Hangzhou: de Marco Polo au magazine Forbes...

samz

Membre Gold
15 Mai 2004
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Shanghai
www.bonjourshanghai.com
Décrite par Marco Polo comme la plus grande cité du monde au 13ème siècle, Hangzhou (est) vient d'être classée par le magazine américain Forbes comme la meilleure destination pour les investisseurs étrangers en Chine.


Connue pour la qualité de son cadre de vie et plus récemment pour son dynamisme économique, la ville est aussi devenue chère, au grand dam de ses habitants et parfois des entreprises.


Peuplée aujourd'hui de près de quatre millions d'habitants, la capitale de la province du Zhejiang est située à près de 200 km au sud-ouest de Shanghai et dispose de son propre aéroport international qui dessert plusieurs capitales asiatiques.


Ningbo, Wenzhou et Shaoxing, trois autres villes de la province connue pour avoir accéléré la privatisation des entreprises d'Etat, figurent également aux dix premières places du classement de Forbes.


Les entreprises étrangères sont attirées à Hangzhou par "une amélioration constante des infrastructures, une main-d'oeuvre qualifiée, un fort esprit d'entreprise", affirme la China Business Review, une publication de la Chambre de commerce américaine en Chine.


Les autoroutes sont nombreuses dans le Zhejiang, qui va aussi investir 12 milliards pour améliorer son réseau de chemin de fer d'ici 2010.


Autour de Hangzhou, les villages sont hérissés de maisons à trois ou quatre étages, dont certaines sont surmontées de tourelles qui leur donnent des airs de petits châteaux.


Fier de sa prospérité, le gouvernement provincial a récemment annoncé la généralisation de 15 années d'enseignement obligatoire, de la maternelle au baccalauréat.


"C'est ici que nous avons eu les conditions les plus incitatives au départ en terme d'aide à l'investissement", déclare à l'AFP Denis Gandon, directeur de Hangzhou Bayer Cropscience, dont l'usine fabrique depuis 2001 des insecticides et des herbicides destinés à 70% au marché chinois.


Aujourd'hui, la zone de développement ne compte plus beaucoup de terrains disponibles et "les conditions qui sont imposées sont maintenant complètement différentes. Pour un terrain de 3,3 ha, il faut s'engager à investir 15 millions de dollars", ajoute le chef d'entreprise.


"De moins en moins de gens ont les moyens d'acheter un logement à cause de l'envolée des prix", se plaint Ding Jianmin, un chauffeur de taxi qui dénonce "un groupe de spéculateurs de Wenzhou qui achètent des immeubles entiers".


Zhang Guishou, un ancien fonctionnaire du bureau du logement de la municipalité, se souvient qu'"il y a trois ou quatre ans, le prix moyen du mètre carré approchait 4.000 yuans (480 dollars), alors que maintenant, il tourne autour de 7.000" (843 dollars).


"Il y a une inflation qui n'est pas très bien reflétée dans les chiffres officiels, ce qui amène des augmentations de salaire de 15% par an, bien plus que la moyenne nationale", constate M. Gandon.


La ville attire un grand nombre de touristes et est un lieu de villégiature privilégié des riches Shanghaïens qui dînent le week-end dans les restaurants raffinés en bordure du Lac de l'Ouest.


Aussi M. Zhang prédit-il que "le prix des logements ne baissera pas, parce que l'espace est réduit, et que Hangzhou est entourée par des montagnes sur trois côtés et bordée par un lac".


Cette situation confère cependant au site des vertus exceptionnelles du point de vue de la géomancie (fengshui), à laquelle les Chinois croient beaucoup.


Malgré tous ces atouts, la florissante cité souffre d'une fuite des cerveaux, comme la quasi-totalité des villes à l'exception peut-être de Pékin et Shanghai, selon la China Business Review.


Le développement industriel est d'autre part freiné par les coupures de courant qui ont affecté les deux tiers de la Chine l'été dernier.


"Certaines entreprises s'équipent en générateurs diesel pour compenser, d'autres sont obligées de fermer certains jours de la semaine ou ne peuvent plus travailler en trois huit comme elles le faisaient d'habitude", explique M. Gandon.



Source: AFP