Les taitai en Chine

Au départ, le sujet semblait faire état de vrais questions posées, mais évidemment, ce genre de cas limite extrême de la tai-tai qui change de couleur de vernis toutes les 4 heures et qui chie des strass et des paillettes, bah ça loupe pas, ça donne libre cours aux gens de venir mettre tous les pères ou mères au foyer dans le même sac…dommage.

- S’occuper des enfants, être doublement attentif à leurs états d’âmes, leur éducation, leur cursus scolaire
- Préparer/ imaginer les repas à l’avance sur une amplitude de temps d’environ 1 mois, aller faire 4 allers retours seul pour les courses qu‘il vente, qu‘il pleuve, qu‘il fasse 30 degrés, ou qu‘on soit malade (bah oui, les parents au foyer peuvent pas se mettre en congés et se faire faire un certificat médical …)
- Gérer et imaginer des sorties sympas pour les weeks end à venir
- Tenir les comptes, gérer la paperasse, payer les factures etc…
- S’occuper de la maintenance de la maison (ménage, entretien, budget maison, factures etc) / faire en sorte que la maison soit nickel TOUS LES JOURS (vitres, linge de maison, poussière, hygiène !!!! Et oui, pas encore de maison autonettoyante etc)
- Faire en sorte que celui qui rentre du travail ne soit pas non plus sans arrêt sollicité pour des ptites choses (que celui qui ne travaille pas peut faire la journée)
- organiser des activités et des thèmes de décos pour les enfants selon la période de l’année (anniversaires, Noel, Pâques etc….= parce que OUI y‘a des parents qui ne comptent pas que sur l‘école pour tout faire à leur place niveau éducation)
- toujours penser à tout !!!
- Si expatriation il y a : faire en sorte de partager ses découvertes de la semaine avec ceux qu’on aime (enfants, conjoint). Faire un peu le guide pour eux en quelque sorte.
Apprendre des choses tous les jours, sortir, apprendre la langue etc….

Etc etc….je n’ai mis que les grands traits d‘une vie de famille… somme toute, une vie classique non?

Alors, après, ça dépend aussi des personnalités… quand je fais un truc, je le fais à 100%.
Et j’avoue, je suis un peu perfectionniste, donc je fais en sorte que tout soit nickel ou presque, surtout pour les gens que j’aime.
J’aime ma vie, notre vie.

Je me lève à 5:45 du matin, et je n‘ai jamais eu d’AYI.
J’ai repris mes études à distance (car j’ai changé de « branche » au fil du temps, mais du coup, va falloir que je cherche/trouve un stage ! ), j’ai un vie sociale, un super enfant, une vie de couple passionnée et épanouie. On sors, on bouge, on kiffe la vie, tout simplement.

Je suis quelqu’un de SUPER curieux, j’aime découvrir tous les jours un nouveau truc, je suis toujours HEUREUSE (au sens propre!!!!) de le partager avec mes proches, toujours heureuse de montrer mes découvertes à mon homme (j’ai appris ce mot là, j’ai rencontré un tel, ce fruit là s’appelle comme ça).
En bref, je suis quelqu’un d’enthousiaste, encore toute jeune, bien loin de l’image de l’étrangère frustrée, dépressive ou de la maman au bout du rouleau…

Les journées sont donc bien remplies.
Et surtout, un homme qui me respecte, respecte mes choix : que je travaille ou non, je ne change pas à ses yeux.

Je déteste le « shopping », les trucs de nanas, etc….
Je ne claque pas le budget familial dans des vacances ou dans des journées spas entre copines.
= Je ne fréquente donc ni spas ni shopping mall etc…

Je vis ma vie de fille, femme, maman. Comme si j’étais dans mon pays d’origine.
Je trace ma route, que je sois ici, ou ailleurs.
(je suis tellement loin de l’archétype que les gens qui me rencontrent ont peine à croire que je suis maman, ils croient que je suis une jeune étudiante ! )
Les autres « expats »? J’en rencontre, cool, on discute, et cool si on s’entend bien.
Mais ça ne deviendra pas pour autant mes amis ou les parrains et marraines de mes enfants….

