Opinions : Appauvrir les riches n'enrichit pas les pauvres

Source?
Nan, je déconne, j'en ai vérifié un échantillon, et les patrons issus de l'X sont loins de représenter "l'immense majorité", mais plutôt une minorité significative, un bon 40% à la grosse, ce qui est pas mal déjà.
J'avais en tête 80% mais après vérification on a:
  • 14 des P-DG qui composent l'indice phare de la Bourse de Paris ont essuyé leurs fonds de culotte à Polytechnique,
  • 11 à HEC,
  • 10 autres à l'ENA
  • 5 ont donc échappé aux traditionnels cursus des grandes écoles.
sources: http://www.capital.fr/carriere-mana...cv-faut-il-pour-devenir-p-dg-du-cac-40-992555
J'avoue, mauvais souvenir.

Et un peu surpris du nombre d'HEC.

Je dis que ca ne se joue pas uniquement au mérite personnel, pas qu'il n'y a aucun mérite du tout.
Pourquoi? Bah... Tu crois vraiment que l'admission à X, non même pas, juste la présentation au concours d'entrée, c'est l'Etalon du mérite et de l'égalité des chances, avec un échantillon parfaitement représentatif de la population francaise?
[...]
Alors que jouer au foot, c'est donné à tout le monde qui a 2 jambes. Pour le coup, ceux qui réussissent sont vraiment les meilleurs des meilleurs.
Pour le cas de l'X, bah j'en sais rien. Quand la moitié des gusses proviennent de 2 lycées, je me dis que c'est un peu biaisé à la base quand même.
Je crache pas dans la soupe, hein, j'étais pas boursier, j'ai pas eu à bosser à mi-temps pour payer mes études... Rien qu'avec ca j'ai pas la prétention de dire que je dois tout à mon "mérite". Faut arrêter à un moment...
Comme expliquer plus haut, pour les classes prepa, tu peux choisir celle que tu veux. J'avais fait la mienne à 800km de chez moi car elle avait un taux de réussite remarquable pour l'école que je visais.
Donc les 2 lycées que tu cites prennent la crème des lycéens en classes prépa, ils ont donc des taux d'admission à X largement plus élevés.
Et pour le mérite, oui je pense que les concours sont un bon moyen pour récompenser le mérite personnel. C'est un concours, une note. Tu dois être le meilleur sinon c'est mort.
On peut même utiliser ton terme d’étalon. cela donne une valeur froide et clinique du niveau atteint.
Après, oui, un fil de C++ aura une éducation, un suivi parental et un environnement qui feront qu'il aura plus de probabilité de rentrer à X que le fil de syrien qui parle à peine français. Ce n'est pas "juste" moralement, mais la vie n'est pas juste.
L'avantage absolu du concours, c'est que tu as 4h pour résoudre la même épreuve de math. Que tu sois riche ou pauvre, noir, blanc ou jaune, tu as le même problème et les mêmes conditions d'examens. A toi de faire tes preuves.
Ce n'est pas "juste" dans le sens ou les gens de milieu favorisé n'ont pas un " handicap " pour aider les gens de milieu défavorisé. C'est une méritocratie dans le sens ce sont les meilleurs de tous sur ces épreuves (quelque soit l'origine sociale, géographique ou ethnique). Après, tu peux mettre de la discrimination positive, et là on rentre dans un autre débat.

Bonjour,

Très intéressant ce retour sur technip, avec aussi le fait que les grands patrons ont fait toute leur carrière dans le même groupe et sans réseautage particulier. peut-être qu'ils comprennent l'utilité d'avoir des gens qui comprennent ce qu'ils dirigent.

Rémi
Pas tout à fait correct. Il doit avoir un réseau de fou chez Technip. Dans les grosses boites, si tu n'as pas de réseau, tu ne montes pas.
Tu peux être excellent, si tu n'as pas le réseau qui va bien pour te soutenir, tu plafonnes.
 
Bonjour,
La formation intégrée à 20 ans est juste une illustration, mais c'est quand même troublant que dans certaines familles on fasse le même type de boulot et de formation depuis Napoléon III au moins... Les "coups de pouce familiaux" c'est tout au long de la vie de la personne.

On peut parler d'une méritocratie sur plusieurs générations, mais on ne peut pas passer de "vient d'une famille de base" à " grand patron" sur une seule vie.

On va prendre un exemple d'évolution au cours du temps pour illustrer:

18 ans prépa:
- N°1 vient de passer son bac en étant brillant, il postule à la prépa du coin car il ne sait même pas que selon la préparation on aura plus ou moins facilement un rang sympa au concours. Personne n'est là pour le conseiller, puisqu'il ne connait personne qui a fait ça avant.
- N°2 vient de passer son bac en étant bon (en province proche de l'usine de papa ou à Paris proche du bureau de papa on s'en fout). On lui conseille de postuler à la prépa qui va bien pour optimiser son rang au concours.

20 ans intégration:
- N°1 intègre une école moyenne +, ce qui est bien pour sa classe (dans le top 10%).
- N°2 intègre la même école, en étant dernier de la classe. Son grand-frère et son papa avaient mieux fait, comme papy, en gros il déroge.

23 ans 1° boulot:
- N°1 trouve un boulot facilement en production dans le trou du cul du monde. Il est formé pour, il est content, il fait bien l'affaire. Au pire il fait un ou 2 ans de presta pour se faire connaitre et être embauché par son client.
- N°2 est pistonné pour être le larbin d'un grand chef collègue de promo de papa, embauché direct (préparateur de réunion et de power point).

