La Chine va décerner un prix concurrent du Nobel de la paix

Source: Le grand soir
26 décembre 2010
Confucius contre Nobel : la déconstruction d’un mythe fondateur occidental

Chems Eddine CHITOUR
« Dès que nous perdons la base morale, écrit Gandhi, nous cessons d’être religieux. » « Les paroles de Mahomet sont un trésor de sagesse, pas seulement pour les musulmans mais pour l’humanité entière. » « Je suis hindouiste, je suis aussi un chrétien, un musulman, un bouddhiste et un juif. »
Mahatma Gandhi
Il y a quelques jours était décerné avec un vacarme assourdissant le prix Nobel de la paix à un universitaire chinois de 54 ans qui purge une peine de 11 ans dans son pays pour avoir perturbé l’ordre public, selon le gouvernement chinois, et pour s’être battu pour les droits de l’homme, selon la doxa occidentale. Une mise en scène pitoyable a été retransmise à des millions de téléspectateurs, on voit le président du comité Nobel déposer sur une chaise vide la médaille et le diplôme attribué à Liu Xiaobo. Il était à la fois le héros et le grand absent de la cérémonie : le prix Nobel de la paix a été remis symboliquement, vendredi 10 décembre à Oslo, au dissident chinois Liu Xiaobo, qui le dédie aux « âmes perdues » dans la répression de la révolte de la place Tian anmen en 1989, selon le président du comité Nobel. La réaction hostile de la Chine prouve que ce choix était « nécessaire et opportun », a estimé le président du comité, Thorbjörn Jagland. « Si le pays est capable de développer une économie sociale de marché, tout en garantissant les droits de l’homme, cela aura un impact favorable énorme sur le monde. Sinon, il y aura le danger d’une crise sociale et économique [...] avec des conséquences pour tous. »

Voilà ce que pense la presse. Naturellement, cette mise en scène n’est pas innocente, elle fait partie d’une stratégie qui demeure le fondement de l’idéologie capitaliste, impérialiste, colonialiste, bref, le rouleau compresseur du capital qui broie tous ceux qui s’opposent à cette civilisation du chaos pour les plus faibles. D’ailleurs, même ces messes basses quant à l’attribution du prix Nobel sont connues. On se souvient que l’apôtre de la non-violence, Gandhi, n’a jamais eu le prix, car il ne rentrait pas dans le cadre occidentalo-centriste tracé par l’Empire britannique et repris par l’Empire américain. Par contre, on dit qu’Hitler, Mussolini ont été nominés. Bref, le prix Nobel à de rares exceptions, doit servir l’idéologie dominante. On se souvient que l’empire soviétique a été démoli grâce notamment à plusieurs prix Nobel : Boris Pasternak [pour un manuscrit exfiltré par la CIA...] qui ne fit pas le déplacement, Soljenitsyne, Vaclav Havel, et Lech Walesa, et même Gorbatchev pour, dit-on, services rendus..

Le chantage

Si la Chine a réagi négativement, il en fut de même de l’Occident qui lui aussi menace, admoneste, se souvient. L’Occident, qui accuse la Chine de faire pression sur certains pays pour ne pas aller à la cérémonie, est bien mal placé pour le faire. On apprend par exemple que l’Union européenne a fait pression sur tous ceux qui aspirent à être dans ses bons papiers. D’abord, la Serbie, pays candidat à l’UE, l’Ukraine, l’Egypte, la Tunisie et le Maroc, ont « déçu » la Commission européenne Ces pays ont cédé à la pression exercée par la Chine. « Nous sommes évidemment très déçus d’entendre cette décision [de la Serbie] », a dit Angela Filote, porte-parole du commissaire en charge de l’Elargissement, Stefan Füle. Elle a indiqué que ce mouvement n’était pas conforme à la récente décision de l’UE sur l’ouverture des discussions d’adhésion avec Belgrade.

Mme Filote explique qu’un pays aspirant à rejoindre l’Union européenne, un pays candidat, doit pleinement partager les valeurs de l’UE, et que la protection des droits de l’homme représente l’une de ces valeurs fondamentales. Mme Filote a déclaré que la Commission avait noté avec regret que l’Ukraine, l’Egypte, la Tunisie et le Maroc, qui sont des membres de l’initiative Union of the Mediterranean, ont également refusé de participer. »

En réaction, la Chine a mis en place le prix Confucius. Confucius a consacré sa vie entière à l’éducation avant de quitter ce monde en 479 av. J.-C. Le confucianisme insiste sur l’harmonie et l’équilibre. « Qui, écrit le journal Le Monde, du lauréat Confucius ou Nobel incarnera la paix en 2010 ? La compétition entre la vision pacifique du philosophe chinois et celle du comité norvégien est officiellement ouverte avec l’organisation, jeudi 9 décembre à Pékin, du "prix de la paix Confucius" à la veille de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix, attribué en octobre au dissident chinois Liu Xiaobo. Une distinction inédite, qui sera décernée à l’ancien vice-président taïwanais Lien Chan, un haut responsable politique qui a « construit un pont de paix entre Taïwan et le continent [chinois], apportant joie et chance aux peuples des deux rives du détroit de Taïwan ». L’idée d’un prix Confucius de la paix a été lancée le 17 novembre dernier dans une tribune du Global Times. « C’est une espèce de réponse pacifique au prix Nobel de la paix 2010 (...) qui exprime la vision de paix du peuple chinois », ont déclaré, dans un communiqué diffusé mercredi, les organisateurs. « La Chine est une grande nation qui a été influencée par le concept de paix depuis très longtemps », a affirmé Tan Changliu. « Nous voulons promouvoir la paix dans le monde dans une perspective orientale », a-t-il ajouté, soulignant que « l’Europe est emplie de petits pays qui se sont combattus pendant des siècles ». « Nous ne voulons pas voir des gens qui ne comprennent pas la paix en saper le concept », a conclu M.Tan.

Le secrétaire exécutif du comité Nobel, Geir Lundestad, a pour sa part souligné qu’en cent neuf ans d’histoire du Nobel de la paix, ce ne sera que la deuxième fois que la récompense ne pourra être remise au lauréat ou à un de ses représentants. Le seul exemple comparable remonte à 1936, au temps de l’Allemagne nazie, lorsque le pacifiste Carl von Ossietzky, lauréat a posteriori du Nobel 1935, n’avait pu recevoir sa récompense.

