L'integration en Chine

Le modèle chinois est par essence communautariste (local, waidiren, waiguoren et statuts qui vont avec, droits/restrictions spécifiques) et l'intégration n'est ni demandée ni recherchée.

Donc il est normal que "l'intégration à la Francaise" ne se transpose pas directement. Ensuite qu'à titre personnel certains aient envie de participer davantage à la vie locale ca se comprend.
La langue aide quand même pas mal et chacun place son curseur là ou il veut.

Partageant ma vie avec une chinoise je partage (ou subit parfois ;) ) son mode de vie et réciproquement. Pour autant, je ne cherche pas à vivre "comme un chinois" d'ailleurs c'est quoi vivre comme un chinois ? Ils ne vivent pas tous de la même manière (entre le gars en ville dans le compound et celui dans la petite maison du bas sans eau courante ou celui qui est à la campagne et n'est jamais sorti de son quartier... il y a de grosses différences.).

Etant pas mal absorbé par ma vie pro qui est tournée vers la France que ce soit en call ou physiquement au bureau de Shanghai, à l'inverse je suis plus attiré par des échanges en chinois quand je quitte le boulot mais là aussi c'est assez conditionné par l'entourage et le fait de maîtriser un peu la langue.
 
Faut dire aussi que la Chine c'est un autre monde, au debut c'est nouveau et excitant, j'ai quelques bons amis chinois que je compte sur les doigts d'une main.
Mais les soirees ktv et hotpot je peux plus perso, a moins d'etre bourre. C'est rare de trouver un pote chinois qui veux aller au pub a 3h du mat pour regarder un match de rugby.
 
j'ai ramené des sachets de lavande pour tout le monde, abusé 1€40 le sachet
on a finit par les faire nous même, on a acheté 1m de tissus provençal, ma mère les a cousu, mon père a égrainé tout le stock de lavande de l'année dernière et j'ai remplis les sachets une fois rentrée...
j'ai fait un carton, ils ont adoré

On discute souvent sur ce forum des cadeaux a ramener de Chine, mais on devrait aussi parler des cadeaux a ramener de France. Les gens de mon equipe me ramenent souvent des petits trucs de leur voyage. Du coup j'essaye de faire la meme chose, mais ca se conclue souvent par des chocolats achetes a l'aeroport - je pense qu'on doit pouvoir faire mieux!
Donc sachets de lavande.. note

Autre chose?
 
Bonjour,

- Des eaux de toilette pour femme en format 100 ml type supermarché mais écrit en français: lavande, violette, framboise, citron...
Pas la peine de prendre de la marque pour une question de cout: mieux vaut prendre un carton (à 4 euros le flacon, selon le budget, on peut en ramener 20), chacun à son truc à ramener à la maison en expliquant que c'est du "parfum français".

- Une cartouche de gauloise, pour le repas avec un paquet de gauloise caporal pour rigoler (personne n'arrivera à les fumer). Ca marche moins dans les grandes villes (on ne fume pas en réunion), mais c'est Ok sur un chantier à la campagne, ar exemple pour le chef de l'équipe de montage.

- Une bouteille, mais surtout pas de pastis. J'ai fait une fois une bouteille de prune de mon village, c'était super bien passé.

- Je ne fais plus la nourriture type pâtisserie car c'est difficile à ramener et on trouve en Chine. Les biscuit passent bien pour laisser au bureau. La charcuterie et le fromage c'est pas la peine non plus.

- Les jouets pour les enfants: à éviter car c'est made in China à 80%.

- Des tisanes typiques en vrac (pas de sachet) en expliquant que c'est bon pour la santé (verveine si on n'arrive pas à dormir, tilleul si on est stressé....). Ca marche bien avec les "anciens". Si n connait bien la personne, les compléments alimentaires type pharmacie ( cure de vitamine, huile de poisson pour les articulations....) sont aussi un bon truc.

