Pas d'accord.
Tout sondage a une marge d'erreur. Le problème c'est qu'en France par exemple, les résultats sont annoncés sans cette marge d'erreur, au contraire d'autres pays.
Ce n'est pas tout à fait vrai. Certains instituts mentionnent clairement les marge d'erreur.
C'est le cas par exemple de l'IFOP (voir par exemple le fichier joint) ou encore Odoxa :
Mais malheureusement tous ne le font pas (BVA, Sofres,....)
Il serait d'ailleurs bon que la publication des méthodologies, échantillons, marges d'erreur soit rendue obligatoire pour tous les sondages.
1- les sondages ne sont pas fiables. Pour une raison simple c'est qu'il y a une marge d'erreur.
Oui et non.
Oui, il y a une marge d'erreur.
Mais le sondage ne devient non fiable que si l'on oublie de prendre en compte cette marge d'erreur.
Ou dit autrement, les sondages deviennent non fiables lorsqu'on essaie de leur faire dire plus que ce que la marge d'erreur permet de conclure.
2- Les sondages ne sont pas fiables car la taille des échantillons est limitée.
Ben en fait, c'est la même chose que le point précédent : la marge d'erreur est inversement proportionnelle à la racine carrée de la taille de l’échantillon.
Dire que la taille des échantillons est limitée, c'est la même chose que de dire que la marge d'erreur est plus élevé.
Par exemple, pour un échantillon de 1000, avec un intervalle de confiance de 95%, la marge d'erreur est de 3,1%.
Avec 5000 --> 1,4%
Avec 10000 --> 1%
Avec 50000 --> 0,4 %
Dans beaucoup de cas (quand les résultats sont du 40%/60%, ou 30%/70%) une taille d’échantillon de 1000p (marge 3,1%) est suffisante.
Mais lorsque les résultat est dans les 49%/51%, la marge d'erreur, donc la taille de l’échantillon devient cruciale.
3- Les sondages ne sont pas fiables: le paradigme est que le sondé va répondre honnêtement! Sauf que les études socio montrent que l'humeur, la date (matin ou soir) et d'autres paramètres plus ou moins intrinsèques vont influer sur la réponse (ou non-réponse).
C'est vrai.
Mais il est possible de remédier partiellement à ce phénomène, en "redressant" (ouh le vilain mot) les chiffres.
Il est clair que l'on quitte la rigueur mathématique des statistiques, pour rentrer dans les "recettes de cuisine" des instituts de sondage, mais ça marche, DANS UNE CERTAINE LIMITE.
Par exemple, il y a longtemps, les sondeurs ont constaté que le score du FN dans les urnes était supérieur au résultat des sondages (ou dit autrement, en plus d’être des fachos, les électeurs du FN étaient des menteurs....
Pas taper, c'est une boutade), ils ont donc commencé à "gonfler" les scores du FN pour refléter ce phénomène. Oui, c'est de la bidouille, mais ça a donné des résultats pendant un certain temps. Puis au fil du temps, il est devenu "moins honteux" de se déclarer électeur du FN, mais les sondeurs, qui n'avaient pas perçu cette évolution, ont continué à corriger les scores du FN comme auparavant, et ils ont fini pas les surévaluer.
Bref, tout ça pour dire que le phénomène existe effectivement, qu'on peut dans certaines limites partiellement y remédier, mais que ces redressements ne sont pas une science exacte.
Dernier petit point: la représentativité du sondage. Si c'est un sondage par appel téléphonique, il ignore des franges de la population qui n'ont pas accès au fixe... Si c'est un sondage internet, généralement c'est la frange "radicale" extrême droite ou extrême gauche qui est sur-représentée...
Les échantillons constitué selon la méthode des quotas (sexe, age, CSP, revenus, région, ville/campagne,.) sont généralement considérés comme étant suffisamment représentatifs.
Parce que tu pourrais aussi dire : moi je suis roux, de plus d'1m80, avec des grandes oreilles, et l’échantillon ne comporte pas de roux de plus d'1m80 avec des grandes oreilles, donc il n'est pas représentatif....
Et tu oublies un autre biais,assez insidieux, et non quantifiable, c'est l’intitulé des questions (et l’interprétation des réponses). Les questions peuvent être orientées, et souvent les journalistes ne mentionnent qu'une partie de la question, ou la reformulent de manière plus succincte.
(Exemple de question orientée : si tu demandes aux membres de BJC "Préférez vous que : a) Mahu soit nommé modo de BJC b) Daesh pose une bombe chimique dans le métro de Paris", tu obtiendras, enfin je l’espère, une écrasante majorité de réponses a), mais en conclure que "la quasi totalité des membres de BJC réclame la nomination de Mahu au poste de modo", serait une erreur...)