L’expatriation n’est pas une fin en soit, et je garde les pieds sur terre… peu importe le pays où on se trouve , priorité à NOTRE vie, ce qu’on a bâti jusque là.
Pourtant, on a très largement les moyens de passer notre vie dans les shopping mall etc…. mais non, je vais pas me forcer à aimer des choses que j’aime pas ou à devenir une femme que je ne suis pas !
J’avoue préférer m’acheter un gadget chez Decathlon que passer mes journées au Super Brand Mall, c’est dire !
Et pourtant, je suis bel et bien une fille : mais j’achète mes fringues sur le web, une ou deux fois par an, et le tour est joué.Simple et efficace. Le reste du temps, je ne vais dans un mall que si je cherche un truc bien précis, et une fois dans la boutique, je trouve le truc en question, et je passe à la caisse, c’est tout.

Ceci étant, les choix d’un couple, que l’un travaille ou pas, ne regarde personne d’autre que le couple/la famille.
Il ne me viendrait tellement pas à l’idée de juger mes voisins : ils gèrent leur vie comme ils l’entendent, personne ne peut juger le mode de fonctionnement d’un couple.
Comme je dis souvent : ce n’est pas parce que tu ne travaille pas que tu ne vaux rien, que tu ne connais rien, que tu n’aime rien.
Tout du moins : je ne juge pas une personne à ses études , son niveau de vie, son occupation.
On a beaucoup à apprendre des autres...

De plus, perso, j’admire beaucoup les papas ou mamans au foyer, ils m’étonnent toujours, et la plupart que j’ai rencontré avaient toujours cette motivation super noble : donner le meilleur à ceux qu’ils aiment.
Je ne dis pas que ceux qui travaillent le font « moins », mais juste que ceux qui en font leur occupation le font différemment car ils ont le temps de se donner à fond.
Alors sacrifice ou pas, jamais je n’ai demandé à ces parents au foyer (en France ou ailleurs) comment ils occupent leur journée…. C’est très occidental/moderne de demander ça non?
( je ne suis pas française)
Chez nous…. On se pose pas ce genre de questions, et on respecte femme/homme qui ne travaille pas… c’est culturel, ce genre de respect. On n’est pas choqué par quelqu’un qui s’occupe des enfants, bien au contraire….

Après, pour celles ou ceux qui carrément semblent "profiter" du confort, et se mettent à perdre pied sous prétexte qu'ils sont "expats"... bah je ne juge pas. Je me dis juste que je leur souhaite que leur vie ne se résume pas à ça. Je leur souhaite de trouver d'autres façons de kiffer leur vie. Et puis si c'est leur façon à eux de kiffer, bah ma foi, j'ai pas mon mot à dire... c'est pas comme si ça changeait quelque chose à ma vie...

A l'auteur du post, j'espère avoir pu te donner un autre point de vue que celui de l'interview du lien, qui semble quand même pas majoritaire, tout du moins, pas chez les gens que je côtoie ici.

Cela ressemble à un job à plein temps d'animateur de centre aéré. Personnellement, je préfère que ma femme travaille en dehors de la maison.
 
D'autre part, mon conjoint travaille, et pourtant il participe naturellement à tout ça. Comme quoi, ça n'a presque rien à voir avec le fait de travailler ou pas finalement.... c'est juste que si tu as un foyer, travail ou pas, ça ne change rien au fait que ce foyer tu dois le faire tourner.

Entièrement d'accord!

Pour en revenir à l'article, il reste difficile d'imaginer qu'une partie des TaiTai soit des Kim Kardashian en puissance, mais après tout, chacun trouve son épanouissement personnel où il le veut.
 
Un nouvel article du "Petit Journal" qui vient quelque-peu contre-balancer le premier:
Lien retiré

Par ailleurs, en regardant un peu, il semble bien que le premier article, assez caricatural, était bien une "fiction" et non du "vécu" (si on regarde la photo de l'auteure, elle semble un peu trop jeune pour être la mère de 3 enfants dont un ado)
 
Dernière édition:
Un nouvel article du "Petit Journal" qui vient contre-balancer le premier:
Lien retiré

Par ailleurs, en regardant un peu, il semble bien que le premier article, assez caricatural, était bien une "fiction" et non du "vécu" (si on regarde la photo de l'auteure, elle semble un peu trop jeune pour être la mère de 3 enfants dont un ado)

Un article qui valorise un peu mieux les femmes.
 
