Bases de l'investissement en Chine

Si tu apportes la majorité du business, il faut que tu contrôles le machin. Si c'est moins de 10% je dirais que tu peux laisser ta femme créer la structure avec des partenaires Chinois. Au moins en cas de pb tu perds que 10% du capital, ça reste vivable.
Les conditions sont plus souples en terme de capital et investissement que tu peux faire en tant que boite Chinoise, les autorités moins regardantes sur les taxes etc.Par contre, peux tu dormir tranquille après une violente dispute avec ta femme sachant qu'elle contrôle les capitaux ? Moi je peux pas dormir si je sais cela, c'est plus une relation égal à égal.

la personne plus en haut avec son business florissant et un "appart", c'est au nom de sa femme ? J'espère que t'as aucun écart de conduite mon pauvre, tu vis en sursis.

Si tu apportes la majorité du cash et plan :

Tu DOIS faire un WOFE (qui est une boite Chinoise controlée par toi) qui controle en % une entite chinoise en fonction du capital que tu apportes, prends RDV avec avocats Chinois (les boites étrangères coutent très très cher), c'est pas si difficile d'ouvrir une structure dans la Shanghai FTZ, avec entre 100 to 1million CNY de capital, et devenir officiellement actionnaire d'une boite Chinoise.

Quand a un pret bancaire en France pour du business en Chine, elle est bien bonne celle là...t'as intérêt a mettre tout tes biens en hypothèque et encore, si c'est vendable car la banque ne pourras jamais récupérer son dû sur des avoirs Chinois.
 
On est pas défaitiste, on est réaliste.

Il faut tout mettre sur écris, de plus comme dit plus haut faire du business avec des chinois (de plus avec conjoint(e)) et c'est vraiment très risqué.
 
Une derniere Chose, les Chinois diront toujours aux laowai naif que les contrats ne servent a rien et qu'il faut se faire confiance (ce qui est vrai dans le sens de la réputation, si tu es connu dans ton domaine généralement la confiance est de mise et tot ou tard ils respecteront leur engagement pour ne pas perdre en réputation) , mais t'inquiète que si c'est du vrai business ils te sortiront un contrat en béton armé avec Cour d'arbitrage dans leur ville, le gros tampon "HETONG ZHUANYONG GAI" et ils vérifieront bien ton 'YINGYE ZHIZHAO" au registre du commerce, seul toi tu fera arnaquer si il n'y a pas de dimension contractuelle.
 
Eh bien je ne pensais pas susciter de telles réactions avec ce sujet :D Le moins que l'on puisse dire c'est que vos retours ne sont pas très rassurants.. mais ce qui en ressort c'est que nous devons tout tracer dans des contrats pour éviter tout couillonnage plus tard avec pour seule réplique "mais t'avais dit qu'on ferait des knackys... :oops::oops:"

Pour apporter quelques précisions sur notre projet, nous souhaitons construire un jardin d'enfant (l'équivalent chez nous d'une école maternelle si vous préférez), qui se situerait plutôt dans le "haut de gamme". Je serai probablement actionnaire à 25% voire un tiers, et cette part sera à mon nom, et non à celui de ma femme. Le but est que je donne un coup marketing au projet, puisque visiblement les écoles tenues par des laowai marchent très bien.

Cela dit je n'imagine pas une seconde que cela finisse en règlement de comptes après deux ans comme les scénarios catastrophes que vous avez pu évoquer:eek: ça reste une petite affaire avec ma femme et un couple d'amis, bien plus riches, une bonne opportunité pour commencer notre business.
 
ok.
Eh bien je ne pensais pas susciter de telles réactions avec ce sujet :D Le moins que l'on puisse dire c'est que vos retours ne sont pas très rassurants.. mais ce qui en ressort c'est que nous devons tout tracer dans des contrats pour éviter tout couillonnage plus tard avec pour seule réplique "mais t'avais dit qu'on ferait des knackys... :oops::oops:"

Pour apporter quelques précisions sur notre projet, nous souhaitons construire un jardin d'enfant (l'équivalent chez nous d'une école maternelle si vous préférez), qui se situerait plutôt dans le "haut de gamme". Je serai probablement actionnaire à 25% voire un tiers, et cette part sera à mon nom, et non à celui de ma femme. Le but est que je donne un coup marketing au projet, puisque visiblement les écoles tenues par des laowai marchent très bien.

