Ce qu’il faut retenir :
Aucune fiche d’imposition n’est à remettre aux autorités chinoises ou françaises dans la constitution d’un dossier de mariage entre leurs ressortissants respectifs. Ni celle des futurs mariés et encore moins celles des beaux-parents. (La fiche d’imposition peut éventuellement être fournie comme attestation de revenus pour une demande de visa, à défaut de fiche de paye ou de certificat de travail, et concernant le demandeur exclusivement, pas ses parents).
Ils sont mariés en Chine mais pas en encore France, c'est-à-dire ? S’ils se sont mariés en Chine selon la procédure (dépôt du dossier, audition du couple, certificat de capacité à mariage, célébration du mariage au bureau des affaires civiles chinois, remise des livrets de mariage chinois, transcription de l’acte de mariage sur les registres consulaires français, délivrance du livret de famille et des actes de mariage français) alors ils sont tout à fait officiellement mariés à l’état civil français. Reste éventuellement à faire en France : un mariage religieux et/ou la fête ?
Ne pas hésiter à consacrer une bonne demi journée à lire les dizaines de sujets et de pages consacrées à ce sujet et largement documentés sur ce forum. A noter que les couples mixtes mariées qui témoignent ont globalement de bons retours d’expérience, d’autres se laissent aller en préjugés et rumeurs.
Oui en Chine la pression du mariage pèse lourdement sur toutes les jeunes filles. Pression familiale et sociale dès 20 ans (l’âge légal pour les femmes en Chine, 22 ans pour les hommes). Oui le mariage est envisagé, célébré et vécu plus comme une promotion sociale qu’une déclaration d’amour solennelle et publique. Ce pourquoi les sentiments passent au second plan, tout en étant présents (contrairement au simulacre de foi religieuse dans 90% de nos mariages à l’église). Oui il y a le phénomène des trentenaires célibataires comme dans toutes les grandes zones urbaines du monde. Etudes longues et pression de la réussite, ascension professionnelle et pression de la réussite, indépendance, liberté, exigences, difficulté de trouver l’âme sœur… Bref les mariages sont de plus en plus tardifs (âge moyen en 2011 à Shanghai : 32,5 ans pour les hommes, 29,8 ans pour les femmes, chiffres officiels du Bureau des Affaires Civiles). Pour les femmes, on les appelle ici les shèngnŭ, littéralement « femme qui reste » - sur le carreau - trentenaire célibataires, la plupart du temps diplômée, autonome et aisées (dont on lit des tas d’articles depuis quelques années en France plein de raccourcis et de fantasmes sur THE nouveau phénomène social), alors que les hommes sont tout autant concernés, on oublie trop souvent qu’ils ont eux la pression de l’appartement et de la voiture à acquérir, et ramené au niveau de vie, le prix des 2 c’est juste un fardeau horrible.
Pas de mariage sans l’étape de l’appartement, une obligation, une tradition, ça fait parti du mariage.
Quant à la dot c’est loin d’être systématique, surtout négociable, et très souvent récupérable, voir les témoignages vécus sur le sujet.
Et après le mariage, nouvelle pression pour le jeune couple… le bébé, yaahouuu !
Enfin oui comme dans tous les pays du monde, les femmes préfèrent regarder le patrimoine, le portefeuille, la jeunesse et la beauté que le contraire, même si certaines cultures comme la notre l’aborde moins frontalement (ou plus hypocritement : « est-ce qu’il a une bonne situation ? »), en Chine l’argent n’est pas tabou, il se montre, il s’exhibe, le compte en banque doit être bien fourni, le mariage opulent.
Enfin une remarque, aimer quelqu’un pour son patrimoine ou son porte-monnaie n’a rien de choquant, pas plus choquant que d’aimer quelqu’un pour sa plastique, ses critères physiques, ses capacités intellectuelles, ses valeurs, ses loisirs, son métier, sa personnalité bref l’amour est toujours intéressé, c’est l’amour que l’on porte à l’autre pour ce qui nous comble, nous attire, nous émeut, nous plait. Qui peut juger ? (L’amour pur et désintéressé n’existe pas, ce serait comme désigner du doigt à l’aveugle dans la foule une personne au hasard)
Qui dit mariage mixte dit mariage de 2 cultures, ce qui veut dire : des différences à appréhender, des barrières à faire tomber, des liens à renforcer, des compromis à faire. Mais sortons des clichés : un français et une française mariés issus d’une même commune, peuvent être plus étrangers l’un à l’autre qu’un français et un chinoise. La culture ne fait pas tout, un couple c’est avant tout la rencontre d’une personne avec une autre. Et "deux personnes" c’est un postulat de départ suffisant pour créer des différends, sans y mêler nationalité ou culture. Il suffit de regarder autour de soi.
Pour un couple mixte, avec des sentiments sincères, du temps, de l’expérience en Chine et de la maturité personnelle, ce n’est pas insurmontable, au contraire c’est même très enrichissant. Certainement beaucoup moins insurmontable que l’incommunicabilité entre deux personnes de la même culture, de la même nationalité, du même patrimoine génétique, entre deux personnes qui « se parlent rarement et qui ont des personnalités très différentes », deux frères…