La France souffre bel et bien d'un coût du travail plus élevé que ses principaux partenaires. Mais pas seulement.
• Une démographie défavorable à l'emploi
La France a la chance d'avoir le taux de natalité le plus important en Europe, lui garantissant le renouvellement de ses générations. Mais il y a un revers à cette médaille: le nombre de nouveaux actifs - essentiellement des jeunes, diplômés ou non - qui entrent sur le marché du travail atteint 150.000 personnes par an. En Allemagne, c'est l'inverse. La population active y décroît de 100.000 chaque année, et tout emploi créé, dans le secteur marchand, sert donc à faire baisser le nombre de chômeurs. Rien de tel de ce côté-ci du Rhin. L'économie doit être deux fois plus dynamique pour intégrer non seulement les nouveaux entrants mais également les chômeurs les plus proches du marché du travail. Une sorte de «double peine» à notre natalité féconde.
• Un coût du travail élevé
Même si le Parti socialiste l'a nié pendant la campagne présidentielle, la France souffre bel et bien d'un coût du travail plus élevé que ses principaux partenaires. Certes pas dans tous les secteurs d'activité mais au moins dans les plus exposés à la concurrence internationale. Alors que le coût horaire de la main-d'œuvre était identique des deux côtés du Rhin en 2003, l'écart n'a depuis cessé de se creuser au détriment de l'Hexagone et dépasse désormais 3 euros. Par heure! La différence, qui trouve son origine dans le poids des charges sociales pesant sur les salaires en France, est un réel frein à la création de l'emploi et nuit assurément à la compétitivité des entreprises.
• Un manque d'incitation à retravailler
La France se caractérise par un modèle social généreux qui a l'immense avantage de représenter un efficace tapis amortisseur en cas de crise. Mais il peut être aussi fortement désincitatif à reprendre un emploi: allocations-chômage élevées et non dégressives dans le temps, durée d'indemnisation importante, taux de remplacement important par rapport au dernier salaire, non-obligation - dans les faits - d'accepter les offres d'emploi proposées… le système français tranche avec ceux mis en place ailleurs, notamment dans les pays nordiques, qui font pourtant rêver plus d'un politique dans l'Hexagone. Les contraintes à accepter un emploi y sont beaucoup plus fortes et les sanctions, en cas de refus, plus radicales et systématiques.
• Une inadéquation entre l'offre et la demande
Bien que le chiffre soit invérifiable et variable selon les hommes politiques qui le dressent régulièrement en étendard, on a coutume de dire qu'il y a structurellement entre 250.000 et 500.000 offres d'emploi qui ne trouvent pas preneurs en France, faute de main-d'œuvre qualifiée et disponible. Il s'agit essentiellement de métiers manuels dans le bâtiment, la restauration, le commerce de proximité… La cause est double. Primo, seul un chômeur sur cinq bénéficie chaque année d'une formation, et pas toujours dans des délais ou des cursus correspondant aux besoins de l'économie. Secundo, décrocher une formation pour un demandeur d'emploi s'apparente bien souvent à un véritable parcours du combattant. Les intéressés sont livrés à eux-mêmes et doivent trouver, seuls, leur financement.
• Une absence de flexibilité
Contrairement, là encore, à leurs concurrentes allemandes ou nordiques, les entreprises françaises rechignent à embaucher du personnel par crainte de ne pouvoir facilement adapter - c'est-à-dire réduire - leurs effectifs en cas de retournement d'activité. Non seulement elles ne disposent pas de réels accords de compétitivité emploi qui leur permettraient d'ajuster à la baisse salaires et durée de travail pour passer un cap difficile, mais elles sont bien souvent entraînées dans des procédures à rallonge - jusqu'à 18 mois de blocage - en cas d'opposition des syndicats à un plan social. Conséquence, les employeurs ajustent leurs effectifs en jouant sur leurs stocks d'intérimaires et de CDD qui sont les véritables victimes de la crise. Plus de 150.000 s'inscrivent chaque mois à Pôle emploi, contre 13.500 par suite d'un licenciement économique.
• Des seniors encore exclus
Certes, le taux d'emploi des plus de 55 ans est en hausse constante depuis dix ans, pour dépasser 41 %. Mais il reste encore éloigné des niveaux des pays étrangers ou de l'objectif (fixé à 50 % pour 2010) lors de l'agenda de Lisbonne en 2000. Pour nombre d'employeurs, les seniors coûtent cher et ne sont pas productifs. À tort.
• Un suivi défaillant
Si la France consacre beaucoup de moyens à indemniser ses chômeurs, elle en dépense moins à les aider à retrouver un emploi. Un récent rapport de l'Inspection générale des finances stigmatise, en comparant la situation française à celle de l'Allemagne ou de la Grande-Bretagne, des effectifs dédiés à l'accompagnement des chômeurs trop faibles… mais pléthoriques lorsqu'il s'agit de leur inscription ou de leur indemnisation.
Source:http://www.lefigaro.fr/emploi/2012/...s-sept-plaies-du-chomage-dans-l-hexagone.php#!
