Je vous remercie, les internautes de “Bonjour Chine”

bearnaise

Membre Gold
27 Mar 2010
147
27
63
Sud-ouest
J’ai enfin achevé mon doctorat de Lettres modernes avec mention « très honorable » à l’Université de Pau et des pays de l’Adour (j’adore ce nom). Je tiens à remercier tout le monde sur ce forum. Vous avez renforcé mon esprit spéculatif qui m’a été bien utile lors de ma soutenance. Quant à la manière de s’exprimer, les divers styles que je peux trouver dans vos discussions m’ont aidé à saisir le juste sens des consignes que mon directeur de recherches m’avait données : savoir riposter clairement, dignement et courtoisement.

Voici un court résumé de ma thèse. Ce serait avec un grand plaisir si vous vouliez en discuter.



La diffusion de la pensée de Pierre de Coubertin en Chine


La richesse de la pensée de Coubertin est restée longtemps ignorée, il n’est présent en réalité que dans les discours officiels des Jeux olympiques, alors qu’il a proposé une réforme de l’enseignement dont l’actualité demeure. La Chine a fourni des efforts considérables pour l’organisation des Jeux de 2008, malheureusement Coubertin lui-même y reste tout à fait méconnu, aucune monographie sur lui n’y ayant été effectuée. L’olympisme est la base philosophique sur laquelle Coubertin cherche à faire reposer son œuvre, il est aussi le concentré de ses idées maîtresses. La Chine, malgré ses dissemblances culturelles avec le monde occidental, est prédisposée à la diffusion de la pensée de Coubertin. La quintessence de l’olympisme, à savoir l’esprit chevaleresque, le culte du beau, s’inscrit dans le courant de la tradition chinoise. Ils sont loués, nourris depuis plus de deux mille ans par toutes les écoles philosophiques et les religions chinoises. Faire s’épanouir en Chine l’esprit sportif de Coubertin, c’est en réalité honorer l’esprit chevaleresque chinois. Le peuple chinois, paisible et imprégné de culture paysanne, se montre souvent veule et confiné malgré son histoire chevaleresque rayonnante. En 1889, Coubertin a lancé son slogan : « un rebronzage pédagogique » visant à développer la totalité de l’homme, c'est-à-dire son physique, son intellect et sa morale, par le biais du sport. Plus de cent vingt ans se sont écoulés, l’heure est venue pour les Chinois de répondre à cet appel. Soyons sportifs, soyons chevaleresques !
 
Y avait il un professeur des STAPS au jury ?

Concernant Coubertin, mon avis est partagé, il a certes donné un coup de fouet au structuralisme du sport en France, mais sa pyramide Coubertienne a eu des effets tellement dévastateurs que son origine noble et sa recherche d'excellence, du corps-esprit parfait, inverse complètement la balance. Cesont des générations de jeunes pratiquants qui s'y sont cassé les dents, mais en Chine cela fonctionne à plein.

Quand on prend 1000 gamins de 8 ans, et qu'on leur dit, l'un de vous gagnera au JO en natation, Gym ou autre, là on est à l'opposé de ce qui se fait en France à présent, mais à plein dans le Coubertinisme.
 
Ca pour une nouvelle... C'est une bonne nouvelle! Bravo :)
 
Pour moi Coubertin c'est ça :