30 ans:
- N°1 s'est fait peu de contacts "utiles" pour la suite de sa carrière mais c'est devenu un professionnel reconnu dans son domaine. On lui propose la place de son chef. Il s'est marié avec une fille du coin de son usine, qui au mieux est dans la même situation que lui (au pire moins bien).
- N°2 a eu le temps de "sucer" tous les chefs en haut de l'organigramme, il est classé comme haut potentiel par la boite, on lui paie même le MBA qui va bien. On ne se pose pas la question de ses qualités en rapport avec son métier (ingénieur), mais on parle de ses qualités de manager... Il s'est marié avec une fille du marketing/événementiel qui vient du même milieu que lui et qu'il voit tous les jours à la machine à café, ce qui lui permet de récupérer le réseau de beau-papa.

40 ans:
- N°1 va progresser gentiment à son rythme, et fera une carrière honorable, mais ne sera jamais en haut de l'organigramme d'un grand groupe. Il a 2 solutions: ou il part en PME pour être libre avec une grosse prise de risque ou il reste dans un grand groupe à suivre la grille d'évolution correspondant à son école.
- N°2 est classé top manager, il a pris 2 rangs hiérarchiques d'un coup, son collègue de promo est définitivement distancé.

50 ans:
- N°1 compte les jours avant la retraite, et espère pouvoir mieux aider son fils pour le mettre dans la situation de N°2 (si il y arrive, sinon ça sera son petit-fils).
- N°2 est un patron, fait des gros sous et a rattrapé une position qui correspond à son rang familial.

Rémi
Je me retrouve tout a fait dans la description de Remi.

Des parents classe moyenne (employes banque et PTT).
On me répète de bien travailler bien a l’école. "Pourquoi faire?" "Comme ca tu pourras toucher un meilleur salaire quand tu seras grand."
J'avais beaucoup de facilites a l’école, mes parents n'ont jamais eu a vérifier mes devoirs (jusqu'en 4eme mes devoirs étaient quasiment termines a l’école avant de rentrer a la maison. En 6eme -5eme mon collège libérait une classe surveillée pendant 45 min après le déjeuner pour pouvoir étudier. La majorité faisait les devoirs dus pour l’après-midi meme, alors que je faisais les devoirs qui venaient de nous être donnes le matin meme).

En gros, j'etudiais parce que j'aimais ça et que c'etait facile. Mes parents ne me posaient jamais de questions sur ce que j'apprenais a l’école. Je me rappelle de rares fois ou je demandais de l'aide a mon père car j'avais une redac a faire et que j'avais besoin d’idées.
Ensuite, entree au lycee ou je m'empresse d'abandonner ma LV2 et de faire le plein d'options geek (informatique, technologie).

En terminale, j'avais un bon dossier donc mon prof de physique me dit de postuler pour un classe prepa. Quesako?
"C'est pour faire une école d'ingénieur". "Ah...et ca fait quoi un ingénieur?". Réponse embarrassée du prof: "Euh...ca developpe des produits, ca reflechit, ca fait des maths et de la physique. De toute facon, tu ne vas quand meme pas aller en fac perdre ton temps!"
Ah, vu comme ca, je vais postuler alors. (sinon, j'ai vu voir la conseillere d'orientation une seule fois, et elle ne m'a ete d'aucune aide). Et puis, les autres geeks font ca, donc ca doit etre bon. Et comme les classes prepa sont gratuites, pas de scrupule a essayer.

Entree en classe prepa: les maths ne sont plus aussi "fun" qu'avant, incroyable que d'une annee sur l'autre on passe de 18/20 a 3/20.
Comme tous les autres, je serre les dents, il y en a 3 qui abandonnent des la fin de la 1ere semaine pour partir en fac.
Deuxieme annee: je me promets de ne pas redoubler et d'en finir coute que coute (quelle que soit l'ecole obtenue). En effet, je suis boursier, mais mes parents doivent m'aider pour certaines dépenses. Mes parents me font comprendre que ca serait bien si je pouvais voler de mes propres ailes, surtout que j'ai une petite soeur partie elle aussi pour faire de longues etudes. De plus, si je redouble, j'ai peur de perdre ma bourse. (quant a bosser au Macdo, en classe prepa on peut oublier).
A l'issue des concours, j'obtiens une ecole reconnue a l'issue des oraux. Les autres ecoles ne sont pas super bien classées.
Le cursus de cette école d'inge? Je ne le connais pas: je prends cette école car c'est la mieux classée.

Ensuite, c'est ecole d'inge pendant 3 ans. Il y a des etudiants qui viennent d'IUT, de BTS aussi. Ils rament au début, alors que ceux qui viennent de prepa décompressent totalement et ne foutent plus rien. Il n'y a que 20% des cours qui m’intéressent. Les UV se valident facilement même en ne venant pas en cours. Bien sur, l'ecole essaie de nous garder sous pression en "ecremant" quelques eleves chaque annee (ceux qui sont au bar de l'ecole 24h/24). L'ecole propose des double-diplomes a l'etranger pour "les meilleurs eleves": c'est surtout pour les eleves nantis car ca coute extrêmement cher. Je ne postule donc a aucun double-diplome et prefere m'inscrire aux cours de chinois que l'ecole a decide de mettre en place.
Il faut faire des stages en fin de 1ere et de 2eme annees. Je n'ai aucun reseau, mes parents non plus, ma famille au sens large est peuplee de fonctionnaires. J'envoie des CV, je rame beaucoup,et me retrouve dans des entreprises qui sont en difficulté et qui ne pourront me proposer d'embauche a l'issue de mes études.
En 3eme annee, il faut faire un projet de fin d'etudes, et celui-ci peut etre fait a l'etranger. Apres prise de renseignements, l'ecole fournit une bourse donc ca ne coute rien aux etudiants. Je m'empresse de faire une demande pour faire mon PFE en Chine. Malgre mes notes moyennes (cursus qui m’intéressait moyennement + decompression prepa), le fait que j'ai commence a étudier le chinois joue en ma faveur et je suis selectionne avec un autre gars pour partir a Shanghai pour 4 mois.

