Expatriation: inégalités hommes/femmes

J'adore quand on me met des mots dans ma bouche, surtout venant de toi...

Si tu relisais un peu mes postes...

C'est tout a fait le contraire - Il y a 26 ans - clairement, j'etais une pionniere et je pourrai ecrire un bouquin avec toutes les anecdoctes qui me sont arrivees sur ce sujet (tiens, d'ailleurs, je l'ai ecrit..)

Mais depuis quelques annees, je note, au contraire que les "contre-exemples" se font de plus en nombreux - et donc deviennent plus "normaux"

Il y a 26 ans, il fallait un charactere fort pour partir travailler en expat en tant que femme - Dans ma boite, nous, les pionnieres justement, nous sommes battues pour qu'une femme "normale" puisse aussi faire ce job si elle en avait envie - de la meme maniere que les hommes qui le font sont des hommes "normaux" - et, au moins dans ma boite, nous y sommes arrivees. C'est tout a fait le contraire du "si moi j'y suis arrivee, une femme quinenveut peut y arriver"
Et la raison principale, est parce que le management s'est rendu-compte que les hommes et femmes, par leurs differences, sont complementaires et font progresser le schmilblick bien mieux que mono-gendre. Il y a d'ailleurs eu pas mal d'etudes dans ce sens.. Donc on ne demande pas aux femmes de se comporter comme un homme (ou le contraire) mais de chacun amener ses forces pour faire une equipe plus complete

Pour revenir aux exemples cites ci-dessus, du moment qu'un femme "normale" (et j'entends par normale = n'importe quelle femme) peut choisir n'importe quel boulot si elle a les competences pour le faire - ce sera une grande avancee - et cela s'applique aux hommes de la meme maniere.

C'est ainsi que je comprends les reponses de Phitheb et WDW - et non pas comme il faut absolument une parite partout.. etc.
Bonsoir,

Ton parcours est très impressionnant, et je pense que tes remarques sont censées, mais si on résume l'article de départ c'est "il n'y a que 10% des femmes qui partent en expatriation, il doit y avoir un problème" (et ça ne peut pas être qu'elles n'ont pas envies ou disponibles, simplement).

A vouloir trop harmoniser les statistiques (parité obligatoire, discrimination positive), on arrive à des situations débiles du style "cette année pour améliorer notre score en statistique, nous devons embaucher 5 femmes, 3 noires, 4 roux et 2 unijambistes. Les femmes noires, rousses et unijambistes sont notre priorité et seront systématiquement embauchées, quelque soient leurs qualités... "

Pour info, on m'a collé une fille "quota" sur un chantier. Elle n'aimait pas le boulot, mais les chefs avaient besoin de communiquer (service 100% masculin sur les travaux extérieurs..). C'était bon ni pour elle, ni pour les collègues. Elle a tenu 6 mois.

Rémi
 
Bonsoir,

Ton parcours est très impressionnant, et je pense que tes remarques sont censées, mais si on résume l'article de départ c'est "il n'y a que 10% des femmes qui partent en expatriation, il doit y avoir un problème" (et ça ne peut pas être qu'elles n'ont pas envies ou disponibles, simplement).
L'article ne dit pas que ça. Comme dit dans un post précédent, il insiste aussi sur le fait que, même à situation égale, le destin des couples expat-homme/conjoint-femme est différent de celui des couples expat-femme/conjoint-homme.
Par ailleurs, comme déjà discuté avec WDW, je doute que le rapport 91/9 traduise simplement le rapport qui existe chez les CSP+ entre les hommes et les femmes (ce rapport serait plutôt de 80/20). Je crois qu'il y a bien un facteur dû une différence d'attitude entre les hommes et les femmes, où la femme aura plus tendance à faire le "sacrifice" de suivre l'autre que ne le fera l'homme. Et je suis vraiment convaincu que c'est parce-que la société renvoie aux femmes une image d'elles-mêmes dans laquelle il est "normal" pour elles de "suivre" l'homme. Ou en tous cas, elle envoie beaucoup plus cette image aux femmes qu'elle ne le fait aux hommes.
 
Bon, pour résumer mon opinion de manière simple (pour une fois), je dirais qu'une bonne partie du problème vient de ce simple constat:
Notre société nous abreuve d'images et d'exemples dans lesquels la dépendance de la femme vis à vis de l'homme est implicitement présentée comme "normale" tandis que celle de l'homme vis à vis de la femme ne l'est pas.
 
