfureux qui appelait aux rassemblements de jasmin à travers la Chine il y a un an, affirme que Wang tentait de livrer aux autorités américaines tout ce qu'il sait sur Bo Xilai, le tout puissant chef du PCC de Chongqing et fils d'un des compagnons de révolution de Mao, en échange de l'asile. Les américains connaissent bien la famille Bo. Le fiston Bo Guagua poursuit ses études à Harvard et parade de temps en temps en Ferrari, quand il est de retour au pays.


Bo Xilai doit sa notoriété actuelle à ce fameux nettoyage au karcher de la ville. Il a commandé un film à des scénaristes réputés pour narrer ce glorieux épisode. Mais Wang Lijun tient peut être de trop lourds secrets, moins cinématographiques, pour avoir ainsi été écarté.


Paniqué, Bo Xilai aurait ainsi envoyé 70 véhicules de la police de Chonqing à sa poursuite. Ce n'est qu'à sa sortie, sous la pression du gouvernement de Central, qu'il aurait été appréhendé... et finalement renvoyé à Pékin sous bonne escort du Guoanbu, la police secrète. Des élements peut-être bien fantaisistes, impossible à vérifier tant la culture du secret a toujours entouré les officiels chinois. La plupart des Chinois ne savent même pas si leur président a des enfants. Un autre exemple: on ne connait toujours pas officiellement l'ampleur des méfaits de Liu Zhijun, ce ministre du rail brutalement limogé l'an dernier, six mois avant le fameux crash du tgv de Wenzhou. Depuis, la presse hongkongaise a affirmé que l'homme s'octroyait une énorme commission sur chaque chantier de ligne de tgv ou accordait l'exclusivité de tous les panneaux anti-bruits à l'une de ses nombreuses maitresses.


Ce qui est sûr, c'est que le départ de cet homme ne manque pas de faire jaser les amateurs de messes basses au sein du Parti. A l'automne va démarrer l'immense raout communiste, le 18e Congres du Parti, au cours duquel tout le politburo sera chamboulé. Chacun avance ses pions. Wang Yang, chef du Parti du Guangdong, joue la carte de la résolution harmonieuse des conflits sociaux depuis le succès de Wukan. Bo Xilai jouerait celle de la fermeté. Pour la place de leader du pays, moins de suspense: Xi Jinping, dont on ne sait pas grand chose sinon qu'il est marié à une chanteuse de l'armée, succèdera à l'inflexible secrétaire général actuel Hu Jintao.


Pour tenter de calmer les rumeurs, un communiqué officiel* a finalement été publié. Depuis ce matin, Wang Lijun est tout bêtement en repos médical pour "stress". Amusant car, comme le raconte le quotidien hongkongais, Wang Lijun n'est pas un freluquet: il porte sur son corps une vingtaine de cicatrices de couteau et de balles de revolver.

* 据悉,王立军副市长因长期超负荷工作,精神高度紧张,身体严重不适,经同意,现正在接受休假式的治疗


Parions que d'autres huiles de l'élite chinoise prendront des congés thérapeutiques sous peu.
 
En même temps, le consulat des USA à Chengdu a toujours plein de flics et militaires qui patrouillent autour. Ils sont toujours armés, les gros boucliers sont toujours dehors. Une voiture de flics supplémentaire ne change pas grand chose.
 
En même temps, le consulat des USA à Chengdu a toujours plein de flics et militaires qui patrouillent autour. Ils sont toujours armés, les gros boucliers sont toujours dehors. Une voiture de flics supplémentaire ne change pas grand chose.

Parole d'ex Chendunais ! ;-)
Tu as raison, il faut se méfier. Pour le moment, le web fourmille de rumeurs sur la fuitte de l'Eliott Ness chinois.

J'ai même entendu qu'il posséderait des preuves que la femme de Bo est corrompue. Ce serait pour ça que le maire aurait lancé des flics à ses trousses lorsqu'il a voulu se rendre au consulat américain.

Difficile de savoir la vérité dans cette affaire digne d'un film hollywoodien !
 
La plupart des Chinois ne savent même pas si leur président a des enfants.

Je trouve ca dingue mais c'est tout a fait vrai. En fait il est interdit de parler des enfants du president et des ministres (essayez sous baidu ou google), ca fait parti des mots clefs censures.
 
Je trouve ca dingue mais c'est tout a fait vrai. En fait il est interdit de parler des enfants du president et des ministres (essayez sous baidu ou google), ca fait parti des mots clefs censures.

C'est parce que la plupart d'entre eux se trouvent deja aux Etats Unis, citizen american, resident dans les manoirs et conduisent les Ferrari...
 
C'est parce que la plupart d'entre eux se trouvent deja aux Etats Unis, citizen american, resident dans les manoirs et conduisent les Ferrari...

C'est surtout pour que personne ne sachent ce qu'ils font reellement en chine.
Je me souviens d'une rumeur il y a une paire d'annee a propos d'un fils de wen jiabao, qui serait en fait le proprietaire de la nouvelle zone commerciale a Canton (a l'ancienne aeroport). Difficile de verifier.
 
Où est passé Wang Lijun, l"Eliot Ness" chinois ?

(TF1 News - le 09 février 2012 à 18:09)

En Chine, Wang Lijun, 52 ans, est l'un des visages de la lutte contre la corruption. Il s'est notamment fait connaître grâce au combat mené il y a deux ans contre les triades de Chongqing, dans le centre du pays. Il en a tiré une image de flic intègre.

