LE MONDE du 25 juin 2015
Dans son laboratoire de Sciences Po, Hélène Thiollet observe les flux migratoires comme un objet scientifique. Sur ses ordinateurs, elle fait varier toute une série de paramètres pour suivre les mouvements de population dans différents cas de figure. « Les sciences dures, explique-t-elle, nous ont habitués aux projections. Nous sommes aujourd’hui capables de construire des modèles montrant des évolutions à dix, vingt ou trente ans. C’est vrai pour la démographie ou pour la température des océans. Notre groupe, lui, propose de réaliser ce même travail sur les migrations. Nous observons donc ce qui se passerait juste après la mise en place d’une libre circulation mondiale, et ce qu’on peut attendre au bout de vingt-cinq ans. Nous allons écrire des scénarios possibles en fonction de la variation d’une multitude de paramètres allant des évolutions du marché du travail aux lois sociales. »
« Dans tous les cas de figure, une ouverture globale des frontières ne conduirait pas à une explosion des arrivées en Europe » François Gemenne, politologue
Partant de cette base de travail, Mobglob est déjà arrivé à une série de conclusions d’étape, que le politologue François Gemenne a accepté de partager avec Le Monde. « S’il est trop tôt pour donner une fourchette précise, nous observons que, dans tous les cas de figure, une ouverture globale des frontières ne conduirait pas à une explosion des arrivées en Europe, affirme ce chercheur en science politique à l’université de Liège (Cedem) et à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (Cearc). Aujourd’hui, les migrants représentent 3,2 % de la population mondiale. A la fin du XIXe siècle, au lendemain de la révolution industrielle, ce taux était de 10 %. Or aucun de nos scénarios ne tend vers ces 10 %. Ni à un an ni à vingt-cinq ans. »
http://pan.baidu.com/s/1jG7tArO
Dans son laboratoire de Sciences Po, Hélène Thiollet observe les flux migratoires comme un objet scientifique. Sur ses ordinateurs, elle fait varier toute une série de paramètres pour suivre les mouvements de population dans différents cas de figure. « Les sciences dures, explique-t-elle, nous ont habitués aux projections. Nous sommes aujourd’hui capables de construire des modèles montrant des évolutions à dix, vingt ou trente ans. C’est vrai pour la démographie ou pour la température des océans. Notre groupe, lui, propose de réaliser ce même travail sur les migrations. Nous observons donc ce qui se passerait juste après la mise en place d’une libre circulation mondiale, et ce qu’on peut attendre au bout de vingt-cinq ans. Nous allons écrire des scénarios possibles en fonction de la variation d’une multitude de paramètres allant des évolutions du marché du travail aux lois sociales. »
« Dans tous les cas de figure, une ouverture globale des frontières ne conduirait pas à une explosion des arrivées en Europe » François Gemenne, politologue
Partant de cette base de travail, Mobglob est déjà arrivé à une série de conclusions d’étape, que le politologue François Gemenne a accepté de partager avec Le Monde. « S’il est trop tôt pour donner une fourchette précise, nous observons que, dans tous les cas de figure, une ouverture globale des frontières ne conduirait pas à une explosion des arrivées en Europe, affirme ce chercheur en science politique à l’université de Liège (Cedem) et à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (Cearc). Aujourd’hui, les migrants représentent 3,2 % de la population mondiale. A la fin du XIXe siècle, au lendemain de la révolution industrielle, ce taux était de 10 %. Or aucun de nos scénarios ne tend vers ces 10 %. Ni à un an ni à vingt-cinq ans. »
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