Cela dit je n'imagine pas une seconde que cela finisse en règlement de comptes après deux ans comme les scénarios catastrophes que vous avez pu évoquer:eek: ça reste une petite affaire avec ma femme et un couple d'amis, bien plus riches, une bonne opportunité pour commencer notre business.

Dans ce cas de figure, a minima, depose ton nom, et celui de la structure... sinon des que ca marche, ton couple d'amis avec des moyens va exploiter la marque sans toi a gauche et a droite. Potentiellement coulant la structure existante au passage pour la racheter a bas cout.. te mettant hors jeu.. Ca a l'air fou, mais un tour standard.

Deuxio, je maintiends le besoin d'un commissaire au compte externe et de statut clair pour les actionnaires a l'ouverture, sinon les actionnaires majoritaires seraient en droit de se declarer salairies "managers"/whatever comme ils entendent, au niveau ou ils l'entendent, sans ton accord, syphonnant les benefices.

Il n'y a pas de "petites" affaires.. Il n'y a que les affaires.. Rule#1
En affaire, il n'y a pas d'amis si il y a de l'ragent en jeu. Rule#2
 
Dernière édition:
La meilleure solution est de mettre l'affaire au nom de ta femme si elle est Chinoise, autrement un enfer!
Tout est une question de confiance!
Plus d'informations sur le type de business, l'endroit et le niveau de l'investissement pourra aider.
Entièrement raison. C'est la première meilleure solution, peu de risques et peu de controls.
Une WOFE coute cher.
 
J'ai un cas d'école pour ton expérience, des Chinois canadiens bien plus familier de l’environnement business "flexible" Chinois se sont associés a des Chinois 'bien plus riches" de Shanghai, eux apportant des prof et techniques du Canada en Chine, les Shanghai apportant plusieurs millions de CNY, en moins d'un an les partenaires Chinois avaient monté une structure parallèle a 10 KM (au départ avec l'accord du canadien), sont remontés à la source et ont réembauchés les profs étrangers et ont siphonné la liste des élèves. Résultat la structure originale est en conflit vu qu'elle n'a jamais gagné d'argent, les Shanghaiens ont gagné un procés au trib de commerce de shanghai car leur contrat stipulait qu'ils pouvaient se retirer de la JV en cas de non profit sur 18 mois, et le Chinois Canadien s'est refait une santé en étant actionnaire unique pour un concept similaire dans une autre ville, mais a perdu quelques millions de CNY au passage

bref, si tu dis que tu seras un vrai actionnaire alors OK, mais parle pas "d'envoyer des sous sur le compte bancaire de ma femme pour economiser le taux de change", le taux de change et les frais, ce sera le dernier de tes soucis !!

Bon courage !
 
personne pour lui dire qu'il a peu de chance d'obtenir un prêt en France, mais qu'il en a encore moins d'en avoir un en chine?
 
Ok donc je prépare l'affaire sereinement avec un avocat ?
oui

De préférence en Chine ?
oui

Et tu prepares deja a repondre a:" mais non, pas besoin, ca coute de l'argent et du temps pour rien, on est entre amis! Il n'y aura pas de probleme!"

Reponse standard: "c'est bien parcequ' on est entre ami que je souhaite que les choses soient faites tres proprement. Cette amitie est trop importante pour possiblement la blesser avec des discussions plus tard"
Plus quelques autres fadaises sinisees du style:
- " Qu Tu Xi Xin" --> Prudence est mere de surete.
- "Mo CHu Cheng Zhen" --> Rome ne s'est pas faite en un jour. Patience et effort sont recompenses.
 
