Les tribulations en Chine de 2 jeunes Toulousains
Nous sommes 2 jeunes issus de l’agglomération Toulousaine. Ayant choisi de profiter de notre jeunesse pour voyager, nous avons cherché du travail a l étranger. C’est ainsi qu’ au hasard d’un site de recrutement de candidats pour des postes « au pair » nous sommes entrés en contact avec madame Luo Ying, en Chine. Je vais vous raconter nos tribulations, de notre préparation au voyage jusqu’a la rupture avec cette employeuse. Viendront ensuite quelques conclusions.
Luo Ying détient une agence dont le nom était Yingshang, ou Bonny-Bonny, nous ne saurons jamais. Sont objectif est d attire des étrangers afin de les placer dans des kindergartens (équivalent de nos écoles maternelles) de la ville de Changsha, dans la province du Hunan. L’anglais étant hélas plus porteur que le français, nous passons l entretien, lequel a eu lieu sur Skype. Notre niveau d anglais jugé suffisant, des lettres d’invitations en Chine nous sont envoyées, au nom de madame Luo Ying, et pas de l’entreprise. « Venez avec un visa de tourisme, nous le convertirons une fois sur place en visa approprié, business pour échange culturel ou étudiant, on verra, ne vous inquiétez pas on fait toujours comme ça » nous dirent ils. C’est ici que commencent nos déconvenues.
Vous pourriez penser que nous n’avons pas prit la peine de se renseigner suffisamment sur cette entreprise. Nous étions en contact avec une future collègue allemande, qui a demandé conseil auprès de son consulat, lequel n’a jamais donné d’informations. De notre part nous avons prit contact avec des chinois de Changsha et les avons envoyés vérifier si cette agence était bien réelle. Elle l’était, l’un de nos contacts y a même travaillé pendant quelques semaines. Nous avons aussi utilisé notre réseau d’étudiants chinois en France afin de recueillir leurs avis sur ce projet. Aucune information négative. Nous sommes aussi rentrés en contact avec d’autres étrangers travaillant là bas. Tout paraissait «normal », aucun motif d’inquiétude. Une fois sur place leur visa avait été transformé, ils semblaient heureux de leur vie. Nous avons donc prit l’avion pour Changsha entre fin juillet et début aout.
C’est une fois arrivé sur place que nous avons découvert la supercherie. L’agence est dans la partie «grise » de l’économie chinoise. A notre arrivée ils se sont empressés de nous faire signer un contrat de travail et de nous confisquer nos passeports, sous prétexte de démarches administratives. Il y en a en effet quelques unes à effectuer, mais ensuite leur discours a changé en « nous gardons votre passeport en sécurité dans l’agence, pour garder une équipe de professeurs stable ». Autrement dit nous étions otages de cette agence. Et en Chine, sans passeport, impossible de réserver un hôtel, un train ou un avion. L’agence soudoie la police locale et prend part à des activités illégales. Samedi 18 aout, l agence a été présentée comme illégale lors du journal d informations télévisé du Hunan. La semaine suivante nous participions à un repas de corruption avec les responsables locaux de la police.
Suite a ces événements, il a été impossible de prolonger notre visa de tourisme. Lorsque nous avons essaye, les agents du gouvernement ont reconnu nos « employeurs » et ont refuse. Il fallait donc que nous partions à Hong Kong pour racheter un visa. Or pour les français, il semble que ce soit difficile. Chose que l’agence n n’avait pas prévu. C est donc 5 jours qu’il faut passer a Hong Kong pour pouvoir prendre un visa tourisme de 1 ou 2 mois. L un d entre nous a fait le voyage, avec 500 RMB fournis par l’agence. « Tu vas voir Hong Kong c est cool, y a pas de soucis. ». 500 RMB permettent de tenir au maximum 2 jours, en vivant au moins cher possible. Heureusement, nous avions quelques économies. Mais notre démarche n était pas dépenser de l argent pour travailler. Certes économiser des RMB pour la France est inutile, mais atteindre un point d équilibre entre nos revenus et nos dépenses était nécessaire.
De nombreuses choses nous avaient été promises avant d’arriver, nous nous sommes vite rendu compte que nous devrions trouver des solutions pour survivre en Chine par nous même. Nous ne pouvions pas rester plus longtemps dans cette situation.
