Bonjour à tous,
Je suis un spécialiste de l'interculturel et la Chine fait partie de mes pays de prédilection.
Voici un article que j'ai publié sur la pensée chinoise afin d'aider tous ceux qui auront à traiter avec des interlocuteurs chinois lors de leurs voyages.
La pensée chinoise, mode d’emploi
Cet article a pour objectif de vous aider dans vos rendez-vous professionnels en Chine. Il sera abordé trois traits philosophiques qui orientent la pensée chinoise. La prise de connaissance de ces orientations de pensée vous permettra de mieux comprendre et interagir avec vos interlocuteurs chinois.
Bonne lecture.
Ces trois philosophies sont le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme. Ils permettent aux Chinois d’avoir des modes de relations complexes mais fortes, de saisir l’impermanence des choses et de rester humble quand cela est nécessaire. Ils ont une forte capacité à intérioriser leurs émotions en se mettant à distance de l’événement, tout en étant persuadés qu'à un mal succédera forcément un bien. Cet état d’esprit génère une patience, un optimisme et une sérénité qui n’est pas toujours facile à comprendre avec notre logique cartésienne.
Le confucianisme
Confucius, philosophe né vers 500 avant J.-C., a su, à travers ses idéologies, ses relations avec les empereurs et ses déplacements dans tout le pays, fédérer une grande partie du peuple Chinois. Par cette capacité de mobilisation et de séduction (à l’identique de Gandhi en Inde), il a influencé les comportements et les orientations du peuple. Pour Confucius, l'ordre politique et l'ordre social ne faisait qu’un et la classe dirigeante devait garantir la bonne marche de l’État par sa bonne conscience. Le confucianisme n'a jamais pris la forme d'une religion mais plutôt d’une philosophie que la dynastie des Han (200 av. J.-C.) exploitera pour remettre le pays en marche. En 1949, la victoire des communistes efface le confucianisme et la famille, valeur clef par excellence, voit son rôle fortement diminuer. Puis on observe un retournement de tendance au cours des années 1980, où le Parti communiste chinois « utilisera », tout comme l’avait fait la dynastie Han, le confucianisme pour asseoir sa légitimité.
Le taoïsme
Il est né à la même époque que le confucianisme et a été fondé par Lao Tze. Le Tao ne s’intéresse pas à l’organisation sociale mais à l’homme en tant que partie de l'Univers. À lui de construire, pour sa vie, une harmonie entre la forme masculine de l'énergie liée au soleil, le yang et la forme féminine liée à la terre, le yin (figure 10.1). Le corps est un ami à entretenir, pas un ennemi à combattre. Le sport, la gymnastique, le régime alimentaire, l’hygiène sont des éléments importants pour gérer au mieux ses propres énergies. Aujourd’hui, nous avons en Occident de nombreux adeptes du Tao qui pratiquent le Taî-chi et le Qi Qong notamment.
Bien que Confucius et Lao Tze se soient rencontrés sans réellement s’apprécier, les deux philosophies, taoïsme et confucianisme, sont très complémentaires et harmonieuses entre elles.
Le bouddhisme
Il fut importé d’Inde au milieu du Ier siècle de l’ère chrétienne. La doctrine du Karma (ensemble des activités personnelles dans une vie) par laquelle il faut développer le bien dans la société pour ses vies futures, ressemble fortement aux dires de Confucius. Cependant, le bouddhisme a des difficultés à s’implanter en Chine car il n’apparaît dans aucun texte de Confucius et est complètement inconnu de la population chinoise. De plus, le bouddhisme ne se soumet pas à la hiérarchie de l’autorité et ne reconnaît donc pas la puissance de l’empereur, ce qui est un sacrilège à cette époque. Et enfin, il est aussi une philosophie étrangère et pour les Chinois, tout ce qui n’appartient pas à l’Empire du milieu est barbare. Le bouddhisme sera cependant reconnu au Ve siècle, soit 400 ans après sa naissance…
L’enseignement du bouddhisme repose principalement sur quatre vérités appelées Noble Vérités :
– La première est celle de la souffrance : de notre naissance jusqu’à notre mort, tout est souffrance… être loin des personnes que l'on aime, exprimer un manque pour une chose, etc.
– La deuxième vérité est l'origine de la souffrance à travers la convoitise avec l’envie de posséder, la jalousie, la haine.
– La troisième vérité est celle de la suppression de la souffrance par la suppression de tout désir, de tout attachement aux choses et aux êtres. Cette suppression est totale quand le « nirvāna » (signifiant « soif d’extinction » se concrétisant par la fin du cycle des réincarnations) est atteint.
– Enfin, la quatrième vérité est le respect de la voix du bien, de la bonté et de la compassion.
A savoir que plusieurs paradoxes émergent au sein de la pensée chinoise. Le collectivisme et l’hyper individualisme, la retenue dans le discours en société et la franchise directe en face à face, la lenteur dans les accords et la vitesse de réalisation sont des désagréments auquel vous devez vous préparer au cours de vos échanges avec des interlocuteurs chinois.
Auteur : Laurent Goulvestre
Source : « Petit traité interculturel » AFNOR
Pour aller plus loin : http://www.goulvestre.com/pages/conf_ouvrir_international.php?actif=1
J'espère que cet article vous aidera dans vos projets. N'hésitez pas à me contacter si vous désirez plus d'informations:
http://www.goulvestre.com/pages/contact.php
A bientôt
Laurent Goulvestre
Je suis un spécialiste de l'interculturel et la Chine fait partie de mes pays de prédilection.