Retour en France: validation du diplôme, je suis officiellement inge et je me mets a chercher du boulot, sans réseau et sans "passion" particuliere (j'avais des potes qui voulaient bosser dans l'automobile depuis qu'ils avaient 4 ans, d'autres qui voulaient construire des bateaux). Moi je voulais n'importe quoi, du moment qu'on me donne des problèmes a résoudre et que mon cerveau soit utilise.
Apres 6 mois de recherches infructueuses, je retourne en Chine et trouve du boulot rapidement. Ça fait 12 ans. Carrière plutôt réussie pour l'instant.

J'ai des potes, qui malgre leur double-diplome a l'etranger, ont decide de continuer a etudier et rempilent pour 1 ou 2 ans (IAE, IFP, MBA etc). Ils venaient de familles aisées parisiennes et pouvaient continuer a habiter chez Papa-Maman.
Apres BAC+6/7, ils sont embauches par des boites du CAC 40.

Donc en conclusion de ce post:

Carence socio-professionnelle:
- J'avais des parents qui ne pouvaient pas aider mon orientation scolaire et professionnelle (pere niveau bac, mere niveau CM2)
- 75% de mes proches sont fonctionnaires, donc aucune idee du marche du travail. Culture concours uniquement.
- Je n'ai jamais entendu parler d’écoles d’ingénieurs publiques avec prepa intégrée (les ecoles privees nous ont bien demarchees, mais trop cheres pour mes parents) qui m'auraient mieux convenu.
- Je n’étais moi-même pas dans une orientation "active" en fonction d'un emploi rêvé enfant, mais je suis alle la ou j'avais des prédispositions (maths, physique)

Carence financiere:
- J'aurais certainement pu integrer une ecole d'inge mieux classee et plus a mon gout si j'avais refait une 2nde annee de prepa. Ce que je n'ai pu faire a cause des moyens financiers de ma famille.
- J'aurais pu intégrer des cursus double-diplomes ou meme un MBA qui auraient grandement embelli mon CV et facilite mes recherches d'emploi

Je fais différemment avec mes enfants:
- je ne les incite pas a être les meilleurs a l’école, jusque pour le classement, mais je suis leurs devoirs pour montrer que cela m’intéresse.
- je les incite a découvrir une passion particulière
- j'essaie de les intéresser a leur futur, de leur expliquer des éléments du monde du travail.
- j'essaie de mettre de cote pour leurs études supérieures afin qu'ils ne soient pas trop brides dans leur choix
 
A Fizz,

j'aime beaucoup ta façon de faire avec tes enfants :bravo:. Je fais pareil que toi ;)
 
Pas tout à fait correct. Il doit avoir un réseau de fou chez Technip. Dans les grosses boites, si tu n'as pas de réseau, tu ne montes pas.
Tu peux être excellent, si tu n'as pas le réseau qui va bien pour te soutenir, tu plafonnes.

En fait, dans son cas, il a fait la premiere partie de sa carriere chez Schlumberger (20 ans - 1984-2004), a atteint un bon niveau (de memoire, directeur France, Belgique et Suisse pour Sema, boite IT que SLB avait achetee), puis PDG de BV en 2004 puis PDG Technip en 2007. (tous les exemples que j'ai donnes, sont des gens que je connais, avec qui j'ai bosse..)

On ne parle du reseau qu'il a cree pour monter dans ce poste, c'est un autre debat. Ma reponse etait sur le sujet - peut-on devenir CEO en partant de rien = sans des parents fortunes en beneficiant du reseau de papa/maman ou du reseau de sa super ecole prestigieuse..

La, c'est l'exemple de quelqu'un qui n'avait pas tout ca au depart et qui a reussi a monter les echelons pour arriver, en moins de 25 ans au plus au niveau. Qu'il ait cree un reseau pour faire cela, peut-etre, mais c'est le sien, qu'il a developpe lui-meme et du uniquement a son merite. Donc accessible a tous (enfin, il doit quand meme etre plutot intelligent et avoir pas mal de talents)

Mais je suis d'accord que ce sont certainement des exceptions..
 
Carence socio-professionnelle:
- J'avais des parents qui ne pouvaient pas aider mon orientation scolaire et professionnelle (pere niveau bac, mere niveau CM2)
- 75% de mes proches sont fonctionnaires, donc aucune idee du marche du travail. Culture concours uniquement.
- Je n'ai jamais entendu parler d’écoles d’ingénieurs publiques avec prepa intégrée (les ecoles privees nous ont bien demarchees, mais trop cheres pour mes parents) qui m'auraient mieux convenu.
- Je n’étais moi-même pas dans une orientation "active" en fonction d'un emploi rêvé enfant, mais je suis alle la ou j'avais des prédispositions (maths, physique)

Carence financiere:
- J'aurais certainement pu integrer une ecole d'inge mieux classee et plus a mon gout si j'avais refait une 2nde annee de prepa. Ce que je n'ai pu faire a cause des moyens financiers de ma famille.
- J'aurais pu intégrer des cursus double-diplomes ou meme un MBA qui auraient grandement embelli mon CV et facilite mes recherches d'emploi

Je fais différemment avec mes enfants:
- je ne les incite pas a être les meilleurs a l’école, jusque pour le classement, mais je suis leurs devoirs pour montrer que cela m’intéresse.
- je les incite a découvrir une passion particulière
- j'essaie de les intéresser a leur futur, de leur expliquer des éléments du monde du travail.
- j'essaie de mettre de cote pour leurs études supérieures afin qu'ils ne soient pas trop brides dans leur choix

Je pense aussi que les écarts se créent avant tout sur l'orientation. Le fait de ne pas soupçonner le classement / importance des grandes écoles limite plus que des questions de moyen financier. Certaines écoles sont gratuites, d'autres te paient carrément et pour les autres il y a a nouveau des bourses (y compris les MBA).

Mon frère a fait Polytechnique / puis Telecom en école d'application et ce fut non seulement gratuit mais il était en plus payé (au moins pendant polytechnique). En retour il devait bosser dans le public un certain nombre d'années ou rembourser l'Etat s'il partait avant dans le privé.