Rémi
 
J'avoue que pour ce qui est des calissons les prix sont abusé, bon après j'en achete une fois par an pour les amis de ma copine donc ça passe. Pour les berlingot certains aiment mais la majorité n'y touchent pas trop (trop "sweet" qu'ils disent).
Pour le nougat mon père les prends directement à l'usine (du coup prix cassé) et ils font différents types de nougats (aux fruits, café, chocolat, dur, mou, et pleins d'autres). Chez la belle famille c'est succès garanti :)
Par contre je me souvient avoir ramener un paquet de 10 kinder bueno, ils ont duré 2 jours avec la coloc de ma copine.
 
chapeaux provenciaux pour les anciens, foulards pour les dames et plusieurs saucissons différents (le grand-père à Shengyang les a tous mangé en 1 journée, j'en avais ramené 10!!!).
 
Pour en revenir au sujet qui m'a fait cogiter quelques jours, à mon avis l'intégration c'est ni plus ni moins avoir la vie qu'un Chinois pourrait avoir, du moins dans le quartier dans lequel on réside.
C'est pas forcément une question de langage ou de nombre d'amis, mais plutôt un mode de vie et des activités locale.

Par exemple je crois que Shameric est parfaitement intégré au Xishuangbanana mais probablement pas à Pudong.
Dans mon cas je me sentirais totalement touriste dans ces deux parties de la Chine, et pourtant Hefei c'est un peu devenu mon chez moi.

Évidemment on sera toujours vus comme l'étranger ou l'ouïgour du coin, mais le simple fait de ne pas être perdu doit être une marque d'intégration.
Les Chinois en France qui traînent toujours entre eux, qui se fournissent à Chinatown et qui foutent jamais les pieds dans un restau français, qui font leur biz sur Xineurope, qui font des mariages chinois, on peut pas dire qu'ils soient intégrés, même quand ils parlent bien français. Tu les sors de leur univers, ils se noient direct.
 
Ce qui me gêne (ou m'a gêné vu que je ne suis plus en Chine en fulltime), c'est surtout que la distance que tu as de facto en étant un laowai ne se résorbera pas, jamais, et c'est en partie au moins du fait de notre bête différence physique évidente. Pour le petit exemple je ne suis pas d'origine Française, pourtant si cela ne vient pas dans la conversation personne ne pourra ni le deviner ni me juger sur cet aspect et donc je me sent intégré car mon statut de blanc caucasien me permet de me fondre dans la masse dans n'importe quel endroit de France sans que l'on ne puisse me distinguer d'un autre.

C'est très trivial, mais finalement c'est ce qui fait la différence : on a acté que la différence physique indique notre lieux de naissance et donc que si nous ne sommes pas en phase avec le pattern local nous ne seront jamais assimilé aux locaux.

Le problème donc, c'est que tant que cette vision du monde prévaux et bien toute différence visible devient une différence tangible, en chine, pas mal de locaux ont de sur-crois une manière d’interagir avec cette différence qui à mon sens ne fait que l'exacerber.

Conclusion : avoir l'air d'un étranger, ça te met dans une case de laquelle tu ne peux pas te sortir, quelque soit tes habitudes ou ta compréhension de la langue et des coutumes.
 
Ce qui me gêne (ou m'a gêné vu que je ne suis plus en Chine en fulltime), c'est surtout que la distance que tu as de facto en étant un laowai ne se résorbera pas, jamais, et c'est en partie au moins du fait de notre bête différence physique évidente. Pour le petit exemple je ne suis pas d'origine Française, pourtant si cela ne vient pas dans la conversation personne ne pourra ni le deviner ni me juger sur cet aspect et donc je me sent intégré car mon statut de blanc caucasien me permet de me fondre dans la masse dans n'importe quel endroit de France sans que l'on ne puisse me distinguer d'un autre.

C'est très trivial, mais finalement c'est ce qui fait la différence : on a acté que la différence physique indique notre lieux de naissance et donc que si nous ne sommes pas en phase avec le pattern local nous ne seront jamais assimilé aux locaux.

Le problème donc, c'est que tant que cette vision du monde prévaux et bien toute différence visible devient une différence tangible, en chine, pas mal de locaux ont de sur-crois une manière d’interagir avec cette différence qui à mon sens ne fait que l'exacerber.

Conclusion : avoir l'air d'un étranger, ça te met dans une case de laquelle tu ne peux pas te sortir, quelque soit tes habitudes ou ta compréhension de la langue et des coutumes.