Eh bien je ne pensais pas susciter de telles réactions avec ce sujet :D Le moins que l'on puisse dire c'est que vos retours ne sont pas très rassurants.. mais ce qui en ressort c'est que nous devons tout tracer dans des contrats pour éviter tout couillonnage plus tard avec pour seule réplique "mais t'avais dit qu'on ferait des knackys... :oops::oops:"

Pour apporter quelques précisions sur notre projet, nous souhaitons construire un jardin d'enfant (l'équivalent chez nous d'une école maternelle si vous préférez), qui se situerait plutôt dans le "haut de gamme". Je serai probablement actionnaire à 25% voire un tiers, et cette part sera à mon nom, et non à celui de ma femme. Le but est que je donne un coup marketing au projet, puisque visiblement les écoles tenues par des laowai marchent très bien.

Cela dit je n'imagine pas une seconde que cela finisse en règlement de comptes après deux ans comme les scénarios catastrophes que vous avez pu évoquer:eek: ça reste une petite affaire avec ma femme et un couple d'amis, bien plus riches, une bonne opportunité pour commencer notre business.

J'ai un bon exemple. Un ami américain a fait à peu près la même chose que toi, il a crée avec une très bonne amie/partenaire une école, etc... après 2 ans quand le business tournait bien, la chinoise a copié le concept a côté, elle a arrêté le business avec lui et elle a monté sa propre structure sans lui.
De plus, avec ce genre d'affaire il faut avoir une très bonne relation avec le gouvernement local, tu ne seras pas en situation d'avantage.

Comme dit très bien GuYong, ils vont t'exploiter à fond, utiliser ton image de "white face"...
On préfère te prévenir car tu n'as pas l'air de savoir comment fonctionne les affaires en Chine.
Bonne chance pour ton projet.
 
J'ai un bon exemple. Un ami américain a fait à peu près la même chose que toi, il a crée avec une très bonne amie/partenaire une école, etc... après 2 ans quand le business tournait bien, la chinoise a copié le concept a côté, elle a arrêté le business avec lui et elle a monté sa propre structure sans lui.
De plus, avec ce genre d'affaire il faut avoir une très bonne relation avec le gouvernement local, tu ne seras pas en situation d'avantage.

Comme dit très bien GuYong, ils vont t'exploiter à fond, utiliser ton image de "white face"...
On préfère te prévenir car tu n'as pas l'air de savoir comment fonctionne les affaires en Chine.
Bonne chance pour ton projet.

L'expérience malheureuse que tu décris peut arriver dans n'importe quel pays et d'autant plus que tu es étranger et ne connaissant rien de la culture locale. Le laowai qui arrive en conquérant sans rien connaitre du pays où il pose les pieds - on voit de suite arriver le pigeon - y compris en France.

L'avantage pour lui est que sa femme est chinoise - il faut espère que sa relation avec elle est en béton ET qu'elle a l'habitude de faire des affaires - car il sera dépendant à 100% pour le début du moins.

Les « couillonades » ici c'est presque normal. Si rien ne lui arrive - c'est soit qu'il a rien vu, soit que son business ne marche pas.
 
Dernière édition:
C'est tres interessant tout ca! Et c'est bien que ce forum soit bon et avertisse OP des dangers. Certains peuvent penser que la majorité des gens ici sont paranoïaques mais je pense que ceux qui ont vraiment bosse avec des chinois se sont tous pris des claques et l'expression 'trop bon trop con' est a garder a l'esprit constamment. Par ex, on traite une centaine de commandes par an, et il nous arrive encore de se faire baiser par des fournisseurs - parfois des gens avec qui on bosse de longue date.
 
