Le mouvement, déclenché par l'arrestation d'un leader étudiant dans la plus grande université de New Delhi, bastion communiste, continue à s'étendre.
Extrait : Jeudi, des milliers d'étudiants et professeurs se sont rassemblés dans le centre de New Delhi, avec des drapeaux indiens et des pancartes «Ce n'est pas parce que je ne suis pas d'accord que je suis antipatriotique». Dans une dizaine d'autres villes, des étudiants ont marché avec les mêmes slogans défendant la liberté d'expression, et une quarantaine d’universités ont exprimé leur solidarité avec le mouvement de protestation.
Depuis une semaine, la capitale est secouée par des manifestations en soutien au président de l’association des étudiants de l’université Jawaharlal-Nehru, arrêté pour «sédition». Des centaines de professeurs de la plus prestigieuse fac indienne, bastion de la gauche, sont en grève. La situation pourrait s’envenimer alors que la détention du leader étudiant a été prolongée, et que des avocats nationalistes ont agressé le prévenu et des journalistes lors de l'audience au tribunal, mercredi.
Qu’est-ce qui a déclenché le mouvement ?
Le 9 février, un rassemblement a été organisé par un mouvement étudiant proche des maoïstes au sein de l’université Jawaharlal-Nehru (JNU) en mémoire d’un séparatiste indien du Cachemire. Afzal Guru avait été condamné à mort pour avoir été l’un des organisateurs de l’attentat suicide qui a frappé le cœur du Parlement indien en 2001. Sa pendaison, le 9 février 2013, avait été très critiquée par les ONG de défense des droits humains, ses aveux ayant été recueillis sous la torture. Après les protestations d’un autre syndicat étudiant, lié aux nationalistes hindous au pouvoir, la fac a demandé l’annulation du rassemblement quelques minutes avant son début. Sur place, la tension est montée entre les deux camps, et des slogans réclamant l’indépendance du Cachemire, région disputée par le Pakistan et l’Inde, et «appelant à détruire l’Inde» auraient été lancés. Quelques jours après, le président élu de l’association des étudiants de la JNU, Kanhaiya Kumar, était arrêté pour «sédition». Une arrestation qui a déclenché une vague de soutiens, d’autant plus que, selon nombre d’observateurs, il est peu probable que cette personnalité décrite comme modérée ait crié des slogans «antipatriotiques».
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Source : Liberation
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