De l’enfant roi à l’adulte tyran

La Suede est elle en train de Creer une Generation de petits cons?

Le pays est regulierement designe comme modele en termes d'education et de prise en compte de la famille. Mais meme la perfecion a ses travers...

S' il existait un Eurovision de l’éducation, la Suède figurerait à chaque fois sur le podium. Il faut dire que le royaume a mis toutes les chances de son côté en plaçant Lien retiré, si ce n’est à sa tête. Et que malgré l’absence d’un tel concours, le pays remporte néanmoins la timbale dans divers classements bien réels.
Le classement de l’Unicef sur le bien-être des enfants dans les pays riches, portant sur 29 pays, place chaque année les petits Suédois parmi les mieux lotis. En 2013, la Suède se situe à la 5e place (quand la France n’est que 13e) Elle remporte aussi de très bonnes places dans la plupart des critères: 2e pour le bien-être matériel apporté à l’enfant; 5e pour la santé et la sécurité...


La Suède est aussi l’un des bons élèves du classement annuel établi par l’ONG «Save the children». Réalisée dans 165 pays à travers le monde, et fondée sur des critères tels que la santé de la mère et de l’enfant, la nutrition ou l’éducation, l’enquête plaçait, en 2012, la Suède comme troisième pays où il fait bon naître.
C’est évidemment la politique familiale suédoise qui lui permet de faire figure de modèle. La Suède est en effet le premier pays à avoir instauré le congé parental dès 1974. Il est aussi l’un des plus avantageux tant en termes de temps accordé que de rémunération. Les parents disposent de plus de quinze mois de congé parental à répartir entre le père et la mère. Et il est rémunéré à hauteur de 80% du salaire pendant 390 jours.
A partir d’un an et jusqu’à 6 ans, tous les petits Suédois ont également droit à une place en crèche.
Crèches dont on a tant entendu parler au cours des récents débats sur le genre. Là aussi, la Suède est régulièrement citée comme modèle avant-gardiste (ou comme épouvantail, selon les points de vue), tant le système éducatif lutte activement contre les stéréotypes de genre et pour l’épanouissement des enfants dans la collectivité.


La négociation permanente
Bref, les petits Suédois sont choyés tant par leurs parents que par les institutions. Sur son site officiel, la Suède se vante même d’être le pays où les enfants comptent. Celui où ils sont «écoutés» et «considérés comme des individus».
Le problème, c’est que la Suède pourrait aussi être en train de former une génération de petits cons prétentieux, instables et aux tendances dépressives. C’est résumer de manière à peine grossière les propos tenus par Judith Woods sur le site du Telegraph. La journaliste vient en effet de mettre un coup de canif rageur dans le tableau idyllique de l’éducation à la suédoise.
C’est que cette manière d’élever les enfants est à l’opposé de l’«éducation britannique démodée» qui est la sienne. Ainsi, si sa fille de 5 ans se lance dans une crise dont les enfants et les pervers narcissiques ont le secret («Quoi!? Tu me forces à éteindre la télé pour aller à l’école? Tu es un monstre je ne t’aime plus, tu n’es plus ma copine»), elle ne la considérera pas «comme un individu» qui doit «être écouté» mais comme un enfant capricieux à remettre illico dans le droit chemin. Sa réponse à cette tentative de manipulation sera donc:
«Je n’ai jamais été ton amie. Les amis ne lavent pas tes chaussettes, ils ne t’achètent pas un manteau chaud pour l’hiver, pas plus qu’ils ne te forcent à te brosser les dents. Maintenant, tu t’habilles ou je téléphone à l’école. Ils appelleront la police pour qu’elle vienne arrêter et expulser tes Sylvanians
Fermeté, recadrage et un soupçon de menace. C’est selon elle la seule réaction possible face à un enfant capricieux. Ça fait d’elle une mère qui aime son enfant mais qui refuse de se laisser marcher sur la tête. Contrairement aux parents suédois qui la désespèrent.
«On peut négocier avec un adulte, certainement pas avec un enfant. De la même manière que laisser des pré-ados fixer l’heure de leur coucher est totalement irresponsable.»

