Le Japon de l’ère Reiwa, une puissance militaire indo-pacifique de premier plan par Marianne Peron-Doise Chercheure Asie du Nord, et chargée du programme Stratégie et sécurité maritime internationale à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM).
16 juillet 2020
Les transformations de la politique de défense japonaise, si elles portent la signature du Premier ministre Abe, s’inscrivent dans une tendance de fond observable dès les années 1990. Elles témoignent de la capacité de l’archipel à s’adapter avec pragmatisme à un environnement régional menaçant et de la vivacité d’une pensée stratégique toujours en alerte.
Extrait : La Constitution de 1947, dite pacifiste, imposée par les États-Unis à un Japon défait — tout comme l’alliance de sécurité avec ces derniers —, a fixé un cadre législatif et opérationnel qui reconnaissait à l’archipel le droit à une posture défensive. Les Forces d’autodéfense (FAD), constituant un embryon de forces armées, ont pu être créées en 1954. La loi japonaise sur les opérations de maintien de la paix votée en 1992 permettra de les envoyer au-delà de l’archipel dans un cadre onusien. C’est le début d’un processus de « normalisation » et d’affirmation de l’outil militaire japonais, ponctué de 2001 à 2007 par le soutien logistique apporté à la coalition internationale dans la lutte contre le terrorisme, la reconstruction de l’Irak, et depuis 2008 aux opérations aéromaritimes contre la piraterie somalienne dans l’océan Indien. En 2011, l’installation à Djibouti de facilités logistiques au profit des éléments navals et aériens déployés dans la région marque un tournant politico-militaire majeur pour l’archipel. Il atteste du haut niveau de professionnalisme et des capacités de projection de puissance des forces japonaises. En 2019, les Forces maritimes d’autodéfense, engagées dans une mission de présence dans le golfe Persique, négocient des facilités logistiques avec les Émirats arabes unis et Oman.
Au plan doctrinal, cette autonomisation stratégique s’est traduite par une politique de défense graduellement plus proactive et une posture opérationnelle dynamique avec, en 2015, les nouvelles lois sur la paix et la sécurité, qui octroient au Japon le droit à l’autodéfense collective (
1). Enfin, le Japon a élargi ses partenariats à l’échelle de l’Indo-Pacifique. Il s’avère désormais plus à même d’assurer sa propre défense, mais aussi d’être capable de venir au secours de ses alliés, en priorité les États-Unis, mais aussi ses partenaires indiens, australiens ou français. Sa marine pourrait ainsi venir en aide à la France si un bâtiment de la marine nationale était confronté à une situation de crise.
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Les transformations de la politique de défense japonaise, si elles portent la signature du Premier ministre Abe, s’inscrivent dans une tendance de fond obser
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Depuis leur création, les Forces d’Auto-Défense (F.A.D.) (jieitai 自衛隊) cristallisent la totalité des débats en matière de politique de défense au Japon. Par leur nature et leurs missions, celles-ci…
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Japon-Chine : Senkaku/Diaoyu, les enjeux du conflit territorial Par Jean-Emmanuel MEDINA,
19 décembre 2012
Conflit des îles Senkaku/Diaoyu. J-E Medina met en perspective sa dimension géostratégique avec pour toile de fond une concurrence pour le leadership régional, voire international, et un contrôle des richesses naturelles dans la région. Une étude à la fois claire et documentée.
Extrait : LA situation politique autour des îles Senkaku/Diaoyu [
1] est devenue plus conflictuelle entre le Japon et la Chine, depuis que le gouvernement japonais a décidé, le 11 septembre 2012 de nationaliser trois des cinq îles de l’archipel, Uotsurijima/Diaoyu Dao, Kita-Kojima/Bei Xiaodao, Minami-Kojima/Nan Xiaodao, alors que jusqu’à présent une seule ne l’était, Taishojima/Chiwei Yu. Le gouvernement a annoncé son intention de faire l’acquisition de la cinquième, Kubajima/Huangwei Yu.
Les îles
Senkaku-shoto, en japonais, également connues sous l’appellation chinoise
Diaoyutai, se situent dans la mer de Chine orientale. Composé de cinq îles et trois rochers inhabités d’une superficie totale de 7 km2, cet archipel se localise à 600 km au sud-ouest d’Okinawa Honto, l’île principale de l’archipel Ryukyu sous souveraineté japonaise. Les îles Senkaku/Diaoyu sont intégrées au territoire japonais au lendemain de sa victoire lors de la Première Guerre sino-japonaise en 1895 (le traité de Shimonoseki/Maguan). Après la défaite japonaise en 1945, ces îles sont placées sous le contrôle des États-Unis d’Amérique avant d’être finalement restituées au Japon en 1971, après la signature d’un accord qui manque de les mentionner explicitement. Les îles Senkaku/Diaoyu sont dépendantes administrativement de la ville d’Ishigaki, dans la sous-préfecture de Yaeyama (préfecture d’Okinawa). Géographiquement, elles font partie de l’archipel Sakishima. Les îles Senkaku/Diaoyu sont revendiquées depuis 1969 par la République de Chine (Taiwan) qui les rattache à la ville de Toucheng dans le comté de Yilan, ainsi que par la République populaire de Chine (Chine continentale) depuis 1971 qui les rattache à Taïwan pour laquelle ce territoire est une province de la Chine devant revenir sous l’autorité du gouvernement central.
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Pour comprendre enfin le conflit des îles Senkaku/Diaoyu, sa dimension géostratégique avec pour toile de fond une concurrence pour le leadership (...)
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