Bonjour à tous et toutes !
Auteur d'ouvrages diversement consacrés au dialogue entre les civilisations, j'aimerai échanger avec vous sur deux thèmes principaux : le premier relatif à une histoire universelle respectueuse de la diversité des points de vue ; le second autour du développement durable de notre planète commune. Un regard donc vers le passé ; un autre vers le futur ; à partir des données actuelles que chacun d'entre nous perçoit dans son univers spécifique...
Permettez-moi de commencer par vous livrer ici la préface de mon livre d'histoire que je pourrais transmettre intégralement en format PDF à qui voudrait le consulter, s'il est possible d'établir une connexion par email ou tout autre communication à ma portée. Un autre post lancera ultérieurement le second sujet... Bonne lecture à vous et à vos plumes !
Auteur d'ouvrages diversement consacrés au dialogue entre les civilisations, j'aimerai échanger avec vous sur deux thèmes principaux : le premier relatif à une histoire universelle respectueuse de la diversité des points de vue ; le second autour du développement durable de notre planète commune. Un regard donc vers le passé ; un autre vers le futur ; à partir des données actuelles que chacun d'entre nous perçoit dans son univers spécifique...
Permettez-moi de commencer par vous livrer ici la préface de mon livre d'histoire que je pourrais transmettre intégralement en format PDF à qui voudrait le consulter, s'il est possible d'établir une connexion par email ou tout autre communication à ma portée. Un autre post lancera ultérieurement le second sujet... Bonne lecture à vous et à vos plumes !
"GENS DU LIVRE" - PRÉFACE
L’histoire des civilisations développe-t-elle du sens ? Entendons-nous d’emblée sur les mots. Histoire signifie lecture, nécessite documents et matières lisibles : la quête de signification est déjà inscrite dans la démarche. En son sens strict, la civilisation est, quant à elle, affaire de cité : à tout le moins, orientation collective de l’espace et du temps... La rencontre entre le chercheur et sa recherche semble dès lors assurée. Mais il y a piège à se contenter d’un tel ravissement. Traditions écrites et sociétés urbaines ne constituent qu’un aspect de la trajectoire de l’Humanité. Aspect au demeurant essentiel à la juste appréciation de notre réalité contemporaine où l’on admet communément que l’Histoire des civilisations se confonde avec celle de « La » Civilisation.
Issus du 19ème siècle occidental, colonial et fondateur de la science historique dite « moderne », ces amalgames réducteurs ont effacé bon nombre de cultures orales et/ou non-urbaines, plaçant la civilisation occidentale au firmament des potentialités humaines. De ces hauteurs, on en vient à classer les autres cultures dans leur effort vers les « cimes », en s’interrogeant éventuellement sur les « causes » de leur « déficience » à rejoindre « l’élite ».
Or, si l’on prend pour référence le seul continent eurasiatique – et ce sera globalement notre premier choix, amplement justifié par l’ampleur de ses accumulations scripturaires – les civilisations chinoises, indiennes et moyen-orientales ont écrit quelque deux mille ans d’Histoire, avant que ne balbutient les premières cités grecques. Du point de vue de celles-là, les penseurs de celles-ci peuvent aisément apparaître comme des enfants à la découverte du monde et, du point de vue occidental, on est loin d’avoir mesuré le véritable impact des civilisations égyptiennes, mésopotamiennes et indiennes, voire chinoises, sur les sources gréco-romaines de la modernité.
Jouxtant cette dernière dans le temps et l’espace, les civilisations musulmanes occidentales – arabe et perse en premier chef mais aussi maghrébine, espagnole, sicilienne ou turque – constituent ses principaux points d’appui, nonobstant le rôle conséquent de la civilisation byzantine. Sans les splendeurs culturelles de l’Islam [1] en Europe méridionale, sans les Croisades et autre « Reconquête » espagnole, sans la vigueur ottomane depuis la Renaissance jusqu’au 18ème siècle, point d’essor civilisé en Occident ni de lecture cohérente de son histoire.
Au début du 11ème siècle, Paris est encore Lutèce : à peine vingt mille habitants, analphabètes dans leur quasi-totalité. Au cours du 12ème, elle en compte désormais cent mille et fonde sa première université, près de quatre siècles donc après son aînée cordouane...
