Troll du 1er avril ou témoignage reel d'un expat de Shanghai ?

Dagobert Ier

Membre Gold
04 Juil 2010
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Wuhan
Je suis tombé sur un témoignage d'un expatrié de Shanghai, Jonathan Nussbaumer.

"Lundi 21 mars, 14 heures. Voici le SMS que m'envoie un ami qui est aussi à Shanghai :
« BBC Flash News : le gouvernement japonais confirme les fuites, les radiations arrivent à Shanghai à 16 heures. Imbibez votre thyroïde de Bétadine. »
Le « hoax » (rumeur) se répand comme une traînée de poudre parmi la communauté française de Shanghai. Et le démenti du consul, qui ne tarde pas à arriver, peine à convaincre face aux images anxiogènes de Fukushima dans la fumée, découvertes la veille et qui continuent d'être diffusées en boucle sur Lien retiré.
Même si 2 000 km nous séparent de Sendai, soit autant qu'entre Tchernobyl et Paris, le service nucléaire de l'ambassade, qui assure qu'il « n'existe pas de données en temps réel sur l'exposition à la radioactivité en Chine » (alors que ces données sont tout à fait disponibles, certes en chinois, sur le site du ministère de la Protection de l'Environnement), ne semble pas tout à fait à la hauteur des événements [...]"

La suite à cette adresse

Caricature, témoignage fidèle de la réalité ou poisson d'avril ?
 
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rue 89

Salut,

Article incroyable, merci pour vos commentaires!!

Le « hoax » (rumeur) se répand comme une traînée de poudre parmi la communauté française de Shanghai. Et le démenti du consul, qui ne tarde pas à arriver, peine à convaincre face aux images anxiogènes de Fukushima dans la fumée, découvertes la veille et qui continuent d'être diffusées en boucle sur Lien retiré.
Même si 2 000 km nous séparent de Sendai, soit autant qu'entre Tchernobyl et Paris, le service nucléaire de l'ambassade, qui assure qu'il « n'existe pas de données en temps réel sur l'exposition à la radioactivité en Chine » (alors que ces données sont tout à fait disponibles, certes en chinois, sur le site du ministère de la Protection de l'Environnement), ne semble pas tout à fait à la hauteur des événements.
Il faut dire que la fuite massive d'1,34 milliards de Chinois ne s'improviserait pas, même si ce ne serait pas une première. Chaque année, le nouvel an chinois est la plus grande migration humaine de la planète avec près de deux milliards de voyages individuels en deux semaines, laissant Shanghai quasiment déserte.
Pour l'heure, à défaut d'envisager un retour anticipé en France, je me sers un petit Lalande-de-Pomerol local.
Mardi 22 mars


Je ne suis toujours pas au bureau à midi. Un fonctionnaire de police zélé a jugé bon de me délester de dix euros et de me faire passer la matinée au poste, pour une histoire douteuse de papiers insuffisamment en règle.
Ce sont ces anecdotes qui rappellent à l'étranger, enivré par l'excitation de la vie shanghaïenne, l'autoritarisme de l'Etat chinois. Il est par exemple impensable de tester son statut sérologique [VIH] en Chine : non seulement un test positif est synonyme de reconduite automatique à la frontière, mais l'hôpital a dans tous les cas l'obligation de transmettre aux autorités le nom des personnes testées et donc susceptibles d'avoir eu un comportement à risque.
Quant au Great Firewall of China, il censure, pardon « harmonise », purement et simplement Facebook, YouTube et Twitter et est de plus en plus difficile à contourner.
Les révolutions arabes ne vont probablement rien y changer. En 2011, alors que l'on capte la 3G partout dans le métro à Shanghai, certains de mes collègues n'ont jamais entendu parler de Facebook.
Sur Sina, le site aseptisé de micro-blogging chinois, le terme « fuite nucléaire » est censuré depuis ce mardi matin, notamment pour éviter d'alimenter les rumeurs concernant une possible contamination du sel de table.
Ce n'est donc pas à cause de sa haute teneur en iode que je ne trouve plus de sel chez Carrefour mais bien parce que de nombreux Chinois sont désormais persuadés que tout le sel chinois vient du Japon – ce qui est absurde – et qu'il faut se ruer dessus avant qu'il ne soit contaminé.
Quant à la véritable pastille d'iode stable, elle s'échange au noir à 500 euros dans les ruelles perpendiculaires à Nanjing Road, sauf à opter pour les pilules low-cost conseillées par le pharmacien de mon quartier, dont le dosage est si faible qu'il faudrait en avaler une bonne centaine pour être protégé.
Mercredi 23 mars


Le commercial avec lequel je déjeune repousse quelques algues sur le bord de son assiette, craignant leur contamination, et m'explique :
« Par les temps qui courent, je ne compte pas aller au Japon. Je n'y suis de toute façon jamais allé. Tu sais, les Chinois n'aiment pas les Japonais. C'est comme les Anglais et les Allemands. »
Désormais rompu aux circonvolutions et aux détours de langage, le plus étonnant pour moi dans ces propos est leur netteté peu commune.
« L'arbre tordu vivra sa vie, l'arbre droit finira en planche », rappelle d'ailleurs le proverbe chinois. Une suggestion est un ordre, une hésitation un refus.
Jeudi 24 mars