Jardin d enfant ou maternelle, le plus dur sera d avoir toutes les autorisations et cela peut prendre du temps. Même en ouvrant et donc en activité au bout de x mois ou années, tu pourras voir ton école fermer car pas l autorisation de tel ou tel service ou administrations. Sans parler des jalousies et des coups bas venant de familles elles même.
De plus, ce secteur est ultra contrôlé et de plus en plus ou que ce soit en Chine.

Enfin, de mon avis perso, le haut de gamme ne suffit pas. Ou que ce soit en Chine, il faut penser a la suite des enfants. (Les familles, elles, y pensent) et il n est pas rare de voir des familles aisées envoyer épouse (parfois époux, grands parents) dans des grandes villes comme Shanghai afin que les enfants puissent obtenir les docs nécessaires pour entrer dans des écoles réputées de cette ville et s ouvrir les portes des grandes écoles plus tard.
Maintenant, si c est du haut de gamme avec des prix super/ultra accessibles... Ben la, pourquoi pas. Mais de maniere generale, sur ce que j ai pu voir ou ecouter, peu de structure gagnent de l argent au final, malgre des prix importants pour certaines d entre elles.
 
Je ne sais pas pourquoi, mais à la base, les techniques d'arnaque se ressemblent.
Ici, c'est 'j'ai du pouvoir'. 'Je vais en abuser'. 'L'autre va probablement obtempérer, même si je dis une connerie, et ce sera à mon avantage.'
J'ai l'impression qu'il y a un petit manuel du malhonnête peu scrupuleux, en 36 chapitres.
Et qu'il est appliqué par nombre de personnes.

je vais donner un exemple d’utilité de bon contrat d'investissement
mon homme a ouvert sa boite avec 3 autres gars (tous chinois), 2 bonhommes ont chacun 40%, lui et un autre actionnaires minoritaire à 10% chacun

un des gars actionnaire à 40% et qui gère le coté admin se pointe tous les 6 mois avec un moyen de couiller les autres
exemple:
pour le 1er anniversaire de la boite, le gars a expliqué à mon homme et l'autre actionnaire minoritaire que vu que leur argent avait servis à acheter les outils, bein ils étaient propriétaire des outils et pas de 10% du capital de la boite
l'autre gars comprends rien, il est pas content mais dit ok
mon homme l'a envoyé directement se faire foutre que c'est pas comme ça que ça marche, que c'est écrit très clairement dans le contrat d'investissement qu'il est propriétaire de 10% de la boite dans sa totalité, et qu'on s'en fout de son argent a servis à acheter quoi

le gars admin a dit ok faut que je check le contrat (qui donnait raison à mon homme), et il a plus jamais remis le sujet sur la table....

sérieux je sais pas où il les ponds mais il balance toujours des trucs comme ça
 
Marie sous le regime de la communaute, un appart et un business florissant depuis 5 ans et vous?

En même temps les gars qui se sont fait couillonner après 7 ou 10 ans ensemble disaient la même chose ;)

Le principe des protections juridiques c'est justement de te protéger le jour ou quelque chose part en vrille...
 
EDIT: désolé par avance de la longueur du post, mais il y a tant à dire sur le sujet

Wow, en lisant @Eric1964 j'ai l'impression de voir un "Capital" numéro spécial "ces Français qui réussissent en Chine" (émission ou magazine papier, même combat), avec toutes les images d'Épinal biaisées d'une réussite à 10000 kms de la France, sans vraiment donner le contexte si nécessaire à la bonne compréhension.