Bonsoir,

Ton parcours est très impressionnant, et je pense que tes remarques sont censées, mais si on résume l'article de départ c'est "il n'y a que 10% des femmes qui partent en expatriation, il doit y avoir un problème" (et ça ne peut pas être qu'elles n'ont pas envies ou disponibles, simplement).

A vouloir trop harmoniser les statistiques (parité obligatoire, discrimination positive), on arrive à des situations débiles du style "cette année pour améliorer notre score en statistique, nous devons embaucher 5 femmes, 3 noires, 4 roux et 2 unijambistes. Les femmes noires, rousses et unijambistes sont notre priorité et seront systématiquement embauchées, quelque soient leurs qualités... "

Pour info, on m'a collé une fille "quota" sur un chantier. Elle n'aimait pas le boulot, mais les chefs avaient besoin de communiquer (service 100% masculin sur les travaux extérieurs..). C'était bon ni pour elle, ni pour les collègues. Elle a tenu 6 mois.

Rémi

Merci :)

Cette reponse etait sur la phrase de "rugby, cette contre-exemple" - et non sur l'article que j'ai commente il y a quelques pages..

Au sujet des quotas, grand debat! J'avais fait un post il y a quelques temps dessus -
Lien retiré

sans le reprendre dans sa totalite - les quotas peuvent etre benefiques quand ils servent d'electro-choc (par exemple, forcer les recruteurs a ne pas rejeter les femmes uniquement parce-qu'elles sont femmes - ce qui m'est arrive), ou pour aider a creer la masse critique necessaire a une evolution des femmes dans une boite (s'il n'y en a qu'une, chacune de ses actions, bonne ou mauvaise, va etre decortiquee "c'est parce que c'est une femme) - Mais les quotas sont tres mauvais quand ils amenent une discrimination positive et des situations comme celle que tu decris - personne ne veut de cela et les femmes moins que les autres - car cela ne fait que decridibiliser toutes les autres.
 
Bon, pour résumer mon opinion de manière simple (pour une fois), je dirais qu'une bonne partie du problème vient de ce simple constat:
Notre société nous abreuve d'images et d'exemples dans lesquels la dépendance de la femme vis à vis de l'homme est implicitement présentée comme "normale" tandis que celle de l'homme vis à vis de la femme ne l'est pas.

Cette tendance existe et elle est regrettable, mais elle n'est pas si prononcée que ça tout de même.
Après, est-ce vraiment un mal qu'une femme suive son mari à l'étranger? A mon avis, si c'est un choix personnel (non subi) de sa part, je ne vois absoluement aucun mal à cela. J'aurais même tendance à féliciter le courage de ces femmes qui font des consessions pour le bien-être de leur couple. Après il ne faut pas non plus culpabiliser les hommes qui sont moteur de l'expatriation de leur famille. Ils font aussi surement d'autres sacrifices par ailleurs pour leur couple et leur famille.

Perso, si ma femme (future) a une opportunité géniale dans un pays étranger, où elle aura une situation beaucoup plus intéressante (et un salaire permettant de vivre confortablement à deux dans un premier temps), je l'accompagnerai surement.
 
Merci :)

Cette reponse etait sur la phrase de "rugby, cette contre-exemple" - et non sur l'article que j'ai commente il y a quelques pages..

Au sujet des quotas, grand debat! J'avais fait un post il y a quelques temps dessus -
Lien retiré

sans le reprendre dans sa totalite - les quotas peuvent etre benefiques quand ils servent d'electro-choc (par exemple, forcer les recruteurs a ne pas rejeter les femmes uniquement parce-qu'elles sont femmes - ce qui m'est arrive), ou pour aider a creer la masse critique necessaire a une evolution des femmes dans une boite (s'il n'y en a qu'une, chacune de ses actions, bonne ou mauvaise, va etre decortiquee "c'est parce que c'est une femme) - Mais les quotas sont tres mauvais quand ils amenent une discrimination positive et des situations comme celle que tu decris - personne ne veut de cela et les femmes moins que les autres - car cela ne fait que decridibiliser toutes les autres.
Pas mieux.
Les quotas, on peut s en servir comme point de repere, savoir ou nous en sommes dans nos mentalites et evolutions... Mais en aucun les quotas sont une fin en soi. Ce serait dramatique et pour tout le monde.
Mais force est de constater, que ces quotas sont un passage obliges (on pourrait reflechir sur un autre moyen, sur une autre voie) pour que les mentalites evolues et que homme et femme puissent avoir acces aux boulots qu il/elle desire sans discrimination ou sans retenue. Uniquement base sur la competence, les qualites des uns et des autres, l envie...
Et cela ne doit pas non plus faire abstraction sur nos reelles differences afin que le quotidien se passe pour le mieux et pour tout le monde.
 