« On ne se pose qu’en s’opposant. » Cette vérité relationnelle – et tout autant relative… – situe très simplement l’altérité largement millénaire entre les aires musulmanes et chrétiennes, singulièrement arbitrée par un judaïsme longtemps ambigu. Si les théoriciens du « choc des civilisations » fondent ici leur douteux commerce, il suffit pourtant d’élever à peine le point de vue pour saisir la relativité des oppositions. Non seulement, action et réaction participent d’une même globalité indivise mais, encore, l’immédiateté de la proximité implique interactions et inter-réactions : même à leur corps défendant – ordinairement à leur insu – c’est bien ensemble qu’Islam, Israël [2] et Chrétienté ont élaboré le monde moderne.
C’est à ce point de vue que nous convions le lecteur. Il y a urgence : l’état de dégradation écologique et sociale de la planète atteint un niveau largement suffisant pour que le postulat de l’excellence de la civilisation occidentale – voire de la Civilisation tout court – soit remis en cause. Bien des pistes de réévaluation sont déjà ouvertes. Dans le présent ouvrage, dont la préface laisse à penser qu’il ne saurait être qu’un moment de l’immense remaillage à accomplir, nous avons suivi la thèse de René Guénon, selon laquelle la quantification du Réel serait la caractéristique centrale de la modernité. Née de l’éclatement du religieux – c’est à dire : de ce qui relie – elle ne fonctionne et n’est efficace que dans la fragmentation. Spécialisations du savoir, manipulations atomiques et génétiques, numérisation du sensible, voire de l’intelligible, font exploser le sens de l’Un, pulvérisé jusqu’à quasi-liquéfaction... Comment alors percevoir l’Autre ?
Il y a dans l’altérité quelque chose du dédoublement, de la perspective en miroir, plus ou moins déformé, plus ou moins déformant. Aussi nous a-t-il paru intéressant – peut-être même nécessaire – d’initier nos recherches par un travail de correction visuelle, en proposant au lecteur une succession de décalages entre christianisme, islam et judaïsme – par ordre alphabétique, les trois religions civilisées de l’Ouest eurasien – en jouant sur des lectures en miroir des événements les concernant, des coïncidences spatiales et des faits qui ne deviennent suggestifs qu’en ce qu’on les perçoit dans leur relativité, ici triangulaire.
Un nouvel état d’esprit peut alors apparaître. En admettant que tout progrès conscient n’est que l’envers d’un inconscient regret – « regrès » – on en vient à considérer ses aspects pathologiques et concevoir autrui, dans sa différence évolutive, comme un médecin potentiel. L’altérité redevient un véritable lieu de connaissance. De proche en proche dans le temps et l’espace, il nous sera désormais possible de convier en de prochains ouvrages l’ensemble des civilisations eurasiennes ; de ses cultures tribales ; à une perspective unifiée de la trajectoire humaine : vaste entreprise, peut-être utopique, que nous ne prétendons pas achever seul. Puissions-nous aider le lecteur à s’y situer lui-même : nous aurons alors accompli l’essentiel de notre tâche.
NOTES
Issus du 19ème siècle occidental, colonial et fondateur de la science historique dite « moderne », ces amalgames réducteurs ont effacé bon nombre de cultures orales et/ou non-urbaines, plaçant la civilisation occidentale au firmament des potentialités humaines. De ces hauteurs, on en vient à classer les autres cultures dans leur effort vers les « cimes », en s’interrogeant éventuellement sur les « causes » de leur « déficience » à rejoindre « l’élite ».
Or, si l’on prend pour référence le seul continent eurasiatique – et ce sera globalement notre premier choix, amplement justifié par l’ampleur de ses accumulations scripturaires – les civilisations chinoises, indiennes et moyen-orientales ont écrit quelque deux mille ans d’Histoire, avant que ne balbutient les premières cités grecques. Du point de vue de celles-là, les penseurs de celles-ci peuvent aisément apparaître comme des enfants à la découverte du monde et, du point de vue occidental, on est loin d’avoir mesuré le véritable impact des civilisations égyptiennes, mésopotamiennes et indiennes, voire chinoises, sur les sources gréco-romaines de la modernité.
Jouxtant cette dernière dans le temps et l’espace, les civilisations musulmanes occidentales – arabe et perse en premier chef mais aussi maghrébine, espagnole, sicilienne ou turque – constituent ses principaux points d’appui, nonobstant le rôle conséquent de la civilisation byzantine. Sans les splendeurs culturelles de l’Islam [1] en Europe méridionale, sans les Croisades et autre « Reconquête » espagnole, sans la vigueur ottomane depuis la Renaissance jusqu’au 18ème siècle, point d’essor civilisé en Occident ni de lecture cohérente de son histoire.