Ensuite si son projet de vie c'est absolument de bosser dans une boite du CAC40 oui c'est clair que ça aide mais si tu as la fibre un peu entrepreneuriale et souhaite bosser sur de nouveaux métiers qu'on ne t'apprend pas à l'école, tu peux très bien faire sans et gagner tout aussi bien/mieux ta vie. Ça demande juste plus de persévérance et d'huile de coude :)
 
Je me retrouve tout a fait dans la description de Remi.

Des parents classe moyenne (employes banque et PTT).
On me répète de bien travailler bien a l’école. "Pourquoi faire?" "Comme ca tu pourras toucher un meilleur salaire quand tu seras grand."
J'avais beaucoup de facilites a l’école, mes parents n'ont jamais eu a vérifier mes devoirs (jusqu'en 4eme mes devoirs étaient quasiment termines a l’école avant de rentrer a la maison. En 6eme -5eme mon collège libérait une classe surveillée pendant 45 min après le déjeuner pour pouvoir étudier. La majorité faisait les devoirs dus pour l’après-midi meme, alors que je faisais les devoirs qui venaient de nous être donnes le matin meme).

En gros, j'etudiais parce que j'aimais ça et que c'etait facile. Mes parents ne me posaient jamais de questions sur ce que j'apprenais a l’école. Je me rappelle de rares fois ou je demandais de l'aide a mon père car j'avais une redac a faire et que j'avais besoin d’idées.
Ensuite, entree au lycee ou je m'empresse d'abandonner ma LV2 et de faire le plein d'options geek (informatique, technologie).

En terminale, j'avais un bon dossier donc mon prof de physique me dit de postuler pour un classe prepa. Quesako?
"C'est pour faire une école d'ingénieur". "Ah...et ca fait quoi un ingénieur?". Réponse embarrassée du prof: "Euh...ca developpe des produits, ca reflechit, ca fait des maths et de la physique. De toute facon, tu ne vas quand meme pas aller en fac perdre ton temps!"
Ah, vu comme ca, je vais postuler alors. (sinon, j'ai vu voir la conseillere d'orientation une seule fois, et elle ne m'a ete d'aucune aide). Et puis, les autres geeks font ca, donc ca doit etre bon. Et comme les classes prepa sont gratuites, pas de scrupule a essayer.

Entree en classe prepa: les maths ne sont plus aussi "fun" qu'avant, incroyable que d'une annee sur l'autre on passe de 18/20 a 3/20.
Comme tous les autres, je serre les dents, il y en a 3 qui abandonnent des la fin de la 1ere semaine pour partir en fac.
Deuxieme annee: je me promets de ne pas redoubler et d'en finir coute que coute (quelle que soit l'ecole obtenue). En effet, je suis boursier, mais mes parents doivent m'aider pour certaines dépenses. Mes parents me font comprendre que ca serait bien si je pouvais voler de mes propres ailes, surtout que j'ai une petite soeur partie elle aussi pour faire de longues etudes. De plus, si je redouble, j'ai peur de perdre ma bourse. (quant a bosser au Macdo, en classe prepa on peut oublier).
A l'issue des concours, j'obtiens une ecole reconnue a l'issue des oraux. Les autres ecoles ne sont pas super bien classées.
Le cursus de cette école d'inge? Je ne le connais pas: je prends cette école car c'est la mieux classée.

Ensuite, c'est ecole d'inge pendant 3 ans. Il y a des etudiants qui viennent d'IUT, de BTS aussi. Ils rament au début, alors que ceux qui viennent de prepa décompressent totalement et ne foutent plus rien. Il n'y a que 20% des cours qui m’intéressent. Les UV se valident facilement même en ne venant pas en cours. Bien sur, l'ecole essaie de nous garder sous pression en "ecremant" quelques eleves chaque annee (ceux qui sont au bar de l'ecole 24h/24). L'ecole propose des double-diplomes a l'etranger pour "les meilleurs eleves": c'est surtout pour les eleves nantis car ca coute extrêmement cher. Je ne postule donc a aucun double-diplome et prefere m'inscrire aux cours de chinois que l'ecole a decide de mettre en place.
Il faut faire des stages en fin de 1ere et de 2eme annees. Je n'ai aucun reseau, mes parents non plus, ma famille au sens large est peuplee de fonctionnaires. J'envoie des CV, je rame beaucoup,et me retrouve dans des entreprises qui sont en difficulté et qui ne pourront me proposer d'embauche a l'issue de mes études.
En 3eme annee, il faut faire un projet de fin d'etudes, et celui-ci peut etre fait a l'etranger. Apres prise de renseignements, l'ecole fournit une bourse donc ca ne coute rien aux etudiants. Je m'empresse de faire une demande pour faire mon PFE en Chine. Malgre mes notes moyennes (cursus qui m’intéressait moyennement + decompression prepa), le fait que j'ai commence a étudier le chinois joue en ma faveur et je suis selectionne avec un autre gars pour partir a Shanghai pour 4 mois.

Retour en France: validation du diplôme, je suis officiellement inge et je me mets a chercher du boulot, sans réseau et sans "passion" particuliere (j'avais des potes qui voulaient bosser dans l'automobile depuis qu'ils avaient 4 ans, d'autres qui voulaient construire des bateaux). Moi je voulais n'importe quoi, du moment qu'on me donne des problèmes a résoudre et que mon cerveau soit utilise.
Apres 6 mois de recherches infructueuses, je retourne en Chine et trouve du boulot rapidement. Ça fait 12 ans. Carrière plutôt réussie pour l'instant.

J'ai des potes, qui malgre leur double-diplome a l'etranger, ont decide de continuer a etudier et rempilent pour 1 ou 2 ans (IAE, IFP, MBA etc). Ils venaient de familles aisées parisiennes et pouvaient continuer a habiter chez Papa-Maman.
Apres BAC+6/7, ils sont embauches par des boites du CAC 40.