J'aimerai bien lire le livre de Rugby :p

Facile, il est en ligne - le lien est sur mon profile - La Petroleuse - qui raconte les peregrinations d'une minette de 22ans qui part faire la zouave sur les plateformes petrolieres au Nigeria..
Bon, il date, je l'ai ecrit il y a 15 ans, et ma resolution de 2015 - ecrire la suite (il me reste 3 mois pour commencer!)
 
Après, est-ce vraiment un mal qu'une femme suive son mari à l'étranger? A mon avis, si c'est un choix personnel (non subi) de sa part, je ne vois absoluement aucun mal à cela. J'aurais même tendance à féliciter le courage de ces femmes qui font des consessions pour le bien-être de leur couple. Après il ne faut pas non plus culpabiliser les hommes qui sont moteur de l'expatriation de leur famille. Ils font aussi surement d'autres sacrifices par ailleurs pour leur couple et leur famille.
Perso, si ma femme (future) a une opportunité géniale dans un pays étranger, où elle aura une situation beaucoup plus intéressante (et un salaire permettant de vivre confortablement à deux dans un premier temps), je l'accompagnerai surement.
C'est tout à ton honneur et je te félicite.
Par contre, l'argument " si c'est un choix personnel (non subi) de sa part, je ne vois absoluement aucun mal à cela" est un peu délicat: car je suis sur que, dans les années 50, la plupart des femmes, même si elles avaient eu le "choix", auraient sans doute préféré être femmes au foyer quand même, tout simplement parce-que c'était la situation "normale" pour les femmes selon la société de l'époque. Bon, je ne veux surtout pas pousser mon argument trop loin et faire le bonheur des femmes malgré elles, mais il faut quand même être conscient du poids de la société (même inconscient) lorsque ce genre de "choix" se fait.

EDIT: et c'est pour ça qu'il faut vraiment que la société fasse un effort pour présenter des images et des modèles féminins d'indépendance, d'autonomie et de leadership, pour qu'au moment du "choix", les femmes n'aient pas tendance à spontanément faire plus de concessions que les hommes. Je suis contre les quotas en général (sauf en tant qu'electrochoc comme le dit si bien @rugbygirl), et je suis plutôt d'avis que c'est par la pédagogie et une élimination de stéréotypes injustes que les choses s'amélioreront.
 
Dernière édition:
C'est tout à ton honneur et je te félicite.
Par contre, l'argument " si c'est un choix personnel (non subi) de sa part, je ne vois absoluement aucun mal à cela" est un peu délicat: car je suis sur que, dans les années 50, la plupart des femmes, même si elles avaient eu le "choix", auraient sans doute préféré être femmes au foyer quand même, tout simplement parce-que c'était la situation "normale" pour les femmes selon la société de l'époque. Bon, je ne veux surtout pas pousser mon argument trop loin et faire le bonheur des femmes malgré elles, mais il faut quand même être conscient du poids de la société (même inconscient) lorsque ce genre de "choix" se fait.

Salut phitheb,

Rien ne dit qu'une femme sera plus heureuse en faisant carrière qu'en élevant ses enfants et en s'occupant du foyer. Ce n'est pas parce que leur choix a été influencé socialement qu'elles en seront forcément malheureuses. Il faut accepter que des femmes préfèrent vivre dans l'ombre de leur mari, c'est leur droit. Celles qui ne se sentent pas dans ce rôle doivent pouvoir faire carrière si elles le souhaitent, l'important étant de trouver le bonheur. Le problème vient peut-être de ce que le rôle de mère (ou de père) n'est pas assez valorisé, car quoi de plus noble que d'éduquer sa progéniture ?
 