Salut Tyller,
Enfin, je ne vois en quoi cela pourrait t empecher de t integrer ou etre intergrer. Ou que je sois en Chine, le rapport est humain et non etranger/chinois. Le seul endroit ou je me sens reellement etranger, c est au PSB. Comme un Hubei Ren du reste migrant a Shanghai qui doit aller au commissariat de Police pour resider/travailler dans la ville.
 
Salut Tyller,
Enfin, je ne vois en quoi cela pourrait t empecher de t integrer ou etre intergrer. Ou que je sois en Chine, le rapport est humain et non etranger/chinois. Le seul endroit ou je me sens reellement etranger, c est au PSB. Comme un Hubei Ren du reste migrant a Shanghai qui doit aller au commissariat de Police pour resider/travailler dans la ville.

Disons que cela ne t'empêche pas d'essayer de t'intégrer mais que cela met une limite factuelle à ton intégration. Si je suis considéré comme plus Français qu'un descendant de maghrébin qui éventuellement est né en France alors que moi non ce n'est pas qu'une question de culture ou de milieux social, c'est aussi en partie à minima dû au fait que je puisse me fondre dans la masse et ne pas être reconnus comme étranger au premier coup d'oeil (et donc que l'on ne puisse m'assimiler à rien en me regardant, luxe que n'ont pas d'autres).

C'est sans doutes un peu dur à comprendre sans l'avoir vécus (bien que je ne veux pas mettre cela en avant comme argument de pure autorité), mais je reste convaincus que c'est un facteur important.

Pour prendre un autre exemple (qui n'a pas non plus valeur autre que celui d'une particularité dans un contexte défini) : ma soeur étant en chine depuis 12 ans ne me semblait pas plus intégré que moi après 3 ans et ce malgré son niveau en chinois et sa connaissance du pays surpassant largement les miennes (et malgré une volonté évidente de vouloir rester en Chine).

Ce que j'ai remarqué aussi, c'est que souvent ceux qui se disent intégré ou se sentent intégré sont de ceux qui ont surtout réussis à obtenir ou créer un environnement de vie stable en Chine (ou du moins, vivable).
 
Tyller je crois que tu confonds intégration et assimilation.
On ne sera jamais assimilés, c'est vrai, à moins d'être typé asiatique.
L'assimilation c'est plus la façon dont les autres te perçoivent, l'intégration je vois plus ça comme la façon dont tu te sens dans l'environnement.
Si en tant que seul étranger au milieu de Chinois, tu t'en sors sans stresser parce que tu sais quoi faire et sans avoir besoin d'aide particulière, il me semble que t'es intégré... je crois pas que ça aille vraiment plus loin.
 
Tyller je crois que tu confonds intégration et assimilation.
On ne sera jamais assimilés, c'est vrai, à moins d'être typé asiatique.
L'assimilation c'est plus la façon dont les autres te perçoivent, l'intégration je vois plus ça comme la façon dont tu te sens dans l'environnement.
Si en tant que seul étranger au milieu de Chinois, tu t'en sors sans stresser parce que tu sais quoi faire et sans avoir besoin d'aide particulière, il me semble que t'es intégré... je crois pas que ça aille vraiment plus loin.

Nous ne sommes donc pas d'accord sur la définition (et visiblement le CNRTL non plus) :
Domaine de la sociol. Phase où les éléments d'origine étrangère sont complètement assimilés au sein de la nation tant au point de vue juridique que linguistique et culturel, et forment un seul corps social.

Après je comprends très bien ce que tu veux dire et ne suis pas forcément en désaccord. Simplement à divers degrés nous ne nommons plus les choses de la même façons. Mais j'ai peur que cette différence dialectique puisse être tendancieuse : en utilisant le terme intégration j'ai tout de même une impression d'un terme actif (je m'intègres et je me fais intégrer), alors que le terme d'assimilation est un terme agressif (pour celui qui se fait assimiler, il ne s'assimile pas, c'est le groupe qui l'assimile). Mais bon, on va me dire que je suis dans le détail (et c'est sans doutes vrai). Ceci dit, je trouve la nuance importante.