Justement à la même période d’attribution du prix Nobel et dans un silence assourdissant de la majorité des médias occidentaux, était délivré le prix Carl von Ossietzky à Mordechaï Vanunu, un pacifiste israélien en résidence surveillée après avoir passé dix huit-ans de prison pour avoir dénoncé le programme nucléaire israélien. Nous lisons dans une contribution à ce sujet : « La presse française est une des pires qui soient si on la compare à celle qu’on trouve dans des pays comparables. La presse espagnole par exemple, est bien meilleure que la presse française avec ses journaux soi-disant de qualité. Ce n’est en effet pas par la presse française, en dehors de la presse internet militante et d’une brève sur Rue 89, que vous pourrez savoir que Mordechai Vanunu devait recevoir un prix pour la paix à Berlin, le prix Carl von Ossietzky, mais qu’il n’a pas pu être présent car il est toujours sous étroite surveillance dans l’entité sioniste après avoir purgé une longue peine de prison. Il y a eu de fait un black-out des journaux français sur cette information et on peut se demander pourquoi. Le journal espagnol La Vanguardia en parle cependant et pas sous la forme d’une brève puisqu’il nous gratifie d’une belle interview de Gideon Spiro, un militant antinucléaire de l’entité sioniste et qui anime un comité de soutien à Mordechai Vanunu. Je dois dire que le discours de Gideon Spiro, d’une grande qualité et d’une grande lucidité, mérite d’être porté à la connaissance des lecteurs francophones. C’est donc chose faite. La Ligue Internationale des Droits de l’Homme, une organisation des plus vénérables, a tenu hier à Berlin la cérémonie annuelle de remise de prix, une tradition vieille d’un demi-siècle, décerné cette année au pacifiste et dissident israélien Mordechai Vanunu. A l’instar du dissident et prix Nobel de la paix chinois Liu Xiaobo, Vanunu n’a pas été en mesure de recevoir à Berlin son prix qui porte le nom de Carl von Ossietzky, un journaliste pacifiste allemand des années 1930 ».

« Von Ossietzky fut condamné pour « trahison » pour avoir divulgué en 1931 dans la revue Die Weltbuhne, le réarmement secret de l’Allemagne. En 1936, il se vit décerner le prix Nobel de la paix, mais les nazis ne permirent pas à Ossietzky d’aller le chercher. De même, Mordechai Vanunu a été condamné en 1986 à 18 ans de prison pour trahison et « espionnage ». Son crime fit de révéler que les Israéliens disposaient secrètement de l’arme nucléaire. Libéré en 2004, il reste interdit de tout contact avec la presse et n’est pas libre de ses mouvements. A la cérémonie berlinoise, où le nom de Julian Assange, autre divulgateur de secrets, était sur toutes les lèvres, était présente Mairead Corrigan-Maguire, prix Nobel de la paix 1976, qui a qualifié de « honte » l’absence imposée à Vanunu. Corrigan-Maguire et cinq autres prix Nobel, dont l’Allemand Gunter Grass, avaient demandé que Vanunu soit autorisé à venir à Berlin, sans obtenir aucune réponse. En son absence, des pacifistes israéliens proches de Vanunu ont participé à la cérémonie, dont le journaliste Gideon Spiro, fondateur du comité de soutien à Vanunu.»

Les nouveaux missionnaires

Pourquoi en définitive, cet acharnement dont on connaît les fondements largement impérialistes, pour tenter d’empêcher l’éveil paisible de la Chine ? Dominico Losurdo nous donne une explication. Nous l’écoutons : « Transmis en direct par toutes les plus importantes chaînes de télévision du monde, le discours prononcé par le président du Comité Nobel à l’occasion de la remise du prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo se présente comme un véritable manifeste de guerre. Le concept fondamental est aussi clair que grossier et manichéen : les démocraties ne se sont jamais fait la guerre et ne se font pas la guerre entre elles ; et donc pour faire triompher une fois pour toutes la cause de la paix, il faut diffuser la démocratie à l’échelle planétaire. Celui qui parle ainsi ignore l’histoire, il ignore par exemple la guerre qui, de 1812 à 1815, se développe entre la Grande-Bretagne et les USA. Ce sont deux pays « démocratiques » et qui, de plus, font partie tous les deux de la « pragmatique » et « pacifique » souche anglo-saxonne. Et pourtant, la fureur de la guerre est telle que Thomas Jefferson compare le gouvernement de Londres à « Satan », et va jusqu’à déclarer que la Grande-Bretagne et les USA sont engagés dans une « guerre éternelle » (eternal war), laquelle est destinée à se conclure par l’ « extermination » (extermination) de l’une ou l’autre partie. »

« En identifiant cause de la paix et cause de la démocratie, le président du Comité Nobel embellit l’histoire du colonialisme, qui a souvent vu des pays « démocratiques » promouvoir l’expansionnisme, en ayant recours à la guerre, à la violence la plus brutale et jusqu’à des pratiques génocides. Mais il ne s’agit pas seulement du passé. Par son discours, le président du Comité Nobel a légitimé a posteriori la première guerre du Golfe, la guerre de Yougoslavie et la seconde guerre du Golfe, toutes conduites par de grandes « démocraties » et au nom de la « démocratie ». Maintenant, le plus grand obstacle à la diffusion universelle de la démocratie est représenté par la Chine, qui constitue donc en même temps le foyer de guerre le plus périlleux ; lutter par tous les moyens pour qu’un « régime change » à Pékin est une noble entreprise au service de la paix : voilà le message qui a été transmis depuis Oslo et bombardé dans le monde entier, et il a été transmis et bombardé tandis que la flotte militaire états-unienne ne cesse de « s’entraîner » à faible distance des côtes chinoises. En son temps, un illustre philosophe démocrate et occidental, John Stuart Mill, a défendu les guerres de l’opium contre la Chine comme une contribution à la cause de la liberté : liberté de l’ « acquéreur » avant même celle « du producteur ou du vendeur ». C’est dans le sillage de cette funeste tradition colonialiste que se sont placés les seigneurs de la guerre d’Oslo. Le manifeste lancé par le président du Comité Nobel doit retentir comme une sonnette d’alarme pour tous ceux qui ont réellement à coeur la cause de la paix. »

Il y a quelques siècles, les missionnaires chrétiens disaient que ceux qui ne se convertissaient pas au christianisme iront en enfer. Les nouveaux missionnaires des droits de l’homme disaient la même chose. Sans la démocratie, c’est l’enfer ! L’Histoire nous dira qui a raison. Cet argumentaire selon lequel il n’y aurait en Chine qu’une alternative : la dictature (on n’ose plus dire du prolétariat : même le cynisme a ses limites) ou le chaos, s’inscrit dans l’ensemble plus vaste de l’idéologie relativiste, qui soutient qu’il n’y a pas de droit universel, que donc les droits de l’homme sont une fiction hypocrite de l’impérialisme, etc. Cette idéologie qui prétend faire de la Chine (et de l’Afrique !) une terre de non-droit, doit être combattue sans faiblesse. A lire certains commentaires, on constate sans surprise que les régimes forts auront toujours leurs thuriféraires - avec les meilleures intentions du monde, mais justement on dit que l’enfer en est pavé.