Dernière édition par un modérateur:
Salut phitheb,

Rien ne dit qu'une femme sera plus heureuse en faisant carrière qu'en élevant ses enfants et en s'occupant du foyer. Ce n'est pas parce que leur choix a été influencé socialement qu'elles en seront forcément malheureuses. Il faut accepter que des femmes préfèrent vivre dans l'ombre de leur mari, c'est leur droit. Celles qui ne se sentent pas dans ce rôle doivent pouvoir faire carrière si elles le souhaitent, l'important étant de trouver le bonheur. Le problème vient peut-être de ce que le rôle de mère (ou de père) n'est pas assez valorisé, car quoi de plus noble que d'éduquer sa progéniture ?
Bien sur qu'il ne faut pas "forcer" les gens à faire ce qu'ils ne veulent pas, mais justifier le status-quo sous prétexte que tout le monde est content, ce n'est pas très satisfaisant non plus. Encore une fois, je suis sur que les familles des années 30 ou 50 étaient parfaitement contentes de leur situation, avec papa "chef de famille" (une expression assez hallucinante quand même quand on y pense) et maman au foyer, vivant dans une dépendance totale (devant demander l'autorisation à son mari pour ouvrir un compte en banque ou aller travailler!).
La situation n'est bien sur plus aussi extrême aujourd'hui, mais tu ne me feras pas croire qu'il est acceptable que, par exemple, plus de 80% des tâches ménagères soient encore à la charge des femmes, et ce même si elles travaillent pas ailleurs. Combien de fois ai je été invité à des barbeuq' chez des amis, où, en gros, l'homme est préposé au BBQ, c'est à dire qu'il sirote une bière debout en parlant à des potes, pendant que sa compagne a nettoyé la maison, fait à manger, mis la table, et gère les enfants...sans que cela choque personne.
De même, il est complètement inacceptable que, par défaut, on considère que toutes les charges qui ont trait aux enfants sont pour la mère et non pour le père, etc...
 
Facile, il est en ligne - le lien est sur mon profile - La Petroleuse - qui raconte les peregrinations d'une minette de 22ans qui part faire la zouave sur les plateformes petrolieres au Nigeria..
Bon, il date, je l'ai ecrit il y a 15 ans, et ma resolution de 2015 - ecrire la suite (il me reste 3 mois pour commencer!)

Allez au boulot ! ;)

Sur ce je vais lire tes aventures :D
 
Pour info, on m'a collé une fille "quota" sur un chantier. Elle n'aimait pas le boulot, mais les chefs avaient besoin de communiquer (service 100% masculin sur les travaux extérieurs..). C'était bon ni pour elle, ni pour les collègues. Elle a tenu 6 mois.
je suis sur chantier aussi (pas tout le temps) mais j'adore mon boulot
après quand je suis arrivée dans ma boite j'ai eu la chance que mon chéri était un des vieux employer (terrain pas bureau) et donc j'ai été tout de suite bien acceptée et épaulée par tous les gars

même au niveau des clients ça se passe assez bien, je suis vraiment la seule fille sur le chantier mais je me défonce au boulot (généralement n'importe quel problème est réglé dans l'heure) donc tout le mon s'occupe assez bien de moi (c'est tous les gros allemands de 50 ans et j'ai une bouille encore assez enfantine, donc ils sont très paternels)

à contrario je pense pas que j'aurais tenu longtemps en france surtout au début quand j'y connaissais rien
 
Dernière édition:
Bonne nouvelle je crois qu'on est globalement tous d'accord.
Incroyable mais vrai.
 
99% des pompiers sont des hommes, 99% des secrétaires sont des femmes.
Ce sont les choses de la vie...
En parlant des choses des la vie, je me suis laissé dire qu'il y a quand même des secrétaires (femmes) qui feraient d'excellents pompiers :ptdr:

(je pense par contre qu'il y a peu de pompiers (hommes) qui feraient d'excellentes secrétaires)
 
C'est légèrement hors-sujet (quoique), mais histoire de mettre un peu de science dans l'éternel débat entre l'acquis et l'inné pour ce qui est des différences hommes/femmes:
 
Un follow-up de l'article initial, qui aborde certains des sujets âprement discutés sur BJC à la suite du premier papier:
http://madame.lefigaro.fr/bien-etre...l-plus-que-lautre-dans-le-couple-280915-98571
"
..Il y a une première réalité socio-économique à prendre en compte : les entreprises proposent très peu l'expatriation aux femmes, même à celles qui sont haut placées. On se dit qu'elles vont refuser, à cause de leur mari et leurs enfants. Tandis que quand il s'agit d'un homme, on se dit qu'« il se débrouillera bien avec sa femme » ! On est toujours dans un modèle patriarcal où c'est le mari qui rapporte de quoi manger. Très souvent, c'est Madame qui sacrifie sa carrière, et va adopter le rôle traditionnel de pilier de la sécurité affective et du bien-être domestique. Elle va soutenir l'installation, tandis que le mari va continuer sa vie professionnelle, changer de cadre et aller vers l'extérieur. Elle se met littéralement au servie du foyer ...."