De mon point de vue, et pour aider @Hyrulean08, il y a plusieurs facteurs de réussite indispensable de l'entrepreneur étranger en Chine, des facteurs qui sont pas écrits dans les livres, mais dont l'importance ne peut être sous-estimée:

#1: un conjoint "local"
dans 98 ou 99% des cas, il a une moitié qui est chinois(e), ce qui simplifie énormément de choses quand tu montes une structure ici (vs. monter une société à capitaux étrangers par des étrangers), puisque tu mets tout au nom de la personne chinoise, en 2h et avec 3 kuais, tu peux monter une boite. Et si le conjoint local à une âme de businessman/woman, c'est encore mieux. C'est un choix à faire, mais la plupart de ceux qui réussissent n'ont soit quasiment rien à leur nom, soit un montage bien complexe via HK, etc... Ils l'admettront tous. Mais bon, ils apportent une idée, un savoir faire, des connexions étrangères, une gueule de laowai, un nom étranger, autant d'éléments pour un marketing efficace en Chine. Il suffirait de recenser le nombre de business "francais" qui est géré en sous-main par le conjoint "local", et on se rend compte que la promesse de l'OMC d'ouvrir la Chine aux entreprises étrangères n'est qu'une chimère.
Petite variante: lorsqu'on parle de conjoint "local", on peut étendre le terme à toute personne de confiance de nationalité chinoise (copain de classe, maitresse, collègue, belle-mère, etc...) avec qui l'entente est cordiale. Mais le/la conjoint(e) a bien souvent la préférence de l'entrepreneur(e) étranger(e), qui se dit que naïvement les liens d'un mariage empêcheront tout dérapage dans l'objectif de faire fructifier l'entreprise familiale.

#2: les connexions business essentielles en Chine
ces connexions sont de 2 types (de mon point de vue): les entrepreneurs comme toi, français, étranger ou chinois, qui ont une idée qu'ils veulent porter, et qui affrontent le mec parcours du combattant. C'est important de les rencontrer pour se remonter le moral, et partager les expériences, même s'il faut faire parfois le tri. Et certains seront plus avancés et prompts à partager des astuces sur les rouages, et comment anticiper le maelstrom bureaucratique chinois. Les autres connexions, ce sont justement tous ces rouages dont il faut s'occuper, dont tu connais l'existence ou pas (certains apparaissent en cours de route), et que tout le monde doit affronte. Qu'entendons nous par là? Avoir les connexions dans les banques, auprès d'avocats, des douanes, de la police locale, des pompiers, des comptables qui t'expliquent comment optimiser, du bureau des taxes, etc.... Bref, en Chine, il y a comme partout une multitude de choses à considérer lorsque l'on entreprend, mais ici cela prend rapidement plus de temps du fait de l'organisation bordélique des responsabilités de tous les rouages que tu rencontres. Et pour beaucoup d'entre eux, il te faut monnayer le seul pouvoir qu'ils possèdent: leur tampon nécessaire à biens des choses en Chine. Pour cela, on revient au #1, le conjoint "local" qui aide beaucoup autant dans la compréhension de ces rouages que dans la traduction. Gare toutefois au conjoint "local" qui n'aurait pas une âme d'entrepreneur, le risque est qu'il/elle se fasse influencer au cours de son parcours, et avec ses propres parents/proches qui viendront toujours donner leur avis, quand bien même ils n'y connaissent rien.

#3: un avantage concurrentiel

La base des cours de création d'entreprises. Que vends-tu que d'autres ne font pas aussi bien, mieux, peu cher, pas du tout, etc... Et pour cela, en Chine, l'étude et la connaissance des comportements des consommateurs ou des sociétés sont primordiales, essentielles, fondamentales, ce que tu veux. Quand j'entendais que Riboud père disait: "1 milliard de chinois, ils boufferont tous du yaourt, faut y aller, Danone va fonctionner là bas", je n'ose imaginer combien de personnes il a envoyé dans le mur avec ce genre de déclaration. Et les yaourts ne sont pas encore passés dans le régime de base des chinois. On peut certes importer certains produits et les vendre pour ce qu'ils sont en prenant une bonne comm', mais le besoin d'adaptation à la population locale est très rapide et de plus en plus nécessaire, et le consommateur chinois n'est pas des plus fidèles, et souvent tatillon, très exigeant, déroutant dans ses choix, ses attentes, etc. Donc, trouver un avantage concurrentiel en Chine et l'exploiter, c'est de plus en plus le fait d'entrepreneurs chinois qui répondent à un besoin qu'ils identifient. Et plus tellement l'apanage des étrangers qui apportent une bonne idée.