L’argument selon lequel une Chine démocratique serait livrée au chaos pour le plus grand bénéfice de l’Impérialisme a déjà beaucoup servi, surtout en Chine. Obama, qui ordonne qu’on relâche sans délai Liu Xiaobo, oublie le vrai danger pour la stabilité du monde : le conflit palestinien, sur lequel il a tout pouvoir d’imposer une solution juste et humaine. Malgré son Nobel à lui, il préfère préserver les intérêts d’une poignée de colons... Le Nobel d’Obama a débouché sur l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires pour une paix des cimetières au quotidien pour les Afghans harassés par tant de malheurs. A tout prendre, le prix Confucius de la paix contre celui du Nobel dont on sait qu’il a un fondement explosif, est peut-être un premier pas vers un affranchissement de cet Occident qui dicte la norme et qui est loin d’être une référence. La déconstruction de ce mythe, travail de longue haleine, ne suffit pas, il faut progressivement répondre à l’instar de la Chine, par un travail scientifique continu qui ne laisse pas de place à la démagogie. Sortir de la doxa occidentale du « magister dixit » sera le signe de la vraie indépendance des esprits et le début du dialogue des civilisations.

Pr Chems Eddine CHITOUR
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
 
J'avais oublie que Obama avait recu un prix nobel de la paix.

AHAHAHAHAHA.

Quelle farce ! Sinon entièrement d'accord avec le texte.
 
Il y a quelques siècles, les missionnaires chrétiens disaient que ceux qui ne se convertissaient pas au christianisme iront en enfer. Les nouveaux missionnaires des droits de l’homme disaient la même chose. Sans la démocratie, c’est l’enfer ! L’Histoire nous dira qui a raison.
Ce pauvre type ne comprend pas les implications de ce qu'il écrit, et n'a probablement jamais mis les pieds ici, en Chine. On devrait lui remettre à lui, le prix Confucius.
 
Merci pour ce point de vue.

Pour être tout à faire complet, il faut préciser que l'auteur est professeur de thermodynamique à l'école polytechnique d'Alger.

Chems Eddine CHITOUR prend d'ailleurs partie dans de multiples conflits.

Lien retiré
 
Source: Le grand soir
26 décembre 2010
Confucius contre Nobel : la déconstruction d’un mythe fondateur occidental

Chems Eddine CHITOUR
« Dès que nous perdons la base morale, écrit Gandhi, nous cessons d’être religieux. » « Les paroles de Mahomet sont un trésor de sagesse, pas seulement pour les musulmans mais pour l’humanité entière. » « Je suis hindouiste, je suis aussi un chrétien, un musulman, un bouddhiste et un juif. »
Mahatma Gandhi
Il y a quelques jours était décerné avec un vacarme assourdissant le prix Nobel de la paix à un universitaire chinois de 54 ans qui purge une peine de 11 ans dans son pays pour avoir perturbé l’ordre public, selon le gouvernement chinois, et pour s’être battu pour les droits de l’homme, selon la doxa occidentale. Une mise en scène pitoyable a été retransmise à des millions de téléspectateurs, on voit le président du comité Nobel déposer sur une chaise vide la médaille et le diplôme attribué à Liu Xiaobo. Il était à la fois le héros et le grand absent de la cérémonie : le prix Nobel de la paix a été remis symboliquement, vendredi 10 décembre à Oslo, au dissident chinois Liu Xiaobo, qui le dédie aux « âmes perdues » dans la répression de la révolte de la place Tian anmen en 1989, selon le président du comité Nobel. La réaction hostile de la Chine prouve que ce choix était « nécessaire et opportun », a estimé le président du comité, Thorbjörn Jagland. « Si le pays est capable de développer une économie sociale de marché, tout en garantissant les droits de l’homme, cela aura un impact favorable énorme sur le monde. Sinon, il y aura le danger d’une crise sociale et économique [...] avec des conséquences pour tous. »

Voilà ce que pense la presse. Naturellement, cette mise en scène n’est pas innocente, elle fait partie d’une stratégie qui demeure le fondement de l’idéologie capitaliste, impérialiste, colonialiste, bref, le rouleau compresseur du capital qui broie tous ceux qui s’opposent à cette civilisation du chaos pour les plus faibles. D’ailleurs, même ces messes basses quant à l’attribution du prix Nobel sont connues. On se souvient que l’apôtre de la non-violence, Gandhi, n’a jamais eu le prix, car il ne rentrait pas dans le cadre occidentalo-centriste tracé par l’Empire britannique et repris par l’Empire américain. Par contre, on dit qu’Hitler, Mussolini ont été nominés. Bref, le prix Nobel à de rares exceptions, doit servir l’idéologie dominante. On se souvient que l’empire soviétique a été démoli grâce notamment à plusieurs prix Nobel : Boris Pasternak [pour un manuscrit exfiltré par la CIA...] qui ne fit pas le déplacement, Soljenitsyne, Vaclav Havel, et Lech Walesa, et même Gorbatchev pour, dit-on, services rendus..

Le chantage

Si la Chine a réagi négativement, il en fut de même de l’Occident qui lui aussi menace, admoneste, se souvient. L’Occident, qui accuse la Chine de faire pression sur certains pays pour ne pas aller à la cérémonie, est bien mal placé pour le faire. On apprend par exemple que l’Union européenne a fait pression sur tous ceux qui aspirent à être dans ses bons papiers. D’abord, la Serbie, pays candidat à l’UE, l’Ukraine, l’Egypte, la Tunisie et le Maroc, ont « déçu » la Commission européenne Ces pays ont cédé à la pression exercée par la Chine. « Nous sommes évidemment très déçus d’entendre cette décision [de la Serbie] », a dit Angela Filote, porte-parole du commissaire en charge de l’Elargissement, Stefan Füle. Elle a indiqué que ce mouvement n’était pas conforme à la récente décision de l’UE sur l’ouverture des discussions d’adhésion avec Belgrade.