Au début du 11ème siècle, Paris est encore Lutèce : à peine vingt mille habitants, analphabètes dans leur quasi-totalité. Au cours du 12ème, elle en compte désormais cent mille et fonde sa première université, près de quatre siècles donc après son aînée cordouane...
« On ne se pose qu’en s’opposant. » Cette vérité relationnelle – et tout autant relative… – situe très simplement l’altérité largement millénaire entre les aires musulmanes et chrétiennes, singulièrement arbitrée par un judaïsme longtemps ambigu. Si les théoriciens du « choc des civilisations » fondent ici leur douteux commerce, il suffit pourtant d’élever à peine le point de vue pour saisir la relativité des oppositions. Non seulement, action et réaction participent d’une même globalité indivise mais, encore, l’immédiateté de la proximité implique interactions et inter-réactions : même à leur corps défendant – ordinairement à leur insu – c’est bien ensemble qu’Islam, Israël [2] et Chrétienté ont élaboré le monde moderne.
C’est à ce point de vue que nous convions le lecteur. Il y a urgence : l’état de dégradation écologique et sociale de la planète atteint un niveau largement suffisant pour que le postulat de l’excellence de la civilisation occidentale – voire de la Civilisation tout court – soit remis en cause. Bien des pistes de réévaluation sont déjà ouvertes. Dans le présent ouvrage, dont la préface laisse à penser qu’il ne saurait être qu’un moment de l’immense remaillage à accomplir, nous avons suivi la thèse de René Guénon, selon laquelle la quantification du Réel serait la caractéristique centrale de la modernité. Née de l’éclatement du religieux – c’est à dire : de ce qui relie – elle ne fonctionne et n’est efficace que dans la fragmentation. Spécialisations du savoir, manipulations atomiques et génétiques, numérisation du sensible, voire de l’intelligible, font exploser le sens de l’Un, pulvérisé jusqu’à quasi-liquéfaction... Comment alors percevoir l’Autre ?
Il y a dans l’altérité quelque chose du dédoublement, de la perspective en miroir, plus ou moins déformé, plus ou moins déformant. Aussi nous a-t-il paru intéressant – peut-être même nécessaire – d’initier nos recherches par un travail de correction visuelle, en proposant au lecteur une succession de décalages entre christianisme, islam et judaïsme – par ordre alphabétique, les trois religions civilisées de l’Ouest eurasien – en jouant sur des lectures en miroir des événements les concernant, des coïncidences spatiales et des faits qui ne deviennent suggestifs qu’en ce qu’on les perçoit dans leur relativité, ici triangulaire.
Un nouvel état d’esprit peut alors apparaître. En admettant que tout progrès conscient n’est que l’envers d’un inconscient regret – « regrès » – on en vient à considérer ses aspects pathologiques et concevoir autrui, dans sa différence évolutive, comme un médecin potentiel. L’altérité redevient un véritable lieu de connaissance. De proche en proche dans le temps et l’espace, il nous sera désormais possible de convier en de prochains ouvrages l’ensemble des civilisations eurasiennes ; de ses cultures tribales ; à une perspective unifiée de la trajectoire humaine : vaste entreprise, peut-être utopique, que nous ne prétendons pas achever seul. Puissions-nous aider le lecteur à s’y situer lui-même : nous aurons alors accompli l’essentiel de notre tâche.
NOTES
[1] Tout au long de cet ouvrage, on prendra soin de distinguer Islam : civilisation (à l’instar de Chrétienté ou Israël) ; d’islam : religion (à celui de christianisme ou judaïsme).
[2] Les diverses communautés juives, donc, envisagées comme un tout culturel, ainsi liées au surnom de Yaqub - Paix et Bénédictions sur Lui (PBL) - un des plus doux prophètes monothéistes et non pas, bien évidemment, une quelconque structure étatique. Dans son ensemble, la société juive souffre bien plus qu’elle ne profite – une assertion que chaque jour de la déchirure palestinienne se charge, hélas, d’alourdir – de l’outrancier amalgame opéré au siècle dernier par les probablement plus stratèges commerciaux qu’idéologues sionistes…
[2] Les diverses communautés juives, donc, envisagées comme un tout culturel, ainsi liées au surnom de Yaqub - Paix et Bénédictions sur Lui (PBL) - un des plus doux prophètes monothéistes et non pas, bien évidemment, une quelconque structure étatique. Dans son ensemble, la société juive souffre bien plus qu’elle ne profite – une assertion que chaque jour de la déchirure palestinienne se charge, hélas, d’alourdir – de l’outrancier amalgame opéré au siècle dernier par les probablement plus stratèges commerciaux qu’idéologues sionistes…