Article du 7 février
En Chine, les entreprises spécialisées peinent à répondre à l'envolée de la demande de la population mais aussi des besoins des personnels médicaux. Des entreprises de l'électronique comme Foxconn, mais aussi du secteur automobile ou de la literie convertissent une partie de leur outil de...
www.lesechos.fr
La pénurie de tels équipements n'est pas une totale nouveauté. Dans une partie du monde où, le port de masque dès que l'on est enrhumé est un réflexe, dès les premières semaines de l'épidémie pharmacies et magasins ont été en rupture de stock.
Et elle persiste, obligeant les autorités à prendre des mesures de rationnement. Depuis quelques jours, à Shanghai, les particuliers ne peuvent plus acheter directement leurs masques. Ils doivent d'abord passer par leur comité de quartier auquel ils fournissent justificatif d'identité et téléphones. Et doivent attendre d'être appelés pour voir les récupérer. « Le monde fait face à un manque chronique d'équipements de protection individuelle » a alerté vendredi Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de
l'Organisation mondiale de la Santé.
Dans un premier temps, les entreprises spécialisées ont accéléré leur cadence de production, encouragées par les autorités qui leur ont accordé une autorisation exceptionnelle de rouvrir avant la fin des congés du Nouvel an. A Hangzhou, la société Chaomei qui revendique un tiers du marché des masques de protection a ainsi triplé le salaire de ses salariés pour les inciter à revenir travailler pendant la période de ces congés. A Shanghai, 3M a demandé à ses ouvriers de raccourcir leurs congés.
Mais la pénurie persistant, d'autres acteurs que l'on n'attendait sans doute pas sont venus contribuer à cet effort pour produire des équipements de protection de plus en plus indispensable. Certaines entreprises le font avant tout pour assurer la protection de leurs propres salariés, à l'image de Foxconn.
Avant tout connu pour être sous-traitant d'Apple, Foxconn a ainsi annoncé sur le réseau social WeChat commencer à tester la fabrication de masques chirurgicaux de protection. Si elle obtient l'autorisation, elle compte produire dans un premier temps quelque 100.000 masques par jour dans son usine de Shenzen, au sud de la Chine. A la fin du mois, l'entreprise, qui précise que pour l'heure ces masques sont destinés en priorité à ses salariés, espère être en mesure d'en produire deux millions chaque jour.
Et ce n'est pas la seule à sauter le pas et à modifier certaines de ses lignes de production. C'est le cas de SAIC-GM-Wuling Automobile Co Ltd, une coentreprise qui réunit General Motors et deux entreprises chinoises. Elle vient aussi d'annoncer sur les réseaux sociaux son intention de mobiliser 14 lignes de production. Son objectif étant de fabriquer quotidiennement 1,7 million de masques chirurgicaux.
De son côté, Shuixing Home Textile, une société essentiellement connue en Chine pour ses produits associés à la literie (oreillers, couettes, draps…) a décidé de mobiliser une trentaine de salariés et une dizaine de chaînes de production afin de produire un millier de vêtements de protection par jour.
Même décision du côté de Hongdou Group, une autre société du même secteur qui produit aussi d'autres articles de textiles ou bien encore d'entreprises plus traditionnelles de vêtements telles que Zhejiang Giuseppe Garment ou bien encore Jihua Group qui fabrique de nombreuses tenues pour l'armée ou la police.