Entièrement d'accord: d'ailleurs même les vieux qui refusent de voir la réalité en face peuvent se rendre compte que leurs enfants en bavent plus qu'eux.
Exemple dans mon industrie (pour un technicien/cadre), un vieux (ou ancien jeune):
- a leur embauche, ils ont été longuement formés par un employeur qui pouvait se projeter dans le long-terme (meilleures conditions économiques, code du travail moins contraignant, économie "fermée")
- toute leur carrière s'est déroulée en CDI sans stress du chômage ("il n'y a les fainéants qui sont au chômage")
- salaire raisonnable par rapport au coût de la vie permettant d'etre a minima proprio ou même multi-proprio.
- arrivés a la retraite, ils continuent a bosser en consultants parce que leur précédent employeur ne les a jamais "forcés" a transmettre leur savoir a un petit jeune
Les jeunes (les entrants d'aujourd'hui):
- l'employeur les veut opérationnels des le jour 1: pas de formation, pas d'embauche directe a la sortie des études, multiplication des contrats d'alternance qui retardent le versement d'un vrai salaire, stages a gogo. Seuls les jeunes "aware" (qui comprennent le marche du travail tôt, qui font les bons choix d'orientation/spécialisation, et qui sont aides par papa/maman) réussissent leurs débuts pros.
- le CDD est la norme. Puis CDI si la boite a vraiment besoin d'eux pour les 5 prochaines années (oui, car c'est désormais l'horizon indépassable a cause de la mondialisation qui amène de la volatilité)
- salaire de survie, donc obligation de se mettre en couple avec quelqu'un de sa "classe économique" et de faire le moins possible de gosse, si on veut pouvoir économiser.
- arrivés a 40/45/50/55 ans: harcèlement moral pour qu'ils dégagent, ils deviennent trop chers, ou ils n'ont plus la spécialisation requise
- galère (chômage, autoentrepreneuriat, CDD de chantiers)
Donc c'est normal que les jeunes se contrefoutent de la "culture d'entreprise", du blabla marketing interne. On les traite mal, ils se contentent d'appliquer leur "job description" a la lettre. Ils ont perdu toute vision a long terme, tout espoir de carrière.
Ensuite, il y a aussi un déséquilibre de classe de "contrats de travail": fonctionnaires/CDI contre CDD /Intérim.
Qu'il y ait un déséquilibre dans la sécurité de l'emploi ne me choque pas plus que ça, tout le monde sait que les carrières "a la papa", 40 ans dans la même boite, c'est fini. Perso je suis pour la suppression du CDI pour fluidifier tout ca.
Mais la ou ça me choque, c'est que les CDD devraient être payes +50% par rapport aux CDI, pour compenser justement ce risque de perte d'emploi, et parce que ceux qui bossent en CDD sont plus productifs que les CDI.
Dernier point: a cause de la mondialisation, les richesses se sont diluées, il y a plus de monde pour se partager le gâteau.
De plus, je pense (je peux me tromper) que le coût de l’énergie va flamber.
Notre croissance depuis la révolution industrielle est basée sur des énergies fossiles abondantes et subventionnées (dans le sens ou leurs coûts environnementaux n'ont jamais été pris en compte dans le prix).
Si le pétrole/gaz/charbon deviennent chers (surtaxation pour protection de l'environnement ou peak production), le peuple devra faire des choix douloureux pour arbitrer ses dépenses, exemples:
- on va passer de 2 voitures par ménage a 1, puis 0
- les voyages a l’étranger deviendront trop chers pour 80% de la population (prix des billets d'avion x 4)
- baisse du chauffage a la maison
- moins de possessions, partage de biens (économie collaborative)
En gros, les ménages devront éliminer le superflu et se concentrer sur le nécessaire: une démarche "lean" appliquée a la gestion budgétaire des particuliers.
Moins de dépense pour compenser la baisse des revenus du travail pour les jeunes d'aujourd'hui et ceux qui suivront.
Je ne pense pas qu'on puisse maintenir longtemps le niveau de vie (qui est excessif) qu'on a actuellement.