La semaine dernière, il a été démis de ses fonctions de patron de la police de Chongqing, où il est également vice-maire. Mardi, il s'est rendu au consulat américain de la province du Sichuan, voisine de Chongqing. Y aurait-il demandé l'asile politique ? "Nous l'avons rencontré, il a bien rendu une visite au consulat, qu'il a ensuite quitté de son plein gré", explique l'ambassade américaine à Pékin, sans confirmer ou infirmer une éventuelle demande d'asile.
Surmenage

Quoi qu'il en soit, depuis son départ du consulat, Wang Lijun n'a plus donné de nouvelles. Le gouvernement local a en revanche annoncé mercredi qu'il avait été placé en congé maladie pour "surmenage". Or le "surmenage" a souvent été utilisé par le pouvoir communiste pour effectuer des purges dans l'appareil du parti.

Toutes les hypothèses sont donc envisagées, notamment sur le web où les recherches contenant son nom ont été censurées. Wang Lijun a-t-il arrêté ? Est-il victime d'une manipulation pour atteindre Bo Xilai, l'homme fort de Chongqing, aux ambitions nationales, dont il est proche ? Ou, au contraire, comme les rumeurs disent que les deux hommes sont brouillés, ce dernier cherche-t-il à se débarrasser de lui ?
 
L'étrange «surmenage» d'un chef de la police chinoise

Le figaro Publié le 09/02/2012


Wang Linjun, pourfendeur des triades et proche d'un responsable du PCC, aurait demandé l'asile aux États-Unis.

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La ville la plus folle de Chine, Chongqing et ses 30 millions d'habitants, est depuis quelques jours le théâtre d'une étrange histoire. Une affaire qui pourrait remonter jusqu'au sommet du pouvoir chinois. Elle s'est emballée mercredi, quand des rumeurs ont circulé sur Internet: l'ancien patron de la police de la ville, Wang Lijun, héros de la lutte contre les triades, aurait demandé l'asile politique au consulat américain de Chengdu, la capitale de la province voisine du Sichuan. Ou encore, il aurait été arrêté et emmené à Pékin, pour être interrogé par la redoutable commission de discipline du Parti.


«Congé maladie»

La confusion est totale et une chose est certaine, il y a un problème. Sérieux. Trois faits avérés en attestent. La semaine dernière, ce pourfendeur des «gangs noirs» de Chongqing s'est vu retirer les questions de sécurité, pour être chargé de l'éducation et de l'environnement. Mercredi, un communiqué du gouvernement local a annoncé que Wang Lijun, 52 ans, avait été mis en congé maladie pour «surmenage», en raison du niveau élevé de stress induit par ses fonctions. Par le passé, cet argument sanitaire a été utilisé par le pouvoir pour habiller une purge politique.Enfin, la diplomatie américaine a confirmé «qu'en tant que vice-maire», Wang Lijun avait bien été reçu au consulat de Chengdu, lundi, mais qu'il en était reparti de son plein gré. Là encore, des rumeurs suggèrent qu'on l'aurait forcé à quitter les lieux. Et des internautes affirment avoir vu une intense activité policière autour de la représentation diplomatique, ce jour-là. Pour l'heure, on ignore tout du sort de Wang.


Campagne de moralisation

Si l'affaire est si importante, c'est qu'elle tourne autour d'un des grands barons du monde politique chinois. Bo Xilai est l'un des prétendants à un siège au sein du Comité permanent du Politburo, qui va être renouvelé fin 2012. Le cœur du pouvoir chinois, fort de seulement 9 membres.Bo représente aussi l'aile «gauche» du Parti, désireuse de freiner l'ouverture pour revenir à certains fondamentaux communistes, sur le plan social et politique tout au moins. Il a ainsi lancé une campagne de moralisation et de ressourcement idéologique, illustrée notamment par le mouvement des «chansons rouges», incitant les masses à chanter de nouveau les hymnes révolutionnaires. Enfin, Bo Xilai est l'une des figures de la faction des «fils de princes», formée par les descendants de héros fondateurs de la République populaire.


Luttes de clans

L'affaire est tellement opaque que les commentateurs se livrent à des analyses opposées. Une majorité d'entre eux estiment que l'affaire vise à affaiblir Bo Xilai. Celui-ci a bâti sa stratégie de conquête du pouvoir sur sa croisade contre le crime organisé, et Wang incarnait ce combat. En s'en prenant aux méthodes du «superflic», accusé d'user de moyens peu légaux comme la torture, voire de corruption, on salirait ainsi l'image de son patron un peu trop médiatique. Mais d'autres, au contraire, pensent que l'on veut protéger Bo. Que Wang avait des dossiers sur lui, et s'apprêtait à parler. En se rendant au consulat américain, il aurait ainsi emporté avec lui des documents secrets.Quelles que soient les causes réelles de cette affaire, elle semble témoigner de l'intensification des luttes entre clans politiques, à huit mois de la désignation de ceux qui dirigeront la Chine jusqu'en 2022.​
 
Je me rappelle que Wang Lijun, chef de la police, avait lui-même fait arrêter le chef de la police de l'époque, qui s'avérait également être le chef de la mafia chongqingaise! Le type était à la tête d'un empire et de nombreuses têtes étaient alors tombées au sein du gouvernement local. Ça a été un énorme scandale et j'en avais entendu parler en France, dans le Courrier International.
A l'issue de cette affaire Wang Lijun est alors devenu "calife à la place du calife". Ça sent le retour du bâton pour notre pauvre ami... Il paie pour avoir fourré ses mains dans le panier de crabes.

Je vais justement à Chongqing le week-end prochain, je vais essayer de mener une enquête de terrain entre deux virées au 88 jiuba!
 