• Une démographie défavorable à l'emploi
La France a la chance d'avoir le taux de natalité le plus important en Europe, lui garantissant le renouvellement de ses générations. Mais il y a un revers à cette médaille: le nombre de nouveaux actifs - essentiellement des jeunes, diplômés ou non - qui entrent sur le marché du travail atteint 150.000 personnes par an. En Allemagne, c'est l'inverse. La population active y décroît de 100.000 chaque année, et tout emploi créé, dans le secteur marchand, sert donc à faire baisser le nombre de chômeurs. Rien de tel de ce côté-ci du Rhin. L'économie doit être deux fois plus dynamique pour intégrer non seulement les nouveaux entrants mais également les chômeurs les plus proches du marché du travail. Une sorte de «double peine» à notre natalité féconde.
• Un coût du travail élevé
Même si le Parti socialiste l'a nié pendant la campagne présidentielle, la France souffre bel et bien d'un coût du travail plus élevé que ses principaux partenaires. Certes pas dans tous les secteurs d'activité mais au moins dans les plus exposés à la concurrence internationale. Alors que le coût horaire de la main-d'œuvre était identique des deux côtés du Rhin en 2003, l'écart n'a depuis cessé de se creuser au détriment de l'Hexagone et dépasse désormais 3 euros. Par heure! La différence, qui trouve son origine dans le poids des charges sociales pesant sur les salaires en France, est un réel frein à la création de l'emploi et nuit assurément à la compétitivité des entreprises.
• Un manque d'incitation à retravailler
La France se caractérise par un modèle social généreux qui a l'immense avantage de représenter un efficace tapis amortisseur en cas de crise. Mais il peut être aussi fortement désincitatif à reprendre un emploi: allocations-chômage élevées et non dégressives dans le temps, durée d'indemnisation importante, taux de remplacement important par rapport au dernier salaire, non-obligation - dans les faits - d'accepter les offres d'emploi proposées… le système français tranche avec ceux mis en place ailleurs, notamment dans les pays nordiques, qui font pourtant rêver plus d'un politique dans l'Hexagone. Les contraintes à accepter un emploi y sont beaucoup plus fortes et les sanctions, en cas de refus, plus radicales et systématiques.
• Une inadéquation entre l'offre et la demande
Bien que le chiffre soit invérifiable et variable selon les hommes politiques qui le dressent régulièrement en étendard, on a coutume de dire qu'il y a structurellement entre 250.000 et 500.000 offres d'emploi qui ne trouvent pas preneurs en France, faute de main-d'œuvre qualifiée et disponible. Il s'agit essentiellement de métiers manuels dans le bâtiment, la restauration, le commerce de proximité… La cause est double. Primo, seul un chômeur sur cinq bénéficie chaque année d'une formation, et pas toujours dans des délais ou des cursus correspondant aux besoins de l'économie. Secundo, décrocher une formation pour un demandeur d'emploi s'apparente bien souvent à un véritable parcours du combattant. Les intéressés sont livrés à eux-mêmes et doivent trouver, seuls, leur financement.
• Une absence de flexibilité
Contrairement, là encore, à leurs concurrentes allemandes ou nordiques, les entreprises françaises rechignent à embaucher du personnel par crainte de ne pouvoir facilement adapter - c'est-à-dire réduire - leurs effectifs en cas de retournement d'activité. Non seulement elles ne disposent pas de réels accords de compétitivité emploi qui leur permettraient d'ajuster à la baisse salaires et durée de travail pour passer un cap difficile, mais elles sont bien souvent entraînées dans des procédures à rallonge - jusqu'à 18 mois de blocage - en cas d'opposition des syndicats à un plan social. Conséquence, les employeurs ajustent leurs effectifs en jouant sur leurs stocks d'intérimaires et de CDD qui sont les véritables victimes de la crise. Plus de 150.000 s'inscrivent chaque mois à Pôle emploi, contre 13.500 par suite d'un licenciement économique.
• Des seniors encore exclus
Certes, le taux d'emploi des plus de 55 ans est en hausse constante depuis dix ans, pour dépasser 41 %. Mais il reste encore éloigné des niveaux des pays étrangers ou de l'objectif (fixé à 50 % pour 2010) lors de l'agenda de Lisbonne en 2000. Pour nombre d'employeurs, les seniors coûtent cher et ne sont pas productifs. À tort.
• Un suivi défaillant
Si la France consacre beaucoup de moyens à indemniser ses chômeurs, elle en dépense moins à les aider à retrouver un emploi. Un récent rapport de l'Inspection générale des finances stigmatise, en comparant la situation française à celle de l'Allemagne ou de la Grande-Bretagne, des effectifs dédiés à l'accompagnement des chômeurs trop faibles… mais pléthoriques lorsqu'il s'agit de leur inscription ou de leur indemnisation.
Source:http://www.lefigaro.fr/emploi/2012/...s-sept-plaies-du-chomage-dans-l-hexagone.php#!
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