Même avec la revalorisation de 16.5% qui a eu lieu dans la restauration ils peinent à recruter...
Donc tu confirmes ce qu'on dit, à force d'augmenter les minima sociaux prévus à l'origine pour les personnes qui n'ont pas d'alternatives et qu'on aide le temps qu'ils en trouvent une, certains les détournent de leur but premier et les considèrent comme des acquis / comme des alternatives au fait de travailler.
C'est justement pour cela qu'on te dit que mettre en place un RU à 2k ne fera que conforter ces comportements alors que cet argent ne tombe pas du ciel ... et n'est en rien un dû...
Merci d'avoir répondu à mon commentaire.
Par contre j'ai pas du tout compris ton développement derrière, avec la confirmation, minima sociaux etc...
J'ai pris l'exemple des USA parce que justement au USA c'est beaucoup plus difficile de se barrer et pis de toucher des allocs pendant 16 mois.
Le gros changement de "The Great Resignation" aux USA, c'est qu'avant les gens préféraient avoir un job de merde plutôt que rien, et maintenant ils préfèrent n'avoir rien plutôt qu'un job de merde. Donc les 30aires qui retournent vivre chez papa-maman le temps de se retourner, des gens qui décident de prendre quelques mois de répits avec leurs économies etc...
Ça force les boîtes à convaincre les gens, revalorisation des salaires, pleins d'avantages etc... Ça profite beaucoup aux travailleurs.
Pour en revenir à la restauration, j'ai personnellement livrer des pizzas pendant 6 mois pour financer un voyage et mon expérience a était intéressante car j'ai fait ce boulot après avoir quitté un poste type "ingénieur informatique" bac+5.
Livreur de pizza style Domino :
Les (+) :
- boulot très facile à faire, en quelques jours j'ai pu gérer le truc au minimum et en 3 mois j'avais fait le tour et je n'avais plus rien à apprendre.
- peu de fatigue accumulé sur le job, on se fatigue normalement mais c'est pas éreintant. Le petit plus physique de la marche à pied, on se rode en 2-3 semaines.
- aucune responsabilité. Le pire du pire c'est que je me loupe dans une commande de pizzas. Donc absolument rien à foutre, personne ne peut crever, ou perdre son boulot, ou perdre énormément de fric à cause de moi. Aucune pression.
- le manager qui me pousse au taff en mode "faut aller plus vite", j'étais bien plus mature que les jeunots de 20 ans et donc je m'en foutais. Soit le mec est pas content et il me vire, soit je fais de mon mieux et c'est tout. En plus on finit par apprendre le fonctionnement et on trouve des astuces. Genre si le patron me casse les couilles quand je vais pisser dans les vestiaires entre 2 livraisons, bah je vais pisser dehors pendant mes livraisons.
Les (-) :
- travail en extérieur, hiver très froid, automne pluvieux, été très chaud.
- salaire pas folichon. On bosse, on bosse, et puis au bout de 3 mois on se rend compte qu'on ne mets pas beaucoup d'argent de côtés.
- On accomplit rien de transcendant. Livrer des pizzas à des jeunes bourrés en soirée, on aide pas le monde, et on ne travaille pas sur un projet qui nous grandit. Rien qui ne tire l'âme vers le haut quoi.
Verdict : pas étonnant que ce genre de métier ne vende pas du rêve, que ça soit payé le minimum, et que y'ait un turn-over de ouf.
Par contre, cela veut dire aussi pour moi que livreur de pizza c'est le benchmark du SMIC.
C'est un boulot facile à faire sans aucune pression. Donc si un boulot est un poil plus difficile, ou un poil plus stressant, alors on doit être payé plus.
Car sinon l'offre n'est pas attractive, et autant aller livrer des pizzas.
Donc un restau qui embauche des serveurs et qui leur demande d'être diplômé en hôtellerie pour ensuite payé le SMIC, bah c'est super limite. Il faut que le jeûne soit ultra motivé (donc le domaine lui tire l'âme vers le haut), soit qu'il y est de vrais possibilités de monter les échelles rapidement. Parce que si c'est juste un taff pour faire des sous alors autant aller livrer des pizzas.
Pas étonnant si c'est gens là n'arrivent pas à attirer du monde.