Dernière édition:
L'affaire qui dévoile les luttes de clans en Chine

LE MONDE du 11 février 2012

Lien retiré
Le ministère des affaires étrangères chinois a confirmé, jeudi soir 9 février, que Wang Lijun, l'ex-superflic de Chongqing et lieutenant de Bo Xilai, le secrétaire du parti de la mégalopole du sud-ouest de la Chine, a bien passé la nuit du lundi 6 au mardi 7 février au consulat américain de Chengdu.AFP/SAM YEH



Pékin Correspondant - Que diable un "incorruptible" chinois est-il alléfaire dans un consulat américain ? Le ministère des affaires étrangères chinois a confirmé, jeudi soir 9 février, que Wang Lijun, l'ex-superflic de Chongqing et lieutenant de Bo Xilai, le secrétaire du parti de la mégalopole du sud-ouest de la Chine, a bien passé la nuit du lundi 6 au mardi 7 février au consulat américain de Chengdu, la capitale de la province voisine du Sichuan. Le ministère des affaires étrangères chinois a précisé que "les départements concernés continuent d'enquêtersur l'incident". M. Wang, qui était vice-maire de Chongqing, aurait été transféré mercredi à Pékin sous escorte.

La Chine se passionne pour cette intrigue qui se déroule à Chongqing, dont M. Bo a fait son laboratoire politique. Seule certitude, Wang Lijun, que M. Bo avait fait venir du Liaoning, province du nord-est, pour diriger une vaste campagne antimafia en 2009, serait tombé en disgrâce. Sa fuite au consulat américain laisseentendre qu'il a pu livrer aux diplomates des informations importantes sur le numéro un de Chongqing. Et peut-être sollicité, en vain, l'asile, comme le spéculaient jeudi les internautes chinois.


Des sources diplomatiques ont en tout cas fait état d'une "négociation tendue", à Chengdu, entre au moins trois parties, un émissaire de Chongqing, les Américains et les autorités de Pékin. Le déploiement spectaculaire de la police de Chengdu, mardi soir, autour du consulat, dont ont témoigné des internautes, visait à s'assurer du transfert sans incident de M. Wang aux policiers venus de la capitale.
L'affaire Wang Lijun pourrait fragiliser Bo Xilai, rendu célèbre par ses campagnes néomaoïstes. Elle est embarrassante pour Pékin à quelques jours de la visite officielle aux Etats-Unis de Xi Jinping. Le futur numéro un chinois s'y rend le 14 février pour un voyage déterminant. Il n'a pas le droit à l'erreur, à huit mois de son accession programmée à la tête du parti.


M. Bo n'est marqué ni comme un adversaire, ni comme un allié de Xi Jinping. Mais l'incident de Chongqing reflète les tensions croissantes entre les franges les plus libérales et les plus conservatrices du régime, alors que les personnalités en vue de la "cinquième génération" de dirigeants, comme M. Bo, ou son rival de Canton, le libéral Wang Yang, ont fait campagne, ces dernières années, pour s'assurer leur accession, en octobre 2012, au Comité permanent du bureau politique, le cockpit à neuf sièges du pouvoir chinois. Sept sièges sont à pourvoir, pour environ deux fois plus de prétendants. "Si cet incident n'est pas le signe d'une lutte de pouvoir, alors je me demande bien ce qui peut l'être", a dit au Monde Li Cheng, directeur de recherches du China Center de la Brookings Institution à Washington.


Deux coalitions s'équilibrent, le Tuanpai (la Ligue de la jeunesse communiste, d'où était issu Hu Jintao), et celle des "fils de princes", comme Bo Xilai ou Xi Jinping. Cependant, chacune est animée de courants différents. Le chercheur soutient l'analyse assez partagée dans les milieux intellectuels en Chine que les tactiques extrêmes de M. Bo lui ont aliéné une grande partie de son propre camp : des cadres dirigeants, en exercice ou à la retraite, auraient été horrifiés par sa rhétorique empruntée au maoïsme, ses méthodes expéditives et ses illusions de grandeurs. Certains seraient donc prêts à le lâcher, malgré sa popularité.


Né en 1949, Bo Xilai a fait partie du "comité d'action unie", l'une des factions les plus extrémistes et violentes des gardes rouges, composée à l'époque de fils de dignitaires (son père, Bo Yibo, était un "immortel" du parti). Le jeune Bo, dont la mère se suicida pendant la Révolution culturelle, finit d'ailleurs par faire de la prison.


"Bo Xilai revendique bien une tradition maoïste. Même si ça n'a rien à voir avec ce que Mao voulait, ses façons de gouverner sont très traditionnelles ", estime Michel Bonnin, directeur du centre franco-chinois de l'université de Tsinghua à Pékin et auteur de Génération perdue (éd. EHESS), un ouvrage sur les jeunes instruits envoyés dans les campagnes sous Mao. "Xi Jinping est né en 1953, il était trop jeune pourparticiper aux violences. Il a toujours été relativement neutre dans les batailles de clans, ce qui explique qu'il soit numéro un potentiel. Wang Yang est très nettement marqué dans la tradition de Guangdong : il projette une image de réformateur, audacieux, attaché à des solutions plus modernes de résolution des problèmes", poursuit-il.


