Un partenariat entre Beijing et Washington est il possible ? [Update]
La question de la relation Washington Beijing s'impose comme l'une des plus centrales des relations internationales. Face à une administration Obama ouverte au dialogue et à une Chine de plus en plus décomplexée, un partenariat durable est il possible ?
L'amérique d'Obama peut elle s'engager durablement dans un nouveau partenariat avec la chine? En théorie, bien sur, et par nécessité sans doute, notamment pour répondre aux enjeux globaux, comme la crise économique internationale, ou encore les questions environnementales et énergétiques. Quelle que soit la perception que les spécialiste de la Chine à Whashington ont de Beijing génère des inquiétudes outre atlantique, qu'il est difficile de ne pas entrevoir, derrière les déclarations de bonne intentions, des lignes de tensions révélatrices des difficultés dans la mise en place de la smart Diplomacy, véritable slogan de la politique étrangère des deux premières années de l'administration Obama.
Jean Luc DOMENACH estime que pour définir la relation Beijing Washington le "terme de jeu parait plus approprié que celui de conflit, et a fortiori de nouvelle Guerre froide, qui a encombré les journaux occidentaux". Rien de comparable donc avec la confrontation Whashington Moscou qui risquait a tout moment de dégénérer en escalade militaire et en confrontation planétaire. La Chine sait quelle est et quelle restera à bien des égards la place des etats unis sur la scène internationale. Si la rivalité est réelle, notamment dans le futur, il est déplacé de comparer cette situationa vec celle de la guerre froide et l'opposition des deux blocs. Pour autant, dans ce jeu, les Etats Unis se doivent de définir de nouvelles règles adaptées à la nette progression de la Chine, tant au niveau régionale qu'international. C'est le cas dans le domaine économique, le "miracle chinois" s'étant poursuivi sous l'administration Bush. Mais également au plan stratégique: Beijing joue un role de plus en plus important dans plusieurs dossiers et voit sa diplomatie monter en puissance de manière considérable.
Dans la relation entre les deux pays, la marge de manœuvre politique de Washington est désormais d'autant plus réduite que la chine est devenue une puissance commerciale qui impose le respect et dont les consommateurs américains ne peuvent plus se passer. Les Etats Unis sont même aujourd’hui débiteurs vis-a-vis de la puissance émergente. Les importations américaines en provenance de Chine, déjà 6 fois supérieures aux exportations vers Beijing, progressent de 30% par an, ce qui a pour effet de provoquer un déficit commercial vertigineux: plus de 200 milliards de dollars par an. Et les prévisions tablent sur une aggravation de cette tendance dans les prochaines années. Nul besoin dès lors de rappeler les multiples enjeux internes aux USA qui pourraient influencer l'attitude diplomatique envers un état perçu a tort ou à raison non seulement comme potentiellement menaçant mais également comme dangereux pour la santé de l'économie américaine. Pour toutes ces raisons, et dans le cadre de sa politique d'acteur responsable, les USA encouragent la Chine à agir raisonnablement en tant que puissance influente autant sur la scène économique que sécuritaire. La Chine apprécie dans l'ensemble cette position américaine, mais ne souhaite pas nécessairement jouer un rôle dicté par Washington. Sur ce point, Zbigniew Brzezinski et John Mearsheimer s’interrogent: "Pourquoi devons nous penser que la Chine agirait différemment des USA?" Ils rappellent ainsi que les tentations hégémoniques régionales sont également été observées aux USA au XIXème siècle, et qu'une telle attitude de la part de la Chine en Asie du Nord-Est, même dangereuse, ne serait dès lors que la conséquence logique de sa montée en puissance.
dans ce contexte, si le smart power s'impose dans la relation avec la chine, les succès de celui-ci ne seront possibles qu'en fonction des réponses de Beijing. Or, on n peut légitimement s'interroger sur ces réponses quand on sait que les dirigeants de Beijing et les principaux experts chinois des USA estiment que ce pays est engagé dans la voie du déclin sur le long-terme. De même, si les limites à l'amélioration des relations Washington-Beijing sont nombreuses, l'acceptation par les USA de l'existence d'un soft power chinois sera indispensable pour permettre un partenariat à la fois solide et durable.