Dans sa croisade contre les parents suédois laxistes et les enfants autocrates, Judith Woods s’est trouvée un allié de poids. En effet, elle fait siennes les théories développés par David Eberhard, un psychiatre suédois, père de 6 enfants et auteur d'un livre dont le titre peut se traduire en Comment les enfants ont pris le pouvoir.
Dans cet ouvrage, publié en 2013 et qui a suscité une vive polémique dans le pays, l’auteur prédit un avenir très sombre à ces enfants que l’on a trop gâtés.

Selon lui, de «choyés» les petits Suédois sont devenus «rois»:
«Ils ont tendance à tout décider dans les familles: quand se coucher, quoi manger, où partir en vacances, même le programme télé (…). Ils crient s'il y a des adultes qui parlent à table, ils vous interrompent sans arrêt. D’une certaine façon, les enfants en Suède sont mal élevés
Mal élevés, et surtout, de futurs adultes dépressifs et insupportables.
Car, comme le défend le Eberhard français, Didier Pleux, auteur de Lien retiré la frustration pose des limites, structure, et prépare l’enfant aux difficultés professionnelles, sentimentales qu’il rencontrera forcément dans sa vie d’adulte.
Les parents qui refusent d’adopter un registre éducatif indispensable, par le «non» et la frustration préparent des adultes qui souffriront d’un excès de moi.
Une fois confrontés au réel, ces ex-enfants tyrans développeraient des comportements addictifs (drogue, alcool, jeux) et seraient en état de déception permanente.
C’est exactement la prophétie de David Eberhard.
«Parce qu’ils ont été élevés de cette manière, les enfants suédois tombent de haut à l’âge adulte. Leurs attentes sont trop élevées et ils découvrent que la vie est dure. Cela se manifeste par des troubles de l’anxiété et des tendances à comportements autodestructeurs qui ont augmenté de manière spectaculaire en Suède.»


Ni claque, ni fessée, ni punition, ni «non» ni «chut»
Pour le psychiatre suédois, l’origine de ce putsch organisé par les enfants se trouve dans la loi anti-châtiments corporels que la Suède a été la première à adopter. Sans défendre le droit à mettre des fessées, Eberhard estime que de cette interdiction est née un certain nombre de dérives comme l’interdiction tacite de gronder, punir, ou contredire un enfant.
L’artisan de ces «dérives» serait Jesper Juul, un thérapeute danois, adulé en Scandinavie. Il est lui-même largement inspiré du psychologue américain Carl Rogers, le pape de l’écoute active.
Juul a popularisé le principe de l’égalité et de la réciprocité entre adultes et enfants. La famille ne doit pas être une autocratie où seuls les parents auraient un pouvoir de décision, mais une démocratie où les enfants, même tout petits auraient voix au chapitre.
C’est aussi le postulat de Françoise Dolto pour qui l'enfant est à égalité d'être avec un adulte et que ce faisant il est un analysant à part entière.
Sur le papier, cela peut sembler censé et louable. Le hic, c’est que de «l’enfant est une personne», on est passé à «l’enfant a le droit de faire tout ce qu’il veut», en Suède. Avec les effets que l’on peut imaginer et dont on peut aisément recenser les dérives dont parle David Eberhard.


Super Nanny, c’est le diable
En octobre 2013, Ola Olofsson, un journaliste suédois, faisait le récit dans le journal qui l’employait, de Lien retiré un jour où il était allé chercher sa fille de 7 ans à l’école:
«Deux garçons s'insultaient, et je n'avais même pas idée qu'à 7 ans on connaissait des mots pareils. Quand j'ai essayé d'intervenir, ils m'ont insulté et dit de me mêler de mes affaires.»