Selon M. Bonnin, l'arrivée des anciens gardes rouges et jeunes instruits aupouvoir va bouleverser le paysage politique chinois : "Ils n'ont pas eu la possibilité de faire des études, mais ont plus de force de caractère. Sans légitimité absolue des nouveaux dirigeants, (Hu Jintao avait été désigné par Deng Xiaoping), il faut donc s'attendre à des bagarres. C'est ce qui est en train de se manifester. Je suis persuadé que leur style de gouvernement ne sera pas le même que celui d'un pur produit du socialisme à la soviétique comme l'était Hu Jintao. D'un côté, ça veut dire que ce sera plus ouvert", estime le chercheur.


A Pékin, les nouvelles d'une éventuelle sortie de course de Bo Xilai galvanisaient ces derniers jours la mouvance des intellectuels libéraux, dont certains ont annoncé la "fin du modèle de Chongqing" et le triomphe du "modèle de Guangdong", l'expérience de gouvernement un peu plus ouverte menée dans le Sud par Wang Yang.


En réalité, les deux modèles sont moins concurrents que complémentaires : Chongqing et le Guangdong n'en sont pas à la même phase de développement et leurs besoins sont différents. Pour l'historien libéral Wu Si, rédacteur en chef deChroniques historiques, il serait ainsi fâcheux que les ennuis éventuels de Bo Xilai mettent fin à l'expérience : "Si moins de gens explorent des voies différentes, ce n'est pas une bonne nouvelle pour les réformes en Chine. Certaines des expérimentations de Chongqing sont positives, il y a des projets dans le domaine des élections directes, et toutes sortes d'efforts autour des systèmes de protection sociale ", explique-t-il auMonde. Selon cet observateur très au fait des luttes de pouvoir, "ceux qui se disent libéraux doivent savoir être tolérants. S'il ne reste que des libéraux en Chine, alors ce ne peut pas en être d'authentiques !".
 
demain je vais boire le the chez BO, je lui demanderais des nouvelles si tu veux ;)
Tiens, un Corse !
Il fait trop froid en France ? ou doit-on voir un lien direct entre ton retour et le depart de Wang Lijun;) ?

En tout cas, bien re-viendu chez nous !
 
Salut JMG!!!
Ben on est quand meme mieux ici, et comme la nature a horreur du vide, qund BO m'a appele, je n ai pas hesite une seconde a prendre la place laissee vacante...
 
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Dernière édition par un modérateur:
Je suis quand même un peu mal à l'aise concernant les analyses de nos journaux occidentaux par rapport à cette histoire.

On sait très peu de choses sur cette affaire au final. Wang Lijun a été appréhendé à la sortie de l'ambassade US de Chengdu et n'est sûrement pas en repos comme les médias officiels l'ont annoncé. A part ça on ne sait rien (et on ne saura jamais la vérité sur cette affaire):
-sur la demande d'asile, je ne pense pas qu'un cadre de ce niveau soit naïf au point de croire que les USA vont lui accorder l'asile politique, surtout à Chongqing vu les investissements colossaux de l'industrie américaine ici et vu les récents problèmes de Wall Mart. Bref j'y crois pas. Et puis accorder l'asile politique a un cadre de ce niveau aurait créé une crise diplomatique énorme entre la Chine et les USA. Ca me parait impossible qu'il ait pu penser à faire une telle demande. Pourquoi il est allé au consulat US, je n'en sais rien. Cracher sur le méchant Bo? Ca sert à quoi? Quel rapport avec les Etats Unis? Cette hypothèse me semble idiote également, Wang Lijun n'est pas demeuré.
-ce qui me dérange le plus dans l'analyse cette fois c'est le lien direct entre cet évènement et les luttes politiques pour l'accession au politburo. Ca suppose que le "coup d'éclat" de Wang Lijun ait été commandité par un des adversaires de Bo. Ça me parait un peu tordu, et en tout cas un raccourci un peu rapide qui relève du fantasme de la purge soviétique à grand papa. Je ne doute pas que les luttes existent, sous quelle forme? on ne sait pas.

Sur Bo, première remarque je pense que la plupart des habitants l'apprécie notamment pour ses réussites en matière de sécurité (routière notamment même si ça parait anecdotique le boulot réalisé a été extraordinaire). La mafia existe toujours mais se cantonnent à des petites activités d'intimidation diverses. La corruption? Il faut changer les moeurs, légaliser toute l'économie grise et bon c'est un boulot de plusieurs décennies. il faut rappeler que la corruption ne profite pas qu'à ceux qui reçoivent l'argent mais aussi à tous les particuliers (entrepreneurs.....) qui en profitent notamment sur la fiscalité. La fiscalité à Chongqing c'est juste incroyable... la plupart de gens que je connais et qui ont des boîtes ne payent peu ou pas d'impôts. La plupart des employés que je connais ne payent pas d'impôts, pas de contrat pas de contrôle pas d'impôt (et ça arrange les deux parties). Je ne sais pas comment le système tient, je pense que Pékin signe juste un énorme chèque tous les ans pour Bo, parce que les rentrées d'argent sont clairement déconnectées de l'activité économique réelle.

Un truc qui me gêne et que je ne comprends pas c'est le concept de néo-maoïsme. Une phrase qui m'a fait marrer de la part du super analyste, ultra méga spécialiste en politique chinoise:
"Bo revendique bien une tradition maoïste". C'est d'une banalité affligeante. Toute la légitimité du parti repose sur sa filiation avec Mao. Ils sont tous en cela des "fils de prince". Que certain soit plus libéraux que d'autres, certainement, mais qu'on me présente un haut dirigeant chinois qui ne se revendique pas de Mao.... Le côté ville-rouge a fait grand bruit parce que il y a eu le coup des chansons communistes mais il est anecdotique sur l'impact dans la population, si je ne l'avais pas lu dans les journaux français je ne l'aurais pas su, ni ma femme, ni ses parents....