Pour certains observateurs américains; le soft power américain a décliner en Asie du Nord-Est. Plus que la présence militaire, c'est en effet la capacité d'influence de Washington qui est mise à mal dans cette région, notamment dans le domaine économique. Le rapport Global Trends 2025, rendu publique en novembre2008 par le National Intelligence Council, prévoit même un glissement progressif du pouvoir économique de l'occident vers l'orient et met l'accent sur la montée en puissance de l'économie chinoise. Dès lors, les "Etats unis ne seront plus que l'un des principaux acteurs sur la scène internationale, même s'ils resteront le plus puissant".
En pleine crise économique, la campgne présidentielle américaine de 2008 fut d'ailleurs l'occasion de multiples interrogations sur le déclin progressif de Washington et sur les conséquences de cette perte d'hégémonie. Après l'arrivée au pouvoir de Barack Obama, l'économie morose ne fit que confirmer les difficultés auxquelles sont aujourd'hui exposés les USA, et les membres de l'administration reconnaissent eux-mêmes l'ampleur de la tâche. Cependant, une des particularités de l’administration Obama a consisté, en particulier dans la relation avec la Chine, à ne pas revenir sur le Soft Power hésitant des années Clinton, mais à proposer un Smart Power axé sur le partenariat. Plus qu'une rupture avec les années Bush, c'est une nouvelle donne qui est ici imposée aux pays asiaitiques, Chine en tête. Cela s'explique notamment par le fait que plusieurs experts de l'administration Obama estiment que la montée en puissance de l'économie chinoise peut avoir des effets positifs sur l'économie américaine: ils préconisent donc un plus grand partenariat.
Si l'affrontement du XXIème siècle est entre la Chine et les USA, la chine aura l'avantage. Si cet affrontement est entre la Chine et un système occidental ravivé, ce dernier triomphera.
Parallèlement au poids déclinant de l'économie américaine, Washington s'inquiète de la dégradation de l'image des USA sur la scène internationale, en Asie Pacifique comme ailleurs, ce qui a pour effet de diminuer l'influence de la première puissance mondiale. Au centre des critiques: l'unilatéralisme américain des années Bush et le Hard Power
privilégié par la Maison Blanche pendant les huit années de présidence républicaine. L'administration Obama doit redoubler d'efforts afin d'inverser la tendance, mais certains observateurs estiment déjà que les conséquences néfastes de l'unilatéralisme seront durables et que c'est l'unipolarité née suite à la Guerre Froide qui est irrémédiablement en train de disparaitre. Sur ce point, aucune région n'est plus pertinente que l'Asie Pacifique, en particulier compte tenu de l'émergence de la Chine, pour comprendre le déclin de Washington.
Reste cependant à savoir ce qui s'imposera durablement après l'unipolarité. Pour Jogn Ikenberry, très critique à l'égard de la politique étrangère menée sous l'administration Bush, le "moment unipolaire des USA va inévitablement vers sa fin.Si l'affrontement du XXIème siècle est entre la Chine et les USA, la chine aura l'avantage. Si cet affrontement est entre la Chine et un système occidental ravivé, ce dernier triomphera." Cet affrontement serait bien évidemment celui de deux modèles, a savoir une Chine poursuivant sa croissance économique exceptionnelle, mais refusant dans le même temps les nécessaires réformes politiques, sur la base des considérations actuelles. Dans la relation avec la Chine, le Smart Power américain est donc plus une stratégie sinon la seule de maintien de la puissance qu'une option une stratégie que le président américain s'est efforcé de mettre en place, notamment à l'occasion de ses deux tournées asiatiques, fin 2009 et 2010, au cours desquelles il a ménagé le partenaire chinois, mais cherché dans le même temps à renforcer le partenariat avec les autres puissances asiatiques, au premier rang desquelles le Japon et la Corée du Sud. Les inquiétudes constantes sur la montée en puissance militaire de la Chine, malgré le souhait de maintenir un dialogue sur les questions stratégiques sont également symptomatiques de cette stratégie qui cherche à définir une nouvelle relation associant un partenaire accru et une méfiance maitnenue.
