La construction du 3e porte-avions chinois serait déjà bien avancée

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Rapport au Congrès sur la modernisation de la marine chinoise

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6 décembre 2022

Voici le rapport du Congressional Research Service du 1er décembre 2022, intitulé China Naval Modernization : Implications for U.S. Navy Capabilities - Background and Issues for Congress.

Extrait du rapport : L'effort de modernisation militaire de la Chine, y compris son effort de modernisation navale, est le principal objectif de la planification et de la budgétisation de la défense des États-Unis. L'effort de modernisation navale de la Chine est en cours depuis plus de 25 ans, depuis le début ou le milieu des années 1990, et a transformé la marine chinoise en une force beaucoup plus moderne et capable. La marine chinoise est une force militaire redoutable dans la région maritime proche de la Chine, et elle mène un nombre croissant d'opérations dans les eaux plus larges du Pacifique occidental, de l'océan Indien et des eaux européennes.

La marine chinoise est, de loin, la plus importante de tous les pays d'Asie de l'Est et, entre 2015 et 2020, elle a dépassé la marine américaine en nombre de navires de combat (c'est-à-dire les types de navires qui entrent dans le calcul de la taille de la marine américaine). Le ministère de la Défense affirme que la marine chinoise "est la plus grande marine du monde avec une force de combat d'environ 340 plates-formes, y compris les principaux navires de combat de surface, les sous-marins, les navires amphibies océaniques, les dragueurs de mines , les porte-avions et les navires auxiliaires de la flotte" (....). Ce chiffre ne comprend pas les quelque 85 patrouilleurs et embarcations qui transportent des missiles de croisière antinavires (ASCM). La... force de combat globale [de la marine chinoise] devrait passer à 400 navires d'ici 2025 et à 440 navires d'ici 2030." La marine américaine, en comparaison, comprenait 294 navires de la force de combat à la fin de l'exercice 2021, et le projet de budget de la marine pour l'exercice 2023 prévoit que la marine comprendra 290 ou 291 navires de la force de combat à la fin de l'exercice 2030. Les responsables militaires américains et d'autres observateurs se disent préoccupés ou alarmés par le rythme de l'effort de construction navale de la Chine et par les tendances qui en résultent concernant les tailles et les capacités relatives de la marine chinoise et de la marine américaine.

L'effort de modernisation navale de la Chine englobe un large éventail de programmes d'acquisition de navires, d'aéronefs, d'armes et de C4ISR (commandement et contrôle, communications, ordinateurs, renseignement, surveillance et reconnaissance), ainsi que des améliorations en matière de logistique, de doctrine, de qualité du personnel, d'éducation et de formation, et d'exercices. La marine chinoise présente actuellement certaines limites et faiblesses, qu'elle s'efforce de surmonter.

On estime que l'effort de modernisation militaire de la Chine, y compris son effort de modernisation navale, vise à développer des capacités permettant, entre autres, de faire face militairement à la situation de Taïwan, si nécessaire ; d'atteindre un plus grand degré de contrôle ou de domination sur la région proche de la mer de Chine, en particulier la mer de Chine méridionale ; de défendre les lignes de communication maritimes (SLOC) commerciales de la Chine, en particulier celles qui relient la Chine au golfe Persique ; de déplacer l'influence des États-Unis dans le Pacifique occidental ; et d'affirmer le statut de la Chine en tant que première puissance régionale et grande puissance mondiale. Les observateurs pensent que la Chine veut que sa marine soit capable d'agir dans le cadre d'une force d'anti-accès/de déni de zone (A2/AD) - une force capable de dissuader les États-Unis d'intervenir dans un conflit dans la région proche de la mer de la Chine à propos de Taïwan ou d'un autre problème, ou à défaut, de retarder l'arrivée ou de réduire l'efficacité des forces américaines qui interviennent.

La marine américaine a pris un certain nombre de mesures pour contrer l'effort de modernisation navale de la Chine. Entre autres choses, l'U.S. La marine américaine a notamment déplacé un pourcentage plus important de sa flotte vers le Pacifique, affecté ses nouveaux navires et avions les plus performants au Pacifique, maintenu ou augmenté les opérations de présence générale, les exercices de formation et de développement, ainsi que l'engagement et la coopération avec les marines alliées et autres dans la région Indo-Pacifique, et augmenté la taille future prévue de la marine ; lancé, augmenté ou accéléré de nombreux programmes de développement de nouvelles technologies militaires et d'acquisition de nouveaux navires, aéronefs, véhicules sans pilote et armes ; développé de nouveaux concepts opérationnels pour contrer les forces maritimes A2/AD de la Chine ; et signalé que la Marine passera dans les années à venir à une architecture de flotte plus distribuée qui comprendra une utilisation beaucoup plus importante de véhicules sans pilote. La question pour le Congrès est de savoir s'il doit approuver, rejeter ou modifier les plans, budgets et programmes proposés par l'administration Biden pour répondre à l'effort de modernisation navale de la Chine.