Mme Filote explique qu’un pays aspirant à rejoindre l’Union européenne, un pays candidat, doit pleinement partager les valeurs de l’UE, et que la protection des droits de l’homme représente l’une de ces valeurs fondamentales. Mme Filote a déclaré que la Commission avait noté avec regret que l’Ukraine, l’Egypte, la Tunisie et le Maroc, qui sont des membres de l’initiative Union of the Mediterranean, ont également refusé de participer. »

En réaction, la Chine a mis en place le prix Confucius. Confucius a consacré sa vie entière à l’éducation avant de quitter ce monde en 479 av. J.-C. Le confucianisme insiste sur l’harmonie et l’équilibre. « Qui, écrit le journal Le Monde, du lauréat Confucius ou Nobel incarnera la paix en 2010 ? La compétition entre la vision pacifique du philosophe chinois et celle du comité norvégien est officiellement ouverte avec l’organisation, jeudi 9 décembre à Pékin, du "prix de la paix Confucius" à la veille de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix, attribué en octobre au dissident chinois Liu Xiaobo. Une distinction inédite, qui sera décernée à l’ancien vice-président taïwanais Lien Chan, un haut responsable politique qui a « construit un pont de paix entre Taïwan et le continent [chinois], apportant joie et chance aux peuples des deux rives du détroit de Taïwan ». L’idée d’un prix Confucius de la paix a été lancée le 17 novembre dernier dans une tribune du Global Times. « C’est une espèce de réponse pacifique au prix Nobel de la paix 2010 (...) qui exprime la vision de paix du peuple chinois », ont déclaré, dans un communiqué diffusé mercredi, les organisateurs. « La Chine est une grande nation qui a été influencée par le concept de paix depuis très longtemps », a affirmé Tan Changliu. « Nous voulons promouvoir la paix dans le monde dans une perspective orientale », a-t-il ajouté, soulignant que « l’Europe est emplie de petits pays qui se sont combattus pendant des siècles ». « Nous ne voulons pas voir des gens qui ne comprennent pas la paix en saper le concept », a conclu M.Tan.

Le secrétaire exécutif du comité Nobel, Geir Lundestad, a pour sa part souligné qu’en cent neuf ans d’histoire du Nobel de la paix, ce ne sera que la deuxième fois que la récompense ne pourra être remise au lauréat ou à un de ses représentants. Le seul exemple comparable remonte à 1936, au temps de l’Allemagne nazie, lorsque le pacifiste Carl von Ossietzky, lauréat a posteriori du Nobel 1935, n’avait pu recevoir sa récompense.

Justement à la même période d’attribution du prix Nobel et dans un silence assourdissant de la majorité des médias occidentaux, était délivré le prix Carl von Ossietzky à Mordechaï Vanunu, un pacifiste israélien en résidence surveillée après avoir passé dix huit-ans de prison pour avoir dénoncé le programme nucléaire israélien. Nous lisons dans une contribution à ce sujet : « La presse française est une des pires qui soient si on la compare à celle qu’on trouve dans des pays comparables. La presse espagnole par exemple, est bien meilleure que la presse française avec ses journaux soi-disant de qualité. Ce n’est en effet pas par la presse française, en dehors de la presse internet militante et d’une brève sur Rue 89, que vous pourrez savoir que Mordechai Vanunu devait recevoir un prix pour la paix à Berlin, le prix Carl von Ossietzky, mais qu’il n’a pas pu être présent car il est toujours sous étroite surveillance dans l’entité sioniste après avoir purgé une longue peine de prison. Il y a eu de fait un black-out des journaux français sur cette information et on peut se demander pourquoi. Le journal espagnol La Vanguardia en parle cependant et pas sous la forme d’une brève puisqu’il nous gratifie d’une belle interview de Gideon Spiro, un militant antinucléaire de l’entité sioniste et qui anime un comité de soutien à Mordechai Vanunu. Je dois dire que le discours de Gideon Spiro, d’une grande qualité et d’une grande lucidité, mérite d’être porté à la connaissance des lecteurs francophones. C’est donc chose faite. La Ligue Internationale des Droits de l’Homme, une organisation des plus vénérables, a tenu hier à Berlin la cérémonie annuelle de remise de prix, une tradition vieille d’un demi-siècle, décerné cette année au pacifiste et dissident israélien Mordechai Vanunu. A l’instar du dissident et prix Nobel de la paix chinois Liu Xiaobo, Vanunu n’a pas été en mesure de recevoir à Berlin son prix qui porte le nom de Carl von Ossietzky, un journaliste pacifiste allemand des années 1930 ».

« Von Ossietzky fut condamné pour « trahison » pour avoir divulgué en 1931 dans la revue Die Weltbuhne, le réarmement secret de l’Allemagne. En 1936, il se vit décerner le prix Nobel de la paix, mais les nazis ne permirent pas à Ossietzky d’aller le chercher. De même, Mordechai Vanunu a été condamné en 1986 à 18 ans de prison pour trahison et « espionnage ». Son crime fit de révéler que les Israéliens disposaient secrètement de l’arme nucléaire. Libéré en 2004, il reste interdit de tout contact avec la presse et n’est pas libre de ses mouvements. A la cérémonie berlinoise, où le nom de Julian Assange, autre divulgateur de secrets, était sur toutes les lèvres, était présente Mairead Corrigan-Maguire, prix Nobel de la paix 1976, qui a qualifié de « honte » l’absence imposée à Vanunu. Corrigan-Maguire et cinq autres prix Nobel, dont l’Allemand Gunter Grass, avaient demandé que Vanunu soit autorisé à venir à Berlin, sans obtenir aucune réponse. En son absence, des pacifistes israéliens proches de Vanunu ont participé à la cérémonie, dont le journaliste Gideon Spiro, fondateur du comité de soutien à Vanunu.»