Comment définir le Smart Power à l'égard de la chine?
Parmi les différents points développés dans le smart power figure sans surprise le dialogue avec la chine sur les réponses à apporter à la crise économique internationale. Le secrétaire au trésor Timothy Geithner a mis l'accent sur l'importance d'un tandem sino-américain fort dès sa première visite officielle à Beijing le 1er juin 2009. Il n'en a pas moins abordé les sujets qui fâchent comme l'éternelle question du taux de change de la monnaie chinoise, que les Occidentaux, Américains en tête jugent sous évaluées, au bénéfice des exportations chinoises. Etant donné leur importance, les actions de " la chine et des USA, individuellement et ensemble ont un impact direct sur la stabilité et la force du système économique international" a déclaré Timothy Geithner à l'Université de Beijing ou il a étudié le chinois. "Les problèmes internationaux ne pourront être résolus sans la coopération entre les USA et la CHine. Ceci est valable dans absolument tous les domaines, de la reprise économique à la refondation financière, en passant par le changement climatique et la politique énergétique. Moyennant quoi, les deux pays ont des défis à relever". a t il souligné. Côté américain, les autorités doivent notamment "créer un système financier plus stable, plus fort, protégeant mieux consommateurs et investisseurs" et faire en sorte que les "volumes d'épargnes croissent", tout en réduisant le déficit budgétaire. Quand à la Chine, elle doit accroître la consommation intérieure, dépendre moins des ses exportations et permettre au Yuan de s'apprécier grâce à un meilleur régime de taux de change: "Une plus grande flexibilité du taux de change aidera à rééquilibrer le modèle de croissance, soutiendra la demande intérieure et permettra à la politique monétaire d'etre davantage capable de réussir une croissance soutenue avec une inflation basse à l'avenir". Le ton est donné: Washington souhaite coopérer davantage avec Beijing sur les questions économiques et monétaires mais ne lâchent pas la pression sur les points litigieux.
L'administration Obama souhaite étendre la coopération avec la Chine à d'autre domaines notamment à des enjeux globaux contemporains, tels que l'énergie, le climat ou l’environnement. Hillary Clinton effectua son premier déplacement officiel en Asie en tant que Secrétaire d'Etat se rendant successivement au Japon, en Indonésie, en Corée du Sud et finalement en Chine à la mi-février 2009. Lors de cette tournée, elle était accompagnée de Todd Stern, son représentant en Chine à la spécial pour les questions liées au changement climatique. Cet ancien conseiller du président Bill Clinton, négociateur des accords de Kyoto, était tout particulièrement attendu en Chine. "Il est clair que les USA vont mettre l'accent sur le climat dans leur relation globale avec la Chine", analysait Michael Green, ancien responsable du Conseil de Sécurité Nationale, quelques jours avant la tournée. "Ce devrait être une tournée d'écoute" jugeait pour sa part Elizabeth Economy, directrice des études sur l'Asie au Consil on Foreign Relations ajoutant "qu'il faut entendre de la bouche des Chinois quelles sont leurs priorités dans leurs relations avec les USA parce que c'est ainsi que nous pourrons obtenir du poids". Ce déplacement marquait ainsi de manière très nette qu'avant de prendre des décisions dans cette région jugée prioritaire, la nouvelle administration se mettait à l'écoute de ses partenaires et alliés. Il exprima également le souhait de Washington de travailler de concert avec la Chine sur des questions globales. C'est une des particularités du Smart Power: les enjeux sont de taille et le besoin de travailler avec la chine est tout aussi indispensable.
