La Chine active un réacteur expérimental à fusion nucléaire

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08 Mar 2009
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Hong-Kong - Dongguan - Beijing -
La fusion nucléaire est considérée par ses défenseurs comme l'énergie de demain car elle est infinie et ne produit ni déchets ni gaz à effet de serre. La Chine, premier pollueur mondial, est aussi le pays qui investit le plus au monde dans les énergies renouvelables.

Extrait :
La Chine a activé ce vendredi avec succès son réacteur expérimental à fusion nucléaire le plus avancé, a rapporté l'agence de presse Chine nouvelle, une étape majeure dans la recherche du géant asiatique pour produire des énergies à faibles émissions en carbone.
Le pays, premier pollueur mondial, a largement bâti sa croissance à partir des énergies fossiles et il continue à construire chaque année de nouvelles centrales électriques au charbon, très polluantes.
Mais la Chine est aussi le pays qui investit le plus au monde dans les énergies renouvelables.

Une énergie infinie

La Chine dispose à cet effet d'un réacteur Tokamak HL-2M, le plus performant du pays, dans la province du Sichuan (sud-ouest). Il s'agit d'une chambre de confinement magnétique qui génère une chaleur phénoménale dans le but de fondre des noyaux atomiques.
Ce tokamak est surnommé "soleil artificiel" en raison de la température qui peut y dépasser les 150 millions de degrés, selon Chine nouvelle - soit dix fois la chaleur produite au cœur même du soleil
Dans sa recherche pour produire des énergies bas carbone, elle réalise notamment des expérimentations sur la fusion nucléaire considérée par ses défenseurs comme l'énergie de demain car elle est infinie, tout comme celle du soleil, et ne produit ni déchets ni gaz à effet de serre.
Le réacteur va "apporter un soutien technique essentiel à la Chine" dans le cadre de sa participation au projet international Iter sur des réacteurs à fusion expérimentaux, a indiqué l'ingénieur en chef Yang Qingwei, cité par Chine nouvelle.
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Dernière édition:
La fusion nucléaire n'est pas une énergie infinie, elle dépend des quantités d'eau lourde disponibles. Elle ne produit pas de déchets radioactifs mais a besoin de tritium pour fonctionner. Or le tritium est très rare dans la nature, il est donc produit par des réacteurs à fission classiques qui eux produisent des déchets.

Ce tokamak est surnommé "soleil artificiel" en raison de la température qui peut y dépasser les 150 millions de degrés, selon Chine nouvelle - soit dix fois la chaleur produite au cœur même du soleil

C'est dix fois la température au cœur du soleil, pas dix fois la chaleur produite (encore heureux, mieux vaudrait pas être à côté).

P.S. : je suis pour la fusion nucléaire. C'est juste que ça m'hérisse le poil quand on raconte n'importe-quoi au sujet des sciences.
 
Or le tritium est très rare dans la nature, il est donc produit par des réacteurs à fission classiques qui eux produisent des déchets.
Est-ce qu’il est produit par des réacteurs à fission en plus de l’électricité normalement produite (cad en tant que « déchet »/byproduct) ou à la place de l’électricité?

Dans le premier cas ça serait win-win, même si ça veut dire réduire l’efficacité des centrales à fission. Dans le deuxième cas ... en effet ça n’est que déplacer le problème
 
Est-ce qu’il est produit par des réacteurs à fission en plus de l’électricité normalement produite (cad en tant que « déchet »/byproduct) ou à la place de l’électricité?

Dans le premier cas ça serait win-win, même si ça veut dire réduire l’efficacité des centrales à fission. Dans le deuxième cas ... en effet ça n’est que déplacer le problème

Il est produit en plus de l'électricité. Ceci étant, on peut produire beaucoup plus d'électricité avec 1kg de tritium qu'avec 1kg d'uranium 235 (pour peu qu'on maîtrise la fusion bien entendu). On n'est pas perdant au final.
 