Les nouveaux missionnaires

Pourquoi en définitive, cet acharnement dont on connaît les fondements largement impérialistes, pour tenter d’empêcher l’éveil paisible de la Chine ? Dominico Losurdo nous donne une explication. Nous l’écoutons : « Transmis en direct par toutes les plus importantes chaînes de télévision du monde, le discours prononcé par le président du Comité Nobel à l’occasion de la remise du prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo se présente comme un véritable manifeste de guerre. Le concept fondamental est aussi clair que grossier et manichéen : les démocraties ne se sont jamais fait la guerre et ne se font pas la guerre entre elles ; et donc pour faire triompher une fois pour toutes la cause de la paix, il faut diffuser la démocratie à l’échelle planétaire. Celui qui parle ainsi ignore l’histoire, il ignore par exemple la guerre qui, de 1812 à 1815, se développe entre la Grande-Bretagne et les USA. Ce sont deux pays « démocratiques » et qui, de plus, font partie tous les deux de la « pragmatique » et « pacifique » souche anglo-saxonne. Et pourtant, la fureur de la guerre est telle que Thomas Jefferson compare le gouvernement de Londres à « Satan », et va jusqu’à déclarer que la Grande-Bretagne et les USA sont engagés dans une « guerre éternelle » (eternal war), laquelle est destinée à se conclure par l’ « extermination » (extermination) de l’une ou l’autre partie. »

« En identifiant cause de la paix et cause de la démocratie, le président du Comité Nobel embellit l’histoire du colonialisme, qui a souvent vu des pays « démocratiques » promouvoir l’expansionnisme, en ayant recours à la guerre, à la violence la plus brutale et jusqu’à des pratiques génocides. Mais il ne s’agit pas seulement du passé. Par son discours, le président du Comité Nobel a légitimé a posteriori la première guerre du Golfe, la guerre de Yougoslavie et la seconde guerre du Golfe, toutes conduites par de grandes « démocraties » et au nom de la « démocratie ». Maintenant, le plus grand obstacle à la diffusion universelle de la démocratie est représenté par la Chine, qui constitue donc en même temps le foyer de guerre le plus périlleux ; lutter par tous les moyens pour qu’un « régime change » à Pékin est une noble entreprise au service de la paix : voilà le message qui a été transmis depuis Oslo et bombardé dans le monde entier, et il a été transmis et bombardé tandis que la flotte militaire états-unienne ne cesse de « s’entraîner » à faible distance des côtes chinoises. En son temps, un illustre philosophe démocrate et occidental, John Stuart Mill, a défendu les guerres de l’opium contre la Chine comme une contribution à la cause de la liberté : liberté de l’ « acquéreur » avant même celle « du producteur ou du vendeur ». C’est dans le sillage de cette funeste tradition colonialiste que se sont placés les seigneurs de la guerre d’Oslo. Le manifeste lancé par le président du Comité Nobel doit retentir comme une sonnette d’alarme pour tous ceux qui ont réellement à coeur la cause de la paix. »

Il y a quelques siècles, les missionnaires chrétiens disaient que ceux qui ne se convertissaient pas au christianisme iront en enfer. Les nouveaux missionnaires des droits de l’homme disaient la même chose. Sans la démocratie, c’est l’enfer ! L’Histoire nous dira qui a raison. Cet argumentaire selon lequel il n’y aurait en Chine qu’une alternative : la dictature (on n’ose plus dire du prolétariat : même le cynisme a ses limites) ou le chaos, s’inscrit dans l’ensemble plus vaste de l’idéologie relativiste, qui soutient qu’il n’y a pas de droit universel, que donc les droits de l’homme sont une fiction hypocrite de l’impérialisme, etc. Cette idéologie qui prétend faire de la Chine (et de l’Afrique !) une terre de non-droit, doit être combattue sans faiblesse. A lire certains commentaires, on constate sans surprise que les régimes forts auront toujours leurs thuriféraires - avec les meilleures intentions du monde, mais justement on dit que l’enfer en est pavé.

L’argument selon lequel une Chine démocratique serait livrée au chaos pour le plus grand bénéfice de l’Impérialisme a déjà beaucoup servi, surtout en Chine. Obama, qui ordonne qu’on relâche sans délai Liu Xiaobo, oublie le vrai danger pour la stabilité du monde : le conflit palestinien, sur lequel il a tout pouvoir d’imposer une solution juste et humaine. Malgré son Nobel à lui, il préfère préserver les intérêts d’une poignée de colons... Le Nobel d’Obama a débouché sur l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires pour une paix des cimetières au quotidien pour les Afghans harassés par tant de malheurs. A tout prendre, le prix Confucius de la paix contre celui du Nobel dont on sait qu’il a un fondement explosif, est peut-être un premier pas vers un affranchissement de cet Occident qui dicte la norme et qui est loin d’être une référence. La déconstruction de ce mythe, travail de longue haleine, ne suffit pas, il faut progressivement répondre à l’instar de la Chine, par un travail scientifique continu qui ne laisse pas de place à la démagogie. Sortir de la doxa occidentale du « magister dixit » sera le signe de la vraie indépendance des esprits et le début du dialogue des civilisations.

Pr Chems Eddine CHITOUR
Ecole Polytechnique enp-edu.dz

Parce que tu crois que beaucoup de gens vont lire une tartine pareille ?
 
Merci pour ce point de vue.
Pour être tout à faire complet, il faut préciser que l'auteur est professeur de thermodynamique à l'école polytechnique d'Alger.
Ca ne l'empêche pas d'être un second couteau dans le domaine des idées.

Ce sujet ne lui sert qu'à combattre l'occident qui d'après lui donne des leçons de droit de l'homme à l'Afrique (L’alternance au pouvoir en Afrique : L’ingérence continuelle de l’Occident ), critique d'Israël "Impunité de l'armée « la plus morale au monde » : Le calvaire des enfants palestiniens prisonniers".

Il est tellement politisé que ça devient ridicule quand il parle de morale dans sa citation « Dès que nous perdons la base morale, écrit Gandhi, nous cessons d’être religieux. ». L'idée derrière les idées humanistes est justement qu'elles doivent dépasser la dimension politique et religieuse, ce monsieur est en plein dedans. Allez je suis sûr qu'en cherchant bien on peut trouver d'autres personnes éclairées comme lui.
 
Dernière édition:
Déjà il faut lire le titre : "Confucius contre Nobel : la déconstruction d’un mythe fondateur occidental"
Son article n'est donc pas un article mais une "déconstruction". C'est très subversif effectivement (et pas prétentieux).
 
Dernière édition:
@ loremis,
Au cas où ton post étais une question, oui heureusement je pense certaines personne prennent le temps de se renseigner autrement, de lire des points de vue différents, pas toi apparemment... enfin, ça ne devrait pas être sujet à discussion.