Franchement je crois que l'expat n'est pas toujours facile pour le conjoint qui ne bosse pas. Celui qui bosse galère aussi souvent c'est vrai mais celui qui se retrouve inactif doit faire face à une disparition de son statut social. D'un coup on se définit par sa nationalité (dont on se foutait un peu avant), ses enfants (si on en a) et ses experiences comme expat. Limité quoi.
Perso après avoir toujours bossé en France j'ai eu qqs mois angoissants au début : plus d'indépendance financière (Ah les premiers cadeaux faits sur notre compte commun zéro surprise), plus d'adultes avec qui discuter d'autre chose que des enfants, aucune valorisation du boulot fait (wouahou comme la maison est propre et le frigo rempli, personne ne le dit!!), pas de but à mes journées toutes semblables, etc.
Et puis j'ai commencé à relativiser et à me détendre. J'ai réalisé la chance de pouvoir profiter de mes enfants, d'avoir un temps long avec eux et pas des petits bouts de temps chronométrés entre le dîner/le bain/le livre du soir. Et j'ai aussi complétement assumé de ne pas bosser ET d'avoir quelqu'un pour m'aider à la maison.
J'ai malheureusement aussi assez vite réalisé que le milieu 100% expat me fatiguait. Beaucoup de femmes sympas mais qui ne pouvaient vivre qu'en groupe, lundi chez untel, mardi atelier truc, mercredi activités enfants, etc. Trop prenant pour moi. Beaucoup de femmes aigries et un peu déprimées aussi chez les plus âgées, une vie à suivre son homme. (Bouger tous les deux ou trois ans je n'ai heureusement pas connu ça). Beaucoup de femmes et d'hommes qui a force de vivre dans des conditions privilégiées perdent le contact avec la réalité des autres ("un petit d'appartement de 200m2", des "conditions innacceptables" car pas de chauffeur, une bonne pas efficace, une boite qui ne s'occupe pas de tout, etc.) et font de la France qu'ils ont quitté un paradis (propreté, politesse, honnêteté, efficacité, cocorico).
Du coup j'ai noué plus d'amitiés avec des français venus à l'arrache, des couples mixtes et des Brésiliens au fur et à mesure que j'ai appris la langue. C'est comme ça qu'un beau jour je me suis remise à travailler, mais à mon rythme et dans un domaine qui n'avait rien à voir avec ma formation d'origine. Bientôt je serai de nouveau femme au foyer à temps plein, une tai tai de plus, mais avec des projets plein la tête !
 
Merci pour ton témoignage intéressant, qui confirme qu'on a tous des parcours différents et bien sûr, des façons différentes de voir les choses.

Evidemment, qu'il faut comme tu le dis, relativiser et se détendre.

Moi aussi,j'ai bossé (prof) ) mais comme la vie n'est pas linéaire, et bien, je me dis "le boulot, ça va, ça vient, si je trouve du boulot dans mon pays d'accueil,c'est cool", sinon, je me prends pas le chou. Mais contrairement à beaucoup, je ne vis pas mal ou bien ce que les gens appellent l'indépendance OU la dépendance financière. Je ne me sens pas dépendante de mon époux, loin de là, notre rapport à l'argent au sein du couple est "traditionnel" : peu importe qui travaille ou qui gagne quoi, c'est pour toute la famille. Je trouve que les gens se prennent beaucoup la tête sur l'expatriation, le couple, le travail etc... qui n'est plus ni moins la même situation qu'un couple qui dans son pays d'origine déménage d'une ville à l'autre et dont l'un ne travaille pas.... chacun le vit différemment.

Pour finir, quand justement tu déménages tous les 2 ans, voire tous les ans, ton mari sait que tu dois sans arrêt t'adapter, et s'il a un minimum de réflexion, il se dit bien que tu vas pas trouver du boulot à chaque fois, hop, en claquant des doigts. Bien au delà de la tolérance inhérente au couple, s'ajoute une tolérance de la situation à venir de l'autre, à cause de l'expatriation.
Assez d'accord avec ce que tu dis, sauf qu'il y a quand même une grosse différence avec la situation dans le pays d'origine, à savoir qu'en France, la configuration Papa-a-une-carrière-et-maman-reste-à-la-maison est quand même l'exception plutôt que la règle. Alors qu'ici, du moins dans les quartiers d'expats où je vis, c'est (de très loin!) la règle. Et je ne trouve pas ça super sain, en particulier pour les enfants qui grandissent dans cet environnement. Je me rappelle par ex. du dialogue surréaliste que j'avais eu avec une copine de classe (5 ans) d'un de mes fils qui était venue jouer à la maison un jour après l'école:
Elle: "Elle est où la maman de Machin (mon fils)"
Moi: "Et bien, elle est au travail"
Elle, avec un haussement d'épaule et des roulements d'yeux: "Benh non, les mamans ça travaille pas"
 