La fusion nucléaire n'est pas une énergie infinie, elle dépend des quantités d'eau lourde disponibles. Elle ne produit pas de déchets radioactifs mais a besoin de tritium pour fonctionner. Or le tritium est très rare dans la nature, il est donc produit par des réacteurs à fission classiques qui eux produisent des déchets.



C'est dix fois la température au cœur du soleil, pas dix fois la chaleur produite (encore heureux, mieux vaudrait pas être à côté).

P.S. : je suis pour la fusion nucléaire. C'est juste que ça m'hérisse le poil quand on raconte n'importe-quoi au sujet des sciences.

toussexplik
 
On a affaire à des proto, qui tournent sur de courte période. On est très loin de réacteur disponible sur de longue durée d’utilisation. C’est une solution pour 2075...
On aura un paquet d’autres problèmes d’ici là.
 
C'est dix fois la température au cœur du soleil, pas dix fois la chaleur produite (encore heureux, mieux vaudrait pas être à côté).
Quelle difference entre dix fois la temperature au coeur du soleil , et dix fois la chaleur produite au coeur du soleil ? :hum:

Dans l'article ci dessous c'est 13 fois plus chaud que le centre du soleil ? Jouer sur les mots ne sert pas a grand chose ...

19 décembre 2019
Extrait : Duan Xuru, directeur du Southwestern Institute of Physics, qui fait partie de la société, a annoncé que l’appareil deviendrait opérationnel en 2020. Il a expliqué aux participants comment le nouveau réacteur atteindra des températures de plus de 200 millions de degrés Celsius. C’est environ 13 fois plus chaud que le centre du Soleil. Les dispositifs précédents développés pour l’expérience ont atteint 100 millions de degrés Celsius, une percée annoncée en novembre 2018.

L'info est reprise de concert , ca n'a pas l'air de choquer grand monde sur des sites concernant l'energie ...
 
Dernière édition:
Quelle difference entre dix fois la temperature au coeur du soleil , et dix fois la chaleur produite au coeur du soleil ?
Dans l'article ci dessous c'est 13 fois plus chaud que le centre du soleil ? Jouer sur les mots ne sert pas a grand chose ...
En l'occurence, c'est fondamental.
13 fois plus chaud, en langage courant, ça se comprend.
"Dix fois la chaleur produite au coeur du soleil" induit une grave ambiguité puisqu'on cherche à quantifier (dix fois) et que la quantité de chaleur a un sens très précis en physique. Dans un article où il est question de production d'énergie, ce serait une faute grave. Ce serait tout simplement faux.
"dix fois la temperature" perment au lecteur semi-avisé de comprendre qu'il s'agit de masse extrèmement faible sur un temps extrèmement court.

Concernant la fusion, ce qu'il faut surveiller, c'est le premier proto qui aura produit plus que ce qu'il n'aura consomé.
 
En l'occurence, c'est fondamental.
13 fois plus chaud, en langage courant, ça se comprend.
"Dix fois la chaleur produite au coeur du soleil" induit une grave ambiguité puisqu'on cherche à quantifier (dix fois) et que la quantité de chaleur a un sens très précis en physique. Dans un article où il est question de production d'énergie, ce serait une faute grave. Ce serait tout simplement faux.
"dix fois la temperature" perment au lecteur semi-avisé de comprendre qu'il s'agit de masse extrèmement faible sur un temps extrèmement court.

Concernant la fusion, ce qu'il faut surveiller, c'est le premier proto qui aura produit plus que ce qu'il n'aura consomé.
Bonjour jean
Merci sources et liens stp , ca me permettra de reviser serieusement ! Ca ne serait pas un mal ! :)
L'energie nucleaire est en effet tres compliquee ! Ce que je pensais reserve a la bombe H niveau temperature engendree , l'est egalement dans ce cette experience civile !

