Le Monde.fr avec AFP | 04.09.2012
Encore ébranlée par la retentissante affaire Bo Xilai, la direction du Parti communiste chinois se trouve plongée dans un scandale – très embarrassant juste avant un important congrès – lié à la mort en mars dans un accident de Ferrari du fils d'un haut responsable. Après des mois de spéculations sur Internet quant à l'identité exacte de la victime, tant bien que mal étouffées par la censure, tout s'est accéléré le week-end dernier, avec l'annonce de la mutation surprise de Ling Jihua, un proche du président Hu Jintao.
M. Ling était chef de la direction générale du comité central du Parti. Il a été nommé à la fonction beaucoup moins stratégique de chef du département du front uni du travail, un service chargé des relations avec les minorités ethniques.
L'agence d'information d'Etat Chine nouvelle a rapporté succinctement sa nouvelle affectation, qui a tout d'une mise à l'écart, sans en donner la raison. Mais le South China Morning Post, quotidien de Hongkong, a affirmé lundi, en citant des sources anonymes, que Ling Jihua devait son changement de poste au fait qu'il était le père de l'inconnu mort au volant de la Ferrari.
CENSURE DU TERME "FERRARI" SUR LE WEB
Le 18 mars à l'aube, le quatrième périphérique de Pékin avait été le théâtre d'un terrible accident impliquant une Ferrari noire, qui s'était écrasée à grande vitesse contre un mur en béton. Du luxueux bolide quasiment désintégré sous le choc avaient été extraits le corps sans vie d'un homme âgé d'environ 20 ans, ainsi que deux jeunes femmes grièvement blessées. L'une était nue, l'autre à demi dévêtue. Le jeune homme n'était également qu'à moitié habillé.
Des photographies de la carcasse en partie calcinée de la Ferrari avaient commencé à circuler sur le Net, accompagnées de rumeurs persistantes selon lesquelles la principale victime de la collision était le fils d'un haut dirigeant du régime. Même si les autorités communistes n'ont jamais admis que le jeune homme était bien Ling Gu, fils de Ling Jihua, l'affaire a été jugée suffisamment sensible pour générer une vaste censure, allant jusqu'à bloquer sur les moteurs de recherche l'expression "Ferrari noire".
18[SUP]e[/SUP] CONGRÈS DU PARTI
Une affaire qui tombe particulièrement mal, à quelques semaines du 18[SUP]e[/SUP] congrès du Parti, une grand-messe qui verra en octobre l'arrivée décennale d'une nouvelle génération de dirigeants. En cette période sensible, le plus grand parti communiste du monde (80 millions de membres) entend projeter des images de désintéressement et de service de l'intérêt général. Or, l'accident de la Ferrari vient au contraire conforter des centaines de millions de Chinois dans leur conviction que la nomenklatura du régime bénéficie d'une vie dorée et de nombreux privilèges, dans un climat d'impunité.
L'affaire est considérée comme très embarrassante pour le clan des "libéraux" et "réformateurs" issus de la Ligue de la jeunesse du président Hu Jintao, qui a toujours vanté une lutte sans relâche contre la corruption. Elle éclate quelques jours seulement après la condamnation à la peine de mort avec sursis de Gu Kailai, épouse du dirigeant déchu Bo Xilai, reconnue coupable de l'assassinat d'un Britannique dans la mégapole de Chongqing (Sud-Ouest), alors dirigée par son mari.
Encore ébranlée par la retentissante affaire Bo Xilai, la direction du Parti communiste chinois se trouve plongée dans un scandale – très embarrassant juste avant un important congrès – lié à la mort en mars dans un accident de Ferrari du fils d'un haut responsable. Après des mois de spéculations sur Internet quant à l'identité exacte de la victime, tant bien que mal étouffées par la censure, tout s'est accéléré le week-end dernier, avec l'annonce de la mutation surprise de Ling Jihua, un proche du président Hu Jintao.
M. Ling était chef de la direction générale du comité central du Parti. Il a été nommé à la fonction beaucoup moins stratégique de chef du département du front uni du travail, un service chargé des relations avec les minorités ethniques.
L'agence d'information d'Etat Chine nouvelle a rapporté succinctement sa nouvelle affectation, qui a tout d'une mise à l'écart, sans en donner la raison. Mais le South China Morning Post, quotidien de Hongkong, a affirmé lundi, en citant des sources anonymes, que Ling Jihua devait son changement de poste au fait qu'il était le père de l'inconnu mort au volant de la Ferrari.
CENSURE DU TERME "FERRARI" SUR LE WEB
Le 18 mars à l'aube, le quatrième périphérique de Pékin avait été le théâtre d'un terrible accident impliquant une Ferrari noire, qui s'était écrasée à grande vitesse contre un mur en béton. Du luxueux bolide quasiment désintégré sous le choc avaient été extraits le corps sans vie d'un homme âgé d'environ 20 ans, ainsi que deux jeunes femmes grièvement blessées. L'une était nue, l'autre à demi dévêtue. Le jeune homme n'était également qu'à moitié habillé.
Des photographies de la carcasse en partie calcinée de la Ferrari avaient commencé à circuler sur le Net, accompagnées de rumeurs persistantes selon lesquelles la principale victime de la collision était le fils d'un haut dirigeant du régime. Même si les autorités communistes n'ont jamais admis que le jeune homme était bien Ling Gu, fils de Ling Jihua, l'affaire a été jugée suffisamment sensible pour générer une vaste censure, allant jusqu'à bloquer sur les moteurs de recherche l'expression "Ferrari noire".
18[SUP]e[/SUP] CONGRÈS DU PARTI
Une affaire qui tombe particulièrement mal, à quelques semaines du 18[SUP]e[/SUP] congrès du Parti, une grand-messe qui verra en octobre l'arrivée décennale d'une nouvelle génération de dirigeants. En cette période sensible, le plus grand parti communiste du monde (80 millions de membres) entend projeter des images de désintéressement et de service de l'intérêt général. Or, l'accident de la Ferrari vient au contraire conforter des centaines de millions de Chinois dans leur conviction que la nomenklatura du régime bénéficie d'une vie dorée et de nombreux privilèges, dans un climat d'impunité.
L'affaire est considérée comme très embarrassante pour le clan des "libéraux" et "réformateurs" issus de la Ligue de la jeunesse du président Hu Jintao, qui a toujours vanté une lutte sans relâche contre la corruption. Elle éclate quelques jours seulement après la condamnation à la peine de mort avec sursis de Gu Kailai, épouse du dirigeant déchu Bo Xilai, reconnue coupable de l'assassinat d'un Britannique dans la mégapole de Chongqing (Sud-Ouest), alors dirigée par son mari.