@ chine-experience,
Je ne suis pas d'accord avec l'ensemble des articles de Chitour, je peux même dire que je ne suis pas d'accord avec la majorité de ses propos, son angle d'approche, je n'aurait même pas cru pouvoir poster un de ses articles un jour. Il faut savoir que Chitour est une personne très engagé, presque aveuglé à mon sens, qu'une bonne partie de ses écrits son sur des sujets multiples, racisme, religion, politique... je post cette article (pour ceux qui voudrons bien le lire) car je trouve ce point de vue sur la Chine intéressant. La Chine en contre poids de la puissance occidentale, en contre poids de l'idée de démocratie que les grandes puissances dirigeantes veulent bien diffuser. Pour être dans une démocratie véritable il faut avoir un contre pouvoir, pour avoir une liberté d'expression faut il encore s'armer de bonne volonté, s'intéresser non seulement aux gens qui se rapproche le plus de ses idées.
 
Ca ne l'empêche pas d'être un second couteau dans le domaine des idées.

Très justement, il est physicien, et pas spécialiste de géopolitique...
Le mélange des genres n'est pas toujours heureux...
 
Pour être dans une démocratie véritable il faut avoir un contre pouvoir, pour avoir une liberté d'expression faut il encore s'armer de bonne volonté, s'intéresser non seulement aux gens qui se rapproche le plus de ses idées.
En clair ce que tu dis est qu'il est parfois nécessaire de bouffer de la merde pour être sûr que ce qu'on mange est finalement assez bon ? :)

Je ne sais pas trop comment dire ce qui m'agace. Ce n'est pas tant la contestation, car tout dogmatisme est mauvais. C'est surtout qu'il se place sur un terrain purement pragmatique (si je touche mes ennemis même avec un point de vue erroné alors j'ai raison de dire de la merde), sans qu'on puisse savoir s'il le fait sincèrement, ou par calcul.

Comment alors répondre ? La notion de droit de l'homme c'est simplement une philosophie, elle est doit être dénuée de culture, d'histoire puisqu'on s'intéresse ici uniquement à la nature de l'homme. Bref c'est très frustrant de ne pas pouvoir parler à la personne pour essayer de savoir vraiment ce qu'elle pense :/
 
En clair ce que tu dis est qu'il est parfois nécessaire de bouffer de la merde pour être sûr que ce qu'on mange est finalement assez bon ? :)

Je ne sais pas trop comment dire ce qui m'agace. Ce n'est pas tant la contestation, car tout dogmatisme est mauvais. C'est surtout qu'il se place sur un terrain purement pragmatique (si je touche mes ennemis même avec un point de vue erroné alors j'ai raison de dire de la merde), sans qu'on puisse savoir s'il le fait sincèrement, ou par calcul.

Comment alors répondre ? La notion de droit de l'homme c'est simplement une philosophie, elle est doit être dénuée de culture, d'histoire puisqu'on s'intéresse ici uniquement à la nature de l'homme. Bref c'est très frustrant de ne pas pouvoir parler à la personne pour essayer de savoir vraiment ce qu'elle pense :/

Ce n'est pas vraiment ce que j'ai voulu dire, même si l'image reste marante, même si souvent l'humour efface toute argumentation, il y a quand même une marge entre manger et penser... pour utiliser une image gastronomique, pourquoi rajouter un pincée de sel dans un plat sucré ? ;)
Mon point de vue sur la question du contre pouvoir est plutôt celui ci: comment établir un opinion juste et vrai si on se base uniquement sur les propos que l'on valides ? en d'autres mots comment confronter ses idées.

En lisant Chitour il m'arrive fréquemment de sauter sur ma chaise. Sans essayer de se baser sur l'ensemble de ses textes, sans essayer de créer un débat sur le personnage qu'il donne a voir (ce qui est a mon avis la seul chose cybernetiquement intéressante), cet article donnant une bonne idée du genre de propros tenu par ce monsieur, il me semble interessant de voir en cette création du prix Confucius un acte de contradiction idéologique. Il me semble logique de n'être ni Pour le Nobel ni pour Confucius, mais plutôt pour l'association/contradiction de ces deux traits d'esprit. Là ou Chitour a raison en citant le titre d'un article du monde, ou du moins là ou il donne bien l'image du comportement inter-nations, est qu'au moment du verdict les yeux du monde se tournerons vers ces deux doctrines et malheureusement, comme dans un match, un seul en sortira vainqueur.
 
A mattcoq : Les utilisateurs de BONJOUR CHINE SONT ILS DES RATS DE LABORATOIRE ?
Un sujet comme celui-ci,poster sur BONJOUR CHINE et adresser a la communauter francaise de chine, ne va aller que dans un sens et le 2eme lui,va prendre les sentiers battus......caduque



Modifier pour poochielechien ,qu'il s'arrete d'aboyer svp.....

 
Dernière édition par un modérateur:
Quand ce n'est pas l'orthographe, c'est la police de caractères qui fait mal aux yeux... Au secours

Quel est ton probleme ? Que recherches tu ? Ou veux tu aller ?

J'en fais des fautes,oui , mais on se permet pas de le faire remarquer a d'autre si soi-meme on en fais.....

L'adverbe et conjonction quand


On écrit avec un d final quand qui introduit une question ou une subordonnée de temps. Quand ma commande sera-t-elle livrée ? Nous vous préviendrons quand votre commande sera arrivée.

La locution quant à


On écrit avec un t final quant à qui a la valeur d'une préposition. Cette locution introduit des noms ou des infinitifs et est employée dans le sens de « en ce qui concerne ». Quant à votre commande, elle n'est pas encore arrivée. Nous avons été satisfaits de l'expérience, mais quant à la renouveler immédiatement, nous devons y réfléchir.
 
Dernière édition par un modérateur:
D'accord pour la faute,je pensais que c'etais bien un t ....le probleme n'est pas la .... Il est ailleurs.Sa fais 2 fois je pence que tu critiques mon ecritures,tu pences laisser quoi derriere toi apres cette reflexion ,et au passage ,tu ne dis jamais mot des sujets lancer,juste : "he les gards,on a un bourrin la,ne lui preter pas attention ,il c'est meme pas ecrire" ?? C'est de sa que je parle et non pas de ce foutue t ou d ,l'important c'est que l'on se comprenne,non?

" Par métonymie, on parle de troll pour un message dont le caractère est susceptible de générer des polémiques(c'est de sa qu'il est question non ici??) ou est excessivement provocateur, ou auquel on ne veut pas répondre et que l’on tente de discréditer en le nommant ainsi" Pris sur wilkipedia...

