Article tres interessant paru hier dans l'Expansion. Surtout le dernier paragraphe je trouve.
A Shanghai, la plaque d'immatriculation coute parfois plus cher que la voiture 8O !
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A Shanghai, le prix de la plaque d'immatriculation flambe
C'est un jour de pluie ordinaire à Shanghai. Les 200 000 véhicules privés, les voitures d'entreprise, les autobus et les 40 000 taxis avancent pare-chocs contre pare-chocs sur les voies rapides surélevées qui enjambent le centre-ville.
Aux carrefours, chaque conducteur joue du volant à grand renfort de coups de klaxon. Une seule règle : le premier engagé a la priorité. Les cyclistes, drapés dans des capes rouges, jaunes ou bleues, se faufilent tant bien que mal sur les grandes avenues, mais, dans les petites rues, ils font la loi face aux automobilistes.
Malgré les difficultés de circulation, 100 000 Shanghaiens ont acheté une automobile l'année dernière, signe distinctif de la classe aisée. Et plus de 200 000 foyers prévoient un tel investissement dans les trois ans à venir.
Un tarif moyen de 4 300 euros
Pourtant, une automobile coûte cher : à son prix, il faut en effet ajouter en moyenne près de 43 300 yuans (environ 4 300 euros) pour acquérir... la plaque d'immatriculation, vendue aux enchères. Le système instauré par la municipalité de Shanghai est unique en Chine.
Chaque mois, quelques milliers de plaques minéralogiques sont proposées dans une salle de la ville d'Anting, dans la banlieue de la mégalopole. L'obtention d'une plaque n'a cependant rien d'une criée aux poissons. Beaucoup d'automobilistes, comme Wenjing, passent par un intermédiaire payé un millier de yuans (100 euros) et qui les représente au moment de l'enchère.
« Les meilleurs agents connaissent bien le système. Ils disposent de réseaux et savent quel prix il faut proposer pour être certain de repartir avec une plaque d'immatriculation », confie la jeune commerciale. Avant d'ajouter : « Je trouve un peu ridicule de payer une telle somme pour une simple plaque minéralogique. »
A cause de ce coût, qui approche parfois la moitié du prix de la voiture, certains automobilistes choisissent d'ailleurs de faire immatriculer leur véhicule dans une province voisine.
Officiellement, le système a pour objectif de limiter le nombre de véhicules dans cette ville de 20 millions d'habitants. Pourtant, les embouteillages augmentent, et la province de Shanghai mise plus que jamais sur le secteur automobile pour son développement.
Anting, qui regroupe en banlieue des usines de production, des concessionnaires, un marché de voitures d'occasion et le tout nouveau circuit de formule 1, est ainsi présenté par les autorités locales elles-mêmes comme le futur « Detroit de la Chine », en référence à la ville américaine. Du coup, la mise aux enchères des plaques d'immatriculation ressemble surtout à un impôt déguisé.
Emma Duinaud, à Shanghai
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A Shanghai, la plaque d'immatriculation coute parfois plus cher que la voiture 8O !
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A Shanghai, le prix de la plaque d'immatriculation flambe
C'est un jour de pluie ordinaire à Shanghai. Les 200 000 véhicules privés, les voitures d'entreprise, les autobus et les 40 000 taxis avancent pare-chocs contre pare-chocs sur les voies rapides surélevées qui enjambent le centre-ville.
Aux carrefours, chaque conducteur joue du volant à grand renfort de coups de klaxon. Une seule règle : le premier engagé a la priorité. Les cyclistes, drapés dans des capes rouges, jaunes ou bleues, se faufilent tant bien que mal sur les grandes avenues, mais, dans les petites rues, ils font la loi face aux automobilistes.
Malgré les difficultés de circulation, 100 000 Shanghaiens ont acheté une automobile l'année dernière, signe distinctif de la classe aisée. Et plus de 200 000 foyers prévoient un tel investissement dans les trois ans à venir.
Un tarif moyen de 4 300 euros
Pourtant, une automobile coûte cher : à son prix, il faut en effet ajouter en moyenne près de 43 300 yuans (environ 4 300 euros) pour acquérir... la plaque d'immatriculation, vendue aux enchères. Le système instauré par la municipalité de Shanghai est unique en Chine.
Chaque mois, quelques milliers de plaques minéralogiques sont proposées dans une salle de la ville d'Anting, dans la banlieue de la mégalopole. L'obtention d'une plaque n'a cependant rien d'une criée aux poissons. Beaucoup d'automobilistes, comme Wenjing, passent par un intermédiaire payé un millier de yuans (100 euros) et qui les représente au moment de l'enchère.
« Les meilleurs agents connaissent bien le système. Ils disposent de réseaux et savent quel prix il faut proposer pour être certain de repartir avec une plaque d'immatriculation », confie la jeune commerciale. Avant d'ajouter : « Je trouve un peu ridicule de payer une telle somme pour une simple plaque minéralogique. »
A cause de ce coût, qui approche parfois la moitié du prix de la voiture, certains automobilistes choisissent d'ailleurs de faire immatriculer leur véhicule dans une province voisine.
Officiellement, le système a pour objectif de limiter le nombre de véhicules dans cette ville de 20 millions d'habitants. Pourtant, les embouteillages augmentent, et la province de Shanghai mise plus que jamais sur le secteur automobile pour son développement.
Anting, qui regroupe en banlieue des usines de production, des concessionnaires, un marché de voitures d'occasion et le tout nouveau circuit de formule 1, est ainsi présenté par les autorités locales elles-mêmes comme le futur « Detroit de la Chine », en référence à la ville américaine. Du coup, la mise aux enchères des plaques d'immatriculation ressemble surtout à un impôt déguisé.
Emma Duinaud, à Shanghai
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