La Chine conteste la législation entrée en vigueur au 1er janvier en refusant d'approuver des commandes passées par des compagnies chinoises. L'UE, elle, reste inflexible.
Le patron de l'avionneur EADS, Louis Gallois, le 8 mars à Paris. (Photo Eric Piermont. AFP)
La Chine bloque des achats d'Airbus par les compagnies chinoises en représailles à la taxe carbone européenne, a révélé ce jeudi Louis Gallois, le patron de l'avionneur européen EADS.
«Airbus est frappé par des mesures de représailles. Le gouvernement chinois refuse d'approuver des commandes de long-courriers des compagnies chinoises», a déclaré Louis Gallois en demandant à l'Union européenne de renoncer à appliquer cette taxe, face à la levée de boucliers qu'elle a suscité à travers le monde.
Les ventes de 45 appareils - 10 superjumbo A380 et 35 long-courriers A330 - sont en jeu, a souligné le patron d'EADS en présentant les résultats 2011 du groupe d'aéronautique et de défense.
Quelque 25 A330 livrables d'ici fin 2014 sont déjà en production, a ensuite précisé un porte-parole d'Airbus.
«Nous plaidons pour une solution à l'échelle mondiale», a poursuivi Louis Gallois. «Nous ne croyons pas qu'une solution uniquement européenne soit appropriée», a-t-il souligné.
Airbus a annoncé dans sa présentation de résultats qu'il voudrait porter la cadence de production du biréacteur A330 à 11 appareils par mois à partir du deuxième trimestre 2014, mais à condition que la taxe carbone «n'impacte pas les commandes d'avions».
La législation européenne, entrée en vigueur le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l'Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique.
26 des 36 membres de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), dont la Chine, les Etats-Unis et la Russie, contestent la mesure.
L'UE ne pliera pas
Le Danemark, qui assure la présidence des Vingt-Sept, a riposté ce vendredi en annonçant que l'UE ne reviendra pas sur cette taxe.
Tant qu'une solution internationale n'aura pas été trouvée pour réduire les émissions du transport aérien, «l'UE maintiendra son système ETS [le marché carbone payant européen, ndlr], et j'ai le sentiment que nous avons un Conseil (des vingt-sept pays de l'Union européenne) uni sur ce sujet», a déclaré à la presse le ministre danois chargé du Climat, Martin Lidegaard.
Il répondait, en marge d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues européens, à une question sur les mesures de rétorsion dans le secteur aérien.
Le ministre a souligné que des négociations au sujet des émissions du secteur aérien civil étaient en cours dans le cadre de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).
«L'UE et bien d'autres pays veulent une solution internationale au sein de l'OACI», a ajouté le ministre danois, dont le pays assure jusqu'en juillet la présidence tournante des Vingt-Sept.
(AFP)
Le patron de l'avionneur EADS, Louis Gallois, le 8 mars à Paris. (Photo Eric Piermont. AFP)
La Chine bloque des achats d'Airbus par les compagnies chinoises en représailles à la taxe carbone européenne, a révélé ce jeudi Louis Gallois, le patron de l'avionneur européen EADS.
«Airbus est frappé par des mesures de représailles. Le gouvernement chinois refuse d'approuver des commandes de long-courriers des compagnies chinoises», a déclaré Louis Gallois en demandant à l'Union européenne de renoncer à appliquer cette taxe, face à la levée de boucliers qu'elle a suscité à travers le monde.
Les ventes de 45 appareils - 10 superjumbo A380 et 35 long-courriers A330 - sont en jeu, a souligné le patron d'EADS en présentant les résultats 2011 du groupe d'aéronautique et de défense.
Quelque 25 A330 livrables d'ici fin 2014 sont déjà en production, a ensuite précisé un porte-parole d'Airbus.
«Nous plaidons pour une solution à l'échelle mondiale», a poursuivi Louis Gallois. «Nous ne croyons pas qu'une solution uniquement européenne soit appropriée», a-t-il souligné.
Airbus a annoncé dans sa présentation de résultats qu'il voudrait porter la cadence de production du biréacteur A330 à 11 appareils par mois à partir du deuxième trimestre 2014, mais à condition que la taxe carbone «n'impacte pas les commandes d'avions».
La législation européenne, entrée en vigueur le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l'Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique.
26 des 36 membres de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), dont la Chine, les Etats-Unis et la Russie, contestent la mesure.
L'UE ne pliera pas
Le Danemark, qui assure la présidence des Vingt-Sept, a riposté ce vendredi en annonçant que l'UE ne reviendra pas sur cette taxe.
Tant qu'une solution internationale n'aura pas été trouvée pour réduire les émissions du transport aérien, «l'UE maintiendra son système ETS [le marché carbone payant européen, ndlr], et j'ai le sentiment que nous avons un Conseil (des vingt-sept pays de l'Union européenne) uni sur ce sujet», a déclaré à la presse le ministre danois chargé du Climat, Martin Lidegaard.
Il répondait, en marge d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues européens, à une question sur les mesures de rétorsion dans le secteur aérien.
Le ministre a souligné que des négociations au sujet des émissions du secteur aérien civil étaient en cours dans le cadre de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).
«L'UE et bien d'autres pays veulent une solution internationale au sein de l'OACI», a ajouté le ministre danois, dont le pays assure jusqu'en juillet la présidence tournante des Vingt-Sept.
(AFP)
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