LE MONDE du 15 mai 2011
L'objet de la fronde est arrivé par courrier, fin avril, dans presque toutes les boutiques d'alimentation asiatiques du 13e arrondissement de Paris. Même Tang Frères n'y a pas échappé. L'en-tête était celle de l'inspection du travail. "Votre établissement était ouvert au public le dimanche (...), cette situation est illégale", y était-il écrit. Autant dire une déclaration de guerre, pour ce quartier historique qui compte de nombreux Indochinois habitués à tenir boutiques ouvertes le dimanche.
Les 1er mai et 8 mai, tous ont pourtant obtempéré. "Parce que c'est dans notre culture de respecter la loi", souligne Huong Tan, associé d'un magasin et figure active de la diaspora. Mais la colère n'est pas retombée. Samedi 14 mai, une réunion de crise devait se tenir au siège de l'Association des résidents en France d'origine indochinoise.
Interrogée, la Direction générale du travail (DGT), assure que ces courriers ne sont rien d'autre qu'une "action normale de contrôle de la législation du travail". Le résultat d'un "diagnostic de gestion" conduit par une inspectrice du travail rattachée à la section du 13e arrondissement. Jusque-là, il y avait seulement eu une "tolérance", explique-t-on.
Le dimanche est d'ordinaire un jour faste dans le 13e arrondissement. "30 % à 40 % de chiffre d'affaires en plus", assure Carine Shrey, 31 ans qui travaille avec ses parents dans une boutique employant 18 salariés. "Le seul jour où les clients de la grande banlieue peuvent venir, car les articles proposés ne sont pas disponibles dans les réseaux de distribution classique", selon M. Tan.
Alerté, Jean-Marie Le Guen, le député socialiste de la circonscription, se dit bien ennuyé. D'après lui, "tout un travail de sensibilisation avait justement été fait auprès des commerçants asiatiques pour expliquer le droit du travail français". Cependant, il y a "application de la loi et application de la loi", maugrée-t-il.
"MORATOIRE"
M. Tan, lui, s'agace : "On n'a pas à être obligé de respecter le repos dominical. En Asie, ce n'est pas notre tradition et la France est un pays laïque !" Le repos hebdomadaire, dans le quartier, jusque-là, était traditionnellement le lundi. "Il faut au moins une solution pour les petites structures familiales", plaide-t-il tout en proposant un "moratoire" le temps que des solutions de repli soient trouvées.
Depuis trois semaines, comme d'autres, il agite ses réseaux, notamment à droite, pour tenter d'arranger la situation. Le 9 mai, un courrier a été adressé au ministre du travail Xavier Bertrand. Une approche a aussi été tentée à l'Elysée. Mais pour l'heure, sans résultat.
L'objet de la fronde est arrivé par courrier, fin avril, dans presque toutes les boutiques d'alimentation asiatiques du 13e arrondissement de Paris. Même Tang Frères n'y a pas échappé. L'en-tête était celle de l'inspection du travail. "Votre établissement était ouvert au public le dimanche (...), cette situation est illégale", y était-il écrit. Autant dire une déclaration de guerre, pour ce quartier historique qui compte de nombreux Indochinois habitués à tenir boutiques ouvertes le dimanche.
Les 1er mai et 8 mai, tous ont pourtant obtempéré. "Parce que c'est dans notre culture de respecter la loi", souligne Huong Tan, associé d'un magasin et figure active de la diaspora. Mais la colère n'est pas retombée. Samedi 14 mai, une réunion de crise devait se tenir au siège de l'Association des résidents en France d'origine indochinoise.
Interrogée, la Direction générale du travail (DGT), assure que ces courriers ne sont rien d'autre qu'une "action normale de contrôle de la législation du travail". Le résultat d'un "diagnostic de gestion" conduit par une inspectrice du travail rattachée à la section du 13e arrondissement. Jusque-là, il y avait seulement eu une "tolérance", explique-t-on.
Le dimanche est d'ordinaire un jour faste dans le 13e arrondissement. "30 % à 40 % de chiffre d'affaires en plus", assure Carine Shrey, 31 ans qui travaille avec ses parents dans une boutique employant 18 salariés. "Le seul jour où les clients de la grande banlieue peuvent venir, car les articles proposés ne sont pas disponibles dans les réseaux de distribution classique", selon M. Tan.
Alerté, Jean-Marie Le Guen, le député socialiste de la circonscription, se dit bien ennuyé. D'après lui, "tout un travail de sensibilisation avait justement été fait auprès des commerçants asiatiques pour expliquer le droit du travail français". Cependant, il y a "application de la loi et application de la loi", maugrée-t-il.
"MORATOIRE"
M. Tan, lui, s'agace : "On n'a pas à être obligé de respecter le repos dominical. En Asie, ce n'est pas notre tradition et la France est un pays laïque !" Le repos hebdomadaire, dans le quartier, jusque-là, était traditionnellement le lundi. "Il faut au moins une solution pour les petites structures familiales", plaide-t-il tout en proposant un "moratoire" le temps que des solutions de repli soient trouvées.
Depuis trois semaines, comme d'autres, il agite ses réseaux, notamment à droite, pour tenter d'arranger la situation. Le 9 mai, un courrier a été adressé au ministre du travail Xavier Bertrand. Une approche a aussi été tentée à l'Elysée. Mais pour l'heure, sans résultat.