La question de la relation Washington Beijing s'impose comme l'une des plus centrales des relations internationales. Face à une administration Obama ouverte au dialogue et à une Chine de plus en plus décomplexée, un partenariat durable est il possible ?
L'amérique d'Obama peut elle s'engager durablement dans un nouveau partenariat avec la chine? En théorie, bien sur, et par nécessité sans doute, notamment pour répondre aux enjeux globaux, comme la crise économique internationale, ou encore les questions environnementales et énergétiques. Quelle que soit la perception que les spécialiste de la Chine à Whashington ont de Beijing génère des inquiétudes outre atlantique, qu'il est difficile de ne pas entrevoir, derrière les déclarations de bonne intentions, des lignes de tensions révélatrices des difficultés dans la mise en place de la smart Diplomacy, véritable slogan de la politique étrangère des deux premières années de l'administration Obama.
Jean Luc DOMENACH estime que pour définir la relation Beijing Washington le "terme de jeu parait plus approprié que celui de conflit, et a fortiori de nouvelle Guerre froide, qui a encombré les journaux occidentaux". Rien de comparable donc avec la confrontation Whashington Moscou qui risquait a tout moment de dégénérer en escalade militaire et en confrontation planétaire. La Chine sait quelle est et quelle restera à bien des égards la place des etats unis sur la scène internationale. Si la rivalité est réelle, notamment dans le futur, il est déplacé de comparer cette situationa vec celle de la guerre froide et l'opposition des deux blocs. Pour autant, dans ce jeu, les Etats Unis se doivent de définir de nouvelles règles adaptées à la nette progression de la Chine, tant au niveau régionale qu'international. C'est le cas dans le domaine économique, le "miracle chinois" s'étant poursuivi sous l'administration Bush. Mais également au plan stratégique: Beijing joue un role de plus en plus important dans plusieurs dossiers et voit sa diplomatie monter en puissance de manière considérable.
Dans la relation entre les deux pays, la marge de manœuvre politique de Washington est désormais d'autant plus réduite que la chine est devenue une puissance commerciale qui impose le respect et dont les consommateurs américains ne peuvent plus se passer. Les Etats Unis sont même aujourd’hui débiteurs vis-a-vis de la puissance émergente. Les importations américaines en provenance de Chine, déjà 6 fois supérieures aux exportations vers Beijing, progressent de 30% par an, ce qui a pour effet de provoquer un déficit commercial vertigineux: plus de 200 milliards de dollars par an. Et les prévisions tablent sur une aggravation de cette tendance dans les prochaines années. Nul besoin dès lors de rappeler les multiples enjeux internes aux USA qui pourraient influencer l'attitude diplomatique envers un état perçu a tort ou à raison non seulement comme potentiellement menaçant mais également comme dangereux pour la santé de l'économie américaine. Pour toutes ces raisons, et dans le cadre de sa politique d'acteur responsable, les USA encouragent la Chine à agir raisonnablement en tant que puissance influente autant sur la scène économique que sécuritaire. La Chine apprécie dans l'ensemble cette position américaine, mais ne souhaite pas nécessairement jouer un rôle dicté par Washington. Sur ce point, Zbigniew Brzezinski et John Mearsheimer s’interrogent: "Pourquoi devons nous penser que la Chine agirait différemment des USA?" Ils rappellent ainsi que les tentations hégémoniques régionales sont également été observées aux USA au XIXème siècle, et qu'une telle attitude de la part de la Chine en Asie du Nord-Est, même dangereuse, ne serait dès lors que la conséquence logique de sa montée en puissance.
dans ce contexte, si le smart power s'impose dans la relation avec la chine, les succès de celui-ci ne seront possibles qu'en fonction des réponses de Beijing. Or, on n peut légitimement s'interroger sur ces réponses quand on sait que les dirigeants de Beijing et les principaux experts chinois des USA estiment que ce pays est engagé dans la voie du déclin sur le long-terme. De même, si les limites à l'amélioration des relations Washington-Beijing sont nombreuses, l'acceptation par les USA de l'existence d'un soft power chinois sera indispensable pour permettre un partenariat à la fois solide et durable.
