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Wen Jiabao veut des réforme... depuis 10 ans
14/03/2012 | Lien retiré.
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Pour le premier ministre chinois, les réformes politiques sont urgentes, pour continuer le développement et éviter une nouvelle Révolution Culturelle. Toujours pas de précisions sur leur détail ou leur rythme.
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Une «urgence», mais pas de calendrier, un « risque de tragédie » mais pas d'annonces pour l'éviter… devant la presse ce mercredi, Wen Jiabao a appelé à la réforme de façon plus pressante que jamais, mais s'en est tenu à l'orthodoxie du Parti Communiste sur la plupart des dossiers majeurs.
"Il nous faut aller de l'avant dans nos réformes structurelles économiques et politiques, en particulier la réforme de notre système de gouvernance, de notre Parti et de notre pays", a déclaré le premier ministre chinois, au dernier jour de la réunion plénière annuelle du parlement.
Répondant longuement aux questions des journalistes internationaux et chinois il a estimé que « sans une réforme politique structurelle, la Chine ne pourrait pas résoudre les nouveaux problèmes qui se posent à elle, et des tragédies historiques comme la Révolution Culturelle pourrait arriver de nouveau ».
La tâche est donc « urgente », « mais, a-t-il ajouté, je suis bien placé pour savoir qu'elle n'est pas facile ».
Des réformes... Mais quand ?
Wen Jiabao le sait, son discours progressiste fera la une des journaux du pays et du monde entier. Et pourtant, rien, dans les 3h de questions-réponses ne laisse penser que Pékin envisage en pratique une réforme politique ou que l'avis du gouvernement ait évolué sur certains dossiers.
Car le premier ministre chinois n'en ai pas à sa première sortie sur le sujet. Sa relative liberté de parole et son humilité en on fait un des leaders communistes les plus populaires dans le pays et à l'étranger. En octobre 2010, il avait marqué sa visite officielle aux États-Unis par des déclarations très réformistes à CNN (Voir vidéo). A l'époque, l'interview avait été harmonisé par les Lien retiré.
Il a cette fois salué ses « chers amis journalistes », précisant que « cela pourrait être sa dernière conférence de presse ». « Papy Wen » a dirigé 10 ans le gouvernement chinois et devrait, comme le président Hu Jintao et la plupart de l'état-major du Parti, entamer un passage de pouvoir à la fin de l'année. 10 ans pendant lesquels l'économie a été florissante mais les réformes politiques sont restés au point mort, ou presque.
Certes, les réponses de Wen détonnent avec les discours que l'ont a pu entendre à la tribune de l'Assemblée Nationale Populaire ces jours-ci, mais le premier ministre ne s'est pas aventuré hors de la dogmatique du Parti : l'avenir de la Chine est lié au PCC.
Il a une nouvelle fois évoqué « la démocratie socialiste », qui avance « pas à pas », rejetant explicitement l'idée d'une réforme brusque, même si l'exemple de Wukan montre selon lui qu'une implication accru du peuple est possible.
"Si le peuple est capable d'administrer un village, alors il peut administrer les affaires d'une commune et d'un district, donc nous devons encourager le peuple à poursuivre avec audace sur cette voie en lui permettant de se rôder", a assuré le Premier ministre.
Si les aspirations démocratiques des pays arabes « doivent être respectées », « aucune force ne pouvant les jugulées », la démocratie chinoise, elle, « progresse en parallèle avec le développement ».
Les économistes préconisent la réformes
Pas neuve donc, la « réforme » selon Wen Jiabao, mais le discours a tout de même son importance.
D'une part parce que de nombreuses voix se lèvent, en Chine comme à l'étranger, pour réclamer ou conseiller une réforme politique. Dans un document rendu public la semaine dernière, la Lien retiré préconise une de profondes réforme et une diminution du rythme de croissance de la Chine, « à un tournant de son développement ».
"Chine: 2030", une étude menée par des experts de toute nationalité, qui a immédiatement reçu l'appui de Wen Jiabao et de son futur successeur, Li Keqiang, met en exergue le besoin de chagement dans le modèle de croissance et dans le style de gouvernance du pays.
A l'intérieur du pays, la grogne se fait sentir contre les inégalités de richesse, et elle rejailli sur le Parti. Wen a d'ailleurs proposé de limiter les hauts salaires, et de rendre l'accès au crédit plus facile pour les ménages modestes.
D'autre part parce qu'à la veille d'un changement de génération à la tête de l'état, les discours revêtent une signification particulière. Mis à part le futur président Xi Jinping, et le futur premier-ministre, Li Keqiang, il est difficile de savoir qui sera propulsé au tout-puissant Politburo fin 2012.
On sait le Parti divisé entre réformistes et les partisan d'une ligne communiste dure, qui ont paru monter en puissance ces dernières années. Le discours de Wen confirme que les réformistes on aujourd'hui le vent en poupe, notamment depuis l'affaire Wang Lijun, qui a plombé le chef de file des conservateurs, Bo Xilai.
Non seulement la référence à la révolution culturelle de Wen parassait viser directement ce « rouge » qui prône un retour en force de la culture socialiste, mais ilLien retiré sur les affaires de Chongqing, dont Bo est le chef. « Le Comité municipal du Parti doit tenir compte sérieusement et apprendre de l'incident Wang Lijun ».
Les réformistes bien placés pour prendre les rennes de Pékin, reste à savoir ce qu'il vont en faire. Le train des réformes a paru bien lent sous la gouvernance de Wen. « Papy » s'est déclaré « désolé » des problèmes sociaux et économiques qui ont émaillés son mandat.