Wang Yang, le chouchou des analystes occidentaux.... Première remarque, Bo Xilai lui a succédé à la tête de Chongqing. Je veux bien croire qu'il n'était pas au courant du côté obscur de son administration, qu'il a découvert ;surpris; une fois arrivé à Canton que la mafia contrôlait des pans entiers de l'économie de Chongqing mais j'en doute quand même...
Je ne comprends pas cette opposition libéraux/ X . Si on parle de libéralisme politique et d'ouverture vers plus de liberté individuelle et collective, vers une justice indépendante je vois bien de quoi on parle et je serais prêt à passer sur la cécité de Wang Yang lorsqu'il était en poste ici. Je crois qu'on parle surtout de libéralisme économique. Et franchement je vois mal (hormis dans l'ouverture internationale de l'économie chinoise: régulation de l'implantation des entreprises étrangères, convertibilité du RMB....) comment on peut faire plus libéral que la Chine. Ma femme résume tout en "Rien n'est gratuit en Chine". Bastiat disait "
N’attendre de l’État que deux choses : liberté, sécurité.". Vous enlevez liberté et vous êtes en Chine.

Bon c'est passionnant ces histoires du PCC et c'est bien dommage qu'on n'en sache pas un peu plus sur les débats et les courants qui traversent le parti. Ce qui m'embête c'est que l'on analyse avec beaucoup d’aplomb et de certitudes la scène politique chinoise avec bien trop peu de données. Vous me direz on ne peut pas faire autrement, mais l'opposition néo-maoïste ancien méchant garde rouge, populiste et chanteur de Hong Ge VS le libéral réformateur (quel libéralisme? Bastiat ou Constant? les deux?) me semble bien caricaturale et réductrice. Rajoutez à cela le complot des réformateurs avec pour marionnette Wang Lijun pour éliminer le cryto-communiste, Bo et on tombe dans le grand n'importe quoi....





 
Du frais.

En bref, il s'est planqué au consulat des USA pour gagner du temps, négocier des assurances, et atterrir dans les mains des fonctionnaires de Pékin.

14K


http://chine.aujourdhuilemonde.com/affaire-wang-lijun-rumeurs-folles-et-vent-de-liberte-sur-le-net-chinois



Affaire Wang Lijun : rumeurs folles et vent de liberté sur le net chinois

11/02/2012 | Lien retiré.
Lien retiré
Le vice-maire de Chongqing a bien passé une nuit au consulat américain. Une rumeur de confirmée pour mille de lancées : le web chinois se délecte librement de ce scandale politique qui semble prendre des proportions d'affaire d'Etat.



Lien retiré



Un héros national tenté par la défection, une guerre de clan au sommet de l'État, une star de la politique stoppée sur les marches du pouvoir, des opérations de police spectaculaires, une odeur de mafia et de corruption... Avec l'affaire Wang Lijun, le web chinois s'est trouvé un feuilleton politique aussi passionnant que mystérieux. La presse internationale scrute quant à elle ce qui est de plus en plus considéré comme un rare débordement de conflits politiciens.
Pas de faits vérifiables – ou si peu – mais une cascade de rumeurs qui coule des réseaux sociaux chinois vers les médias étrangers. L'information se passe de blog en blog, les internautes commentent, spéculent, tournent en dérision les annonces officielles... Si leurs enquêtes ont mis une chose en évidence, c'est l'obsolescence des outils de censure sur le net.
Lien retiré


Un espace d'expression « incontrôlable »

L'affaire Wang Lijun ne fait pas les choux gras de la presse chinoise, mais remplit tout de même les pages web de théories folles depuis plusieurs jours. Certaines sont accompagnées de photos ou appuyées de témoignages, d'autres sont liées à des articles taïwanais ou hong-kongais, beaucoup se limitent à une affirmation concise et non vérifiée que des milliers d'internautes retweeteront dans la seconde.
Les Chinois se passionnent et se renseignent sur chaque menu détail : une sorte d'affaire DSK, « en plus complexe et plus lourde en conséquences », comme nous l'explique Renaud de Spens. Cet analyste des médias chinois scrute ces échanges qui « montrent que l'appareil de censure est devenu obsolète ».
La grande muraille de l'Internet n'est pas tombée, mais la révolution se passe dans son enceinte. Les autorités ne peuvent pas filtrer les articles, tweets et blogs avant qu'ils se répandent sur des millions de comptes Lien retiré, le Twitter Chinois. Elles se contentent donc de Lien retiré (« Wang Lijun, « Congé thérapeutique »...) en Chine continentale : la censure est « débordée, engloutie, invisible », explique l'analyste.
Si le contrôle de l'internet montre ses limites au quotidien, et est souvent l'objet de railleries de la part des blogueurs, il semble totalement inefficace dès qu'un sujet sensible se classe en tête des thèmes de discussion. A l'été 2011 lors de laLien retiré, les internautes avaient déjà laissé libre court à leurs critiques sans que les censeurs puissent suivre la cadence, mais c'est la première fois qu'un sujet purement politique paraît tant hors de contrôle.
Voici un aperçu des rumeurs que l'on peut trouver en ligne, compilées grâce au travail de veille de Renaud de Spens. Se contredisant les unes des autres, elles doivent être prises avec le plus grand recul, et être racontées au conditionnel. Elles ne sont toutefois pas dénuées d'intérêt, puisqu'elles mettent en évidence les fractures de la scène politique chinoise.
La plupart cherchent d'abord à expliquer la Lien retiré.