L'ouverture des jeux olympiques d'Athènes a offert l'occasion de voir quelques 10000 athlètes de 196 nations différentes se livrer durant une quinzaine de jours à une compétition pacifique dans le cadre de 26 sports différents. Les jeux seront clairement perçus par plus de 3,5 milliards de téléspectateurs comme une immense apologie de la fraternité humaine. Mais au delà des flonflons et autres manifestations de joie, les jeux olympiques sont-ils réellement ce qu'ils prétendent être ?
Pour y voir plus clair plongeons dans leurs origines. Les jeux modernes n'existent en fait que depuis 108 ans, Pierre Freddy, Baron de COUBERTIN, leur instigateur aristocrate Français né en 1863, grand admirateur des civilisations grecques, se met en tête, après un passage en Angleterre de restaurer l'antique tradition des jeux olympiques, abolie par l'empereur Théodose en 394 après J.C. Bien que les discours actuels affirment que les valeurs olympiques prônées par Coubertin étaient celles du respect et de la courtoisie entre les peuples, la réalité est en fait bien moins reluisante.
L’ « inventeur » des JO modernes fut Gavé d'idées émanant d'auteurs tels que le naturaliste Francis Galton qui s'efforça toute sa vie de démontrer l'inégalité des races humaines, ou du non moins connu diplomate Français, Joseph comte de Gobineau, l'inspirateur de l'idéologie nazie (Essai sur l'inégalité des races humaines). Coubertin ne cacha pas de son vivant, ses idées ouvertement racistes et misogyne.
Néanmoins en 1894, après des années d'obstination, il parvint à rassembler autour de lui, les responsables de 12 pays afin de remettre au goût du jour les jeux olympiques antiques. Deux ans plus tard, en 1896, la première olympiade a lieu à Athènes. Pour Coubertin, il s'agissait de magnifier aux yeux du monde la supériorité de l'Occident, et surtout de prouver dans le cadre des jeux, la perfection de "l'homme blanc", autant sur le plan physique que spirituel. Pour Coubertin, la beauté des corps répondant à l'antique esthétique des athlètes grecs ne pouvait se retrouver que chez des compétiteurs Européens. Cette supposée perfection européenne devait donc se manifester de façon éblouissante par une supériorité de performances, cela au détriment des autres "races" considérées comme inférieures.
« À la race blanche, d'essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance », se plaisait à alléguer sentencieusement notre preux humaniste de Coubertin, sûr de son fait. Sa vision on ne peut plus simpliste des peuples de la planète ne faisait guère place à la demi mesure :« Il y a deux races distinctes : celles au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l'air vaincu. Hé bien ! C'est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n'est appréciable qu'aux forts. » (In « Education anglaise »).
Voici le véritable cadre idéologique de la renaissance des jeux Olympiques modernes : Les femmes interdites d'accès, les Nègres, Indiens et autres métèques tolérés dans le rôle de faire valoir. On retiendra d'ailleurs que pour la troisième olympiade de 1904 à St Louis (USA), les compétitions furent organisées séparément, ceci en fonction de la "race" des compétiteurs. Les organisateurs américains considéraient en effet les Pygmées, Turcs, Syriens et autres Sioux comme des trublions exotiques, indignes d'être comparés à la fine fleur de l'athlétisme WASP (suprématie anglo-saxonne blanche). Quant à Coubertin, malgré le succès grandissant des J.O modernes, il ne cessa de tempêter contre le laxisme ethnique des jeux et surtout l'éventuelle participation des femmes aux Olympiades. Il y voyait un affront majeur à la grandeur et à la pureté originelle de cette compétition. Néanmoins, la pression grandissante des mouvements féministes au cours des années 20 eut raison des règlements désuets et machistes du comité international olympique, si bien qu'en 1928, aux jeux d'Amsterdam, et contre l'avis de Coubertin bien sûr, les femmes, au nombre de 290, firent leur entrée triomphale aux épreuves d'athlétisme.
Écoeuré, Coubertin s'éloigne du comité Olympique international, pour se rapprocher de celui de l'Allemagne, selon lui plus proche de l'idéal Olympique. Les jeux de Berlin, en 1936 sont censés célébrer aux yeux des autorités Allemandes et du monde, la supériorité de la race Germanique. Hitler va jusqu'à faire pression pour que les Noirs et les Juifs ne participent pas aux jeux, ce que lui refuse le président du Comité Olympique de l'époque. Cruelle ironie de l'histoire, les jeux n'auront cependant d'yeux que pour un seul homme, un Noir du nom du Jesse Owens, que l'histoire retiendra d'ailleurs comme le premier athlète à remporter quatre médailles durant la même olympiade.
Ulcéré Hitler quitte le stade et… Coubertin meurt l'année suivante (n'y voyez cependant pas de liens de cause à effet).
Coubertin est devenu au fil des années un personnage insaisissable, tant ses idées semblent à l'opposé du discours actuel du Comité olympique international. Bien que son nom soit fréquemment évoqué durant la trêve olympique, il ne l'est le plus souvent qu'à titre purement anecdotique ou "folklorique". On se gardera bien de trop "touiller" dans la vie et les idées du père fondateur, de peur qu'il ne s'échappe d'inavouables miasmes.
Le mythe des origines doit rester immaculé chacun l’aura compris. Devenue une gigantesque entreprise marketing, les JO modernes, s'évertuent désormais à présenter leur père fondateur, Pierre Freddy, Baron de Coubertin sous des dehors des plus rutilants, mais l'histoire demeure pour qui prend le temps de s'y intéresser...

QU'on ne me parle surtout pas de contexte historique svp.

son histoire chevaleresque rayonnante
Si tu avais des exemples , l'histoire chinoise ce sont des révolutions à répétition.

En 1889, Coubertin a lancé son slogan : « un rebronzage pédagogique » visant à développer la totalité de l’homme, c'est-à-dire son physique, son intellect et sa morale

Je te conseille de "the illustrated canons of chen taijiquan", ils n'ont pas attendu Coubertin pour la vision de la santé physique et morale par l'exercice si j'ai le temps et si tu es surtout intéressée je copierai qq passages.

 
Félicitations Yani, tu assures, vraiment...
Avais-tu vu l'interview en ligne? je ne sais pas si tu as reçu mon email à ce propos... en tout cas, merci de ta confiance. Je te souhaite le meilleur pour la suite :)