Donc en conclusion de ce post:

Carence socio-professionnelle:
- J'avais des parents qui ne pouvaient pas aider mon orientation scolaire et professionnelle (pere niveau bac, mere niveau CM2)
- 75% de mes proches sont fonctionnaires, donc aucune idee du marche du travail. Culture concours uniquement.
- Je n'ai jamais entendu parler d’écoles d’ingénieurs publiques avec prepa intégrée (les ecoles privees nous ont bien demarchees, mais trop cheres pour mes parents) qui m'auraient mieux convenu.
- Je n’étais moi-même pas dans une orientation "active" en fonction d'un emploi rêvé enfant, mais je suis alle la ou j'avais des prédispositions (maths, physique)

Carence financiere:
- J'aurais certainement pu integrer une ecole d'inge mieux classee et plus a mon gout si j'avais refait une 2nde annee de prepa. Ce que je n'ai pu faire a cause des moyens financiers de ma famille.
- J'aurais pu intégrer des cursus double-diplomes ou meme un MBA qui auraient grandement embelli mon CV et facilite mes recherches d'emploi

Je fais différemment avec mes enfants:
- je ne les incite pas a être les meilleurs a l’école, jusque pour le classement, mais je suis leurs devoirs pour montrer que cela m’intéresse.
- je les incite a découvrir une passion particulière
- j'essaie de les intéresser a leur futur, de leur expliquer des éléments du monde du travail.
- j'essaie de mettre de cote pour leurs études supérieures afin qu'ils ne soient pas trop brides dans leur choix
Bonjour,

Effectivement nous avons un background très similaire (pour ne pas dire identique).

Ce qui me fatigue et me démotive de plus en plus (j'ai fait de la grande entreprise du CAC 40), c'est que même en ayant fait ce qu'il fallait pour que nos situations converges avec celles de nos camarades ayant plus de chance au départ, je m'aperçoit que l'évolution des carrières diverge de plus en plus, avec un diplôme identique, voir dans des entreprises similaires.

Je sais que je pourrais plus ou moins toujours travailler, mais si c'est pour avoir systématiquement la position/salaire qui correspond à mon ancienneté/diplôme, je ne vois pas l'utilité de faire plus que la moyenne....

Je ne crois vraiment plus à la gestion RH du truc, qui pour des profils comme les notre, sans recommandation particulière, va se baser sur la capacité à faire vivre la système ( bien obéir, faire son reporting nickel, faire semblant de motiver son équipe en faisant des promesses qui ne seront pas tenues....). En jouant le jeu, on peut gratter un rang hiérarchique vers 40 ans, et 300 euros sur sa paie, mais le prix est vraiment trop élevé pour moi.


Rémi
 
Dernière édition:
Je pense aussi que les écarts se créent avant tout sur l'orientation. Le fait de ne pas soupçonner le classement / importance des grandes écoles limite plus que des questions de moyen financier. Certaines écoles sont gratuites, d'autres te paient carrément et pour les autres il y a a nouveau des bourses (y compris les MBA).

Mon frère a fait Polytechnique / puis Telecom en école d'application et ce fut non seulement gratuit mais il était en plus payé (au moins pendant polytechnique). En retour il devait bosser dans le public un certain nombre d'années ou rembourser l'Etat s'il partait avant dans le privé.

Ensuite si son projet de vie c'est absolument de bosser dans une boite du CAC40 oui c'est clair que ça aide mais si tu as la fibre un peu entrepreneuriale et souhaite bosser sur de nouveaux métiers qu'on ne t'apprend pas à l'école, tu peux très bien faire sans et gagner tout aussi bien/mieux ta vie. Ça demande juste plus de persévérance et d'huile de coude :)
Bonjour,

La fibre "entrepreneuriale" va aussi dépendre du métier. Comme Fizz, je travaille dans l'industrie lourde (qui demande des moyens).

Il y a 2 mondes:
- les très gros qui gardent les parties avec de la valeur, car ils ont assez de moyen pour prendre un projet complet.
- Les petits qui ramassent les petits lots, qui rapportent peu et qui sont difficiles à gérer.( on ne sous-traite quand ça ne vaut pas le coup).

A la fin ta plus trop le choix (j'ai fait les 2):
- Soit un rouage du système, et on touche une part prédéfinie à l'avance pour des profils comme le notre.
- Soit faire preuve d'initiative, et c'est surtout bien galérer pour au mieux avoir quasiment la même chose à la fin.

Rémi
 
Je me retrouve tout a fait dans la description de Remi.

Des parents classe moyenne (employes banque et PTT).
On me répète de bien travailler bien a l’école. "Pourquoi faire?" "Comme ca tu pourras toucher un meilleur salaire quand tu seras grand."
J'avais beaucoup de facilites a l’école, mes parents n'ont jamais eu a vérifier mes devoirs (jusqu'en 4eme mes devoirs étaient quasiment termines a l’école avant de rentrer a la maison. En 6eme -5eme mon collège libérait une classe surveillée pendant 45 min après le déjeuner pour pouvoir étudier. La majorité faisait les devoirs dus pour l’après-midi meme, alors que je faisais les devoirs qui venaient de nous être donnes le matin meme).

En gros, j'etudiais parce que j'aimais ça et que c'etait facile. Mes parents ne me posaient jamais de questions sur ce que j'apprenais a l’école. Je me rappelle de rares fois ou je demandais de l'aide a mon père car j'avais une redac a faire et que j'avais besoin d’idées.
Ensuite, entree au lycee ou je m'empresse d'abandonner ma LV2 et de faire le plein d'options geek (informatique, technologie).