Une lutte politicienne ?
Bo Xilai a peut-être cherché à se débarrasser d'un bras droit trop encombrant. La croisade anti-corruption de Wang pourrait avoir gêné des membres influents du Parti, et le "Kennedy chinois" aurait consenti à sacrifier son allié pour assurer sa place à Pékin. En se séparant de la pièce maîtresse de son succès à Chongqing, Bo Xilai ferait acte d'allégeance à la génération de dirigeants sur le départ.
Une façon de montrer qu'il est prêt à renoncer à son éclat personnel pour pouvoir siéger dans l'organe suprême. Wang ne se serait pas laissé faire et aurait menacé de l'entraîner dans sa chute.
D'après des internautes, Wang Lujin aurait dénoncé ces manoeuvres à la sortie du consulat américain, mardi :"Je suis le bouc émissaire de Bo Xilai, c'est un carriériste. Désormais, c'est une lutte à mort entre lui et moi. J'ai déjà fait transféré tous les documents à l'étranger !", lit-on sur Weibo. Une lettre soit disant écrite par le vice-maire de Chongqing a circulé sur le web, mais les observateurs restent plus que sceptique quant à son authenticité.


Un coup monté ? Alors que le tout-puissant Politburo devrait être renouvelé fin 2012, cela fait plusieurs mois que la guerre est déclarée entre les prétendants aux 7 sièges libérés. Le conservateur Bo Xilai a longtemps fait parti des challengers les plus prometteurs, mais il est opposé à l'aile libérale, notamment représentée par le secrétaire du Parti de la province du Guangdong, Wang Yang.
Il se dit aussi que les dirigeants actuels, Hu Jintao en tête, se méfient de son style politique trop personnel. Beaucoup ont donc intérêt à monter une affaire d'un tel retentissement pour barrer la route à son ascension. Plusieurs spécialistes de la politique chinoise se sont joints à cette thèse, certains laissant penser que He Guoqian, le chef disciplinaire du Parti, aurait appuyé cette disgrâce organisée.
Ils auraient alors fait en sorte de créer des tensions entre Wang et Bo (affaires de corruption...), ou laissé penser à Wang qu'il pourrait constituer une alternative à son mentor.


Une affaire de corruption ?
Des rumeurs parlent aussi de menaces directes pesant sur Bo Xilai : Wang détiendrait des informations susceptibles de le faire tomber, et les aurait rapporté à la puissante commission disciplinaire centrale. Ces informations pourraient être liées à l'affaire « Tieling », ancien membre du gouvernement de Chongqing aujourd'hui aux arrêts.
Certains apportent plus de précision concernant les dénonciations de Wang à la comission : Bo a tranféré de l'argent à l'étranger par l'intermédiaire de sa femme. Quand il a découvert la trahison, le chef du Parti de Chongqing a envoyé les forces de sécurité de la ville à la poursuite de Wang et de ses proches, pour étouffer l'affaire au plus vite.
Autre hypothèse, une affaire de corruption qui aurait directement touché Wang. Comme l'explique un message Weibo de Wu Jiaxiang , un universitaire réputé, ce n'est pas Bo mais bien le « policier le plus connu de Chine » qui serait concerné par l'affaire « Tieling », qui a abouti à l'arrestation d'un de ses proches collaborateurs en mai 2011. Depuis, Bo cherche à couper les ponts avec son bras droit pour ne pas risquer d'être éclaboussé par l'affaire. Wang aurait menacé de le faire couler avec lui, Bo serait passé à l'action.


Qu'est ce qui a déclenché la fuite ?
Certains internautes parlent d'une véritable guerre des clans à Chongqing. 19 proches de Wang Lujin auraient été arrêtés, d'après une rumeur populaire datant de vendredi, deux auraient été battus à mort, un se serait suicidé. D'autres bruits parlent de 11 collaborateurs arrêtés, et notamment son chauffeur dès début février. Un journaliste du SCMP aurait eu Wang au téléphone après sa rétrogradation, le 3, il n'aurait pas démenti cette dernière rumeur.


Pourquoi s'être rendu au consulat?
Wang est bien placé pour savoir que la justice de Chongqing répond directement aux ordres du chef du Parti local, Bo Xilai. Comme le montre la récente Lien retiré, les sentences peuvent être lourdes pour ceux qui en savent trop, en Chine.
Se sentant menacé, il a peut-être décidé d'aller demander l'asile politique au consulat américain, comme ce fut rapporté par les premières rumeurs. Cette demande n'a en tout cas pas aboutie, puisqu'il a quitté le bâtiment mardi matin, mais des négociations ont pu y avoir lieu pour assurer sa sécurité à la sortie.
Néanmoins, pour la plupart des internautes, Wang s'est servi du consulat comme un refuge. Il y a passé la nuit, et a assuré ses arrières en confiant quelques informations voire documents à la diplomatie US. Son but était d'échapper à la police de Chongqing et de gagner assez de temps pour être arrêté par des agents de Pékin.


