You'll never be Chinese

Je suis tombé sur un article très bien écrit, à l'instant. C'est une lettre d'adieu d'un anglais à la Chine, le pays qu'il aimait. Ce n'est forcément pas très réjouissant mais j'ai trouvé la lecture intéressante.

Death and taxes. You know how the saying goes. I’d like to add a third certainty: you’ll never become Chinese, no matter how hard you try, or want to, or think you ought to. I wanted to be Chinese, once. I don’t mean I wanted to wear a silk jacket and cotton slippers, or a Mao suit and cap and dye my hair black and proclaim that blowing your nose in a handkerchief is disgusting. I wanted China to be the place where I made a career and lived my life. For the past 16 years it has been precisely that. But now I will be leaving.

La suite ici : http://www.prospectmagazine.co.uk/politics/mark-kitto-youll-never-be-chinese-leaving-china/
 
Merci pour le lien. Pas grand chose de neuf finalement. Ca me rassure que je ne suis pas seul a avoir certaines idees et a me poser la meme question...
 
vous tous qui vivez en chine depuis des années, vous savez tres bien que si vous n etes pas né en chine , de famille asiatique avec les yeux bridés et tout et tout, vous ne deviendrez jamais chinois!
etre chinois c est u truc reservé aux hans!(d ailleure, meme les asiatiques d'origine chinoise, né hors de chine, ont toutes les peines du monde a faire admettre auc chiniois, qu ils ne sont pas chinois!)

d ailleurs, je n aurais aucune envie d etre chinois! (haha)

le chinois (de par les fondements de la culture chinoise) base sa relation avec le monde sur la notion de race...donc tout decoule de là, et pour le moment, on en sortira pas!
 
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On avance, c'est positif...
 
Merci cyoann pour le lien ! Vraiment intéressant, mais pas très optimiste effectivement.

En le lisant, j'ai pensé que ce qu'il dit "être Chinois" semble renvoyer à plusieurs choses différentes. (1) Être chinois ce serait d'abord vivre en Chine, comme il le dit "faire partie de la communauté", avec un travail, une carrière, une famille et se construire une vie quotidienne en Chine. (2) Puis, "être chinois" c'est aussi le fruit d'une "définition politique" et cette définition est le résultat d'une histoire (depuis la théorie ancienne des Han et des populations barbares, aux théories maoïstes, sans oublier l'Être harmonieux de Hu Jintao) qui - comme très souvent et partout ailleurs - a fait et fait encore aujourd'hui l'objet d'instrumentalisation (il suffit de penser au cas des Taiwanais pour voir les intérêts politiques majeurs dans la définition politique de ce qu'est être Chinois). On pourrait dire qu'il s'agit de "nationalité chinoise" mais ce serait peut-être trop réducteur. Être Chinois, ce n'est pas uniquement avoir un passeport chinois, il me semble. (3) Et puis, il y aurait "l'identité chinoise" qui est évidemment en lien avec le politique, mais qui dépasse le cadre strictement politique, une sorte d'imbroglio fait de représentations, de pratiques et de discours. C'est par exemple, une de mes amies huayi qui explique à un médecin chinois qu'elle n'est pas Chinoise puisqu'elle est née et a grandi en France ; ce à quoi répond le médecin, "tu es Chinoise, mais une fausse (jia) chinoise" (bien sympathique en passant !). Elle a les traits d'une Chinoise (l'idée de race comme dit Ao li wen), mais il lui manquerait quelque chose pour être une "vraie" chinoise. Quoi ? Je ne sais pas. Un pan de l'éducation chinoise, peut-être ?

Il est peut-être impossible d'être (ou de devenir) Chinois selon tous ces critères, mais est-il possible d'être Chinois avec seulement un de ces critères ? Evidémment je ne me place pas du point de vue de l'Etat, mais plutôt de la population. Je n'ai pas les traits d'une Chinoise, et je serai encore très longtemps (pas envie de dire "toujours") une laowai, une waiguo pengyou (surtout pendant l'Expo Shanghai 2010) ou dans le pire des cas une yangguizi (entendue une seule fois, cela dit). Mais, est-ce que cette distinction est infranchissable ? Ok, la question peut paraître naïve et ceux qui sont depuis bien longtemps en Chine pourraient témoigner de leur expérience (comme l'a fait l'auteur de l'article d'ailleurs), mais j'ai le souvenir d'une dame d'une soixantaine d'années de Shanghai qui m'a certifié que j'avais été Chinoise dans ma vie antérieure. J'étais assez amusée et je lui ai demandé pourquoi elle pensait ça. Elle m'a répondu que tous les Chinois reviennent au pays. J'ai sûrement laissé passer plusieurs années qui ont été difficiles ici (elle faisait référence aux séjours des jeunes shanghaïens dans le Xinjiang et à la famine du Grand Bond en Avant), et je suis née en France sous les traits d'une Européenne, mais au fond de moi, j'ai su que j'étais Chinoise, alors je suis revenue. C'est pour ça que je m'intéresse à la culture chinoise, c'est parce qu'elle fait partie de moi, à l'intérieur de mon coeur et de mon corps. Mémorable comme discussion ! :D Et puis, avez-vous déjà été pris pour un Xinjiang ren ? C'est arrivé à plusieurs étrangers que je connais. J'étais dans un coin un peu perdu, avec le gamin d'une amie Chinoise dans les bras et ses grands-parents. Alors pour les gens du coin qui nous ont accueillis, je venais du Xinjiang. Quand je demandais pourquoi, c'est tout l'imaginaire classique du laowai qui m'est revenu en pleine figure : l'argent, le confort, le halo (mixte que j'adore entre le "ni hao" et le "hello"). Si je n'étais pas laowai et que je n'avais pas les traits d'une Han, j'étais d'une minorité, Kazak notamment. Du coup, dans leur cas, c'est quoi être Chinois?