...Je ne me sens pas dépendante de mon époux, loin de là, notre rapport à l'argent au sein du couple est "traditionnel" : peu importe qui travaille ou qui gagne quoi, c'est pour toute la famille...
N'es tu pas quand même un peu "dépendante" au sens où c'est quand même le boulot de ton époux (aussi compréhensif soit il) qui est le facteur moteur et autour duquel s'organise et s'adapte la vie de la famille? Je me permets de te demander ça étant donné que je me retrouve dans la même situation: une épouse très compréhensive et consciente de la vie de famille, mais qui se retrouve de fait clairement en position de "moteur" et de "chef de famille" autour de laquelle la famille se structure (et je ne m'en plaints pas, c'est un choix que nous avons fait tous les 2))
 
Dernière édition:
Bonjour,

Question au "taitai" (et guy tai) qui ont finalement, même temporairement, recommencé à travailler. Est-ce que vous êtes restées dans le même domaine ? Si oui, est-ce que ça été facile à trouver ? Si non, est-ce parce que vous n'arriviez pas à trouver dans votre domaine ou est-ce parce que vous avez profité de l'occasion pour faire autre chose ?

une épouse très compréhensive et consciente de la vie de famille, mais qui se retrouve de fait clairement en position de "moteur" et de "chef de famille" autour de laquelle la famille se structure (et je ne m'en plaints pas, c'est un choix que nous avons fait tous les 2))

J'ai du mal à voir les choses comme ça, je n'ai pas l'impression que dans notre couple il y en ait un des deux qui soit "le" chef de famille.
 
J'ai du mal à voir les choses comme ça, je n'ai pas l'impression que dans notre couple il y en ait un des deux qui soit "le" chef de famille.
Je me suis sans doute maladroitement exprimé: j'aurais plutôt dû dire que la situation était "asymétrique", vu que c'est le boulot du conjoint "actif" qui est le paramètre autour duquel se construit la vie d'une famille expatriée (et dont d'ailleurs dépend la présence de la famille dans le pays d'accueil). De même, je pense quand même que dans l'extrême majorité des cas l'expatriation est initiée par le conjoint "actif" (pour lequel l'expatriation offre en général un boost de carrière) et non par le conjoint "dependant". Cette pour ça que je disais, sans doute un peu maladroitement, que l'un est "moteur", et l'autre s'adapte (parfois bien, parfois moins bien, ce n'était pas cela qui était mon argument).
 
Bonjour,

Question au "taitai" (et guy tai) qui ont finalement, même temporairement, recommencé à travailler. Est-ce que vous êtes restées dans le même domaine ? Si oui, est-ce que ça été facile à trouver ? Si non, est-ce parce que vous n'arriviez pas à trouver dans votre domaine ou est-ce parce que vous avez profité de l'occasion pour faire autre chose ?



J'ai du mal à voir les choses comme ça, je n'ai pas l'impression que dans notre couple il y en ait un des deux qui soit "le" chef de famille.
Elise je ne peux pas te répondre pour la Chine mais sur un plan plus général. Beaucoup de conjoints qui aimeraient retravailler n'envisagent pas de changer de domaine d'activité. C'était mon cas au départ (enseignant chercheur) mais au final je suis très heureuse d'avoir exercé d'autres activités (immobilier et décoration!), j'ai appris beaucoup de choses, rencontré des gens très différents et revu la hierarchie que je faisais inconsciemment entre les professions. Quand j'ai finalement eu l'occasion de travailler dans mon domaine que pourtant j'adorais, je n'en avais plus forcément envie! Bref je pense qu'il faut être ouvert à tout et tenter le coup si quelque chose se présente.