Nous, on est dans la situation un peu inverse où notre enfant ne parle que chinois et nous essayons d'entretenir plutôt son français. Pendant le séjour de ses grands-parents, elle se met à parler français mais dès qu'ils partent, y a de la place que pour le chinois dans sa petite tête. Moi -même j'étais parfaitement bilingue jusqu'à l'âge de 3ans et demi (dans une langue asiatique) mais dès que l'entourage avait changé (on n'a pas changé de pays!), j'ai pratiquement tout perdu! Sans dire qu'aujourd'hui cette langue est aussi étrangère pour moi que n'importe quelle autre. Je ne répondrai sûrement pas au premier post mais peut-être juste une piste pour mieux comprendre les mécanismes du bilinguisme. Il y a un très bon livre sur ce sujet, "Le Défit des enfants biligues" de Barbara Abdelilah-Bauer, dans lequel l'auteur dit, entre autres, que tout est une question de nécessité de se faire comprendre, donc du milieu qui nécessite l'utilisation de telle ou telle langue. Si, pour communiquer et se faire comprendre, l'enfant ne ressent pas le besoin d'utiliser une langue, cette langue devient minoritaire et il l'oublie avec une vitesse phénoménale. Une citation du livre: "Dans la perspective d'une communication réussie, il faut considérer l'individu bilingue comme évoluant au fil du temps, avec les compétences fluctuantes dans l'une et l'autre langue suivant l'âge, l'environnement social et géographique. Des situations nouvelles peuvent exiger le développement de nouvelles compétences dans une langue, l'abandon d'autres compétences dans l'autres langue. L'exigence de l'utilisation majoritaire d'une seule langue "comme monolingue" peut amoindrir les compétences dans l'autre, allant jusqu'à son oublie si son utilisation ne correspond plus à des besoins réels...." et "...l'influence de l'école est telle qu'en peu de temps le français deviendra majoritaire chez tous les enfants.C'est dû, d'une part, au temps scolaire extrêmement long dans le système français comparativement à d'autres systèmes scolaires, et d'autre part, à l'amorce des apprentissages fondamentaux comme la lecture et l'écriture; la langue est "fixée"d'avantage dans le cerveau, contrairement à la langue devenue "minoritaire" qui ne repose que sur une pratique orale. Pour lutter contre l'érosion de la langue minoritaire, il faudra veiller à ce qu'une place suffisante lui soit amménagée dans la journée. La solution idéale serait évidemment...l'enseignement bilingue où les deux langues sont utilisées pour la transmission des savoirs."