#4: une adaptation à la pratique business chinoise
Dans la lignée de l'avantage concurrentiel, il faut aussi adapter ou développer des pratiques de business que l'on ne voit quasiment nulle part ailleurs mais qui font la norme ici: travailler avec des gens sans contrat (et les payer en liquide de ta poche, que tu te rembourses en notes de frais) / emmener une équipe jouer au paint-ball dans la boue, puis faire un barbecue de cartilages de volailles, sous couvert de team-building / oublier ses emails et ne communiquer que par message audio WeChat / emmener des clients dans des salons de massage ou tout autre lieu de débauche et payer pour l'ensemble des festivités / inviter et financer les voyages en Europe de membres du parti local. Pour tout cela, une fois encore le "conjoint local" s'avère être d'une grande utilité. Son "éthique" et son éducation n'étant pas la tienne, il/elle ne verra aucun souci là ou toi, tu te poseras quelques questions.

#5: la localisation
Par ici, j'entends une localisation qui te permet de facilement créer une boite et un avantage concurrentiel qui te donnera un peu de temps avant qu'une concurrence effroyable se mette route. Tu veux vendre des crêpes à Shanghai? Pas forcément l'idée la plus innovante dans le coin. Je vois qu'eric1964 se localise à Yangling, s'il a réussit à trouver une idée qui fonctionne là-bas, c'est un peu plus pépère qu'à Shanghai, Pékin ou Canton qui sont des villes saturées, puisque bien souvent portes d'entrées de nombreuses "bonnes idées" d'entrepreneurs. Mais soyons clair, ca n'enlève rien à son mérite pour autant (j'admire ceux qui osent entreprendre en Chine). Choisir une bonne localisation, c'est trouver un endroit avec du potentiel, mais sur lequel tu auras assez de temps de faire marcher le truc avant les tsunamis qui t'attendent. Et pour choisir, on en revient toujours au point #1, le conjoint. Dans un pays aussi grand que la Chine, il est vrai que ca aide de connaitre les gens du coin ou tu démarres.

#6: le temps

Quand tu possèdes un avantage concurrentiel en Chine, la question n'est pas de savoir si tu vas être copié, mais quand puisque tu vas l'être, on va dire que ca fait partie de l'expérience entreprenariale en Chine. Que tu fabriques des crêpes, un kindergarten en allemand, des tasses à double anse, des clés USB pour iPhone, tu vas devoir interagir avec des clients, des fournisseurs, des employées. Et si tu réussis, tous se diront qu'ils pourront faire mieux que toi, parce qu'eux connaissent la Chine. Bref, du jour ou tu montes ta boite, débute un contre-la-montre que même un Chris Froome chargé comme une mûle trouvera difficile. Il ne faut pas oublier également la notion de "patriotisme économique" qui ici est plus que réel, c'est devenu depuis les 2-3 dernières années un leitmotiv puisque le marché local se contracte. Bref, les Chinois privilégieront toujours le business avec d'autres chinois.

#7: la vitesse d'exécution
Et si le temps passe déjà vite en Chine, la vitesse d'éxécution des chinois est elle, réellement impressionnante. Si tu veux concourir dans la même catégorie, il faut être assez flexible et rapide pour tenir le rythme, voire faire pivoter son business en quelques jours. Exemples: la multiplication des solutions de paiements, l'intérêt pour les gouts fantaisistes, le guerilla-marketing avec les réducs et les applis mobiles, tout nouveau produit qui fait son entrée dans le pays et que tu peux offrir, le marketing digital et WeChat qui deviennent ultra nécessaire pour n'importe quel business. Bref, dès qu'un concurrent bouge, tu dois être capable d'en faire autant pour ne pas perdre de clients.