La bombe H, également désignée sous le nom de bombe à hydrogène ou bombe thermonucléaire et créée dans les années 1950, exploite le processus de fission-fusion nucléaire. Il s'agit d'une bombe atomique classique à laquelle on aurait ajouté une autre réaction chimique en bout de chaîne, afin de décupler sa puissance.
Ainsi, son explosion se déroule en deux étapes. Tout d'abord, une première partie de la bombe va être le théâtre d'une explosion atomique classique, c'est-à-dire d'une fission nucléaire. C'est l'explosion primaire. La hausse de température et l'énergie libérée sont telles, qu'elles vont déclencher à l'étage inférieure de la bombe l'explosion secondaire : la fusion nucléaire.
Celle-ci consiste à faire fusionner des noyaux d'atomes de deutérium et de tritium (une version lourde de l'atome le plus simple du monde : l'hydrogène) pour former un noyau d’hélium. La réaction, accompagnée d’une émission de particules, aboutie à la formation de noyaux plus légers que la somme des deux noyaux "parents". L'excès de poids, est libéré sous forme d'une énergie titanesque : elle est 4 fois supérieure à celle de la fission.

En civil je suis reste la dessus, peut etre a tort ... :hum:
Extrait :En revanche, les réacteurs nucléaires exploitent la chaleur de la radioactivité. Les atomes lourds et instables de l'uranium 235 et du plutonium 239, tous deux combustibles nucléaires communs, se désintègrent en éléments plus légers tout en générant une chaleur abondante.

 
Dernière édition:
Merci sources et liens stp , ca me permettra de reviser serieusement ! Ca ne serait pas un mal ! :)
Le plus simple trouvé vite fait, lit seulement le 1), mais attentivement.
L'essentiel y est dit sur la confusion à ne pas faire entre chaleur et température.

Le 2) va plus loin et sa conclusion exprime qu'un objet peut avoir une température mais qu'un objet n'a pas de chaleur.
Il peut échanger avec un autre une certaine quantité de chaleur s'il est d'une température différente.
Si tu place un objet d'une certaine température dans un environnement d'autres objets de même température, il n'y a aucun transfert de chaleur.
 
Dernière édition:
Si on fait une analogie, la temperature c'est comme une tension electrique, la chaleur c'est comme le courant.

Entre 2 points de temperatures differentes, comme entre 2 points de voltages differents, il y a une difference de potentielle qui se traduit par un transfer d'energie (courant / chaleur).

Vieux souvenirs d'etudiants, j'espere ne pas me tromper.
 
Si possible éviter de le faire exploser près d'une source de dioxyde de soufre merci.
 
EAST: 120 millions de degrés, 101 secondes
La prochaine étape: la commercialisation EAST
:grin:
28.04.2019 information deja traitee sur le forum !

 
Le "canon à particules" de la Chine est une percée dans le domaine de l'énergie nucléaire. by Thomas Corbett / Thomas Corbett is a research analyst with BluePath Labs. His areas of focus include Chinese foreign relations, emerging technology, and international economics. & P.W. Singer / P.W. Singer is Strategist at New America

13 juin 2022


Il promet de recycler le combustible nucléaire usé, ce qui le rend moins cher et moins dangereux - et fait avancer Pékin vers l'indépendance énergétique.

Analyse : Le prototype de "canon à particules" récemment achevé par l'Institut de physique moderne de l'Académie chinoise des sciences peut sembler relever de la science-fiction, mais il s'agit d'une nouvelle technologie novatrice qui promet de recycler les déchets dangereux produits par un réacteur nucléaire. Fruit de l'énorme investissement de la Chine dans des systèmes d'énergie nucléaire avancés, cette avancée pourrait permettre au pays d'accéder à l'indépendance énergétique et de consolider sa position de leader mondial dans le domaine des technologies respectueuses du climat.

