L’impératrice Cixi ou une idée de la Chine forte

Orang Malang

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23 Oct 2005
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常熟,江苏
LE MONDE du 8 octobre 2015

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L’histoire a souvent été écrite par les hommes. Avec parfois une part de misogynie et de préjugés tenaces. En Chine, l’impératrice Cixi (Ts’eu-Hi dans l’ancienne transcription), qui régna dans la Chine de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, en a été la victime.

Il en est resté l’image d’une personnalité impitoyable, sans pitié et opposée à toute modernisation dans un empire mandchou en plein déclin. La légende noire était tenace : accusée d’avoir placé sur le trône son fils, puis à la mort de ce dernier son neveu, devenu l’empereur Guangxu, elle était soupçonnée d’avoir empoisonné ce dernier en 1908, peu de temps avant de mourir. Elle était placée au même rang que Wu Zetian (624-705), réputée pour sa cruauté et la seule femme ayant eu l’audace dans l’histoire de l’empire du Milieu de revendiquer le titre de Huangdi (empereur).

Cixi n’alla pas jusque-là, mais elle réussit à contrôler le destin de la Chine de 1861 jusqu’à sa mort en 1908, parfois « derrière le paravent » pour donner le change aux tenants de la tradition qui interdisait qu’une femme puisse gouverner directement. Le destin exceptionnel de cette concubine de rang inférieur de l’empereur Xianfeng (1850-1861) s’étant hissée au sommet du pouvoir a fasciné Jung Chang, auteure du best-seller Les Cygnes sauvages (Plon, 1992) et de Mao : l’histoire inconnue (Gallimard, 2006), une biographie du Grand Timonier écrite avec son mari, l’historien Jon Halliday.

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