Ca semble interressant, même si je n'y connais pas grand chose en nucléaire.Le "canon à particules" de la Chine est une percée dans le domaine de l'énergie nucléaire. by Thomas Corbett / Thomas Corbett is a research analyst with BluePath Labs. His areas of focus include Chinese foreign relations, emerging technology, and international economics. & P.W. Singer / P.W. Singer is Strategist at New America
13 juin 2022
Il promet de recycler le combustible nucléaire usé, ce qui le rend moins cher et moins dangereux - et fait avancer Pékin vers l'indépendance énergétique.
Analyse : Le prototype de "canon à particules" récemment achevé par l'Institut de physique moderne de l'Académie chinoise des sciences peut sembler relever de la science-fiction, mais il s'agit d'une nouvelle technologie novatrice qui promet de recycler les déchets dangereux produits par un réacteur nucléaire. Fruit de l'énorme investissement de la Chine dans des systèmes d'énergie nucléaire avancés, cette avancée pourrait permettre au pays d'accéder à l'indépendance énergétique et de consolider sa position de leader mondial dans le domaine des technologies respectueuses du climat.
Dans un réacteur à fission typique, les atomes d'isotopes lourds tels que l'uranium 235 sont brisés et libèrent de l'énergie. Le processus libère également des neutrons supplémentaires, qui entrent en collision avec d'autres atomes et les brisent dans une réaction en chaîne. Les atomes brisés constituent le combustible usé qui est refroidi pendant quelques années, puis soigneusement entreposé pendant quelques siècles. Mais un nouveau type de réacteur proposé, construit avec ce "canon" - en fait, un accélérateur de protons - pourrait recycler ce combustible usé, ce qui rendrait la production d'électricité moins coûteuse et plus sûre.
Tel qu'il est envisagé, un système piloté par accélérateur, ou ADS, se compose de trois parties : l'accélérateur de protons lance des protons, la cible de spallation contient l'élément lourd à fissionner et le réacteur sous-critique contient le combustible qui provoque la fission. L'accélérateur envoie des protons sur un élément lourd (très probablement du bismuth) entouré d'une couverture de combustible usé et de matière fissile fraîche (très probablement du thorium-232 ou de l'uranium-238). La cible se divise, libérant des neutrons qui sont absorbés par le combustible usé et le retransforment en isotopes lourds fissiles, c'est-à-dire en combustible nucléaire neuf. Il est important de noter que ce processus s'arrête automatiquement et qu'il n'y a pas de risque de réaction en chaîne ou de fusion. L'achèvement d'un prototype d'accélérateur par l'Institut de physique moderne est un grand pas en avant vers un ADS fonctionnel, et un excellent exemple de l'énorme investissement de la Chine dans les systèmes d'énergie nucléaire avancés, qui porte ses fruits sous la forme de nouvelles innovations.
Contrairement à de nombreux gouvernements qui ont totalement abandonné l'énergie nucléaire, la Chine considère la fission comme la clé d'un avenir plus sûr. L'énergie nucléaire est plus efficace que l'énergie éolienne ou solaire et, contrairement aux combustibles fossiles, elle n'émet pas de gaz à effet de serre ni de pollution atmosphérique particulaire. Classée au deuxième rang mondial pour la consommation quotidienne de pétrole, la demande inexorable de la Chine pour toujours plus d'énergie la place dans une position précaire. Plus de 70% du pétrole chinois est importé, principalement du Moyen-Orient, et doit transiter par de nombreux points d'étranglement maritimes. La Chine devrait dépenser 440 milliards de dollars d'ici à 2035 pour construire au moins 150 réacteurs nucléaires supplémentaires. Si la Chine peut continuer à développer la technologie ADS, les déchets de ces centrales pourront être utilisés à bon escient et être recyclés pour produire encore plus d'énergie pour ses besoins croissants.
Pékin cherche également à réduire la possibilité de fuites radiologiques et de réactions en chaîne incontrôlées en développant de nouveaux systèmes intrinsèquement plus sûrs. Si les catastrophes nucléaires de Fukushima et de Tchernobyl sont les exemples les plus célèbres de ce qui peut mal tourner, la Chine a elle aussi été confrontée à ses propres problèmes en juin 2021, lorsque la centrale nucléaire de Taishan, dans la province du Guangdong, a connu une possible fuite de radiations due à des barres de combustible défaillantes. La Chine prévoit de dépenser près de 10 milliards de dollars pour une nouvelle génération de centrales nucléaires flottantes en mer, tout en explorant également la fusion nucléaire comme alternative plus sûre à la fission.
La Chine dépense plus que les États-Unis dans le domaine nucléaire. Depuis 2009, le ministère de l'énergie a accordé moins de 900 millions de dollars pour améliorer l'infrastructure et la résilience nucléaires. Ce fut une grande nouvelle, selon les normes de la communauté nucléaire américaine, lorsque le DOE a annoncé l'octroi de 48,8 millions de dollars supplémentaires au programme universitaire sur l'énergie nucléaire, dont 24 millions de dollars pour la recherche et le développement du cycle du combustible. Il se peut que des fonds supplémentaires soient alloués à des projets nucléaires dans le cadre de l'Office of Clean Energy Demonstrations du DOE, doté de 20 milliards de dollars et destiné à innover dans le domaine des nouvelles sources d'énergie.
China’s ‘Particle Beam Cannon’ Is a Nuclear-Power Breakthrough
It promises to recycle spent nuclear fuel, making it cheaper and less dangerous—and moving Beijing toward energy independence.www.defenseone.com
Par contre, ce que je me demande, c'est la faisabilité de rendre le combustible réutilisable sans dépenser trop d'énergie.
Typiquement pour que ce soit rentable, il faut que l'énérgie récupérable lors de la 2e fission soit supérieure à celle utilisée pour le canon à particule.
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