Blog sur LE MONDE du 12 juin 2013
Lien : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2...re-dans-les-medias-francais/#xtor=AL-32280270
Si la censure de la presse est largement répandue en Chine, il semble plus surprenant que Pékin s'efforce d'exporter cette pratique hors de ses frontières. C'est pourtant ce qu'illustre la récente tentative, par des diplomates chinois, d'empêcher la diffusion sur France 24 d'un documentaire de sept minutes traitant de la répression au Tibet (ci-dessus), Lien retiré. Le reportage a été réalisé début 2013 par un correspondant de la chaîne France 24, Cyril Payen, qui s'est introduit au Tibet avec un groupe touristique – presque aucun journaliste étranger n'ayant été autorisé à se rendre dans cette région depuis plusieurs années.
S'en sont suivies d'importantes pressions de la part de diplomates chinois, dénoncées par l'association Reporters sans frontières (RSF) : visite d'officiels de l'ambassade de Chine à la rédaction de France 24, qui ont accusé deux heures durant son directeur d'avoir diffusé un reportage mensonger et lui ont exhorté à le retirer d'Internet, puis harcèlement de l'auteur du documentaire, résidant en Thaïlande, par l'ambassade de Chine à Bangkok, qui l'a appelé sur son portable (alors qu'il ne leur avait jamais donné son numéro), convoqué de manière insistante à l'ambassade, et même menacé de "prendre ses responsabilités" en cas de refus…
"Que des diplomates tentent par l'intimidation de modifier un contenu éditorial, fustigent un journaliste et le convoquent avec l'intention affichée de l'interroger, dépasse largement les limites tolérables. Ces méthodes sont sans doute habituelles en Chine, ce qui est fondamentalement regrettable, mais elles n'ont pas leur place dans un pays libre", estime Reporters sans frontières. Qui demande aux autorités françaises de condamner ces pratiques.
Selon Libération, Pékin a déjà tenté à deux reprises au moins, en 2009, d'interdire la diffusion de documentaires traitant de la Chine – l'un sur le massacre de Tiananmen, l'autre sur le Tibet également – sur des chaînes françaises. Dans le débat qui a suivi le reportage, "un député français accuse également les diplomates chinois d'exercer des pressions directes, par téléphone, sur des hommes politiques français 'afin de leur dire comment voter' à l'Assemblée nationale", relate le quotidien.
Sur le territoire chinois, le harcèlement des journalistes étrangers et leur interdiction de se rendre à certains endroits, sont pratiques courantes, selon RSF : "Certains d'entre eux se sont plaints d'avoir été suivis, d'autres ont été escortés par la police jusqu'à l'aéroport, interrogés pendant plusieurs heures, forcés d'effacer les images qu'ils avaient prises et ont vu leur matériel confisqué." Et la situation empire depuis deux ans, estime l'association. "Le Parti n'hésite pas à recourir à la violence policière, qu'elle déguise par l'emploi de policiers en civil, pour contrôler la couverture faite par la presse étrangère", affirme RSF, qui diffuse une vidéo rapportant l'agression, par la police, d'un caméraman de l'agence Bloomberg à Pékin :
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Si la censure de la presse est largement répandue en Chine, il semble plus surprenant que Pékin s'efforce d'exporter cette pratique hors de ses frontières. C'est pourtant ce qu'illustre la récente tentative, par des diplomates chinois, d'empêcher la diffusion sur France 24 d'un documentaire de sept minutes traitant de la répression au Tibet (ci-dessus), Lien retiré. Le reportage a été réalisé début 2013 par un correspondant de la chaîne France 24, Cyril Payen, qui s'est introduit au Tibet avec un groupe touristique – presque aucun journaliste étranger n'ayant été autorisé à se rendre dans cette région depuis plusieurs années.
S'en sont suivies d'importantes pressions de la part de diplomates chinois, dénoncées par l'association Reporters sans frontières (RSF) : visite d'officiels de l'ambassade de Chine à la rédaction de France 24, qui ont accusé deux heures durant son directeur d'avoir diffusé un reportage mensonger et lui ont exhorté à le retirer d'Internet, puis harcèlement de l'auteur du documentaire, résidant en Thaïlande, par l'ambassade de Chine à Bangkok, qui l'a appelé sur son portable (alors qu'il ne leur avait jamais donné son numéro), convoqué de manière insistante à l'ambassade, et même menacé de "prendre ses responsabilités" en cas de refus…
"Que des diplomates tentent par l'intimidation de modifier un contenu éditorial, fustigent un journaliste et le convoquent avec l'intention affichée de l'interroger, dépasse largement les limites tolérables. Ces méthodes sont sans doute habituelles en Chine, ce qui est fondamentalement regrettable, mais elles n'ont pas leur place dans un pays libre", estime Reporters sans frontières. Qui demande aux autorités françaises de condamner ces pratiques.
Selon Libération, Pékin a déjà tenté à deux reprises au moins, en 2009, d'interdire la diffusion de documentaires traitant de la Chine – l'un sur le massacre de Tiananmen, l'autre sur le Tibet également – sur des chaînes françaises. Dans le débat qui a suivi le reportage, "un député français accuse également les diplomates chinois d'exercer des pressions directes, par téléphone, sur des hommes politiques français 'afin de leur dire comment voter' à l'Assemblée nationale", relate le quotidien.
Sur le territoire chinois, le harcèlement des journalistes étrangers et leur interdiction de se rendre à certains endroits, sont pratiques courantes, selon RSF : "Certains d'entre eux se sont plaints d'avoir été suivis, d'autres ont été escortés par la police jusqu'à l'aéroport, interrogés pendant plusieurs heures, forcés d'effacer les images qu'ils avaient prises et ont vu leur matériel confisqué." Et la situation empire depuis deux ans, estime l'association. "Le Parti n'hésite pas à recourir à la violence policière, qu'elle déguise par l'emploi de policiers en civil, pour contrôler la couverture faite par la presse étrangère", affirme RSF, qui diffuse une vidéo rapportant l'agression, par la police, d'un caméraman de l'agence Bloomberg à Pékin :
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