Comment a-t-il pris la fuite?
D'après un journaliste du SCMP, Wang était toujours à Chongqing vendredi 3 janvier, et se voulait rassurant sur la situation. Un médiathailandais rapporte qu'assigné à résidence, il aurait tout de même demandé à participer à une visite d'université dans le cadre de ses nouvelles fonctions. Il en aurait profité pour filer vers Chengdu.
Un weibonaute explique qu'une voiture officielle a été abandonnée près du consulat en début de semaine et aurait rapidement été enlevé par les autorités locales. Chongqing et Chengdu ne sont séparées que par 340 km.
Des automobilistes auraient en outre aperçu plusieurs de voitures (70 !) roulant vers Chengdu lundi, voire même des véhicules blindés, qui se seraient lancées aux trousses du vice-maire fuyard.
Ce serait un important déploiement aux portes du consulat américain qui aurait nourri les rumeurs de défection. Certains internautes rapportent que les autorités du Sichuan et celle de Chongqing se faisaient face, mardi matin aux portes du consulat, et semblaient en désaccord.
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Ces blindés sont-ils à la poursuite de Wang Lijun...
Weibo via Renaud de Spens




Ou est Wang Lijun ?
Appréhendé à sa sortie du consulat américain mardi, Wang aurait été emmené à Pékin pour y être interrogé. Un internaute a posté une photo d'un billet d'avion Chengdu-Pékin au nom du Vice-maire.
Sa visite au consulat américain pourrait constituer un acte de trahison, qui lui vaudrait le courroux de la commission centrale de discipline. Le plus grand secret plane sur la teneur des négociations qui ont eu lieu entre les diplomates américains, le pouvoir central chinois et le gouvernement de Chongqing au sujet de Wang.


Quel avenir pour Bo Xilai ?
Enfin une informations vérifiée : Bo Xilai était ces jours-ci en visite dans des villages du Yunnan. Il apparaît dans la presse locale souriant, et les médias officiels rapportent qu'il a démontré aux locaux ses talents calligraphiques. Derrière cette image détendue, Bo Xilai sait que sa carrière a pris un énième virage dramatique cette semaine.
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Bo, détendu au Yunnan, et ses essais calligraphiques
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Au mieux, on lui reprochera de ne pas avoir su empêcher son plus proche collaborateur de fuir vers le consulat américain. Au pire, il est lui-même coupable de corruption, de manœuvres politiques illégales, ou de désobéissance au pouvoir de Pékin.
Vendredi, un message Weibo affirme que Bo Xilai a écrit aux 9 membres du Politburo, assumant sa responsabilité dans l'affaire Wang Lijun, offrant sa démission et promettant de collaborer aux investigations concernant une affaire de corruption touchant sa femme.
Plus que Bo Xilai, c'est l'aile conservatrice du Parti qui semble être déstabilisée, et leLien retiré qui a montré ses limites d'une façon éclatante.
Quelles que soient les rumeurs qui seront avérées dans les prochaines heures, semaines ou années, on retiendra l'affaire comme un preuve supplémentaire de l'inéluctabilité d'une réforme du contrôle des médias. Et peut-être comme un des prémices d'une secousse politique de plus grande envergure.


 
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Suite & fin.

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Affaire Wang Lijun : quand les luttes politiques s'exposent sur le net chinois


11/02/2012 | Lien retiré.
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Quand un héros national de la lutte anti-triade s'oppose à son mentor, un des seigneurs rouges de la politique chinoise, le net se délecte et la presse internationale analyse. Car si elles ont tendance à rester confinées au secret du Parti, les luttes de pouvoir sont violentes en Chine.



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Bo Xilai et Wang Lijun
Un héros national tenté par la défection, une guerre de clan au sommet de l'État, une star de la politique stoppée sur les marches du pouvoir, des opérations de police spectaculaires, une odeur de mafia et de corruption... Avec l'affaire Wang Lijun, le web chinois s'est trouvé un feuilleton politique aussi passionnant que mystérieux. La presse internationale scrute quant à elle ce qui est de plus en plus considéré comme un rare débordement de conflits politiciens.
Pas de faits vérifiables – ou si peu – mais une cascade de rumeurs qui coule des réseaux sociaux chinois vers les médias étrangers. L'information se passe de blog en blog, les internautes commentent, spéculent, tournent en dérision les annonces officielles... Si leurs enquêtes ont mis une chose en évidence, c'est l'obsolescence des outils de censure sur le net.
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Pékin et Washington admettent à demi-mots

Wang Lijun s'est bien rendu au consulat des États-Unis de Chengdu, il y a même passé la nuit de lundi à mardi. Ce n'est que jeudi matin que les autorités américaines ont confirmé cette visite, avant qu'une dépêche de l'agence Xinhua ne l'admette dans la soirée.
Washington semble vouloir éviter les vagues à quelques jours de la visite du vice-président Xi Jinping aux États-Unis. Wang avait « annoncé sa visite », et il est sorti du consulat « de sa propre volonté », déclare la porte-parole du Département d'État. Aucune demande d'asile politique n'a officiellement été enregistrée, bien qu'il paraît aujourd'hui peu probable que les discussions aient eu un simple caractère diplomatique.
Côté chinois, lesLien retiré sont réduits au strict minimum : le vice-maire de Chongqing est resté près de 24 heures dans les locaux consulaires, les « départements concernés » enquêtent désormais sur le sujet. Pékin veut calmer le jeu, un diplomate explique àLien retiré que l'affaire a été « réglée dans le calme », un « cas isolé » qui n'aura « aucune conséquence ».
La dépêche officielle tient en deux phrases, et a été publiée dans une quarantaine de journaux du pays ce matin. A défaut de pouvoir censurer le web, Pékin resserre son contrôle sur les médias traditionnels. http://cmp.hku.hk/2012/02/10/19022/
Officiellement, Wang Lijun est aujourd'hui en « congé thérapeutique volontaire », pour cause de « stress » et de « surcharge de travail ». C'est cette annonce pour le moins inhabituelle, publiée mercredi matin, qui avait fait s'emballer la machine à rumeurs qui gronde encore ce vendredi sur le web chinois.


