Il faut distinguer mondialisation, capitalisme et politique qui sont souvent amalgamés mais qui n'ont rien à voir.
La mondialisation (néo-libéralisme) est idéologique, permet de faire baisser les coûts en augmentant la zone de marché donc la concurrence.
Le capitalisme/libéralisme économique (pas incompatible avec le protectionnisme) est simplement un outil économique de production, qui permet d'optimiser la production et limiter les pénuries et surplus, afin d'adapter à la volée la chaine de production à la demande.
Stricto sensu, le capitalisme repose sur la privatisation des moyens de productions (en opposition au communisme) et l'accumulation du capital dans la recherche du profit. La notion d'équilibre offre vs demande n'est qu'un moyen pour répondre et optimiser l'objectif de profit et tel que tu le définis, cela réponds plutôt à l'approche libéraliste du capitalisme avec l'autorégulation du système par le jeu du marché. C'est une tendance (certes dominante) parmi de nombreuses autres approches du capitalisme. Dans le libéralisme, le rôle de l'état en tant que régulateur peut être maintenu ainsi qu'un spectre de services publics assez large.
Dans sa définition originale, le capitalisme est vraiment un concept très large...
Sur ta définition du néolibéralisme tu es un peu réducteur.
Le néolibéralisme ne se résume pas au concept d'une économie mondialisée qui n'est qu'une échelle qui lui permet de s'exprimer encore plus. Il s'évertue avant tout à réduire l'intervention et le rôle de l'état à son strict minimum. Seul un marché fonctionnant en totale liberté (anarchie) parviendra au juste équilibre.
Pour Friedman seule l'armée n'était pas privatisable et devait relever du rôle exclusif de l'état. La norme est un problème en soi et l'ouverture des services public au marché privé une nécessité.
Par contre, sous toutes ses formes et sa mise en application, il ne cherche pas forcément par essence à limiter les pénuries car abondance de bien peut nuire au marché et au profit. La rareté fait aussi le prix.... La concurrence telle que souhaitée n'est pas une constante dans les résultats.
Nombreux sont les exemples de marchés de quasi monopole ou partagés par seulement quelques intervenants. Souvent sur des secteurs très influents par ailleurs (GAFA, Pétrole, énergie, terres rares etc....).
Et les politiques locales peuvent influer sur les fameux gaspillages écologiques par exemple. Ces politiques locales peuvent diriger la R&D capitaliste dans telle ou telle direction, par exemple en interdisant le plastique, les entreprises vont développer des alternatives pour résoudre ce problème et donc gagner de l'argent.
Souvent les critiques envers le capitalisme sont des critiques envers le mondialisme et des politiques locales et non le capitalisme.
Je serais assez d'accord avec ta dernière phrase si tu induis le capitalisme dans son concept de base.
Sur l'exemple choisi:
En théorie seulement car dans une économie mondialisée ton exemple avec l'interdiction du plastique peut aussi pénaliser le coût de production si l'équivalent est plus cher. Certes tu développe un nouveau marché mais tu peux aussi en tuer un autre ce qui mettra en péril ton nouveau marché.
Tu t'exposes aussi à ce que ledit produit fabriqué à l'autre bout du monde soit beaucoup moins cher. Tu résoudras peut être un souci de pollution mais en le basculant sur un autre....
Mais quelque part en reconnaissant le simple fait que la réponse est normative et d'ordre régalienne tu t'éloignes de ce qui fait l'essence même des mouvances libérales et néolibérales.
Le gaspillage n'est pas un problème pour l'économie tant qu'il n'influe pas sur le profit. Environ 50% de la nourriture produite dans le monde passe à la poubelle et aujourd'hui la tendance est à l'obsolescence programmée qu'elle soit qualitative ou soit disant technologique. Le gaspillage est aussi un bon moyen de faire tourner le système.
Sur le débat écologique:
Que tu le déclines sous toutes ses formes aucun théoricien capitaliste n'a intégré dans ses réflexions le capital de base à disposition. A savoir, la capacité de notre planète à répondre à nos besoins croissants sans avoir à piocher plus que ses capacités régénératrices.
Bien que Simone Weil avait mis en évidence ce paradoxe dès le début du 20ème siècle, on commence juste un peu à s'y pencher et y donner crédit.
La question se pose et de plus en plus. Comment un système reposant sur la croissance permanente peut il perdurer dans un monde au capital de base défini et limité et de surcroit de plus en plus plus peuplé?
Mais je connais déjà ta sempiternelle réponse. L'innovation et le progrès dans un système ou la somme des intérêt individuels répondra forcément à l'intérêt collectif. Joli pari....
Il conviendra donc à plus ou moins court terme de définir un intérêt supérieur à l'économie et le dogme de la croissance. La survie de notre espèce sinon tu te prépares à une immortalité dans un monde merdique cloitré chez toi avec ta clim au max...
Cela ne pourra s'envisager qu'en remettant en cause les approches libérales et néolibérales par un retour en force des pouvoirs régaliens et de l'homme en tant qu'animal social et responsable collectivement parlant.