L'Archipel, allié des Etats-Unis, s'inquiète de l'arrivée au pouvoir du milliardaire, qui avait plusieurs fois critiqué le positionnement américain en Asie.
Extrait : Un nouveau front et une kyrielle d’inconnues. Déjà très inquiet du Brexit pour ses entreprises installées au Royaume-Uni, le Japon a vu le sol se dérober sous ses pieds avec la victoire de Donald Trump mercredi. Après huit années de présidence Obama et une relation suivie avec Hillary Clinton, venue à Tokyo à quatre reprises alors qu’elle était secrétaire d’Etat entre 2009 et 2012, l’équipe du Premier ministre, Shinzo Abe, va devoir apprendre à composer avec le nouvel homme fort des Etats-Unis qu’elle ne connaît pas. Tokyo va d’ailleurs dépêcher dès la semaine prochaine à Washington un conseiller spécial d’Abe, Katsuyuki Kawai. Il devra notamment s’assurer que l'«alliance avec les Etats-Unis reste la pierre angulaire de la diplomatie [japonaise]», comme l’a rappelé Yoshihide Suga, le porte-parole du gouvernement. «Le Japon et les Etats-Unis sont des alliés indéfectibles fermement attachés aux valeurs universelles telles que la liberté, la démocratie, les droits fondamentaux de l’homme et la primauté du droit», a déclaré Shinzo Abe, mercredi soir, dans un court communiqué en adressant ses félicitations à Trump.
L’administration Abe n’avait pas pronostiqué une victoire du candidat républicain, qui trônait en une des quotidiens du soir au Japon, où les télés ont suivi en détail le grand chambardement électoral américain. A la demande d’Hillary Clinton, le Premier ministre s’était même affiché avec la candidate démocrate à New York, en septembre, en pleine campagne présidentielle (une exception pour des Japonais souvent vigilants pour ne pas interférer dans les affaires intérieures d’un pays). Comme si l’élection était déjà jouée et la continuité assurée dans la politique américaine envers l’indéfectible et historique allié nippon.
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Source : Liberation