Mon cher Frank,
Vous ne souhaitez pas décliner votre identité. Libre à vous. Chacun respecte son engagement à sa manière.
Cependant, j’apporte une réponse sans doute insatisfaisante à votre charge. Je le fais sans me masquer le visage, tout de go.
Je vous l’accorde, je ne suis pas un spécialiste de la Chine. Je connais la ville de Tianjin, certains districts, quelques personnes, tout au plus. De surcroît, j’avoue mal connaître les arcanes et les filets de l’entreprenariat chinois. Pire ! Chaque jour davantage, ce qui m’apparaissait évident le devient moins. Maigre bilan si l’on en juge ! C’est pourquoi, au lieu de me plonger dans des lectures économiques généralement insipides, je préfère les chefs d’oeuvre. Et la littérature chinoise n’en manque pas. Par là, j’ai le souhait de comprendre.
J’approuve volontiers votre commentaire sur la dénonciation de la délinquance en col blanc mais il faudrait alors surtout porter la charge à l’endroit des grosses entreprises, celles qui ont délocalisé à tout va, des rallonges financières ou des couvertures d’assurance qui leur sont encore généreusement octroyées, en somme, des privilèges consentis aux riches pour des résultats souvent hasardeux. Dans le lot, croyez moi, l’Asefica, c’est peu de choses. Si un jour vous décidez de faire le voyage à Aubervilliers, vous le comprendrez, un bureau d’une quinzaine de mètres carrés, deux ordinateurs, une directrice payée au SMIC. Maigre matière ! De ces faiblesses découlent des dysfonctionnements qui, je l’admets, existent et méritent une réponse. Sur ce point, vous avez raison de répertorier des anomalies. Cependant, de grâce, ne prenez pas appui sur Emile Zola. L’ignorez vous ? L’appel lancé dans l’Aurore annonçait le point de départ de ce qui allait être la pire tragédie du XXème siècle !
Comme vous me le demandez, je précise que je n’interviens pas dans les affaires internes de l’Asefica. Je prête seulement un modeste concours à Mme. Wei en intervenant dans le cadre de certaines conférences. J’ai à rapporter que Mme Wei est une femme respectée sur la plateforme commerciale d’Aubervilliers. Si vous en jugez autrement, allez donc vous plaindre auprès des commerçants de Wenzhou, majoritaires dans la zone ! Allez vous répandre auprès de l’Ambassade de Chine ! Faites de même auprès de la Chambre Commerciale chinoise de Paris ! Allez donc ruminer votre vengeance auprès des autorités de Chongqing ! Je crains que beaucoup vous consentent un regard gêné. Donc, je prête ma voix pour faire écho à certaines initiatives engagées par l’Asefica. Je l’ai fait et le ferai toutes les fois où je le juge indispensable. A tous égards, je suis convaincu que les étudiants européens doivent entreprendre des stages dans les entreprises chinoises, celles-ci étant appelées à jouer un rôle essentiel dans l’avenir. Dès maintenant, il faut favoriser le brassage des équipes, créer des liens, construire ensemble le futur. Qu’importe l’organisme qui en soit le vecteur ! Si d’aventure une autre institution se montre déterminée, plus crédible, elle aura aussitôt mon soutien. Aujourd’hui, chaque année, un millier d’étudiants français s’aventurent en Chine, il en faudrait cinq fois plus pour nourrir confortablement l’amitié franco-chinoise.
Comme vous aimez porter le fer, plutôt que vous en prendre à un maillon bien faible, nous pourrions nous accorder et dénoncer ce qui m’apparaît être les véritables scandales, ensemble et d’une même voix ! Ce serait alors apporter une issue encourageante à ce fracas.
Bien cordialement,
François de la Chevalerie