Voici un article que j'ai publié sur la pensée chinoise afin d'aider tous ceux qui auront à traiter avec des interlocuteurs chinois lors de leurs voyages.
La pensée chinoise, mode d’emploi
Cet article a pour objectif de vous aider dans vos rendez-vous professionnels en Chine. Il sera abordé trois traits philosophiques qui orientent la pensée chinoise. La prise de connaissance de ces orientations de pensée vous permettra de mieux comprendre et interagir avec vos interlocuteurs chinois.
Bonne lecture.
Ces trois philosophies sont le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme. Ils permettent aux Chinois d’avoir des modes de relations complexes mais fortes, de saisir l’impermanence des choses et de rester humble quand cela est nécessaire. Ils ont une forte capacité à intérioriser leurs émotions en se mettant à distance de l’événement, tout en étant persuadés qu'à un mal succédera forcément un bien. Cet état d’esprit génère une patience, un optimisme et une sérénité qui n’est pas toujours facile à comprendre avec notre logique cartésienne.
Le confucianisme
Confucius, philosophe né vers 500 avant J.-C., a su, à travers ses idéologies, ses relations avec les empereurs et ses déplacements dans tout le pays, fédérer une grande partie du peuple Chinois. Par cette capacité de mobilisation et de séduction (à l’identique de Gandhi en Inde), il a influencé les comportements et les orientations du peuple. Pour Confucius, l'ordre politique et l'ordre social ne faisait qu’un et la classe dirigeante devait garantir la bonne marche de l’État par sa bonne conscience. Le confucianisme n'a jamais pris la forme d'une religion mais plutôt d’une philosophie que la dynastie des Han (200 av. J.-C.) exploitera pour remettre le pays en marche. En 1949, la victoire des communistes efface le confucianisme et la famille, valeur clef par excellence, voit son rôle fortement diminuer. Puis on observe un retournement de tendance au cours des années 1980, où le Parti communiste chinois « utilisera », tout comme l’avait fait la dynastie Han, le confucianisme pour asseoir sa légitimité.
Le taoïsme
Il est né à la même époque que le confucianisme et a été fondé par Lao Tze. Le Tao ne s’intéresse pas à l’organisation sociale mais à l’homme en tant que partie de l'Univers. À lui de construire, pour sa vie, une harmonie entre la forme masculine de l'énergie liée au soleil, le yang et la forme féminine liée à la terre, le yin (figure 10.1). Le corps est un ami à entretenir, pas un ennemi à combattre. Le sport, la gymnastique, le régime alimentaire, l’hygiène sont des éléments importants pour gérer au mieux ses propres énergies. Aujourd’hui, nous avons en Occident de nombreux adeptes du Tao qui pratiquent le Taî-chi et le Qi Qong notamment.
Bien que Confucius et Lao Tze se soient rencontrés sans réellement s’apprécier, les deux philosophies, taoïsme et confucianisme, sont très complémentaires et harmonieuses entre elles.
Le bouddhisme
Il fut importé d’Inde au milieu du Ier siècle de l’ère chrétienne. La doctrine du Karma (ensemble des activités personnelles dans une vie) par laquelle il faut développer le bien dans la société pour ses vies futures, ressemble fortement aux dires de Confucius. Cependant, le bouddhisme a des difficultés à s’implanter en Chine car il n’apparaît dans aucun texte de Confucius et est complètement inconnu de la population chinoise. De plus, le bouddhisme ne se soumet pas à la hiérarchie de l’autorité et ne reconnaît donc pas la puissance de l’empereur, ce qui est un sacrilège à cette époque. Et enfin, il est aussi une philosophie étrangère et pour les Chinois, tout ce qui n’appartient pas à l’Empire du milieu est barbare. Le bouddhisme sera cependant reconnu au Ve siècle, soit 400 ans après sa naissance…
L’enseignement du bouddhisme repose principalement sur quatre vérités appelées Noble Vérités :
– La première est celle de la souffrance : de notre naissance jusqu’à notre mort, tout est souffrance… être loin des personnes que l'on aime, exprimer un manque pour une chose, etc.
– La deuxième vérité est l'origine de la souffrance à travers la convoitise avec l’envie de posséder, la jalousie, la haine.
– La troisième vérité est celle de la suppression de la souffrance par la suppression de tout désir, de tout attachement aux choses et aux êtres. Cette suppression est totale quand le « nirvāna » (signifiant « soif d’extinction » se concrétisant par la fin du cycle des réincarnations) est atteint.
– Enfin, la quatrième vérité est le respect de la voix du bien, de la bonté et de la compassion.
A savoir que plusieurs paradoxes émergent au sein de la pensée chinoise. Le collectivisme et l’hyper individualisme, la retenue dans le discours en société et la franchise directe en face à face, la lenteur dans les accords et la vitesse de réalisation sont des désagréments auquel vous devez vous préparer au cours de vos échanges avec des interlocuteurs chinois.
Auteur : Laurent Goulvestre
Source : « Petit traité interculturel » AFNOR
Pour aller plus loin : http://www.goulvestre.com/pages/conf_ouvrir_international.php?actif=1
J'espère que cet article vous aidera dans vos projets. N'hésitez pas à me contacter si vous désirez plus d'informations:
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A bientôt
Laurent Goulvestre