Bref... j'arrête de raconter ma vie, mais c'était juste pour dire que cette question est assez complexe et que d'une certaine façon il n'est pas étonnant qu'il termine son article par la question de l'éducation. Parce que le regard des Chinois à l'égard des étrangers évolue aussi au fil des générations. Je ne dis pas qu'il est meilleur, bienveillant ou plus ouvert ; à lire le Global Times et tout specialement la partie "Devils", ce serait plutôt le contraire... Je dis simplement qu'on ne peut pas oublier que les jeunes d'aujourd'hui sont très différents de leurs parents au même âge et que ça implique nécessairement des changements dans la façon qu'ils ont de se définir en tant que Chinois et de nous définir en tant qu'étrangers. La frontière qui sépare les Chinois des "non-Chinois" est peut-être plus floue qu'elle n'y paraît ?

Mais c'est peut-être un excès d'optimisme ou bien la fin d'une longue journée...
J'avais juste envie de prendre part à la discussion...
Désolée pour la longueur ! Promis, première et dernière fois.

Et pourquoi c'est si important qu'il soit anglais ?

C.D.
 
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en chine, c est assez facile, vu qu il n y a pas trop de mixage!
mais c es n est pas le cas dans les pays de l ex -union sovietique!
la plupart des "races" vivent imbriqués les unes dans les autres, surtout en asie centrale ou les deportations ont etes les plus massives! (kasksthan et kirgistan)
la plupart des russes d asie centrale ont etes deportés la par staline pendent et apres la seconde guerre mondiale, et la plupart sont incapable de remonter plus loin que leur parents! (etaient ils russes blancs, allemands, coréens, japonais, juifs, ou kirgis, musulmans???????
ce qui pose de tres tres gros problemes d integrantion maintenant que ces republiques sont independantes et que les anciennes rancoeurs refont surface!
par ex, les kirgiz de souches peuvent ils traiter les russes (tres tres nombreux) qui vivent dans leur "pays" d envahisseurs et de colons, sachant tres bien que 99,9 pour cent d entre eux n ont jamais choisis de venir vivre la et ne connaissent pas leur point d origine en russie!
idem pour le kasakstan (ou de nombreux prisonniers allemands, japonais et coréens ont fait souche, ou un tres grand nombre de russe est venu dans le cadre de l operation "terre vierge" dans les années 60...
et que dire des "metisses" d ou viennent-ils réelement, dans des pays dont les frontieres ont éts dessinées artificiellement et sadiquement par Staline dnas le but de couper les liens culturels et geogaphiques homogenes qui existaient dans le but de produir le nouvel Homo Sovieticus, sans attache, sans passé!

on voit bien, en étant ici, que la catastrohe du (des peuples) peuple russe est loin d etre finie!
 
Comme toujours quand c'est long je n'ai pas eu le courage de tout lire mais je me souviens d'un article d'un Américain en France disant : « Vous ne deviendrez jamais Français. Vous pouvez passer toute votre vie en France, vous resterez toujours l'Américain ».

L'écrivain Julien Green est né en France de parents américains, a passé toute sa vie en France, et a écrit son œuvre en Français. Le magazine Lire n'en a pas moins titré il y a quelques années un article sur lui : « Un Américain à Paris ».
 
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J'ai tout simplement une question : Pourquoi vouloir devenir Chinois ? alors que meme certains Chinois veulent devenir autres que Chinois..
 
Le titre de l'article est plutot mal choisi si on lit un peu le contenu. Ce mec apparemment s'est fait pigeonner sa boite car il travaillait dans l'illegallité dans le monde des medias, et n'a certainement jamais réussi a digérer ses pertes. Tout son blabla sur le parti unique, les relation toutes liees a largent, la bulle immo qui va entrainer unenrevolution, cest pour se donner bonne conscience et un justificatif pour sexpliquer quil a perdu dans les affaires et mieux vivre son echec.

