Commençons par : le débat est un échange de connaissance, pour moi, c'est oui!
Si à cette phrase je me contente acquiescer, il n'y aura pas de débat. Donc je m'en garderais bien !
Pour que le débat existe sur cette question, il est nécessaire que je commence par dire, pour moi, c'est non.
D'abord, ta définition omet la divergence d'idée, or, tu m'accordera que si ce que je te répond est exactement ce que tu dit, il n'y pas de débat. Et si ce que je te répond est différent de ce que tu dit, il y a divergence. La divergence est donc nécessaire au débat.
D'autre part, dans un débat, on échange pas exclusivement des connaissances. Il y a notamment des échanges d'idées, d'informations non vérifiables, de démonstrations, de métaphores... ce ne sont pas des connaissances. D'aucun pratiquent d'ailleurs le mensonge, pas forcément dans l'intention de tromper d'ailleurs.
Par ailleurs, il faut bien comprendre que faire la différence entre ce qu'on croit et ce qu'on sait n'est pas toujours facile.
on s'apprend de l'un de l'autre tout en échangeant ses opinions sans aucune intention de convaincre que son idée est la plus juste des deux. Nul intérêt d'obliger l'adversaire à accepter ce qu'il ne veut pas.
Ha mais ça c'est tout autre chose. Selon mon humble avis, ce que tu exprime là n'est pas du tout la définition de ce qu'est un débat mais l'intérêt qu'il représente, ce qu'il peut apporter. Je suis tout à fait d'accord que forcer un adversaire à adopter son propre point de vue ne présente aucune espèce d'intérêt. Le but du débat n'est pas, pour moi non plus, d'avoir raison.
D'ailleurs, c'est un peu mon tort de trop aimer débattre, car je privilégie les discussions où il y a désaccord et me tait quand il y a accord. Je donne ainsi à beaucoup de personnes l'impression que je les rejette.
Le désaccord dans le débat n'est pas un but, c'est un moyen. Mais son absence rend le débat impossible.
Je suis responsable de ce que je dis, mais je ne suis pas responsable de ce que vous comprenez.
Ça, c'est une difficulté qu'il faut connaitre. C'est ce qui fait que l'on doive parfois chercher un grand nombre de chemins différent pour se faire comprendre. Toutefois, dans un dialogue, la responsabilité de l'échec de communication est toujours partagé.
Il faut aussi savoir envisager qu'on ait tort. Être capable de le reconnaitre. Mais avant tout de comprendre ce qui nous a trompé.
L'argument est, en logique et en linguistique, l'ensemble des prémisses données en support à une conclusion.
Voilà qui m'aide aussi. L'argument est donné en support à une conclusion. Si la conclusion est admise d'emblée, il n'y aura pas argumentation et pas de débat. Donc la mise en doute de la conclusion, divergence, est bien nécessaire au débat.
Ensuite, on passe au suivant : un argument est l'échange de l'ignorance.
L'argument est, en logique et en linguistique, l'ensemble des prémisses données en support à une conclusion. Et non émotionnel.
L'ignorance, ce mot à lui seul faire réfléchir. D'après le dictionnaire:
1 : défaut de connaissances ou manque d'expériences portant sur un domaine donné.
2 : insuffisance générale de l'instruction, du savoir intellectuel.
3 : fait de ne pas savoir quelque chose, de ne pas être au courant de quelque chose.
Dans notre cas, le premier et le deuxième sens conviennent parfaitement, vous ne contredise pas, je suppose,mon cher Jean 7? Ainsi explique -t-il donc qu'un argument est l'échange de de l'ignorance.
Hé bien...
Je crois comprendre ce que tu veux dire et je reconnais que ça me met en difficulté.
Dans les faits, lorsqu'on débat, on confronte nos ignorances. Ça, je suis d'accord. Et même totalement d'accord.
On échange aussi des arguments.
Mais je conteste tout de même. "un argument est l'échange de l'ignorance." (donc j'ouvre un débat)
Je te donne un exemple. (qui n'est ni connaissance ni ignorance)
Si je rassemble des personnes qui ont toutes visité Toulouse et leur donne pour objectif de décrire cette ville le mieux possible.
Ils seront bien dans la situation d'échange d'ignorance (et de conaissance), chacun apportant ce qu'il a vu et écoutant ce qu'il n'a pas vu. Mais aucun argument ne sera exprimé puisque personne ne dispose de la conclusion à supporter.
Pour contester "a est b" il suffit de trouver une différence entre a et b. C'est ce que je pense avoir fait par cet exemple.
Pour conclure et dire à quel point je pense que nous sommes fondamentalement d'accord, si tu avais dit "tout l'intérêt d'un débat se trouve dans la confrontation des ignorances"... et bien je ne t'aurais même pas répondu.