Dans les commentaires, plus de 800 internautes faisaient état de séquences similaires. Une enseignante racontait par exemple qu’après avoir demandé à un enfant de 4 ans de cesser de grimper sur les étagères, ce dernier lui avait craché dessus. C’est sûrement ce dont veut parler Lien retiré, professeur de pédiatrie à l'université Karolinska de Stockholm, quand il affirme que Lien retiré
Si les enseignants ont été aussi nombreux à se plaindre du comportement des élèves dans les commentaires de l’article, c’est parce qu’ils ne se sentent pas autorisés à le faire IRL. S’en prendre, même verbalement, aux enfants en Suède revient à sacrifier un panda roux en Chine. Un propriétaire de restaurant Lien retiré
Josef Shamon tient le restaurant «Nelly’s» dans le centre de Stockholm. L’endroit est perçu comme un lieu kid-friendly parce que les poussettes y sont autorisées (alors que souvent interdites dans les cafés officiellement pour des raisons de sécurité incendie). Josef Shamon est rapidement dépassé par la situation et les «enfants debout sur les chaises, sautant de l'une à l'autre, debout sur les rebords des fenêtres et tapant dessus» tout ça sous l’œil de parents trop occupés à pratiquer l’écoute active pour intervenir.
Il décide alors d’interdire son restaurant aux enfants et devient peu ou prou l’ennemi public numéro 1. L'Ombudsman (médiateur) chargé des Discriminations est interpellé, la presse grouille de réactions scandalisées. Lars H. Gustafsson, un pédiatre chantre de l’égalité parents enfants, et lui-même père de huit enfants persifle:
«Si les enfants courent autour des tables car ils s'ennuient, d'autres adultes peuvent prendre soin d'eux et leur parler, au lieu de rester assis là avec un regard agacé.»
Autrement dit, si les enfants sont turbulents et mal élevés dans un lieu public, c’est l’affaire de tous, et tous les adultes présents doivent cesser leur repas/apéro/discussion pour jouer les auxiliaires du puériculture.

Autre exemple qui illustre parfaitement le fait qu’en dépit d’un taux de natalité parmi les plus élevés d’Europe, en Suède les enfants sont considérés comme des espèces en voie de disparition à protéger des méchantes personnes qui pensent que passer 5 minutes au coin n’ont jamais tué personne.
En 2010, ce même pédiatre s’inquiétait dans son livre Grandir –et non pas obéir! des effets néfastes de la diffusion de Super Nanny en Suède.
Dans un épisode, un garçon désobéissant est puni 20 minutes dans sa chambre. Pour
Gustaffson, il s’agit là d’une atteinte à la dignité et à l’intégrité de l’enfant et cela relève d’une violation de la loi qui interdit les violences faites aux enfants:
«Les enfants doivent être traités avec respect pour leur personne et leur individualité et ne peuvent être soumis à des châtiments corporels ou tout autre traitement humiliant.»
Et cette seule phrase appliquée à une punition de 20 minutes dans un programme télé diffusé partout dans le monde sans que cela n’émeuve personne d’autre résume parfaitement la pensée de David Eberhard.

De l’interdiction sensée et bienveillante de la fessée ou de tout autre châtiment corporel, on est passé à «l’enfant, cet être de lumière qui a le droit de te chier à la gueule, même que tu dois garder le sourire».
Tout cela ne serait pas si grave si cela était uniquement le problème des parents. Après tout, on pourrait se dire que chacun est libre de choisir ses méthodes éducatives, et d’en subir les conséquences. Mais quand UNE seule méthode est désignée comme la seule valable par les institutions et les experts les plus exposés, et qu’elle mène aux comportements sus-cités, c’est sur des générations entières que l’échec de ces méthodes pourraient peser.
Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Suède. Et si malgré le #pavédanslamare jeté par David Eberhard, le débat public ne s’est pas prolongé au-delà de l’indignation et des cris d’orfraies poussés par les extrémistes de l’écoute active, la presse internationale a aussi une responsabilité. Cela pourrait commencer par cesser d’ériger la Suède en modèle absolu de l’éducation réussie. Dont acte

L'article original ici: http://www.slate.fr/monde/83599/suede-generation-education-enfant-roi

Le prochain gosse a se faire baffer dans un aeroport sera t il suedois? Les paris sont ouverts.

PS: Desole pour la mise en page, probleme avec IE...​
 
«Si les enfants courent autour des tables car ils s'ennuient, d'autres adultes peuvent prendre soin d'eux et leur parler, au lieu de rester assis là avec un regard agacé.»

C est super appreciable en Chine quand un serveur ou serveuse fait cette démarche vis a vis de l enfant.
 
Dernière édition par un modérateur:
Électre ? Drôle de titre... Il est sorti en Chine ?
Soit il y a une blague que je ne comprends pas, soit c'est une manière de dire discrètement que l'oeuvre est censurée (auquel cas je ne vois pas pourquoi), soit vous ne connaissez pas la fille d'Agamemnon donc le nom est le mot grec pour "ambre": elektra, qui est aussi à l'origine des mots électricité, électrons... (ou comment troller un topic avec de la science). Pourtant c'était une fille tellement bien élevée qu'elle a poussé son frère à tuer leur mère parce que cette dernière, avec l'aide de son amant, avait assassiné son mari pour venger leur fille sacrifiée pour obtenir le soutien des dieux pour aller faire la guerre.