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Report to Congress on Chinese Naval Modernization / Pdf 1636805271983.png

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La puissance maritime chinoise par Hugues Eudeline Ancien officier de marine et chercheur associé à l’Institut Thomas More.


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9 fevrier 2023

Première puissance économique mondiale en 1820, la République populaire de Chine (RPC) s’appauvrit progressivement jusqu’à 1978.


Analyse : Bien que ce siècle « d’humiliation » soit en partie imputable aux étrangers, tous venus de la mer à l’exception des Russes, il est peut-être avant tout la conséquence des nombreuses révoltes et luttes intestines qui ont toujours marqué son histoire plurimillénaire. Au XIXe siècle, elles sont particulièrement violentes. Vingt à trente millions de personnes auraient été tuées pendant la seule rébellion des Taiping (1850-1864). Le coût des opérations militaires était insoutenable, puisqu’aux dépenses engendrées par la levée d’une armée professionnelle permanente s’ajoutait l’impossibilité de percevoir l’impôt dans les provinces qui s’étaient soulevées. La priorité budgétaire allait donc aux armées terrestres et la création d’une marine moderne capable d’affronter les puissances maritimes étrangères a été soumise à la portion congrue. Faute d’y être préparée, la Chine a perdu successivement deux guerres navales, contre la France en 1884-1885 et contre le Japon en 1894-1895.

Suite de l'analyse >>>

Connexe

La Chine et le « Siècle de la Honte »Guerres de l’opium et Révolte des Boxers, 1839-1911 ( 6 fevrier 2020 )

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La Chine planche sur une nouvelle classe de porte-avions

14 avril 2023

Depuis maintenant un dizaine d’années, la Chine met les bouchées doubles pour se doter d’importantes capacités aéronavales.

Article : Après avoir remis en état, sous le nom de CNS Liaoning, l’ex-porte-avions Varyag, acquis auprès de l’Ukraine pour 20 millions d’euros en 2000, elle a construit le CNS Shandong, lequel a d’ailleurs pris part à la récente manoeuvre d’encerclement de Taïwan avec son groupe aéronaval.

Pour rappel, ces deux porte-avions sont en configuration STOBAR [Short Take-Off But Arrested Recovery], c’est à dire que leur pont d’envol est doté d’un tremplin pour faire décoller leurs chasseurs embarqués J-15 « Flying Shark » et de brins d’arrêt pour les récupérer. Et cela limite les opérations aériennes. Par exemple, il est impossible de les doter d’avions de guet aérien, cette fonction étant assurée par des hélicoptères.

Aussi, en juin 2022, le chantier naval Jiangnan a mis à l’eau le CNS Fujian, un porte-avions en configuration CATOBAR [Catapult Assisted Take-Off But], c’est à dire doté de catapultes [a priori électromagnétiques] et de brins d’arrêt. Ce navire, à propulsion électrique, appartient à la classe désignée « Type 003 ».

Dans le même temps, la Chine a lancé le développement de nouveaux appareils pouvant opérer depuis un tel porte-avions, dont une version navale du FC-31 « Gyrfalcon » [désignée J-35], un avion de 5e génération. Récemment, il a été avancé que le J-15 serait modifié pour lui permettre d’être « catapulté » depuis le CNS Fujian. Enfin, le KJ-600, un avion de guet aérien similaire au Hawkeye américain, fait actuellement l’objet d’essais en vol .Mais Pékin n’entend visiblement pas en rester là. Ainsi, ces derniers jours, le chantier naval Jiangnan a diffusé les images suggérant que des réflexions sur un nouveau type de porte-avions [le type 004?] sont en cours.


Pour la 2ème fois en une semaine, le chantier naval Jiangnan Changxing, qui est en train de construire le 1er porte-avions CATOBAR chinois à propulsion conventionnelle, publie une illustration de ce qu'il pourrait être le prochain porte-avions nucléaire de la marine chinoise. pic.twitter.com/cARrDKAx5A
— East Pendulum (@HenriKenhmann)
April 7, 2023

Et celui-ci, avec son îlot situé à l’arrière, semble s’inspirer de l’USS Gerald Ford, qui s’apprête à connaître son premier déploiement opérationnel de longue durée. Et, surtout, du porte-avions de nouvelle génération [PANG] français [photo ci-dessous]. Au point que l’on pourrait presque s’y méprendre…

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Cela étant, la filiale de CSSC [China State Shipbuilding Corporation] n’a pas précisé les caractéristiques qu’aura ce futur navire. Sans doute sera-t-il à propulsion nucléaire, ce qui permettrait à la Chine de rejoindre les États-Unis et la France, qui sont actuellement les seuls à pays à savoir construire de tels bâtiments.

Mais en examinant les images, on constate que le numéro 20 est inscrit sur sa coque. Et c’est un détail important, dans la mesure où le CNS Liaoning, le CNS Shandong et le CNS Fujian portent respectivement les numéros 16, 17 et 18. Aussi, cela suggère que la construction d’un second porte-avions de type 003 est envisagée… et que le type 004 s’inscrit dans une perspective plus lointaine.


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