Quelques professeurs avaient déjà quitte l agence. Peut avant notre arrivée, une suédoise était partie de nuit, sans rien dire a personne. Plus tard, a la fin du mois d aout, une sud africaine avait été refoulée à l entrée de Hong Kong. Son visa arrivant a expiration, elle a acheté un billet d avion et est rentrée chez elle en catastrophe. Son kindergarten lui a ensuite envoyé ses affaires par la poste. 2 autres professeurs choisiront de partir après mon départ. Lequel s est fait au vu et au su de tous, contrairement aux départs précédents.
Apres mon départ de l’agence, début septembre, une réunion de crise a été organisée par Luo Ying, afin de rassurer et d’intimider les autres professeurs. Le mécontentement commençait à monter, et elle avait peur de perdre ses ressources. Elle a donc fait venir un policier pour appuyer ses propos. Interdiction formelle de garder des traces de cet événement.
Plus tard, l’agence renverra mon camarade à Hong Kong avec 500 RMB. Celui-ci refusera. Il trouvera son passeport sur son lit le lendemain matin. Dans l’après midi l’agence avait nettoyé sa chambre. La rupture était consommée. Il est maintenant dans un autre pays d Asie du Sud Est.
Mais les aventures ne s arrêtent pas la. Au début du mois d Octobre, un collègue américain de cette agence est mort. « Sudden death » a conclu la police. Overdose dans les faits. On ne rigole pas avec la drogue en Chine. Cette fois la police ne fera pas plus de recherches.
Voila les tribulations que nous avons traverse jusqu’a ce jour. Pour en tirer des conclusions :
Pour conclure, cette expérience avec cette employeuse a été un échec, nous avons été confronte a des problèmes qui souvent nous dépassaient, dans un univers que nous ne comprenions pas entièrement. Nous sommes toujours en vie, ayant chacun poursuivit notre route loin de Changsha. Nous ne pouvons que vous mettre en garde si vous projetez de travailler a l étranger. Dans sa grande majorite, le peuple chinois est tres sympa. Mais attention...
Nous sommes 2 jeunes issus de l’agglomération Toulousaine. Ayant choisi de profiter de notre jeunesse pour voyager, nous avons cherché du travail a l étranger. C’est ainsi qu’ au hasard d’un site de recrutement de candidats pour des postes « au pair » nous sommes entrés en contact avec madame Luo Ying, en Chine. Je vais vous raconter nos tribulations, de notre préparation au voyage jusqu’a la rupture avec cette employeuse. Viendront ensuite quelques conclusions.
Luo Ying détient une agence dont le nom était Yingshang, ou Bonny-Bonny, nous ne saurons jamais. Sont objectif est d attire des étrangers afin de les placer dans des kindergartens (équivalent de nos écoles maternelles) de la ville de Changsha, dans la province du Hunan. L’anglais étant hélas plus porteur que le français, nous passons l entretien, lequel a eu lieu sur Skype. Notre niveau d anglais jugé suffisant, des lettres d’invitations en Chine nous sont envoyées, au nom de madame Luo Ying, et pas de l’entreprise. « Venez avec un visa de tourisme, nous le convertirons une fois sur place en visa approprié, business pour échange culturel ou étudiant, on verra, ne vous inquiétez pas on fait toujours comme ça » nous dirent ils. C’est ici que commencent nos déconvenues.
Vous pourriez penser que nous n’avons pas prit la peine de se renseigner suffisamment sur cette entreprise. Nous étions en contact avec une future collègue allemande, qui a demandé conseil auprès de son consulat, lequel n’a jamais donné d’informations. De notre part nous avons prit contact avec des chinois de Changsha et les avons envoyés vérifier si cette agence était bien réelle. Elle l’était, l’un de nos contacts y a même travaillé pendant quelques semaines. Nous avons aussi utilisé notre réseau d’étudiants chinois en France afin de recueillir leurs avis sur ce projet. Aucune information négative. Nous sommes aussi rentrés en contact avec d’autres étrangers travaillant là bas. Tout paraissait «normal », aucun motif d’inquiétude. Une fois sur place leur visa avait été transformé, ils semblaient heureux de leur vie. Nous avons donc prit l’avion pour Changsha entre fin juillet et début aout.