#8: un moral à toute épreuve
C'est un peu l’acabit de n'importe quel entrepreneur, mais en Chine, ici plus qu'ailleurs, c'est puissance 10, parce que les lois du pays peuvent changer comme le temps en rade de Brest et ton business devenir interdit aux étrangers (d'ailleurs, kindergarten/éducation, j'imagine que ca pourrait bien être interdit aux étrangers bientôt), car le proprio des murs ou tu héberges ta boite peut décider de te dégager dans l'heure, parce que le comité du parti du quartier peut décider d'abattre l'immeuble, parce le fils du commissaire de police a repéré ton bouclard, et comme il a envie de faire pareil, tu vas avoir droit à un traitement spécial de la part de ses copains, etc... Les épreuves sont nombreuses, se succèdent à grande vitesse, et le terrain de jeu que représente la Chine ne favorise pas vraiment le fair-play, bien au contraire.

#9: de l’argent
Beaucoup d'argent. Si tu ne viens qu'avec qq dizaines de milliers d'euros, va-t-en ouvrir un stand à limonade sur une plage des Philippines. La Chine, ca demande bien plus d'argent, rien que pour engager les dépenses pour le temps de comprendre ou tu mets les pieds. Et dès que tu démarres qq chose, les dépenses affluent, et proviennent de multitudes de personnes, sociétés et administrations qui ont achevé plus d'un rédacteur de business plan. Le niveau de vie des Chinois a considérablement augmenté, le yuan s'est fortement apprécié face à l'euro, les salaires et le cout de la vie s'envolent, bref, de l'argent il en faut. Et considérant que les Chinois en ont aussi énormément, quand tu te retrouves en concurrence frontale avec eux, ils peuvent littéralement te marcher dessus.

#10: savoir garder toute sa tête, ou garder la tête froide
Une des caractéristiques des entrepreneurs que je croise ici, c'est cette préparation à ne devoir rien faire comme ailleurs. La Chine est différente, faut-il donc se préparer à faire les choses différemment ? Si tu as lu ce que j'écris ci-dessus, on est tenté de répondre oui.
Cependant, il faut savoir raison garder et ne pas se laisser griser par la vitesse d'execution, ou les connexions business qui t'influencent vers des mauvais choix sans vraiment le savoir. C'est le propre de l'entrepreneur et son "gut feeling" de se débrouiller dans tout cela. Mais pour le peu d'étrangers qui réussissent (souvent en additionnant les paramètres ci-dessus) combien ont-ils échoués ? Et se planter en Chine, ce n'est pas vraiment l'examen de passage que les américains affectionnent, mais plutôt un grand trou dans le portefeuille.

Donc, si tu cumules plus de 4 ou 5 des critères ci-dessus, avec une pondération particulière pour le point #1 qui vaut 5 critères à lui seul (et il semblerait qu'avec ton épouse chinoise, tu es déjà dans ce as), je dirais que l'aventure peut se tenter, tout en restant super prudent, sans compter qu'un projet d'entreprise en couple peut faire exploser ce dernier (vu plus d'une fois ici).
Mais si tu viens seul, ou avec des amis ne connaissant pas très bien la Chine, sans avoir un point d'ancrage (une personne de confiance) de nationalité chinoise et qui est 100% derrière l'idée en y mettant des billes à part égales, je pense que tu peux penser au stand de limonade en Thailande ou aux Philippines ;)
 
Dernière édition:
Bon argumentaire de Frank Pierce, je pense que tout est dit...
 
Merci pour vos réponses, que je n'attendais pas si nombreuses. Au moins j'ai des avis complets et variés.
Je vous donnerai des news de la suite des opérations ; pour le moment, on prospecte pour un terrain.

Pour tous les points que tu as cité @FrankPierce, effectivement le challenge n'est pas gagné d'avance mais je pense avoir pas mal de billes dans ma poche pour m'en sortir.