Comme quoi, l'éducation, l'éducation... si votre famille est frappée par une malédiction divine, c'est pas si facile d'élever les gosses.
 
Soit il y a une blague que je ne comprends pas, soit c'est une manière de dire discrètement que l'oeuvre est censurée (auquel cas je ne vois pas pourquoi), soit vous ne connaissez pas la fille d'Agamemnon donc le nom est le mot grec pour "ambre": elektra, qui est aussi à l'origine des mots électricité, électrons... (ou comment troller un topic avec de la science). Pourtant c'était une fille tellement bien élevée qu'elle a poussé son frère à tuer leur mère parce que cette dernière, avec l'aide de son amant, avait assassiné son mari pour venger leur fille sacrifiée pour obtenir le soutien des dieux pour aller faire la guerre.

Comme quoi, l'éducation, l'éducation... si votre famille est frappée par une malédiction divine, c'est pas si facile d'élever les gosses.
d'ailleurs elle est toujours en prison et elle clame son inconnaissance innocence. On en apprend des choses....
 
«Si les enfants courent autour des tables car ils s'ennuient, d'autres adultes peuvent prendre soin d'eux et leur parler, au lieu de rester assis là avec un regard agacé.»
C est super appreciable en Chine quand un serveur ou serveuse fait cette démarche vis a vis de l enfant.
ha!ha!ha! mais non, c'est qu'elles ont peur qu'on leur face la remarque qu'elles ne foutent rien.....
 
Dernière édition:
des verrines de vapins ?? ou ca ou ca ???
 
(J'ose ou j'ose pas... tant pis) Pour éviter les tâches, je peux te proposer quelque chose, en général on a ce qu'il faut dans le sac quand on est une fille...:girl: (oui j'ai honte)
Bon c'est bel et bien confirmé. Après le point Godwin, on a découvert, sur BC, le point menstruation.

Ca fait peur.

J'en saigne des yeux.

Wait!
 
Bon c'est bel et bien confirmé. Après le point Godwin, on a découvert, sur BC, le point menstruation.

Ca fait peur.

J'en saigne des yeux.

Wait!
C'est vrai que cela arrive d'atteindre le "point menstruation", il ne faut pas en faire une règle.....:arf:
De toutes façons, je m'en tamponne .. :arf:

That's it , period !!!
 
Bonjour à tous, Bonjour Cher Lafoy, Merci pour cet article !

Sujet trés intéressant et qui soulève autant de questions philosophiques...

Personnellement j'ai toujours eu envie de baffer un pédagogue Suédois et encore plus ceux qui bétemment répetent tel des jolis perroquets les bienfaits sans variemtn comprendre le dessous des cartes

Je me dit que peut etre c'est le fait de ne plus supporter la frustration qui met les enfants dans ces états là, quand je vosi l'éducation pronée aujourd'hui elle est focalisée sur le fait de ne pas frustrer l'enfant ( et je ne parle pas enchine ou là on céde à tous les caprices pour arréter une crise de pleurs)

Et bien sur le modéle qui est valable quand on est dans le giron des parents devient vite un probléme quand on est soumis à la vie réelle ou chacun a un périmetre de liberté et si on veut ne jamais étre frustré on finit un jour ou l'autre par devoir empiéter sur le périmétre d'autrui, et là on brise le pacte social et on passe à la loi du plus fort

Je pense aussi que le débat des châtiments corporels est une bétise , même si une bonne féssée n'a jamais fait de mal , ce n'est pas elle qui remet l'enfant dans le droit chemin , ce qui le remet dans le droit chemin c'est qu'il comprennent que l'adulte a mis une limite.
Je pense qu'une punition au coin ferme, ou équivalent fera aussi le job
Un enfant à qui on ne dit rien et qui se prend un coup de savate sans explication ne va pas comprendre la limite.

Voila ce n'est que mon point de vue , sans être psychologue, ce qui me semble être le bon sens...

Mes Amitiés

Mr Pumbelton