et même si tu l'as il faut la peaufiner voir l'adapter car les chinois par exemple, c'est l'apprentissage confucéen (dixit ma prof de chinois de l'époque à l'UIBE) et change de nos méthodes à nous à l'Ouest.
Oui, c'est le cas de le dire. Petites particularités que j'ai pu remarquer:
L'apprenant chinois est un maniaco-rigide du manuel: Il faut faire TOUTES les activités et c'est la catastrophe si on ne finit pas le manuel. C'est bien connu, on aura un beaucoup moins bon niveau si on ne finit pas les 15 dernières pages du manuel.
L'apprenant chinois est un maniaque de la prononciation. Il ne veut pas seulement se faire comprendre. Non, il veut parler avec l'accent le plus "parfait" possible. Il veut parler comme un français. En conséquence, on passe énormément de temps à faire de la phonétique. Et là, ça aide d'avoir eu une formation... parce qu'expliquer la phonétique et comment produire les différents sons, c'est pas inné. Les chinois aiment bien l'idée d'une prononciation " biaozhun" ( standard)... et demandent souvent dans quelle ville de France, on parle le mieux français. Tout ça étant directement lié au fait que le " mandarin" est une sorte de langue "modèle"que toute personne éduquée se doit de parler en respectant une prononciation précise.
Combien d'entre nous on eu des profs de langue maniaques de la phonétique ? Qui a déjà utilisé les transcriptions phonétiques ? Quel français ne s'est pas dit: " certes, j'ai un accent de neuneu quand je parle anglais, mais bon, on me comprend quand même ! "
Comme l'élève chinois aime travailler la prononciation, ne pas hésiter à faire répéter après vous, toute la classe en choeur. L'exercice dont j'avais horreur en cours de chinois à Wuhan et que je n'ai JAMAIS vu en France.
L'apprenant chinois veut TOUT savoir; tout de suite et grogne intérieurement ( ou pas) quand tu lui dis que tu lui expliqueras plus tard pourquoi on dit: " je LE regarde " "mais Je LUI parle" .... et pourquoi on peut aussi utiliser " LUI" quand il s'agit d'une femme alors qu'auparavant , toi, la prof tu lui avais dit que LUI, c'était un pronom tonique exclusivement masculin... L'apprenant chinois veut comprendre TOUS les petits détails de la grammaire. Je sais pas vous, mais , personnellement moi quand j'apprends une langue je ne cherche pas à TOUT comprendre immédiatement et j'accepte assez facilement l'idée que parfois il y a des choses qui ne s'expliquent pas dans une langue. J'ai pas non plus le souvenir que lors des cours de langue en france, mes petits camarades demandaient sans cesse " pourquoi ?"
Bon après, moi, j'aime bien quand les élèves posent des questions... c'est mieux qu'une classe amorphe.
L'apprenant chinois est très fort pour apprendre par coeur. Il faut dire qu'il a été bien entraîné durant sa scolarité. Alors, on en profite... et on fait apprendre certains trucs par coeur même si chez nous on dit que c'est pas bien "le par coeur." J'ai eu des collègues chinoises qui faisaient apprendre des textes par coeur en français à leurs élèves.
Bon ça, ce sont les premiers points qui me viennent en tête. Y en a sûrement d'autres. Ce qui est dommage, c'est que je n'ai enseigné qu'à des chinois. Ce serait intéressant de voir les différences d'attitude avec un groupe d'une autre nationalité.
C'est sûr qu'on se forme beaucoup sur le terrain. Parce que les formations FLE ne t'expliquent jamais les particularités de tel groupe national. J'ai aussi envie de dire que beaucoup de formations FLE sont très théoriques et n'apprennent pas vraiment à gérer une classe ou construire un cours.
Moi comme Medhi, j'ai débarqué dans le FLE plus ou moins par hasard. A la base, j'ai fait LEA Anglais-chinois suivi d'un IUP en management orienté sur la région Asie-Pacifique...C'est quand je me suis essayée au FLE que j'ai découvert ma vocation. J'ai donc commencé à enseigner sans avoir la formation pour cela. J'ai sûrement fait des erreurs au début... mais avec l'expérience, je pense m'être améliorée. En 2008, je me suis inscrite en sciences du langage option FLE, en enseignement à distance, pour consolider mes acquis.