Wang le super-flic et Bo la Star rouge

Si l'affaire fait tant de bruit, c'est que Wang Lijun est un des officiels les plus respectés du pays, une « légende vivante » de la lutte anti-gang. Au commande de la sécurité de Lien retiré, ce policier de carrière s'est forgé une réputation de droiture et de fermeté. Opérations de police musclées, Lien retiré, et explosion du nombre de condamnations à mort ont permis de « libérer » cette mégapole du Sud-Ouest de l'emprise des Triades.
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Le "dernier des héros" chinois
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Sa popularité devient rapidement nationale : journaux et séries télévisées le décrivent comme un héros au corps plusieurs fois transpercé de balles ou de coups de couteau. Le film retraçant l'histoire de son combat est annoncé depuis plusieurs mois mais a désormais peu de chances de voir le jour.
Wang le super-flic devenu chef de la police fait aussi son trou en politique, dans le sillage de Bo Xilai, nommé fin 2007 chef du Parti Communiste local. Conservateur et charismatique, ancien ministre du commerce, Bo fait de Chongqing son tremplin vers Pékin. Avec Wang comme bras droit, il communique sur les succès duLien retiré, et se singularise par des mesures de réhabilitation de la culture maoïste.
Dans la mégapole de 38 millions d'habitants, il allie pression idéologique forte, gouvernement autoritaire et attractivité économique. Ce cocktail étonne à l'international et semble donner des résultats : si Bo Xilai réussit à conquérir Pékin, le « modèle de Chongqing » pourrait s'imposer à d'autres régions chinoises.
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Bo Xilai, communisme dur à la communication soignée
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Rapidement, il devient le symbole de l'aile conservatrice du Parti, n'hésitant pas à critiquer les libéraux tout en utilisant intelligemment les médias qui le voient comme un « Kennedy chinois ». Ses « chants rouges contre la mafia » lui assure une popularité dans tout le pays, et, espère-t-il, une place au tout-puissant Politburo dès 2012.


La fin du « modèle de Chongqing » ?

L'affaire Wang Lijun a de quoi faire vaciller ces ambitions. Le vendredi 3 février Wang est déchargé de ses pouvoirs en matière de sécurité, par un simple communiqué internet du gouvernement local.
Le vice-maire de Lien retiré hérite d'un portefeuille sans envergure couvrant l'environnement et l'éducation, sans que cette mise au placard soit expliquée. Le net tique, la machine à rumeurs s'emballe, et le nom de Bo Xilai revient sans cesse dans les tweets sur le sujet.
Même si aucune information vérifiable n'est disponible sur la succession d'évènements qui a mené le super-flic à se réfugier au consulat américain lundi 6 février, l'hypothèse d'une Lien retiré paraît plus que probable.
On assiste très probablement à un règlement de compte politique” explique Renaud de Spens, analyste des médias chinois basé à Pékin. En plus de “donner un levier diplomatique aux Américains”, l'affaire met en évidence une scène politique concurrentielle, carriériste, faite d'alliance est de coup bas.
D'un côté la légende Wang Lijun dont la lutte contre la corruption a été critiquée à Chongqing comme à Pékin, de l'autre Bo Xilai, prêt à tout pour gravir les échelons. Lui aussi est populaire, mais lui aussi à des ennemis : non seulement l'aile libérale du Parti, mais aussi la vieille génération de dirigeants, qui lui reproche son style trop éclatant, trop personnel, pas assez respectueux des organes du PCC.
Impossible de savoir quel danger ou quel obstacle Wang a pu représenter pour Bo, qui sera quoiqu'il arrive touché par l'affaire. Car même s'il s'avérait que le « Kennedy chinois » ne soit pas directement impliqué, la tentative de défection de son bras droit met en évidence une faille dans l'architecture de sa politique, note le Wall Street Journal.


Rouge en costume bleu, Bleus au drapeau rouge

Les conséquences de l'affaireLien retiré donc largement le cadre local. Si Bo Xilai chute, c'est toute l'aile conservatrice du Parti, les "Rouges », qui pourrait être déstabilisée à quelques mois d'un renouvellement des organes suprêmes de la République Populaire.
Le « Bleus », libéraux, pourraient donc profiter du scandale. Wang Yang, chef du Parti Communiste du Guangdong est une des figures de prou de ce mouvement, moins dur idéologiquement et plus progressiste économiquement. Un temps critiqué pour son « laxisme », qui aurait mené à la multiplication des conflits ouvriers et des protestations de masse (Lien retiré, Lien retiré ...), il semble aujourd'hui plus que jamais bien placé pour accéder aux plus hautes fonctions.
Pour le moment chacun reste dans ses tranchées : aucun officiel n'a commenté l'affaire, alors que Bo Xilai visite des villages du Yunnan, souriant comme à son habitude, étalant ses essais calligraphiques dans la presse officielle.
Han Han, le blogger le plus lu de Chine, et donc du monde, a lui aussi commenté l'affaire : « La Chine sera peut-être rouge ou bleue, mais plus important : elle sera transparente ».


 
Comme indiqué plus haut, Bo aurait présenté sa démission au Politburo, le gouverneur/secrétaire du parti du Hunan Zhou Qiang est pressenti pour le remplacer.
On en saura sûrement un peu plus dans sous un mois, le temps de trouver une belle histoire si jamais Bo avait effectivement fauté. Si c'était le cas je serais vachement déçu en tout cas, la star de la lutte anti mafia et corruption prise la main dans le sac, à croire qu'on n'en sortira jamais.
Le lien vers l'info sur un site taiwanais en anglais que je trouve pas mal:
Lien retiré
Des infos sur Zhou Qiang, hormis sa carrière?