Pour certains observateurs américains; le soft power américain a décliner en Asie du Nord-Est. Plus que la présence militaire, c'est en effet la capacité d'influence de Washington qui est mise à mal dans cette région, notamment dans le domaine économique. Le rapport Global Trends 2025, rendu publique en novembre2008 par le National Intelligence Council, prévoit même un glissement progressif du pouvoir économique de l'occident vers l'orient et met l'accent sur la montée en puissance de l'économie chinoise. Dès lors, les "Etats unis ne seront plus que l'un des principaux acteurs sur la scène internationale, même s'ils resteront le plus puissant".
En pleine crise économique, la campgne présidentielle américaine de 2008 fut d'ailleurs l'occasion de multiples interrogations sur le déclin progressif de Washington et sur les conséquences de cette perte d'hégémonie. Après l'arrivée au pouvoir de Barack Obama, l'économie morose ne fit que confirmer les difficultés auxquelles sont aujourd'hui exposés les USA, et les membres de l'administration reconnaissent eux-mêmes l'ampleur de la tâche. Cependant, une des particularités de l’administration Obama a consisté, en particulier dans la relation avec la Chine, à ne pas revenir sur le Soft Power hésitant des années Clinton, mais à proposer un Smart Power axé sur le partenariat. Plus qu'une rupture avec les années Bush, c'est une nouvelle donne qui est ici imposée aux pays asiaitiques, Chine en tête. Cela s'explique notamment par le fait que plusieurs experts de l'administration Obama estiment que la montée en puissance de l'économie chinoise peut avoir des effets positifs sur l'économie américaine: ils préconisent donc un plus grand partenariat.
Si l'affrontement du XXIème siècle est entre la Chine et les USA, la chine aura l'avantage. Si cet affrontement est entre la Chine et un système occidental ravivé, ce dernier triomphera.
Parallèlement au poids déclinant de l'économie américaine, Washington s'inquiète de la dégradation de l'image des USA sur la scène internationale, en Asie Pacifique comme ailleurs, ce qui a pour effet de diminuer l'influence de la première puissance mondiale. Au centre des critiques: l'unilatéralisme américain des années Bush et le Hard Power
privilégié par la Maison Blanche pendant les huit années de présidence républicaine. L'administration Obama doit redoubler d'efforts afin d'inverser la tendance, mais certains observateurs estiment déjà que les conséquences néfastes de l'unilatéralisme seront durables et que c'est l'unipolarité née suite à la Guerre Froide qui est irrémédiablement en train de disparaitre. Sur ce point, aucune région n'est plus pertinente que l'Asie Pacifique, en particulier compte tenu de l'émergence de la Chine, pour comprendre le déclin de Washington.
Reste cependant à savoir ce qui s'imposera durablement après l'unipolarité. Pour Jogn Ikenberry, très critique à l'égard de la politique étrangère menée sous l'administration Bush, le "moment unipolaire des USA va inévitablement vers sa fin.Si l'affrontement du XXIème siècle est entre la Chine et les USA, la chine aura l'avantage. Si cet affrontement est entre la Chine et un système occidental ravivé, ce dernier triomphera." Cet affrontement serait bien évidemment celui de deux modèles, a savoir une Chine poursuivant sa croissance économique exceptionnelle, mais refusant dans le même temps les nécessaires réformes politiques, sur la base des considérations actuelles. Dans la relation avec la Chine, le Smart Power américain est donc plus une stratégie sinon la seule de maintien de la puissance qu'une option une stratégie que le président américain s'est efforcé de mettre en place, notamment à l'occasion de ses deux tournées asiatiques, fin 2009 et 2010, au cours desquelles il a ménagé le partenaire chinois, mais cherché dans le même temps à renforcer le partenariat avec les autres puissances asiatiques, au premier rang desquelles le Japon et la Corée du Sud. Les inquiétudes constantes sur la montée en puissance militaire de la Chine, malgré le souhait de maintenir un dialogue sur les questions stratégiques sont également symptomatiques de cette stratégie qui cherche à définir une nouvelle relation associant un partenaire accru et une méfiance maitnenue.