En terminale, j'avais un bon dossier donc mon prof de physique me dit de postuler pour un classe prepa. Quesako?
"C'est pour faire une école d'ingénieur". "Ah...et ca fait quoi un ingénieur?". Réponse embarrassée du prof: "Euh...ca developpe des produits, ca reflechit, ca fait des maths et de la physique. De toute facon, tu ne vas quand meme pas aller en fac perdre ton temps!"
Ah, vu comme ca, je vais postuler alors. (sinon, j'ai vu voir la conseillere d'orientation une seule fois, et elle ne m'a ete d'aucune aide). Et puis, les autres geeks font ca, donc ca doit etre bon. Et comme les classes prepa sont gratuites, pas de scrupule a essayer.

Entree en classe prepa: les maths ne sont plus aussi "fun" qu'avant, incroyable que d'une annee sur l'autre on passe de 18/20 a 3/20.
Comme tous les autres, je serre les dents, il y en a 3 qui abandonnent des la fin de la 1ere semaine pour partir en fac.
Deuxieme annee: je me promets de ne pas redoubler et d'en finir coute que coute (quelle que soit l'ecole obtenue). En effet, je suis boursier, mais mes parents doivent m'aider pour certaines dépenses. Mes parents me font comprendre que ca serait bien si je pouvais voler de mes propres ailes, surtout que j'ai une petite soeur partie elle aussi pour faire de longues etudes. De plus, si je redouble, j'ai peur de perdre ma bourse. (quant a bosser au Macdo, en classe prepa on peut oublier).
A l'issue des concours, j'obtiens une ecole reconnue a l'issue des oraux. Les autres ecoles ne sont pas super bien classées.
Le cursus de cette école d'inge? Je ne le connais pas: je prends cette école car c'est la mieux classée.

Ensuite, c'est ecole d'inge pendant 3 ans. Il y a des etudiants qui viennent d'IUT, de BTS aussi. Ils rament au début, alors que ceux qui viennent de prepa décompressent totalement et ne foutent plus rien. Il n'y a que 20% des cours qui m’intéressent. Les UV se valident facilement même en ne venant pas en cours. Bien sur, l'ecole essaie de nous garder sous pression en "ecremant" quelques eleves chaque annee (ceux qui sont au bar de l'ecole 24h/24). L'ecole propose des double-diplomes a l'etranger pour "les meilleurs eleves": c'est surtout pour les eleves nantis car ca coute extrêmement cher. Je ne postule donc a aucun double-diplome et prefere m'inscrire aux cours de chinois que l'ecole a decide de mettre en place.
Il faut faire des stages en fin de 1ere et de 2eme annees. Je n'ai aucun reseau, mes parents non plus, ma famille au sens large est peuplee de fonctionnaires. J'envoie des CV, je rame beaucoup,et me retrouve dans des entreprises qui sont en difficulté et qui ne pourront me proposer d'embauche a l'issue de mes études.
En 3eme annee, il faut faire un projet de fin d'etudes, et celui-ci peut etre fait a l'etranger. Apres prise de renseignements, l'ecole fournit une bourse donc ca ne coute rien aux etudiants. Je m'empresse de faire une demande pour faire mon PFE en Chine. Malgre mes notes moyennes (cursus qui m’intéressait moyennement + decompression prepa), le fait que j'ai commence a étudier le chinois joue en ma faveur et je suis selectionne avec un autre gars pour partir a Shanghai pour 4 mois.

Retour en France: validation du diplôme, je suis officiellement inge et je me mets a chercher du boulot, sans réseau et sans "passion" particuliere (j'avais des potes qui voulaient bosser dans l'automobile depuis qu'ils avaient 4 ans, d'autres qui voulaient construire des bateaux). Moi je voulais n'importe quoi, du moment qu'on me donne des problèmes a résoudre et que mon cerveau soit utilise.
Apres 6 mois de recherches infructueuses, je retourne en Chine et trouve du boulot rapidement. Ça fait 12 ans. Carrière plutôt réussie pour l'instant.

J'ai des potes, qui malgre leur double-diplome a l'etranger, ont decide de continuer a etudier et rempilent pour 1 ou 2 ans (IAE, IFP, MBA etc). Ils venaient de familles aisées parisiennes et pouvaient continuer a habiter chez Papa-Maman.
Apres BAC+6/7, ils sont embauches par des boites du CAC 40.

Donc en conclusion de ce post:

Carence socio-professionnelle:
- J'avais des parents qui ne pouvaient pas aider mon orientation scolaire et professionnelle (pere niveau bac, mere niveau CM2)
- 75% de mes proches sont fonctionnaires, donc aucune idee du marche du travail. Culture concours uniquement.
- Je n'ai jamais entendu parler d’écoles d’ingénieurs publiques avec prepa intégrée (les ecoles privees nous ont bien demarchees, mais trop cheres pour mes parents) qui m'auraient mieux convenu.
- Je n’étais moi-même pas dans une orientation "active" en fonction d'un emploi rêvé enfant, mais je suis alle la ou j'avais des prédispositions (maths, physique)

Carence financiere:
- J'aurais certainement pu integrer une ecole d'inge mieux classee et plus a mon gout si j'avais refait une 2nde annee de prepa. Ce que je n'ai pu faire a cause des moyens financiers de ma famille.
- J'aurais pu intégrer des cursus double-diplomes ou meme un MBA qui auraient grandement embelli mon CV et facilite mes recherches d'emploi

Je fais différemment avec mes enfants:
- je ne les incite pas a être les meilleurs a l’école, jusque pour le classement, mais je suis leurs devoirs pour montrer que cela m’intéresse.
- je les incite a découvrir une passion particulière
- j'essaie de les intéresser a leur futur, de leur expliquer des éléments du monde du travail.
- j'essaie de mettre de cote pour leurs études supérieures afin qu'ils ne soient pas trop brides dans leur choix

Merci de partager cette tranche de vie.
Moi c'est un peu le contraire. Je viens d'une famille plutot aisee, mais qui ne connait rien au metier d'ingenieur.
J'etais moyen a l'ecole, mauvais en prepa, j'ai rate les concours et j'ai fait une ecole a la noix.
Par contre comme tu dis pour tes enfants, je savais que je voulais voyager et faire un metier avec pas mal de relationel.
En 2eme annee d'ecole je me bat pour avoir un double diplome aux USA... en plus c'est paye! Et labas c'est le declic... moins de theorie, plus de pratique, beaucoup de relationel... bref je pense depuis avoir la carriere et la vie que je voulais!
Au final je suis pas si nul que ca, mais le systeme scolaire francais ma toujours conforte dans l'idee que je n'y arriverai jamais et que je ne pourrais rien faire de bon.