C’est une fois arrivé sur place que nous avons découvert la supercherie. L’agence est dans la partie «grise » de l’économie chinoise. A notre arrivée ils se sont empressés de nous faire signer un contrat de travail et de nous confisquer nos passeports, sous prétexte de démarches administratives. Il y en a en effet quelques unes à effectuer, mais ensuite leur discours a changé en « nous gardons votre passeport en sécurité dans l’agence, pour garder une équipe de professeurs stable ». Autrement dit nous étions otages de cette agence. Et en Chine, sans passeport, impossible de réserver un hôtel, un train ou un avion. L’agence soudoie la police locale et prend part à des activités illégales. Samedi 18 aout, l agence a été présentée comme illégale lors du journal d informations télévisé du Hunan. La semaine suivante nous participions à un repas de corruption avec les responsables locaux de la police.
Suite a ces événements, il a été impossible de prolonger notre visa de tourisme. Lorsque nous avons essaye, les agents du gouvernement ont reconnu nos « employeurs » et ont refuse. Il fallait donc que nous partions à Hong Kong pour racheter un visa. Or pour les français, il semble que ce soit difficile. Chose que l’agence n n’avait pas prévu. C est donc 5 jours qu’il faut passer a Hong Kong pour pouvoir prendre un visa tourisme de 1 ou 2 mois. L un d entre nous a fait le voyage, avec 500 RMB fournis par l’agence. « Tu vas voir Hong Kong c est cool, y a pas de soucis. ». 500 RMB permettent de tenir au maximum 2 jours, en vivant au moins cher possible. Heureusement, nous avions quelques économies. Mais notre démarche n était pas dépenser de l argent pour travailler. Certes économiser des RMB pour la France est inutile, mais atteindre un point d équilibre entre nos revenus et nos dépenses était nécessaire.
De nombreuses choses nous avaient été promises avant d’arriver, nous nous sommes vite rendu compte que nous devrions trouver des solutions pour survivre en Chine par nous même. Nous ne pouvions pas rester plus longtemps dans cette situation.
Quelques professeurs avaient déjà quitte l agence. Peut avant notre arrivée, une suédoise était partie de nuit, sans rien dire a personne. Plus tard, a la fin du mois d aout, une sud africaine avait été refoulée à l entrée de Hong Kong. Son visa arrivant a expiration, elle a acheté un billet d avion et est rentrée chez elle en catastrophe. Son kindergarten lui a ensuite envoyé ses affaires par la poste. 2 autres professeurs choisiront de partir après mon départ. Lequel s est fait au vu et au su de tous, contrairement aux départs précédents.
Apres mon départ de l’agence, début septembre, une réunion de crise a été organisée par Luo Ying, afin de rassurer et d’intimider les autres professeurs. Le mécontentement commençait à monter, et elle avait peur de perdre ses ressources. Elle a donc fait venir un policier pour appuyer ses propos. Interdiction formelle de garder des traces de cet événement.
Plus tard, l’agence renverra mon camarade à Hong Kong avec 500 RMB. Celui-ci refusera. Il trouvera son passeport sur son lit le lendemain matin. Dans l’après midi l’agence avait nettoyé sa chambre. La rupture était consommée. Il est maintenant dans un autre pays d Asie du Sud Est.
Mais les aventures ne s arrêtent pas la. Au début du mois d Octobre, un collègue américain de cette agence est mort. « Sudden death » a conclu la police. Overdose dans les faits. On ne rigole pas avec la drogue en Chine. Cette fois la police ne fera pas plus de recherches.
Voila les tribulations que nous avons traverse jusqu’a ce jour. Pour en tirer des conclusions :
- Il est difficile de connaitre la vérité sur une entreprise avant d’y être. Nous avons fait des efforts et pensions s’être bien informes, mais n avons peut être pas pose les bonnes questions au bon moment aux bonnes personnes. Même en ayant fait employer un de nos contacts, nous n avons pas vu.
- Nous leur avons trop fait confiance par rapport aux visas.
- Il est difficile de se renseigner sur les collègues que l on trouvera en arrivant. Un mort par overdose, ce n est pas anodin.
Pour conclure, cette expérience avec cette employeuse a été un échec, nous avons été confronte a des problèmes qui souvent nous dépassaient, dans un univers que nous ne comprenions pas entièrement. Nous sommes toujours en vie, ayant chacun poursuivit notre route loin de Changsha. Nous ne pouvons que vous mettre en garde si vous projetez de travailler a l étranger. Dans sa grande majorite, le peuple chinois est tres sympa. Mais attention...