Le film est effectivement esthétiquement superbe, c'est véritablement un des premiers polars chinois, comparable de par certains aspects aux films des frères Coen (le rythme plutôt lent qui s'ensuit d'une explosion froide de violence qui retombe aussi vite qu'elle est venue).
Concernant Jia Zhang Ke - le réalisateur - et la censure, je serais moins sûr que vous lorsque vous affirmez que, je cite, "normal que les autorités soient pas emballés" ou encore "si on voulait démontrer que les Japonais veulent financer la dissidence chinoise on aurait là un bon exemple".
Effectivement la sortie en salle était incertaine jusqu'au dernier moment et elle n'a peu eu lieu en Chine. Cependant Jia Zhang Ke (JZK) a bossé "main dans la main" avec le gouvernement chinois sur tout le film, il ne tourne plus sans autorisations comme cela avait pu être le cas dans le passé. Pour preuve,
A Touch of Sin est produit, et donc financé en partie, par Shanghai Film et Shanxi Film & Television Group (JZK est originaire du Shanxi). Ce qui prouve bien que ce n'est pas "l'ennemi Japonais" qui a financé tout le film, mais également les Chinois. Le Japon est assez actif sur les co-productions avec la Chine (exemple
Judou de Zhang Yimou en 1990).Ensuite le thème même du film ne dérange pas tant que ça: les affaires étaient toutes connues car partagées via Weibo. La violence dans ces histoires n'éclate que contre les plus puissants qui sont corrompus ou abusent de leurs pouvoirs. Cela fait bizarrement écho à la campagne de Xi Jinping, je parle de celle de la lutte anti-corruption. JZK petit à petit devient un fréquentable pour le gouvernement chinois, on trouve déjà tout ses films dans les boutiques de DVD à travers la Chine, et je ne serais pas étonné que son prochain film soit un compromis entre cinéma d'art et cinéma commercial. Enfin ceci n'est que mon avis, j'attend les vôtres