J'ai encore été trop imprudent ce matin dans la distribution de mes cartes de visite. Cette Chinoise qui me drague désormais par SMS était donc visiblement moins intéressée par mon PowerPoint que par mon bon mètre quatre-vingt-treize, mes cheveux blonds et mon supposé romantisme à la française (tapez « France » sur Youku, le YouTube local, et vous tomberez sur la recette du french kiss et les clips d'Alizée).
Une étude récente de l'Essec, menée auprès de 3 000 personnes de milieux favorisés dans le monde entier, a d'ailleurs montré que si les Américains, les Anglais et les Allemands estiment que l'intelligence est le principal critère de réussite de la vie professionnelle, les Chinois pensent qu'il s'agit plutôt du réseau (notons qu'ils sont rejoints en ce sens par les… Français ! ).
Il serait impossible pour mon entreprise de se développer sans être aux petits oignons avec ses fournisseurs, ses clients mais aussi avec les fonctionnaires du Parti. Le réseau est, pour les Chinois, le meilleur moyen de bénéficier d'un appui et d'une loyauté en toutes circonstances.
Dans ma poche, mon téléphone vibre : les employés de la filiale japonaise sont tous sains et saufs.
Vendredi 25 mars


Tout en dégustant un croissant (« Quel bonheur ! »), je passe en revue les journaux, où la crise japonaise semble désormais s'effacer au profit de l'offensive sur la Libye.
En ce vendredi gai et ensoleillé, le premier depuis la fin de cet hiver bien plus rigoureux qu'à Paris, une Chine déjà amnésique des drames japonais semble reprendre le cours de sa vie et de ses cours collectifs de taï-chi-chuan.
 
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C'est devenu la mode chez certains médias écrire des conneries pour faire réagir les gens.
 
j'avais également lu ce "témoignage" pathétique, je ne pense pas que ce soit une plaisanterie

ce qui est incroyable c'est que ce mec est X-corps des mines, en gros le truc le plus difficile à avoir pour un Français de 20 ans avec une tête bien pleine

no comment...
 
j'avais également lu ce "témoignage" pathétique, je ne pense pas que ce soit une plaisanterie

ce qui est incroyable c'est que ce mec est X-corps des mines, en gros le truc le plus difficile à avoir pour un Français de 20 ans avec une tête bien pleine

no comment...

Comme quoi, on peut avoir plein de beaux diplomes mais etre un con de premiere...
 
Le site rue89 n'est pas connu pour être d'un sérieux époustouflant.
C'est un site communautaire ou des non-journalistes sont publiés au milieu des journalistes.
Donc oui tu peux tomber sur ce genre d'article pourri.

Tout à fait d'accord un manque de sérieux évident et des articles qui transpirent la Gôôôôôôche, qui perdent ainsi fortement en crédibilité.

Il ne faut cependant pas déconner non plus, ce sont les journalistes qui choisissent de publier ou non un témoignage. C'est marrant de voir à quel point ils sont sélectifs dans leur combats.

En fait, j'ai la forte impression que c'est justement parce que cela correspond à ce qu'attendent les lecteurs de Rue89 (un amas de clichés plus ou moins vrais sur la dictature chinoise) que ce "témoignage" a été choisi.

Addendum : Qui a modifié le titre du sujet ? ça serait utile de dire pourquoi et de le signaler !
 
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Qui a modifié le titre du sujet ? ça serait utile de dire pourquoi et de le signaler !

Effectivement ça serait la moindre des politesses que de prévenir la personne concerné par MP lorsqu'il y as une modération .

Ushio
 
Au risque de me faire agresser, je dois vous avouer que je vous trouve dur avec lui. J'ai trouvé l'article marrant. Je ne sais pas si c'est sa vraie expérience personnelle mais c'est tout à fait plausible. Il faut prendre un peu de recul par rapport à ce qu'il écrit mais bon de là à dire que c'est n'importe quoi!

En revanche, j'ai rigolé à la lecture de certains commentaires sur le site de Rue89, car certains donnent leurs avis après une descente en flèche de l'article alors qu'ils n'ont jamais vécu en Chine!

Certains parlent de clichés mais franchement personne n'a jamais vécu une des situations décrites? Et puis vous tombez aussi dans le cliché "du français arrogant râleur qui est mieux que les autres et pas un petit bourgeois expat. Non un français qui connaît la vraie Chine". C'est dommage de critiquer aussi facilement et de tomber dans l'effet inverse de celui recherché.
 
En revanche, j'ai rigolé à la lecture de certains commentaires sur le site de Rue89, car certains donnent leurs avis après une descente en flèche de l'article alors qu'ils n'ont jamais vécu en Chine!
Pas plus à Pékin qu'à Shanghai, un flic ne m'a extorqué de l'argent. En revanche j'ai failli me prendre une prune car j'ai tardé à m'enregistrer au commissariat local. J'ai rarement (jamais ?) entendu les chinois vomir sur les japonais, en revanche Xinjiang et Hei ren oui, c'est con l'article n'en parle pas.

On passera sur la censure du web chinois et les VPN -quel rapport avec Fukushima ?-

Le sel qui viendrait du Japon ? Ce n'est plutôt les marais salans ou salines en bord de mer qui seraient contaminés ? J'ai peut être mal compris.

Long paragraphe pour nous parler du réseau en Chine, et accessoirement nous dire qu'il est grand, -quel rapport avec Fukushima ?- pour finir par savoir que ces collègues du Japon vont bien.

Enfin un dernier paragraphe pour nous parler du temps à Shanghai, et faire un peu de littérature.

Bon, dommage que ce soit dans la rubrique témoignage, avec pour titre "Crise nucléaire au Japon : journal d'un Français de Shanghai". On en apprend plus sur Shanghai que sur la crise nucléaire. Dommage.