Comment définir le Smart Power à l'égard de la chine?
Parmi les différents points développés dans le smart power figure sans surprise le dialogue avec la chine sur les réponses à apporter à la crise économique internationale. Le secrétaire au trésor Timothy Geithner a mis l'accent sur l'importance d'un tandem sino-américain fort dès sa première visite officielle à Beijing le 1er juin 2009. Il n'en a pas moins abordé les sujets qui fâchent comme l'éternelle question du taux de change de la monnaie chinoise, que les Occidentaux, Américains en tête jugent sous évaluées, au bénéfice des exportations chinoises. Etant donné leur importance, les actions de " la chine et des USA, individuellement et ensemble ont un impact direct sur la stabilité et la force du système économique international" a déclaré Timothy Geithner à l'Université de Beijing ou il a étudié le chinois. "Les problèmes internationaux ne pourront être résolus sans la coopération entre les USA et la CHine. Ceci est valable dans absolument tous les domaines, de la reprise économique à la refondation financière, en passant par le changement climatique et la politique énergétique. Moyennant quoi, les deux pays ont des défis à relever". a t il souligné. Côté américain, les autorités doivent notamment "créer un système financier plus stable, plus fort, protégeant mieux consommateurs et investisseurs" et faire en sorte que les "volumes d'épargnes croissent", tout en réduisant le déficit budgétaire. Quand à la Chine, elle doit accroître la consommation intérieure, dépendre moins des ses exportations et permettre au Yuan de s'apprécier grâce à un meilleur régime de taux de change: "Une plus grande flexibilité du taux de change aidera à rééquilibrer le modèle de croissance, soutiendra la demande intérieure et permettra à la politique monétaire d'etre davantage capable de réussir une croissance soutenue avec une inflation basse à l'avenir". Le ton est donné: Washington souhaite coopérer davantage avec Beijing sur les questions économiques et monétaires mais ne lâchent pas la pression sur les points litigieux.
L'administration Obama souhaite étendre la coopération avec la Chine à d'autre domaines notamment à des enjeux globaux contemporains, tels que l'énergie, le climat ou l’environnement. Hillary Clinton effectua son premier déplacement officiel en Asie en tant que Secrétaire d'Etat se rendant successivement au Japon, en Indonésie, en Corée du Sud et finalement en Chine à la mi-février 2009. Lors de cette tournée, elle était accompagnée de Todd Stern, son représentant en Chine à la spécial pour les questions liées au changement climatique. Cet ancien conseiller du président Bill Clinton, négociateur des accords de Kyoto, était tout particulièrement attendu en Chine. "Il est clair que les USA vont mettre l'accent sur le climat dans leur relation globale avec la Chine", analysait Michael Green, ancien responsable du Conseil de Sécurité Nationale, quelques jours avant la tournée. "Ce devrait être une tournée d'écoute" jugeait pour sa part Elizabeth Economy, directrice des études sur l'Asie au Consil on Foreign Relations ajoutant "qu'il faut entendre de la bouche des Chinois quelles sont leurs priorités dans leurs relations avec les USA parce que c'est ainsi que nous pourrons obtenir du poids". Ce déplacement marquait ainsi de manière très nette qu'avant de prendre des décisions dans cette région jugée prioritaire, la nouvelle administration se mettait à l'écoute de ses partenaires et alliés. Il exprima également le souhait de Washington de travailler de concert avec la Chine sur des questions globales. C'est une des particularités du Smart Power: les enjeux sont de taille et le besoin de travailler avec la chine est tout aussi indispensable.
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