Je repose ma question donc : Que veux tu ? Que cherche tu ? Qu'on en finisse une bonne fois pour toute....Si les personnes qui ont du mal avec l'ortographe ne doivent pas laisser de message sur le forum, que les moderateurs le stipulent dans leur chartes ou nous radient du forum,point barre mais pas un utilisateur qui ne cesse de le faire rappeler pour discrediter la personne ou je ne sais quel autre raison pervers te pousse a perdre ton temps (2 fois) a le signaler ??:fouet:
 
En réponse à Abk6, d'avance désolé d'avoir tant écrit.

Je ne vais pas revenir sur mon image, ce n'était que taquinerie de ma part. En revanche je trouve que tu as du courage de lire régulièrement ce mec (tu dis sauter sur ta chaise, l'image est amusante). Est-ce simplement par pure confrontation des idées ou pour tenter de cerner les buts derrière le portrait qu'il laisse à voir de lui ?

abk6 a dit:
Mon point de vue sur la question du contre pouvoir est plutôt celui ci: comment établir un opinion juste et vrai si on se base uniquement sur les propos que l'on valides ? en d'autres mots comment confronter ses idées.
La contradiction des idées on peut la trouver en n'importe quel humain, même en soi-même dans une moindre mesure.

C'est l'objet de la philosophie et de certaines sciences humaines. C'est une des choses qui peut rendre l'observation d'autres formes de vie intéressantes. Mais apparemment on peut aussi trouver de la contradiction chez Chitour, et donc dans China Daily puisque son article n'est qu'une reprise de ce qu'on peut y lire régulièrement. Pratiquer volontairement l'exercice qui consiste à s'abreuver conciencieusement et de manière répétée à ces sources me semble, je dois le dire, un peu punk - comme approche. En tous cas j'ai testé fut un temps avec China Daily ; l'excitation de ces nouveaux horizons fut malheureusement vite retombée. La rhétorique est d'un néant dont l'humanité se serrait bien passée et pour cause, les droits de l'Homme sont un luxe que la Chine ne peut ou plutôt, croît ne pas pouvoir se permettre. Par conséquent toute la construction philosophique et humaniste est rejetée en bloc, et simplement repoussée du pied comme une arme occidentale et comme une doctrine invalide... Aucun argument puisqu'on est dans un pur exercice propagandiste visant à nier l'évidence pour en tirer avantage. Laissez le cerveau au placard !

Admettons toutefois que l'on se sente punk, sincère, et d'attaque.

Il faut déjà surmonter l'apparente contradiction : pas de droits humains, implique pas de droit à la liberté d'expression, implique pas de confrontation des idées. Autrement dit la conception qu'on va considérer est englobée dans celle des droits de l'homme. En général, je ne vais pas plus loin, si une réalité en englobe une autre elle est plus riche.

Ensuite placer les intérêts nationaux, du parti, ou de l'idéologie avant ceux du peuple, sacrifier le peuple pour sa soit-disant grandeur future, c'est du réchauffé. Il n'y a rien là qui ressemble à une idée nouvelle. Au contraire c'est simplement du nationalisme.

On est hypocrite

Certes, nos démocraties trahissent aussi le concept de liberté d'expression et de droits de l'homme, ne serait-ce que par le trop grand pouvoir laissé par le droit aux sociétés commerciales VS les personnes physiques. Et on se sert des droits de l'homme dans un but politique. Mais cette valeur est une insigne pacificatrice. Je n'ai pas souvenir de guerres déclenchées entre 2 nations respectant les droits de l'homme (ça s'explique aussi par d'autres facteurs, notamment le fait que ce sont généralement des nations qu'on qualifie de développées).

Ensuite même s'il est juste que la leçon est cinquante pourcent du temps hypocrite, si elle était malgré tout appliquée il en résulterait tout de même une situation globalement (et probablement localement comme je le dirais plus bas) meilleure.

On est loin d'être parfait mais ça peut encore changer

Ensuite c'est aux peuples dans lesquels ces valeurs sont censées exister de se lever démocratiquement et changer le tableau politique et légal au niveau Mondial.

Le problème numéro un du monde n'est pas la Chine mais le droit commercial de chaque pays, que nous avons hérité des générations précédentes et qui a abouti au libéralisme effreiné qui a constitué en gros l'aventure humaine de ces 150 dernières années.

Les multinationales ont acquis un tel pouvoir parce que limiter leur croissance législativement au moment où a été créé le droit des société, ç'aurait été freiner leur efficacité. A l'époque il y avait besoin de financement pour toutes ces nouvelles aventures industrielles (chemins de fer, pétrole, électricité). Etablir un droit commercial plus restrictif qu'un autre pays aurait été garantir de perdre la partie sur le long terme.

Résultat : le contrat social sensé établir la Société humaine au service de l'individu se retrouve perverti. Le libéralisme débridé résultant de cette permissivité législative nous amène au bout de 100 ou 200 ans à l'époque charnière où nous nous trouvons. Moins d'acteurs locaux, grands complexes financiers et commerciaux, délocalisation systématique de la production. Et l'on est en train de contempler vers quel côté va basculer l'immense construction (peuples VS capital).

Le monde est tellement sans frontières aujourd'hui qu'on ne peut plus penser la politique du droit et de la pratique commerciale dans le seul cadre de nos petits pays, tout est tellement connecté qu'il nous faut une base commune, et cette base c'est notre humanité, le fait de reconnaître qu'on a un fond commun. En ce sens il ne faut pas moquer les gens qui croient encore dans les organisations mondiales, le fait que beaucoup se réfèrent à ça montre qu'un grand nombre de personnes et pas seulement les intellectuels aspirent à une reconnection de l'humanité avec elle-même. Cette tendance des peuples est en réalité un signe d'espoir, peut-être le dernier qu'il reste quand on regarde.

Les droits de l'homme c'est la base philosophique, le socle qui peut permettre cette unité.

Retour à la Chine

Revenons à la Chine. La Chine dans ce contexte de mondialisation est actuellement gagnante. Comme j'ai dit plus haut elle n'est pas le problème principal du monde mais la conséquence du problème principal.

On pourrait écrire des pages et des pages sur les raisons pour lesquelles la Chine ne veut pas des droits de l'homme.

En résumé, arrêter les condamnations à mort serait perçu comme un encouragement au mal. Promouvoir la liberté de la presse obligerait à revoir la structure des paies avec des rapports bien moins importants entre ouvriers et échelons supérieurs, et diminuerait les échanges commerciaux avec l'extérieur. La stabilité de la forte croissance chinoise (qui rappelons le bénéficie quasi exclusivement aux seuls couches supérieures de la société) serait même remise en cause par les zig-zags que connaissent parfois les pays avec des élections politiques entre plusieurs partis. Il y aurait peut-être de nouveau des difficultés économiques. Il y aurait en tous cas de grosses incertitudes. Les privilégiés du PCC devraient revoir leurs avantages. La corruption serait dénoncée sans vergogne. La Société perdrait de son caractère opaque.

