L'Égypte a inauguré en 2024 sa nouvelle capitale administrative, projet phare de sa Vision 2030 visant à désengorger Le Caire et à moderniser le pays. Conçue pour abriter 6,5 millions d'habitants sur 700 km², cette ville futuriste située dans le désert à 45 km à l'est du Caire incarne le renforcement des partenariats sino-égyptiens dans le cadre de l'Initiative Ceinture et Route (ICR). La Chine, via China State Construction Engineering Corporation (CSCEC), assure non seulement la construction du quartier central des affaires (3,8 milliards de dollars) mais aussi sa gestion opérationnelle à long terme.
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Contexte stratégique et enjeux nationaux
Une réponse à l'urgence urbaine
Face à une population caïrote qui pourrait atteindre 36 millions d'ici 2060, l'Égypte lance en 2015 ce mégaprojet de 58 milliards de dollars. La nouvelle capitale doit concentrer les institutions gouvernementales (palais présidentiel, parlement, 14 ministères), tout en intégrant des infrastructures de pointe : réseau électrique intelligent, 90 km² de fermes solaires, système de gestion des déchets par IA et application mobile pour les résidents.
Phasage et ambitions économiques
Le développement en trois phases (2016-2026-?) prévoit à terme 2 000 établissements éducatifs, 18 hôpitaux et un parc technologique. Le quartier central des affaires, dominé par la tour Iconique (385,8 m, plus haut gratte-ciel d'Afrique), symbolise la transition économique vers un hub régional pour les entreprises étrangères.
Le rôle pivot de la Chine : de la construction à la gouvernance
Un modèle intégré de coopération
CSCEC illustre le nouveau modèle chinois d'investissement à l'étranger : contrat clé en main (design-construction-gestion) avec transfert technologique. Le protocole signé en 2023 inclut la maintenance des 10 tours de bureaux, 5 résidentielles et 4 hôtels pour 20 ans, garantissant une influence durable.
Technologie et soft power
Les entreprises chinoises déploient des solutions de ville intelligente :
Implications géopolitiques et perspectives
Un laboratoire de l'ICR
Ce projet dépasse le cadre bilatéral :
Défis et limites
Malgré le transfert de 30 000 fonctionnaires en 2023, des questions persistent :
Conclusion : Symbole des ambitions égyptiennes et de l'expansion géoéconomique chinoise, cette capitale hybride (mi-administrative, mi-business) teste un nouveau modèle de coopération Sud-Sud. Son succès à long terme dépendra de sa capacité à générer une activité économique autonome, au-delà des seules fonctions gouvernementales.

Egypt is replacing Cairo – and China is helping build the new capital
Chinese construction giant will build, operate and maintain Egypt’s newest city which will replace Cairo as the country’s capital.

Une réponse à l'urgence urbaine
Face à une population caïrote qui pourrait atteindre 36 millions d'ici 2060, l'Égypte lance en 2015 ce mégaprojet de 58 milliards de dollars. La nouvelle capitale doit concentrer les institutions gouvernementales (palais présidentiel, parlement, 14 ministères), tout en intégrant des infrastructures de pointe : réseau électrique intelligent, 90 km² de fermes solaires, système de gestion des déchets par IA et application mobile pour les résidents.
Phasage et ambitions économiques
Le développement en trois phases (2016-2026-?) prévoit à terme 2 000 établissements éducatifs, 18 hôpitaux et un parc technologique. Le quartier central des affaires, dominé par la tour Iconique (385,8 m, plus haut gratte-ciel d'Afrique), symbolise la transition économique vers un hub régional pour les entreprises étrangères.
Le rôle pivot de la Chine : de la construction à la gouvernance
Un modèle intégré de coopération
CSCEC illustre le nouveau modèle chinois d'investissement à l'étranger : contrat clé en main (design-construction-gestion) avec transfert technologique. Le protocole signé en 2023 inclut la maintenance des 10 tours de bureaux, 5 résidentielles et 4 hôtels pour 20 ans, garantissant une influence durable.
Technologie et soft power
Les entreprises chinoises déploient des solutions de ville intelligente :
- 6 000 caméras de surveillance connectées
- Système de gestion hydrique optimisé par IA
- Réseau électrique à faible émission carbone
Implications géopolitiques et perspectives
Un laboratoire de l'ICR
Ce projet dépasse le cadre bilatéral :
- Validation du modèle chinois de partenariats public-privé à l'étranger
- Base arrière pour les investissements chinois au Moyen-Orient et en Afrique
- Contrepoids à l'influence traditionnelle des États-Unis et de l'UE dans la région
Défis et limites
Malgré le transfert de 30 000 fonctionnaires en 2023, des questions persistent :
- Retard de la phase II reportée à 2026
- Financement partiel par endettement (15,5 milliards de dollars de prêts chinois depuis 2016)
- Adhésion limitée des populations locales au modèle urbain vertical
Conclusion : Symbole des ambitions égyptiennes et de l'expansion géoéconomique chinoise, cette capitale hybride (mi-administrative, mi-business) teste un nouveau modèle de coopération Sud-Sud. Son succès à long terme dépendra de sa capacité à générer une activité économique autonome, au-delà des seules fonctions gouvernementales.
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