Dans un réacteur à fission typique, les atomes d'isotopes lourds tels que l'uranium 235 sont brisés et libèrent de l'énergie. Le processus libère également des neutrons supplémentaires, qui entrent en collision avec d'autres atomes et les brisent dans une réaction en chaîne. Les atomes brisés constituent le combustible usé qui est refroidi pendant quelques années, puis soigneusement entreposé pendant quelques siècles. Mais un nouveau type de réacteur proposé, construit avec ce "canon" - en fait, un accélérateur de protons - pourrait recycler ce combustible usé, ce qui rendrait la production d'électricité moins coûteuse et plus sûre.

Tel qu'il est envisagé, un système piloté par accélérateur, ou ADS, se compose de trois parties : l'accélérateur de protons lance des protons, la cible de spallation contient l'élément lourd à fissionner et le réacteur sous-critique contient le combustible qui provoque la fission. L'accélérateur envoie des protons sur un élément lourd (très probablement du bismuth) entouré d'une couverture de combustible usé et de matière fissile fraîche (très probablement du thorium-232 ou de l'uranium-238). La cible se divise, libérant des neutrons qui sont absorbés par le combustible usé et le retransforment en isotopes lourds fissiles, c'est-à-dire en combustible nucléaire neuf. Il est important de noter que ce processus s'arrête automatiquement et qu'il n'y a pas de risque de réaction en chaîne ou de fusion. L'achèvement d'un prototype d'accélérateur par l'Institut de physique moderne est un grand pas en avant vers un ADS fonctionnel, et un excellent exemple de l'énorme investissement de la Chine dans les systèmes d'énergie nucléaire avancés, qui porte ses fruits sous la forme de nouvelles innovations.

Contrairement à de nombreux gouvernements qui ont totalement abandonné l'énergie nucléaire, la Chine considère la fission comme la clé d'un avenir plus sûr. L'énergie nucléaire est plus efficace que l'énergie éolienne ou solaire et, contrairement aux combustibles fossiles, elle n'émet pas de gaz à effet de serre ni de pollution atmosphérique particulaire. Classée au deuxième rang mondial pour la consommation quotidienne de pétrole, la demande inexorable de la Chine pour toujours plus d'énergie la place dans une position précaire. Plus de 70% du pétrole chinois est importé, principalement du Moyen-Orient, et doit transiter par de nombreux points d'étranglement maritimes. La Chine devrait dépenser 440 milliards de dollars d'ici à 2035 pour construire au moins 150 réacteurs nucléaires supplémentaires. Si la Chine peut continuer à développer la technologie ADS, les déchets de ces centrales pourront être utilisés à bon escient et être recyclés pour produire encore plus d'énergie pour ses besoins croissants.

Pékin cherche également à réduire la possibilité de fuites radiologiques et de réactions en chaîne incontrôlées en développant de nouveaux systèmes intrinsèquement plus sûrs. Si les catastrophes nucléaires de Fukushima et de Tchernobyl sont les exemples les plus célèbres de ce qui peut mal tourner, la Chine a elle aussi été confrontée à ses propres problèmes en juin 2021, lorsque la centrale nucléaire de Taishan, dans la province du Guangdong, a connu une possible fuite de radiations due à des barres de combustible défaillantes. La Chine prévoit de dépenser près de 10 milliards de dollars pour une nouvelle génération de centrales nucléaires flottantes en mer, tout en explorant également la fusion nucléaire comme alternative plus sûre à la fission.

La Chine dépense plus que les États-Unis dans le domaine nucléaire. Depuis 2009, le ministère de l'énergie a accordé moins de 900 millions de dollars pour améliorer l'infrastructure et la résilience nucléaires. Ce fut une grande nouvelle, selon les normes de la communauté nucléaire américaine, lorsque le DOE a annoncé l'octroi de 48,8 millions de dollars supplémentaires au programme universitaire sur l'énergie nucléaire, dont 24 millions de dollars pour la recherche et le développement du cycle du combustible. Il se peut que des fonds supplémentaires soient alloués à des projets nucléaires dans le cadre de l'Office of Clean Energy Demonstrations du DOE, doté de 20 milliards de dollars et destiné à innover dans le domaine des nouvelles sources d'énergie.