Au point de vue des avantages, la production intellectuelle chinoise serait à coup sûr d'une richesse et d'une originalité inégalée sur Terre, avec tout à coup tant de personnes ayant vécues tant de privations et revenues d'aussi loin, avec un système d'écriture aussi riche et original que le chinois, avec tout à rebâtir, culturellement, intellectuellement et moralement. Imaginez un tel souffle. La Chine est tellement loin de ce qu'elle pourrait être.

On risquerait le chaos, mais on passe aujourd'hui à côté du génie que pourrait et devrait être la Chine, une civilisation réellement fleurissante et éclairée, à nos côtés dans le mouvement vers un meilleure humanité.

Mais le parti n'aiment pas ces idées. Elles signifient sa fin, et la renaissance du peuple.

Pour terminer il faut dire que Liu Xiao bo qui avait co-signé en 2008 la charte '08 avec d'autres chinois allait plus ou moins dans ce sens, et que c'est pour ça qu'il a prit 11 ans de prison. C'était clairement une demande pour établir ces valeurs là en Chine. A rapprocher de ta signature : Donne un cheval à l’homme qui a dit la vérité. Il en aura besoin pour s’enfuir » ( proverbe arabe)

Nos gouvernements et nos sociétés ne sont pas nos amis, mais ne nous laissons berner, en Occident le pouvoir est encore dans les mains du peuple, même s'il est endormi. La Chine n'a pas cette chance.
 
Dernière édition:
Ce serait dommage qu'un sujet intéressant vire au fight perso. :)
Chacun ses idées et même si on pense avoir toujours raison, au moins accepter que d'autres aient une opinion différente merci.
 
@ loremis,
Au cas où ton post étais une question, oui heureusement je pense certaines personne prennent le temps de se renseigner autrement, de lire des points de vue différents, pas toi apparemment... enfin, ça ne devrait pas être sujet à discussion.

J'aime lire des opinions differentes des miennes, mon propos n'est pas la. Je suis sur que tu pourrais condenser de moitie ton article en en disant autant. Ce serait aussi beaucoup plus efficace, car tu serais lu par beaucoup plus de gens. Les longs articles sont penibles a lire sur un ecran.

Bon, ce que j'en dis, c'est pour toi...
 
@ legume28:

Je te remercie de cette réponse, transmettre un point de vue sur une réponse concise n'est pas un exercice facile.

Pour ce qui est de la lecture de Chitour, je ne suis pas ébahi devant sa prose, je cherche juste a savoir ce qui se trame derrière ses textes, la confrontation d'idée s'impose d'elle même

Il est vrai que si l'on se tient à ce que la politique Chinoise est aujourd'hui, il n'est pas obligatoire de rajouter quoi que ce soit, ton argumentation résume bien ce qu'est la Chine ou plutôt de comment les politiques Chinois veulent contenir leur peuple.
Petit aparthé, si l'on consulte l'indice de bonheur (ceci n'étant qu'un calcule pragmatique), le peuple chinois est en majorité heureux de sa situation, la croissance de la chine est profitable pour la masse (on peut prendre peur ou non). Je pensais le contraire il n'y a pas si longtemps, j'ai découvert que l'indice de bonheur est plus faible dans les grandes villes, que plus de 50% conviennent que le gouvernement Chinois remplis son devoir, si je compare cette donnée avec ce que j'ai pu voir de la Chine, elle me semble prendre son sens. La aussi il est important de regarder la Chine selon d'autres critères que ceux que nous connaissons nous occidentaux

Nous avons la chance de pouvoir vivre en Chine, la chance de juger comment se comporte le peuple en dehors des préétablies. C'est sur ce point qu'il est possible de voir que la liberté d'expression prend une autre forme que le concept que lui accordons. Prenons une image grossière et admettons que la Chine d'il y a 50 ans soit l'égale de la Corée du Nord actuelle, il est facile de replacer la chine dans un contexte et de voir le grand changement qu'elle a subi. Le libre échange a apporté avec lui les ramifications nécessaires au partage d'idées. Je pense qu'il est possible de comparer, même si cette info n'est pas vraiment mesurable en chiffres, les échanges d'info entre chinois aujourd'hui et ceux d'il y a 30 ans et d'y voir une progression positive. A titre d'exemple, la toile internet amène avec elle des données plus ou moins contrôlables, malgré tous les interdis (et dieu sait qu'ils sont nombreux si l'on compare à nos réseaux), les Chinois on accès à une chose nouvelle, l'échange d'idées. Je constate que les avis sont diffusés et partagés sur le net, que la blogsphère est très active et que les gens n'hésite pas a dénoncer les injustices et ceci malgré la censure.
Bien évidemment, en avançant ce concept, je considère en grande partie mon vécu, je constate les réactions de l'opinion publique ainsi que les réactions personnelles et me demande si je n'y vois pas les signes d'un changement, Je te rejoins sur l'idée du peuple chinois comme berceau d'idées nouvelles, que l'on trouve ici un potentiel extraordinaire.
Souvent l'exercice de comparer est altéré par notre propre vision du sujet, nos connaissances, tous simplement car nos fondements dominent notre raisonnement. Mon idée se basant sur le pouvoir du peuple face aux gouvernances (punk dans l'âme), je reste convaincu que malgré toutes les limites établies, tu n'empêchera jamais personne de communiquer.

Ps: l'image Punk est plutôt rigolote, je ne cherche pas rentrer dans une case, enfin si je voulais définir mon opinion politique, je dirais anarchique donc çà colle au punk, d'ailleurs un autre sujet de débat : La chine dictature ou anarchie ?

@ Loremis:

Merci d'avoir appuyé tes propos, je comprends mieux ton ancien post.
 
J'aime lire des opinions differentes des miennes, mon propos n'est pas la. Je suis sur que tu pourrais condenser de moitie ton article en en disant autant. Ce serait aussi beaucoup plus efficace, car tu serais lu par beaucoup plus de gens. Les longs articles sont penibles a lire sur un ecran.

Bon, ce que j'en dis, c'est pour toi...


Change egalement ton avatar, un pere noel malefique ca ne fait pas tres serieux.

Une jolie signature egalement et le tour est joue'.