LE MONDE du 8 décembre 2014
Après la corruption, le Parti communiste chinois a un nouvel ennemi : les « branleurs », en chinois les diaosi (littéralement « poil de bite »). Dans un article publié le 2 décembre, le très sérieux Quotidien du peuple, la voix du Parti communiste, dont le titre de « une » a été calligraphié par le président Mao en personne, s’inquiète de cette « mode ». « Beaucoup de jeunes se désignent désormais comme branleurs (…). Hommes ou femmes, qu’ils aient un peu de succès ou soient paresseux et décadents, tous se battent consciemment ou inconsciemment pour décrocher cette étiquette. Si vous ne l’êtes pas, c’est comme si vous vous détachiez des masses », s’inquiète le journal.
Venu du Net, ce terme désignait au départ, de manière péjorative, les nuls ou les ratés – tous ceux qui n’arrivaient pas à se faire une place au sein de la Chine qui gagne. Mais de plus en plus de jeunes, qui refusent le système et sa course à l’argent et aux honneurs, ou qui détestent les héritiers du régime communiste aux privilèges exorbitants, ont revendiqué l’appellation. Une contre-culture est née. Etre diaosi n’est plus une injure, mais une fierté. Les médias et le marketing s’en sont emparés. Un comique en a même fait son beurre dans une série diffusée sur Sohu, l’un des plus grands sites du pays : ses sketches traitent des travers de la Chine urbaine.
http://pan.baidu.com/s/1rn4x4
Après la corruption, le Parti communiste chinois a un nouvel ennemi : les « branleurs », en chinois les diaosi (littéralement « poil de bite »). Dans un article publié le 2 décembre, le très sérieux Quotidien du peuple, la voix du Parti communiste, dont le titre de « une » a été calligraphié par le président Mao en personne, s’inquiète de cette « mode ». « Beaucoup de jeunes se désignent désormais comme branleurs (…). Hommes ou femmes, qu’ils aient un peu de succès ou soient paresseux et décadents, tous se battent consciemment ou inconsciemment pour décrocher cette étiquette. Si vous ne l’êtes pas, c’est comme si vous vous détachiez des masses », s’inquiète le journal.
Venu du Net, ce terme désignait au départ, de manière péjorative, les nuls ou les ratés – tous ceux qui n’arrivaient pas à se faire une place au sein de la Chine qui gagne. Mais de plus en plus de jeunes, qui refusent le système et sa course à l’argent et aux honneurs, ou qui détestent les héritiers du régime communiste aux privilèges exorbitants, ont revendiqué l’appellation. Une contre-culture est née. Etre diaosi n’est plus une injure, mais une fierté. Les médias et le marketing s’en sont emparés. Un comique en a même fait son beurre dans une série diffusée sur Sohu, l’un des plus grands sites du pays : ses sketches traitent des travers de la Chine urbaine.
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