Ensuite pour en revenir au debat, patron qui gagnent plein d'argent ou footballer super star, bah je crois que la recette est simple, si vous voulez faire de l'argent prenez vous en main et faites que les choses bougent comme ont du le faire les grands patrons et les footballer... pour sur c'est dur!
 
Alors que jouer au foot, c'est donné à tout le monde qui a 2 jambes. Pour le coup, ceux qui réussissent sont vraiment les meilleurs des meilleurs.
.

Clairement pas, non.
Je pense que tu ne connais probablement pas trop le monde du foot en club pour dire ca. Tu as beau etre le meilleur dans ton club, encore faut il par exemple que ton entraineur te laisse jouer, or si tu ne t'entends pas avec ben c'est simple tu n'es pas selectionne pour les matches.

Mon frangin etait gardien de but, c'etait de tres loin le meilleur de son club (j'avais commence a l'entrainer quand il avait 3 ans, donc je peux te dire qu'il etait rapidement devenu hyper bon), mais il n'avait pas la chance d'etre le fils de l'entraineur de son club. Resultat, l'entraineur selectionnait son gosse, lui aussi gardien de but, au lieu de mon frere, contre l'avis de l'ensemble des autres joueurs et meme de leur parents. Il y a eu plein de trucs dans le genre, des magouilles pour les remises de trophees, ce genre de choses. Resultat, mon frere a fini par etre degoute du foot et a change de sport.
C'etait pas le seul dans le club d'ailleurs, un de ses potes etait vraiment tres au dessus du lot aussi et a failli abandonner pour les memes raisons. Il a heureusement pour lui persevere grace a un contexte un peu different et est en bonne voie pour devenir pro aujourd'hui (me semble qu'il a integre le club de Troyes en espoirs, c'est pas impossible qu'il devienne connu dans quelques annees d'ailleurs :)).

J'ai un autre cas similaire d'un de mes potes champion de hockey sur glace donc c'est applicable a priori pour d'autres sports.

D'autre part, pour passer pro tu dois quasi obligatoirement faire sport etude. C'est tres loin d'etre gratuit, ca coute super cher et la aussi il y a du monde qui se bouscule au portillon. Donc t'inquiete pas qu'un gus de bonne famille ou avec des relations aura nettement plus de chances de passer qu'un autre.
Certes celui qui est exceptionnellement doue recevra une bourse, mais du coup c'est pas different du fonctionnement de n'importe quel autre systeme: l'exceptionellement bon a toujours une chance de s'en sortir quel que soit le milieu et l'objectif vise.

Apres, une fois dans le milieu pro, je suis relativement d'accord a priori que les meilleurs s'en sortent mieux que les autres et que le merite reprend probablement ses droits. Cela dit ici je suppose juste pour le coup parce qu'en vrai c'est peut etre pas le cas non plus..
 
Personnellement, je viens d'une famille qui a tout fait pour que je choisisse cette voie.
Mon père est Centralien et depuis tout petit, il avait ce rêve. Donc, j'ai fait le parcours classique prépa et par défi, j'ai fait une école de Chimie.
Après un parcours avec une année de césure et une 3ème année en Norvège, je suis rentré en France et j'ai passé une année aux entretiens à la con (une 50aine). Là, j'ai vite compris que ça ne servait à rien si tu as un diplôme d'une école de seconde zone.
Du coup, je me suis inscrit .. à Centrale pour un master. Mon père était l'homme le plus heureux au monde. Et même aujourd'hui, il est si fier de moi. Alors que pour moi, c'était juste une solution pour pas rester à rien faire et enchaîner les entretiens à la con avec les marchands de viande.
Un an après, me voilà avec mon diplôme et considéré donc centralien (comme mon père). Et là, bizarrement, avant même l'obtention du diplôme, j'avais 3 offres. J'avais passé 3 entretiens et 3 offres. Or, un an plus tôt, j'étais le même mec, et j'ai passé 50 entretiens pour 0 offres...

Donc, oui, c'est clairement à la fois ton salaire d'embauche, ton évolution et tes chances viennent de ce bout de diplôme. Mes 2 derniers boulots en Chine ont été obtenus grâce au réseau Centrale et à des connaissances. Pourtant, je n'ai jamais joué le jeu du réseautage. J'ai toujours essayé de postuler comme Mr. tout le monde.

Bref, on peut dire ce qu'on veut, mais il y a comme qui dirait une couille dans le potage. Et celle-ci est liée au fait que dans la tête des RH, le diplôme va te définir. Au moins en début de carrière. Or, ayant fait 2 écoles, je peux affirmer que la règle n'est pas générale...

Aujourd'hui, malgré l'inistance de mon épouse, je fais tout pour que ma petite suive le même chemin. D'ailleurs, elle sait dire X, Mines, Centrale depuis qu'elle a appris à parler, au grand dam de mon épouse partisane de laisse-la tranquille :D
 
Mon frangin etait gardien de but, c'etait de tres loin le meilleur de son club (j'avais commence a l'entrainer quand il avait 3 ans, donc je peux te dire qu'il etait rapidement devenu hyper bon), mais il n'avait pas la chance d'etre le fils de l'entraineur de son club. Resultat, l'entraineur selectionnait son gosse, lui aussi gardien de but, au lieu de mon frere, contre l'avis de l'ensemble des autres joueurs et meme de leur parents. Il y a eu plein de trucs dans le genre, des magouilles pour les remises de trophees, ce genre de choses. Resultat, mon frere a fini par etre degoute du foot et a change de sport.
Ton frangin est parti dans le foot sacrément handicapé.
Il pourrait demander à jouer en équipe para-olympique.
 