Quand a vouloir devenir chinois ? Non mais lol, qui veut un passeport de la rpc ici a part des clandos africains et encore ? Sil est bien integre il peut avoir la carte verte et devenir resident permanent, ce qui est beaucoup mieux que de perdre sa nationalite dorigine pour devenir chinois...
 
C'est le Yi King, la roue qui tourne, il aurait du savoir çà, surtout en Chine, les humeurs et tendances qu'il aimait tant ne durent jamais plus de 10 ans et changent tout le temps, pas forcément en sa faveur. C'est cyclique, et l'utopie n'est pas permise en Chine... Les rêveurs n'ont jamais leur places...
 
Le titre de l'article est plutot mal choisi si on lit un peu le contenu. Ce mec apparemment s'est fait pigeonner sa boite car il travaillait dans l'illegallité dans le monde des medias, et n'a certainement jamais réussi a digérer ses pertes. Tout son blabla sur le parti unique, les relation toutes liees a largent, la bulle immo qui va entrainer unenrevolution, cest pour se donner bonne conscience et un justificatif pour sexpliquer quil a perdu dans les affaires et mieux vivre son echec.

Quand a vouloir devenir chinois ? Non mais lol, qui veut un passeport de la rpc ici a part des clandos africains et encore ? Sil est bien integre il peut avoir la carte verte et devenir resident permanent, ce qui est beaucoup mieux que de perdre sa nationalite dorigine pour devenir chinois...
MTT, c'est ton opinion et tu dis toi-même "apparemment", donc tu ne sais pas vraiment. Moi non plus mais je trouve que son "blabla" se tient. Je n'ai pas senti de problème de conscience dans son article. L'intérêt de son discours étant justement le "blabla" plus que le fait que Mr Kitto quitte la Chine. Je ne savais même pas qu'il y était, donc qu'il parte ne me fera que peu de peine.
Personnellement je ne ferais pas de procès d'intention à ceux qui veulent devenir chinois ou autre (et je ne crois me souvenir pas que Mr Kitto ait affirmé une telle chose). On peut aussi dans ce cas vouloir juger ceux qui font le choix de venir en Chine, de s'y installer, d'y fonder une famille, d'y tenter leur chance, d'y croire tout simplement... Et comme le chantait si justement le grand Tonton David: "chacun sa route, chacun son chemin":)
 
MTT, c'est ton opinion et tu dis toi-même "apparemment", donc tu ne sais pas vraiment. Moi non plus mais je trouve que son "blabla" se tient. Je n'ai pas senti de problème de conscience dans son article. L'intérêt de son discours étant justement le "blabla" plus que le fait que Mr Kitto quitte la Chine. Je ne savais même pas qu'il y était, donc qu'il parte ne me fera que peu de peine.
Personnellement je ne ferais pas de procès d'intention à ceux qui veulent devenir chinois ou autre (et je ne crois me souvenir pas que Mr Kitto ait affirmé une telle chose). On peut aussi dans ce cas vouloir juger ceux qui font le choix de venir en Chine, de s'y installer, d'y fonder une famille, d'y tenter leur chance, d'y croire tout simplement... Et comme le chantait si justement le grand Tonton David: "chacun sa route, chacun son chemin":)

Je suis assez d'accord avec MTT. Même si on ne la sens pas dans le texte, en analysant on s'apperçoit que la rancoeur est bien présente. A moins que le bonhomme ait un sacré problème, il ne faut pas 16 ans pour s'appercevoir des problèmes qu'il mentionne. Et même si la raison principale de son départ est l'éducation de ses enfants, on sent que tout le reste le pèse lourdement et qu'il est bien content de partir. On sent pas de nostalgie, il énumère des points négatifs les uns après les autres.

En tout cas cet article semble confirmer que nous ne sommes que de passage ici et que tot ou tard on jugera pour une raison ou pour une autre que la vie sera meilleure ailleurs. Utile de garder ca à l'esprit avant de s'engager dans une relation sérieuse avec une chinoise en Chine.
 
That's China !

Très intéressant point de vue sur l’éducation en Chine.

Pour le reste Mark Kitto a déjà raconté son histoire, tristement célèbre*, dans son livre "China Cuckoo : How I lost a fortune and found a life in China" (Réédité "Chasing China: How I Went to China in Search of a Fortune and Found a Life").

(*Sinophile, créateur des magazines à succès "That’s". Il a été évincé de la tête de son entreprise par les autorités chinoises dans un vain combat de David contre Goliath, il a ensuite changer catégoriquement de vie en allant s’installer avec sa famille dans les montagnes de Moganshan. Il collabore depuis à Prospect Magazine.)
 
quelqu'un sais plus de detail sur le faite du pourquoi et comment il a ete evincer de sa boite ? Ca fait un peu peur quand on se dit qu'on veut monter sa boite ici.
 
Pour aller plus loin

Voila le lien d'un autre article d'un autre expat' anglais qui quitte la Chine mais pour d'autres raisons:
Lien retiré