Dernière édition:
j'allais parler de moi et je me suis soudain ravisé... je ne voudrais pas être accusé de plagier Dickens!
 
D'autre part, pour passer pro tu dois quasi obligatoirement faire sport etude.

Généralement, les footballeurs pros sont issus des centres de formation des clubs (la détection se fait autour de 13 ans) qui non seulement sont gratuits mais déroulent le tapis rouge pour attirer les gamins les plus prometteurs.
Je pense que devenir pro via la filière sport-étude, en foot, est une exception.

Et maintenant que j'y pense, j'ai des potes qui ont fait sport-ét' dans d'autres disciplines, et je crois pas que ça coutait très cher. Le prix d'un internat standard, il me semble.
 
Généralement, les footballeurs pros sont issus des centres de formation des clubs (la détection se fait autour de 13 ans) qui non seulement sont gratuits mais déroulent le tapis rouge pour attirer les gamins les plus prometteurs.
Je pense que devenir pro via la filière sport-étude, en foot, est une exception.

Et maintenant que j'y pense, j'ai des potes qui ont fait sport-ét' dans d'autres disciplines, et je crois pas que ça coutait très cher. Le prix d'un internat standard, il me semble.

Il y avait sport-etude dans mon ecole d'inge et elle etait quasi gratuite - j'y ai cotoye des gens comme Bruno Marie-rose (medaille de bronze du 4x 100m aux JO de 88, recordman du 200m en salle pendant pas mal d'annee) ; Jean-Marc Lhermet (Montferrand).. et d'autres dont j'ai oublie le nom
 
Bref, on peut dire ce qu'on veut, mais il y a comme qui dirait une couille dans le potage. Et celle-ci est liée au fait que dans la tête des RH, le diplôme va te définir. Au moins en début de carrière. Or, ayant fait 2 écoles, je peux affirmer que la règle n'est pas générale...

Et aussi plus tard dans la carriere - au moins dans les grands groupes Francais - Le plafond de verre pour qui n'a pas fait X ou Centrale - ca existe.. J'ai bosse pour 2 boites francaises dans ma vie ... plus jamais ca!

dans une, j'ai ete recrutee en meme temps qu'un mec, tous les 2 avec 10 ans d'experience - la mienne mieux positionnee pour le poste. Des le debut, on me file plus de responsilibites.. etc. On devient copains, et un jour je decouvre qu'il gagne vraiment plus que moi - Je vais voir mon chef pour avoir une explication - en lui disant j'espere que ce n'est pas parce que je suis une femme - il me repond - mais pas du tout.. il a fait Centrale, lui!
 
Personnellement, je viens d'une famille qui a tout fait pour que je choisisse cette voie.
Mon père est Centralien et depuis tout petit, il avait ce rêve. Donc, j'ai fait le parcours classique prépa et par défi, j'ai fait une école de Chimie.
Après un parcours avec une année de césure et une 3ème année en Norvège, je suis rentré en France et j'ai passé une année aux entretiens à la con (une 50aine). Là, j'ai vite compris que ça ne servait à rien si tu as un diplôme d'une école de seconde zone.
Du coup, je me suis inscrit .. à Centrale pour un master. Mon père était l'homme le plus heureux au monde. Et même aujourd'hui, il est si fier de moi. Alors que pour moi, c'était juste une solution pour pas rester à rien faire et enchaîner les entretiens à la con avec les marchands de viande.
Un an après, me voilà avec mon diplôme et considéré donc centralien (comme mon père). Et là, bizarrement, avant même l'obtention du diplôme, j'avais 3 offres. J'avais passé 3 entretiens et 3 offres. Or, un an plus tôt, j'étais le même mec, et j'ai passé 50 entretiens pour 0 offres...

Donc, oui, c'est clairement à la fois ton salaire d'embauche, ton évolution et tes chances viennent de ce bout de diplôme. Mes 2 derniers boulots en Chine ont été obtenus grâce au réseau Centrale et à des connaissances. Pourtant, je n'ai jamais joué le jeu du réseautage. J'ai toujours essayé de postuler comme Mr. tout le monde.

Bref, on peut dire ce qu'on veut, mais il y a comme qui dirait une couille dans le potage. Et celle-ci est liée au fait que dans la tête des RH, le diplôme va te définir. Au moins en début de carrière. Or, ayant fait 2 écoles, je peux affirmer que la règle n'est pas générale...

Aujourd'hui, malgré l'inistance de mon épouse, je fais tout pour que ma petite suive le même chemin. D'ailleurs, elle sait dire X, Mines, Centrale depuis qu'elle a appris à parler, au grand dam de mon épouse partisane de laisse-la tranquille :D
Mais tout ca ca marche dans les boites etrangeres???
 
Et aussi plus tard dans la carriere - au moins dans les grands groupes Francais - Le plafond de verre pour qui n'a pas fait X ou Centrale - ca existe.. J'ai bosse pour 2 boites francaises dans ma vie ... plus jamais ca!

dans une, j'ai ete recrutee en meme temps qu'un mec, tous les 2 avec 10 ans d'experience - la mienne mieux positionnee pour le poste. Des le debut, on me file plus de responsilibites.. etc. On devient copains, et un jour je decouvre qu'il gagne vraiment plus que moi - Je vais voir mon chef pour avoir une explication - en lui disant j'espere que ce n'est pas parce que je suis une femme - il me repond - mais pas du tout.. il a fait Centrale, lui!

C'est pour ca que je suis tres heureux a ne plus bosser dans une boite francaise!
J'en suis a ma deuxieme boite anglaise... on ne m'a jamais demander de parler de mes diplomes, ni meme de les montrer (enfin juste pour le workpermit)... donc Centrale, X, ou ANPE ils se foutent bien de l'ecole!